Bujumbura, le 12 juin 2015 (Net Press). Certains habitants de la capitale Bujumbura qui se sont entretenus avec un reporter de Net Press ont fait savoir que la déclaration du ministre de la sécurité publique qui a dit que les mouvements pour contester le troisième mandat de Pierre Nkurunziza ont cessé n’a pas de sens.
En effet, ont-ils expliqué, même ceux qui ne peuvent pas sortir de leurs maisons à cause d’un grand nombre de policiers qui s’observent dans leurs quartiers ne le font pas par leur volonté, mais plutôt par contrainte. Et de renchérir que malgré le harcèlement et l’intimidation du pouvoir, ces habitants n’accepteront jamais que la constitution de la République du Burundi ainsi que les accords d’Arusha soient violés au vu et au su de tout le monde.
Ils demandent alors au gouvernement burundais de ne pas user des forces mais plutôt de considérer les avis des citoyens burundais afin que la paix et la sécurité soient restaurées dans le pays.
Par ailleurs, dans les communes du Nord, comme Cibitoke, Mutakura et Ngagara, la situation est tout autre car la répression policière est intense car elle tire toujours. à balles réelles sur les manifestants. Des enlèvements ciblés se poursuivent par après et l’exemple d’un jeune du nom de Frank Niyungeko est éloquent. Il a été enlevé par un policier de surnom de Mutwa œuvrant dans le camp Ngagara.
Burundi – Manifestations
Pourtant, le pouvoir de Bujumbura affirme qu’elles ont cessé
Bujumbura, le 12 juin 2015 (Net Press). Le pouvoir de Bujumbura a affirmé hier que la contestation contre le troisième mandat de Pierre Nkurunziza avait cessé, aussi bien à Bujumbura qu’à l’intérieur du pays. Selon le porte-parole adjoint de la police, Pierre Nkurikiye, se confiant à l’agence française de presse, ce sont des journalistes, surtout ceux dépêchés par les médias internationaux, qui recherchent et organisent des groupes de gens. Ces derniers leur demandent de chanter, d’exhiber des pancartes pour qu’ils prennent des images afin de les diffuser sur des médias étrangers.
De nos jours, l’on constate une phobie grandissante du régime en place à l’endroit des médias car tout ce qui ne va pas bien dans le pays trouve comme initiateurs, les journalistes. L’on se rappellera qu’un envoyé spécial de la chaîne de télévision France 24, a été empêché de travailler au Burundi au début de ce mois en cours. Par ailleurs, il n’est pas nécessaire de rappeler que même des journalistes burundais sont intimidés et sont menacés si bien que des dizaines parmi eux sont actuellement en exil. Du côté du pouvoir, la haine envers les journalistes, surtout privés, ne fléchit pas et c’est l’objet de la dépêche suivante.
Burundi – Médias
Drôle de levée de la mesure de la fermeture du studio Cera
Bujumbura, le 12 juin 2015 (Net Press). Le procureur général de la République, Valentin Bagorikunda, a écrit une lettre à la présidente de la Maison de la presse, pour l’informer que la mesure de fermeture de son studio est levée, mais à quelle condition ? Visiblement, il n’y a aucune volonté de rouvrir les radios, du moins avant les élections en cours qui, d’ores et déjà, divisent tous les partenaires politiques. La rédaction livre à son lectorat l’intégralité de la correspondance qui date du 10 juin 2015.
« Madame le Président,
« J’ai l’honneur de vous annoncer la levée de la mesure de fermeture du studio de la Maison de la Presse
« Toute fois (sic), pour des raisons d’enquêtes judiciaires en cours, l’accès à ce studio reste strictement interdit aux médias suivants et ainsi qu’à leurs personnels respectifs : la Radio Bonesha FM, la Radio télévision Renaissance, la Radio R.P.A. (BUJUMBURA ET NGOZI), la Radio Isanganiro, la Radio Humuriza Fm.
« Toute violation des lois et règlements du pays par les usagers dudit studio entraînera ipso facto sa fermeture, sans préjudice des poursuites judiciaires.
« Veuillez agréer, Madame le Président, l’assurance de ma considération distinguée ». Les copies sont données à l’Arct, au président du Cnc ainsi qu’aux responsables des médias à Bujumbura, à Gitega et à Ngozi.
Burundi – Belgique – Coopération
Willy Nyamitwe et Edouard Nduwimana en Belgique
Bruxelles, le 12 juin 2015 (Net Press). Selon des informations en provenance de Bruxelles, Willy Nyamitwe, conseiller principal de la présidence chargé de la communication, se trouve à Bruxelles, dans la capitale belge depuis le 10 juin. Selon les mêmes informations, il a été rejoint le lendemain dans ce pays par le ministre de l’intérieur, Edouard Nduwimana et ils parviennent à tromper la vigilance de la diaspora burundaise qui ne sait même pas où ils logent.
Officiellement, l’on ne connaît pas l’objet de cette visite, mais elle pourrait s’effectuer dans le cadre des élections en cours de préparation, soit pour convaincre la Belgique d’aider, soit pour amener les autorités de ce pays à reconnaître l’authenticité du processus électoral en cours. Mais dans tous les cas, il leur sera difficile de contenir la colère de Louis Michel qu’il a affichée lors de sa récente déclaration.
