Johannesburg, le 16 juin 2015 (Net Press). Selon le calendrier officiel burundais, les élections des députés et des conseillers communaux sont prévues en date du 29 de ce mois. Cette position du Burundi divise toute la classe politique et au-delà, les pays voisins et africains. En effet, deux ministres de l’Eac viennent de séjourner au Burundi, celui de la Tanzanie et de l’Ouganda. Ils attendaient d’être rejoints par celle du Rwanda et du Kenya, qui étaient toujours en Afrique du Sud pour prendre part au 25ème sommet des chefs d’Etat.
Le ministre ougandais des affaires étrangères a indiqué qu’au cas où les Burundais s’asseyaient ensemble pour parler de leurs défis, nul doute que les élections pourraient avoir lieu dans les délais prévus. A la limite, il ne comprend pas pourquoi les échéances électorales pourraient encore une fois être reportées car c’est un exercice qui pourrait ne pas avoir une fin puisque les politiciens ne s’entendent pas.
Quant au travail de désarmement des civils armés, il a indiqué que le travail pourrait se faire même après les élections pour respecter les délais prévus par la constitution, ce que l’opposition ne veut pas entendre dire car cela fait partie des préalables. Pour la même opposition, avec des populations armées – elle pointe du doigt les Imbonerakure même si elle ne le dit pas tout haut -, elle n’a pas assez de sécurité pour mener sa campagne comme le fait le Cndd-Fdd et ses partis satellites.
Faux, rétorque le parti au pouvoir car cela est une façon d’éviter les élections pour que le Burundi soit gouverné par un régime de transition tant souhaité par l’opposition. Ce sont les mêmes putschistes, alliés à l’opposition et à la société civile, qui n’ont pas finalement de membres sympathisants, qui voudraient que le pays tombe dans une situation de vide institutionnel.
De son côté, l’union africaine voit les choses autrement. Pour elle, la date des élections doit tenir compte du consensus de tous les partenaires politiques, sans exclusion aucune. Elle entend envoyer des missions pour relancer le dialogue, des experts militaires pour superviser le désarmement ainsi que, plus tard, envoyer une équipe qui pourrait superviser les élections, si les deux premières conditions sont remplies.
Le gouvernement du Burundi a déjà réagi à ces recommandations car il affirme sans rire que les dates des élections ne pourront plus être reportées dans le but d’éviter le vide institutionnel. Par ailleurs, concernant le désarmement, Pierre Nkurunziza, à travers son porte-parole-adjoint, indique que plus de 100.000 armes ont été saisies et que ce travail est déjà terminé. En d’autres termes, le régime de Bujumbura prend la direction de la non-collaboration sur ces deux questions. Malgré cette position, l’Union africaine confirme son déplacement sur Bujumbura la semaine prochaine pour entamer des discussions afin de voir dans quelle mesure elle peut mettre en place l’équipe des médiateurs.
L’Ua et l’Eac sont deux communauté dans laquelle le Burundi se trouve et qui, toutes, cherchent à secourir le Burundi et le tirer de la crise. Mais face aux intransigeances des uns et des autres, des pro et des anti-Nkurunziza, ces deux communautés commencent à tituber et bien qu’elles soient conscientes que la paix et la sécurité sont une condition incontournable lors des élections, ne savent pas quoi faire concrètement face à un peuple qui participe à sa propre autodestruction.
Burundi – Allemagne – Manifestations
Des Burundais de la diaspora organisent une manifestation en Allemagne
Cologne, le 16 juin 2015 (Net Press). Selon nos correspondants à Bruxelles, des Burundais de la diaspora, principalement d’Allemagne, de la Belgique et des Pays-Bas, organisent une manifestation à Cologne en Allemagne en date du 20 juin 2015. Les objectifs sont similaires à ceux des autres manifestants, qu’ils soient au Burundi ou à l’étranger. Il s’agit principalement de protester contre le troisième mandat de Pierre Nkurunziza à la tête du Burundi.
