Bujumbura, le 18 juin 2015 (Net Press). Réagissant sur le sommet de l’Union africaine ainsi que celui de Dar-es-salaam, le secrétaire général et porte-parole du gouvernement, M Philipe Nzobonariba, a donné un message contradictoire à l’opinion aussi nationale qu’internationale.
En effet, D’une part, Philippe Nzobonariba salue les clauses de la réunion de Johannesburg selon lesquelles le gouvernement burundais est appelé à fixer un calendrier électoral consensuel par toutes les parties prenantes du processus électoral, comme cela a été demandé par ailleurs par le sommet de Dar-es-Salaam.
Toutefois, le porte-parole du gouvernement, M Philippe Nzobonariba, a précisé que même si le gouvernement puisse s’entendre avec les autres acteurs politiques sur un nouveau calendrier électoral, les dates déjà mentionnées par le gouvernement du Burundi auxquelles se dérouleront les élections législatives et communales, celles des présidentielles et celles des sénatoriales soit le 29 juin, le 15 juillet ainsi que le 24 de ce mois ne vont pas changer. Car, a-t-il expliqué, le gouvernement burundais n’acceptera jamais de plonger le pays dans un chaos politique.
Burundi – Politique – Elections
Le gouvernement burundais joue au Yo Yo
Bujumbura, le 18 juin 2015 (Net Press). Vingt-quatre heures seulement après la position du gouvernement de rejeter, le même porte-parole du gouvernement, Philippe Nzobonariba, a contrarié son propre discours de la veille en indiquant que le gouvernement prend bonne note des décisions de l’Union africaine. Cependant, le même gouvernement accepte de collaborer avec les observateurs des droits de l’homme, mais aussi avec les experts militaires, à condition que…
D’une part, le ministre des relations extérieures indique que le gouvernement est disposé à travailler avec l’Union africaine, à condition que l’on précise les pays d’où proviendraient ces experts militaires, leur nombre, le mandat précis qu’ils auront. Mais pour les analystes avisés de la crise burundaise, il serait difficile dans ces conditions de déployer ces observateurs et experts dans le délai de deux semaines prévues par le conseil de paix et de sécurité, ce à quoi le chef de la diplomatie burundaise rétorque que le plus important, c’est que Bujumbura fasse part de sa disponibilité à faciliter une telle mission.
Il y a cependant deux points sur lesquels les discussions sont impossibles. C’est notamment la modification du calendrier électoral ainsi que le troisième mandat du président sortant. D’ailleurs, le gouvernement estime que même les recommandations de Johannesburg ne l’évoquent nulle part.
Cette nouvelle position du gouvernement fait tiquer les organisations de la société civile engagées dans la lutte contre le troisième mandat de Pierre Nkurunziza ainsi que la Belgique dont le ministre des affaires étrangères, Didier Reynders, affiche l’intention de renforcer les sanctions contre le Burundi, en cas de refus de collaborer avec les équipes qui auront été envoyées dans ce pays dans le cadre de l’Union africaine.
Burundi – Politique
Les organisations de la société civile satisfaites…
Bujumbura, le 18 juin 2015 (Net Press). Les organisations de la société civile engagées dans la lutte contre le troisième mandat de Pierre Nkurunziza indiquent qu’elles sont satisfaites de la décision du conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine arrêtée en date du 13 juin 2015 à Johannesburg, dans le sens qu’elle clarifie, complète et renforce davantage le contenu du communiqué des chefs d’Etat de l’Eac du 31 mai 2015 à Dar Es Salam. Elles se disent également satisfaites du fait de sa détermination à assumer pleinement les responsabilités découlant de son rôle de garant de l’accord d’Arusha de 2000, conclu après des efforts soutenus de la région et de l’Afrique dans son ensemble, avec le soutien de la communauté internationale.
Elles saluent également la décision selon laquelle la date des élections devra être fixée par consensus entre les parties burundaises, dans l’esprit du communiqué de la sous-région du 31 mai demandant le report des élections et sur une base d’une évaluation technique conduite par la Nations Unies. Elles demandent au président Nkurunziza de renoncer à son forcing électoral sans issue. Elles sont satisfaites en outre de la décision prise de fixer un délai et de modalités précis pour le dialogue d’une part ainsi que le déploiement des observateurs des droits de l’homme, des experts militaires pour le suivi du désarmement de la milice.
Ces organisations déplorent cependant le comportement du gouvernement du Burundi qui tend à continuer sa démarche solitaire qui va à l’encontre de pertinentes décisions prises par l’Union africaine et la communauté de l’Afrique de l’Est. Elles déplorent également les propos du ministre tanzanien des affaires étrangères qui a osé contredire les décisions du conseil de paix et de sécurité de l’Ua et de la Cea. L’intégralité de ce communiqué se trouve sur http://www.netpress.bi, rubrique « Tribune ».
Burundi – Droits de l’Homme
Pierre Caver Mbonimpa plaide en faveur des manifestants incarcérés.
Bujumbura, le 18 juin 2015 (Net Press). Alors que les manifestants détenus dans différentes maisons de détention peuvent comparaitre d’un moment à l’autre, le président de l’Aprodh, Pierre-Caver Mbonimpa, qui sait ce que c’est une prison pour y avoir séjourné à plusieurs reprises, a plaidé en faveur des manifestants arrêtés et emprisonnés parmi ceux qui avaient investi les rues de Bujumbura pour dire « non » au 3ème mandat de Pierre Nkurunziza.
