Bujumbura, le 2 juillet 2015 (Net Press). Contactés par un reporter de Net Press, certains habitants de la capitale Bujumbura se disent très étonnés d’entendre des affrontements entre les forces de l’ordre et de sécurité et des habitants du quartier Mutakura et de Cibitoke alors que d’une part, les premiers sont chargés de sécuriser les seconds. D’autre part, l’Etat attaque ses citoyens au moment où les hauts dignitaires et autorités de ce pays sont en train de célébrer le 53 ème anniversaire d’indépendance, un paradoxe en somme.
Selon la même opinion, les hommes au pouvoir avanceront que ce sont des anti-troisième mandat qui troublent la sécurité dans la capitale, que de policiers sont victimes des agressions de ces organisations de la société civile. Cela paraît, aux yeux de nos interlocuteurs, comme une démission de fait de la part du gouvernement car nulle part au monde la sécurité du pays est imputable à la population, fut-elle de la société civile.
Certains d’entre eux sont très choqués du fait que cette situation sécuritaire s’accompagne d’une conjoncture économique indescriptible que vit le Burundi au moment où ce dernier, ou alors ses dirigeants, brandissent 53 ans d’indépendance qui ne sont sentis que par les seuls dignitaires. Ils ont indiqué que même l’ambiance qui régnait hier au stade prince Louis Rwagasore était morose outre qu’il n’y avait pas de monde comme nous en étions habitués. La question est de savoir ici que les gens se sont absentés par désintérêt ou par peur de leur sécurité.
Une autre question qui a été posée est de savoir si la fête d’hier était nationale ou pour les seuls dirigeants de ce pays. En effet, quelques policiers et fonctionnaires ont appelé, après la fête, à leurs amis et connaissances pour demander à boire. A la question qu’il n’est pas prévu de rafraichissement de la part de leurs ministères, ils ont répondu que quelques hauts dignitaires, mêlés à des officiers supérieurs de la police et de l’armée, en plus du corps diplomatique et consulaire, ont eu droit à une réception au cercle hippique de Bujumbura. Les autres devaient rentrer chez eux sans autre forme de procès.
Ils précisent qu’à voir la situation que vivent les citoyens burundais ces jours-ci, les Burundais semblent peu intéressés par l’anniversaire de leur indépendance que leurs aînés ont cependant acquise après une longue et infatigable lutte, jusqu’à verser le sang de ceux que nous pleurons toujours. Et dans tous les cas, et c’est là où nos interlocuteurs interpellent la conscience de nos dirigeants, l’on ne peut pas défiler, festoyer au stade du prince Louis Rwagasore au moment où, à quelques 10 kilomètres de là, le même gouvernement est en train d’endeuiller le pays.
Burundi – Sécurité
Y aurait-il poursuite d’une chasse à l’homme dans la commune urbaine de Cibitoke ?
Bujumbura, le 2 juillet 2015 (Net Press). Selon des informations en provenance de Mutakura de la commune urbaine de Cibitoke, après les affrontements d’hier entre la police et les habitants de cette entité administrative, officiellement qui ont fait six mort – l’effectif pourrait être plus important que celui-là, Ndlr – une nouvelle incursion de cette même police aurait été signalée cet avant-midi.
Selon les mêmes informations, la police serait en train de « déporter » tout jeune qui se trouve dans les rues de ce quartier à destination inconnue. Il semble que certains sont embarqués dans des ambulances au moment où d’autres le sont dans des camionnettes pickup au vitres fumées.
La rédaction a contacté le président de l’Aprodh, Pierre-Claver Mbonimpa, à ce sujet. Il a indiqué que les informations qui sont à sa disposition indiquent qu’il y a plutôt beaucoup de militaires et non des policiers et dont la raison d’être est le constat de ce qui s’est passé la veille, le jour de l’indépendance.
Pour le moment, a-t-il précisé, il n’y a pas de policiers qui entrent dans le quartier et il suit la situation à la loupe car ses membres s’y trouvent. C’est finalement l’effet des rumeurs car il n’y a plus de radios qui informent objectivement, surtout en cette période où tout le monde a peur de tout le monde.
Burundi – Sécurité
Les habitants de Cibitoke récupèrent leurs dépouilles 24 heures après les massacres
Bujumbura, le 2 juillet 2015 (Net Press). Selon des informations en provenance du nord de la capitale, les habitants de Mutakura, en commune cibitoke, n’ont récupéré leurs dépouilles mortelles que ce matin. En effet, depuis hier vers 7 heures du matin, personne n’avait le droit d’entrer dans ce quartier, que ce soit les journalistes, les habitants de e quartier, même les véhicules de la Croix Rouge du Burundi.
Dans la soirée, le porte-parole de la police, Pierre Nkurikiye, a indiqué que des groupes de rebelles ont attaqué la position de la police dans cette entité administrative et que pour le moment, ces groupes ont été neutralisés. Il a montré des armes saisies dans ce quartier, ce qui a laissé des doutes chez ceux qui ont suivi l’information. Car, si les armes appartenaient à la population, comment est-ce que ces rebelles pouvaient être « cueillis » comme des mouches alors qu’ils sont plus armés que la police ?
Ce matin, les habitants de ce quartiers ont démenti les propos du porte-parole de la police, notamment la déclaration qui faisait état de cache d’armes et se sont rendus sur les lieux ont pleuré la mort du prénommé Panthaléon, tué avec se deux enfants de moins de 20 ans. Tout le monde confirme la caractère pacifiste du défunt.
Burundi – France – Bénin – Elections
La démocratie béninoise est une référence, dixit François Hollande
Cotonou, le 2 juillet 2015 (Net Press). Le président français François Hollande est arrivé dans la nuit d’hier à Cotonou, la capitale du Bénin. Ce matin, il s’est entretenu avec son homologue béninois, Thomas Yayi Boni avant de prononcer un discours de 25 minutes dans ce pays. Il a indiqué avoir choisi d’entamer sa tournée africaine dans ce pays car le président sortant, Yayi Boni, a promis de ne pas briguer un troisième mandat.
Pour François Hollande, le Bénin est une référence, un exemple à donner aux autres pays comme le Burundi, en matière de démocratie. Pour le président français, dans ce pays, il y a eu régulièrement des élections, un respect des textes, des échéances. Or, le respect de la constitution est un respect des citoyens, ce qui est une preuve de maturité.
Ce respect des textes est à la base de la force des institutions et aujourd’hui on mesure les conséquences avec le Burundi où les règles ne sont pas respectées, d’où le risque d’une guerre civile, a-t-il conclu sur sa brève intervention sur le Burundi.