Bujumbura, le 1er juillet 2015 (Net Press). C’est dans la soirée de ce 30 juin 2015 que le chef de l’Etat, Pierre Nkurunziza, s’est adressé à la Nation burundaise à l’occasion du 1er juillet de chaque année, une date qui rappelle l’indépendance politique du Burundi, le 1er juillet 1962. Mais cette date arrive dans un contexte de crise politique si bien que le chef de l’Etat a prononcé un discours bien cadré dans les circonstances actuelles.
Dans son discours rédigé en 42 points, le chef de l’Etat est revenu sur l’importance de la souveraineté que le Burundi a acquise non sans difficultés. Il est revenu sur l’historique de la colonisation depuis la période allemande jusqu’à celle gérée par la Belgique avant que le pays n’accède à l’indépendance. Dans l’entendement du chef de l’Etat, l’accession à l’indépendance n’était pas la chasse à l’homme blanc, ni son refoulement vers son pays, mais plutôt elle était synonyme de récupération de la souveraineté, afin que les Burundais gèrent leur pays en toute quiétude, via les élections.
Malgré cette indépendance, le Burundi a connu des crises socio-politiques. Mais en 1992, a poursuivi le chef de l’Etat, les Burundais ont su démontrer qu’ils sont indépendants, en votant un constitution juste après avoir approuvé, par référendum, la charte de l’unité nationale de 1991. Deux ans plus tard, en 1993, les Burundais ont démocratiquement élu les institutions et c’était une preuve que 30 ans après l’indépendance, cette dernière avait toujours son contenu. Mais il a regretté la mort de Melchior Ndadaye juste après son élection, ce qui a replongé le pays dans le deuil. Plus tard, des pourparlers entre les pro et anti Ndadaye ont été engagés, à Kigobe et à Kajaga, ce qui a amené de nouveau le Burundi sur la voie de la guerre.
Toujours dans ce bref aperçu de l’historique de la démocratie dans ce pays, il parle dans son discours des accords d’Arusha d’août 2000, ceux de cessation des hostilités de 2003, qui ont tous mis en avant la gestion démocratique du pays.
Il est revenu sur les élections législatives et communales du 29 juin 2015. Il a d’abord remercié ceux qui ont répondu à l’invitation car le vote est un droit civique et prévu par la constitution. Pour le chef de l’Etat, les élections est une meilleure forme de gouvernement car le pays a accédé à l’indépendance grâce aux élections de septembre 1961. Cela nous conduit vers la démocratie et c’est une démarche que le Burundi a optée pour car depuis 2005, 2010 et actuellement en 2015, nous procédons aux différents scrutins.
Dans ces conditions, a prévenu le chef de l’Etat, ce que les étrangers doivent savoir, c’est qu’il a eu toujours certains Burundais qui n’ont jamais supporté la voie des élections en 1961, en 1993, en 2005, en 2010 et maintenant en 2015. Le chef de l’Etat a tenu à féliciter la Ceni et les forces de défense et de sécurité pour leur travail.
Burundi – Indépendance
Le 1er juillet 2015 : une ambiance plutôt morose au stade prince Louis Rwagasore
Bujumbura, le 1er juillet 2015 (Net Press). C’est un premier juillet qui a été fêté dans une atmosphère pas du tout bon enfant car le pays traverse une grave crise politique et le Burundi semble être en conflit avec le monde entier suite à la gestion du calendrier électoral et les élections dans l’ensemble.
Au stade prince Louis Rwagasore, les citadins n’avaient pas répondu massivement aux cérémonies et les corps défilants n’étaient pas évocateurs d’une fête nationale aussi importante. Quelques personnes âgées de 53 ans, donc nées au moment de l’indépendance du pays, des habitants des communes de la capitale, des fonctionnaires, des agents des banques, des tambourinaires, etc. Les participants aux cérémonies ont vivement apprécié les exercices des militaires comme le parachutage, le défilé militaire, leur saut d’un camion qui roule à toute allure, etc. Mêmes les policiers ont fait leurs démonstrations, qui ont par ailleurs clôturé les cérémonies de défilé.
Une fête qui va sur les traces de 1974
Mise à part que nous sommes le 1er juillet et qu’en 1974 c’était le 28 novembre, les deux fêtes se ressemblaient comme deux gouttes d’eau. Si l’on fête aujourd’hui le 53ème anniversaire de l’indépendance, à cette époque, l’on fêtait le 9ème anniversaire du régime du lieutenant-général Michel Micombero.