Burundi – Sécurité
Les militaires burundais reprennent le chemin de Mogadiscio
Bujumbura, le 12 juin 2015 (Net Press). Selon des informations du porte-parole de l’armée, le colonel Gaspard Baratuza, il y a eu ce 11 juin 2015 à 7 h du matin le premier vol à destination à destination de Mogadiscio et 168 militaires étaient à bord. Il s’agit d’un début d’envoie des 26ème et 27ème bataillons de l’Amisom et cette opération devrait se poursuivre jusqu’à la fin du mois de juin 2015.
Selon toujours le porte-parole de l’armée, le même exercice devrait être fait à l’endroit des casques bleues burundais de la Minusca en République Centrafricaine où l’avion à bord duquel se trouvaient 210 militaires a décollé à destination de Bangui hier même à 09h00. Ces militaires vont constituer le 2éme contingent burundais de la Minusca, en remplacement du premier qui avait été déployé en décembre 2013.
Il faut noter que le contingent burundais en Somalie compte six bataillons avec un effectif total de 5118 militaires et avait commencé le déploiement en décembre 2007, rappelle le colonel Baratuza. Celui de la Minusca quant à lui compte un bataillon de 850 militaires depuis décembre 2013, où il a commencé à opérer sous la casquette de l’union Africaine (Misca) avant de se transformer en mission onusienne à partir du mois de Septembre 2014. La rotation entre les bataillons avec les mêmes effectifs se fait régulièrement selon les mémorandums d’entente en vigueur.
Burundi - Politique
Le système du Cndd-Fdd décortiqué par l’honorable Aimé Nkurunziza.
Bujumbura, le 12 juin 2015 (Net Press). Un des frondeurs en exil du parti Cndd-Fdd, le député Aimé Nkurunziza, figure en bonne place dans le dernier numéro de l’hebdomadaire « Iwacu » pour dire ce qu’il pense de sa formation politique. Si le journal tient à préciser qu’il se trouve en exil, c’est parce qu’il a peur pour sa sécurité, étant donné qu’il a fait savoir publiquement qu’il est totalement en désaccord avec son parti, et plus précisément avec la volonté de Pierre Nkurunziza de briguer un troisième mandat.
Ce matin, le directeur des publications, Antoine Kaburahe, était l’invité de Radio France Internationale pour résumer les propos qu’a tenus devant lui le député-frondeur. En fait, ce dernier a mis à nu le fonctionnement de son parti, son système, bref, il l’a décrit tel qu’il est.
« Si vous êtes membre du Cndd-Fdd », a-t-il affirmé, « vous vous taisez ou vous fuyez ». En substance, l’ancien journaliste déclare que tous les membres et militants du parti présidentiel sont très mal vus s’ils osent élever des critiques contre les faits et les méfaits pourtant réels de leur parti, qu’ils soient grands ou petits. Tous ceux qui sont tombés en disgrâce depuis 2005 ont été victimes de leur franc-parler, a-t-il poursuivi, alors qu’ils croyaient rendre service à leur formation politique sur laquelle ils fondaient tous leurs espoirs au départ.
Burundi - Médiation
Thabo Mbeki proposé comme médiateur onusien par l’opposition burundaise.
Bujumbura, le 12 juin 2015 (Net Press). Alors que le diplomate qui faisait office de médiateur dans les négociations entre le pouvoir et l’opposition au Burundi pour le compte des Nations-Unies vient de jeter l’éponge sur réclamation de l’opposition, celle-ci a une proposition concrète pour son remplacement.
Comme le souvenir de Nelson Mandela est encore frais dans toutes les mémoires, les partis d’opposition proposent un autre ancien président de ce grand pays, Thabo Mbeki. Une très bonne proposition, selon de nombreux observateurs, car sa voix pourrait se faire entendre mieux que celle d’un autre « ex » quel qu’il soit, car il connaît de nombreux dirigeants burundais pour les avoir rencontrés à plusieurs reprises.
Mais le grand problème, car il y en a un, est que le pouvoir actuel n’est pas de cet avis. Il a fait savoir officiellement qu’il garde toute sa confiance dans le médiateur tant contesté qui pourtant, aux yeux de l’opposition, se comporte comme s’il était un agent du Cndd-Fdd.
Burundi – Médias - Politique
Quelques journaux africains analysent l’évolution de la situation au Burundi.
Bujumbura, le 12 juin 2015 (Net Press). Et tout d’abord, le site « Afrique. Com » Il concentre son analyse sur la démission de celui qui était médiateur entre le pouvoir et l’opposition au Burundi, en estimant qu’il a affiché un penchant manifeste envers le président sortant, M Pierre Nkurunziza. Sa tête a été réclamée et obtenue par les partis d’opposition, précise le confrère.
Un autre journal, « Le Pays », un quotidien paraissant au Burkina-Faso, se projette déjà au 25ème sommet des chefs d’Etat de l’Union Africaine prévu ce Week-end, en estimant qu’il serait surprenant que le président burundais se joigne à ses pairs.
« Le Pays » rend un hommage très appuyé aux organisations de la société civile africaines en général et à celles du Burundi en particulier, au détriment des formations politiques de l’opposition. Ceux qui veillent à leurs destinées, écrit le confrère, se montrent beaucoup plus actifs que ceux qui dirigent les partis d’opposition, ce dont il se réjouit.