Le Président de l’Aprodh rejette catégoriquement le terme d’ « insurrection » utilisé par la police et sa justice, pour parler uniquement des « manifestations » inscrites noir sur blanc dans la constitution.
Bien plus, M. Mbonimpa s’étonne que les familles des détenus ne soient pas informées du lieu de détention de leurs proches, et sont obligées de sillonner la capitale, sans du tout être sûres d’obtenir des informations claires ad hoc.
Burundi – Belgique - Politique
Didier Reynders persiste et signe : l’esprit d’Arusha doit être respecté.
Bruxelles, le 18 juin 2015 (Net Press). Le ministre Belge des affaires étrangères, Didier Reynders, est intervenu ce matin pour plaider en faveur du respect des accords d’Arusha dans le dossier des élections qui approchent à grands pas dans notre pays. Il s’agit principalement d’appliquer les accords d’Arusha en ce qui concerne la durée du mandat du président de la République, qui ne peut être élu une troisième fois.
Mais le Cndd-Fdd, le parti au pouvoir, a une toute autre interprétation, en estimant que le mandat obtenu en 2005 ne peut pas être pris en considération, car Pierre Nkurunziza a été élu par les députés et les sénateurs réunis en congrès.
Là où il y divergence entre la partie belge et la partie burundaise (celle du Cndd-Fdd uniquement), c’est que cette dernière accorde l’importance aux électeurs, alors que l’ancienne puissance coloniale se focalise sur le nombre des mandats.
Il est donc impossible pour le moment d’accorder des violons entre Bruxelles et Bujumbura, et Pierre Nkurunziza est apparemment décidé à ramer à contre-courant devant la communauté internationale. Ira-t-il jusqu’au bout de son entêtement ? Tout ce qui est sûr en tout cas, c’est que la Belgique est décidée à « couper les vivres » et M Reynders l’a sous-entendu encore une fois dans son intervention de ce matin. En tout cas, c’en sera fini avec la coopération bilatérale dans le domaine militaire ; et en la matière, c’est la Belgique qui est de loin le plus grand contributeur en faveur de notre pays.
Burundi - Economie
Situation des hôtels très précaire.
Bujumbura, le 18 juin 2015 (Net Press). Comme tant d’autres activités économiques de ce pays, pendant cette crise qui tend à se prolonger, la situation des hôtels est très alarmante ces jours-ci. Comme un des reporters de l’agence Net Press l’a constaté chez Royal Palace Hôtel, King’s Conférence Center, le Panoramique, City Hill Hôtel, Martha Hôtel, pour ne citer que ceux-ci, les managers de ces maisons qui étaient très fréquentées en temps normal indiquent que le départ des Ong’s et des organisations internationales a eu un impact très négatif sur leurs économies.
Ils disent que beaucoup de réunions s’y déroulaient et ils devaient se restaurer là-bas même mais qu’actuellement, rien alors strictement rien dans ce sens et les travailleurs sont presque tous au chômage sauf ceux qui s’occupent du service de bar où ils peuvent accueillir moins de dix personnes qui viennent pour prendre un verre, ne fut ce que pour échanger.
Les mêmes interlocuteurs avancent qu’ils avaient contracté des crédits bancaires pour réaliser de telles activités et ils n’avaient pas encore terminé de rembourser, ce qui est un problème épineux quand les banques elles continuent de compter les délais. Ils demandent à tous ceux qui ont en charge de la politique de vider les litiges étant donné que c’est une question de loi qui a fait tout ce qu’on est en train de vivre.
Burundi – Sécurité – Société
Un cadavre dans une morgue depuis plus d’un mois
Bujumbura, le 18 juin 2015 (Net Press). La personne en question était habillée en tenue de combat militaire et des souplesses comme chaussures quand il a trouvé la mort le jour de la tentative de putsch le 13 mai 2015. Depuis, des services non encore identifiés ont emporté le cadavre jusque dans la morgue de l’hôpital Clinique Prince Louis Rwagasore, au centre de la ville de Bujumbura.
Jusqu’à présent, la dépouille mortelle n’a pas encore été dégagé, ce qui fait dire à une certaine opinion – il y a trop de rumeurs actuellement, fautes de radios privées – d’un Imbonerakure tué et qui a été jeté à la morgue, pour ne pas traîner tout le temps avec un corps encombrant..
Cependant, l’information est connue car le porte-parole de l’armée, colonel Gaspard Baratuza reconnaît les faits et indique que la personne en question a été complètement défigurée si bien que personne ne l’a reconnue. Si la dépouille est encore-là, ce que l’on a pris un temps suffisant pour que les membres de sa famille puissent venir l’ensevelir.
Du côté de la clinique, personne ne veut parler de ce cas à haute voix. Mais dans les coulisses, il semble que cet hôpital est gêné par la présence de cette dépouille qui vient de passer tout ce temps dans sa morgue alors que personne ne se présente pour la réclamer. De toutes les manières, la mairie de Bujumbura devrait penser à traiter ce dossier car, même en termes de fonds, la question est de savoir qui va payer tout ce mois d’occupation d’une chambre froide.