La grande ressemblance entre les deux fêtes est qu’aujourd’hui tout comme cette époque, la musique entonnant les cérémonies était pratiquement la même. La plupart des chansons reprises aujourd’hui rappelaient le mouvement d’ensemble de 1974, à la différence d’une seule intitulée « Bonesha amakungu uburundi busha (montre au concert des nations un Burundi nouveau) car là l’on chantait pratiquement le président Micombero et non Pierre Nkurunziza qui devait avoir une dizaine d’années de naissance.
Mais, même à ce niveau, ceux qui ont assisté à ces cérémonies se souviennent qu’à travers la même chanson, l’on disait clairement que Micombero est le successeur de Rwagasore, une image qui risque de coller à Pierre Nkurunziza, surtout lors du 50ème anniversaire de l’indépendance quand on voyait un peu partout les effigies des deux personnalités sur des banderoles.
Au stade prince Louis Rwagasore, le chef de l’Etat a prononcé un discours qui reprend essentiellement celui d’hier à la Nation et comme l’on devait s’y attendre, a octroyé des prix à ceux qui se sont distingués dans leurs prestations de l’année écoulée. C’est notamment André Nkeshimana qui vit en Hollande et qui conduit régulièrement une délégation de médecins de ce pays chez nous pour traiter bénévolement des Burundais. C’est également le cas d’Albert Bisaganya, qui a eu un prix car, selon le chef de l’Etat, il a travaillé jour et nuit.
Sur un tout autre chapitre, nous apprenons que quelques policiers auraient été tués par des jeunes de Mutakura ce matin. D’après les mêmes informations, la répression aurait déjà commencé aussi bien dans Mutakura que dans Cibitoke.
Burundi – Etats-Unis – Anniversaire
Les Etats-Unis s’expriment…
Bujumbura, le 1er juillet 2015 (Net Press). Selon deux communiqués émanant de l’ambassade des Etats-Unis au Burundi, le premier indique ce mercredi 1er juillet 2015, le Burundi commémorera le 53ième anniversaire de son indépendance. L’Ambassade des Etats-Unis souhaite aux Burundais une paisible et joyeuse commémoration ainsi qu’un avenir prospère, caractérisé par la démocratie et la liberté pour tous. L’Ambassade des Etats-Unis sera fermée le 1ier juillet, en l’honneur de la commémoration du jour de l’Indépendance au Burundi.
Par ailleurs, les Etats-Unis célèbrent le 239ème anniversaire de l’indépendance le samedi 4 juillet 2015. En vue de commémorer cet anniversaire, l’Ambassade des Etats-Unis sera fermée le vendredi le 3 juillet 2015. Tous les 4 juillet, les citoyens américains célèbrent les libertés et la démocratie dont ils jouissent et honorent les patriotes qui ont œuvré et déclaré l’indépendance en 1776 suite à la domination coloniale.
Consécutivement à la situation sécuritaire actuelle régnant au Burundi, l’Ambassade des Etats-Unis a reporté, jusqu’à nouvel ordre, la célébration annuelle de cette journée d’indépendance.
Burundi – Politique
Les chouchous du Cndd-Fdd se rentrent dedans
Bujumbura, le 1er juillet 2015 (Net Press). Selon le président du parti Fnl reconnu par Edouard Nduwimana, ministre de l’intérieur, les voix que la Ceni est en train d’octroyer à l’Uprona Concilie ne sont pas correctes. Pour lui, ce qui se dit sur les radios sur ce parti sont contraires à la réalité car ceux qui ont supervisé les élections pour le compte de ce parti ont diffusé des effectifs différents de ceux qui sont diffusés par les radios en ce qui concerne l’Uprona et la Copa.
Jacques Bigirimana affirme sans tergiverser dans plusieurs bureaux de vote, le parti Fnl devançait nettement le parti Uprona et la coalition Copa mais que tout a changé par après. Il demande à la Ceni de corriger à temps ces erreurs, avant que le parti ne dénonce les résultats affichés par la Ceni.
Mais il ne veut pas s’exprimer sur le score des Indépendants de l’Espoir d’Agathon Rwasa qui est côté deuxième alors qu’il ne s’est pas fait élire. Ce qui risque de démontrer qu’en cee qui concerne les résultats des législatives et des communales, tout comme celle des présidentielles et les sénatoriales, les dés sont joués d’avance. Faut-il parler d’un piège dans lequel est tombé Jacques Bigirimana ? A lui de jouer au round.