En outre, ils entendent marcher car ils ne voudraient pas que le président sortant viole la constitution au grand dam de ses populations, des pays voisins, voire de la communauté internationale. Ils sont également révoltés par la répression sanglante des policiers à l’endroit des manifestants et leur action est en somme de faire un clin d’œil à l’Allemagne pour qu’elle sorte de son silence face à l’évolution de la situation politique au Burundi. L’on rappellera que la Belgique, tout comme les Pays-Bas, la Suisse et autres pays de l’Union européenne envisagent de prendre des mesures draconiennes à l’endroit du régime Nkurunziza au cas où il maintiendrait sa position son intention de se faire élire pour la troisième fois.
Quant aux manifestations, les populations de Bujumbura ont été sérieusement tancées par la police qui tirait des balles réelles sur les manifestants. Plus tard, la police a entamé de trouver des manifestants dans leurs maisons dans les communes de Ngagara, Cibitoke, Nyakabiga, Buterere, Musaga, Kanyosha, etc. Plus tard, c’étaient des manifestants de l’intérieur du pays qui étaient appréhendés sur dénonciation des membres du Cndd-Fdd dans ces localités. Pour le moment, les manifestations, quand elles ont lieu, prennent parfois une autre forme et dans un laps de temps pour éviter une autre confrontation avec cette police dont l’expertise en matière de brutalité n’est plus à démontrer.
Burundi - Education
Reprise timide des activités dans les écoles secondaires.
Bujumbura, le 16 juin 2015 (Net Press). Depuis le 8 juin 2015, dans les écoles secondaires de la capitale, les activités semblent avoir repris normalement, mais à observer de près, il n’en est absolument rien. Afin d’avoir le cœur net, la rédaction de « Net Press » a envoyé un de ses rédacteurs faire le tour des écoles situées-au-delà de la Ntahangwa et s’est arrêté un peu plus longuement au lycée Ngagara (ex-Ecole Normale de l’Etat).
Ceux qui parlent de « reprise normale des activités » utilisent un langage qui ne correspond pas du tout à la réalité. En effet, aucune classe parmi celles qui ont été visitées ne dépasse la moitié des effectifs inscrits.
Au lycée Ngagara par exemple, seules les classes dites de l’école fondamentale sont presqu’au complet et répondent aux cours de façon plus ou moins ponctuelle. Les autres classes qui sont quelque peu satisfaisantes sont celles des premières (toutes sections confondues) et celles des dixièmes.
Celles de fin d’humanités, en raison de la perspective de l’examen d’Etat (généralement au mois d’août) et celles de fin du cycle inférieur en raison du test de 10ème qui débute demain 17 juin 2015 et qui va s’étendre sur 3 jours ininterrompus. En définitive, nous allons avoir une année scolaire 2014-2015 qui va se terminer dans des conditions tellement anormales qu’elles feront d’elle une année scolaire plutôt boiteuse.
Burundi - Politique
Les principaux handicaps aux yeux du président de l’aile non-gouvernementale de l’Uprona.
Bujumbura, le 16 juin 2015 (Net Press). L’honorable Charles Nditije, qui veille aux destinées de l’aile du parti Uprona qui ne fait pas partie des institutions, a énuméré hier les principaux préalables qui doivent être remplis pour que les élections se tiennent dans des conditions plus ou moins acceptables.
D’une part, il faut absolument que la population civile soit totalement désarmée. Or, parler du désarmement de la population civile revient à rendre impérieuse le retrait des armes entre les mains de ceux qui les utilisent sans en avoir l’autorisation, c’est-à-dire principalement les sinistres « Imbonerakure », les miliciens du parti Cndd-Fdd.
Or, il se fait que le pouvoir actuel se sert d’eux pour réduire au silence les opposants en les assassinant ou en les empêchant de tenir des réunions dans toutes les provinces et communes du pays.
D’autre part, au regard du droit à être informés, il importe avant tout que l’on cesse à tout prix d’informer les futurs électeurs comme du temps de Micombero et de Bagaza (1966-1987), à l’époque du parti unique et de la radio unique. En d’autres termes, il faut rétablir la diffusion par les radios privées, des informations libres et pluralistes, de telle manière que les électeurs puissent faire le choix entre les différents candidats, et partant, les différentes manières de gouverner ce pays.