Bujumbura, le 8 juillet 2015 (Net Press). C’est finalement ce mardi 7 juillet 2015 en fin d’après-midi que la commission chargée des élections a rendu publics les résultats provisoires des élections controversées du 29 juin 2015. Sans surprise, le Cndd-Fdd les a gagnées à 60,28% et la Ceni, ayant constaté que le parti de Pierre Nkurunziza s’était pratiquement présenté seul aux scrutins, a mis du temps pour départager les pourcentages aux différents partenaires politiques, y compris ceux qui ne sont pas fait élire, à l’instar d’Agathon Rwasa. Ce serait la raison pour laquelle la publication des résultats provisoires a été reportée à plusieurs reprises.
Par contre, ce qui est surprenant même s’il s’agissait d’un secret de polichinelle, c’est le score obtenu par les Indépendants – Espoir des Burundais, qui, sans se faire élire, ont été classés deuxième par la même Ceni. Selon toujours cette commission, les Indépendants –Espoir ont eu un pourcentage de 11,16% des voix exprimées. Mais plus intriguant, c’est l’invitation du parti présidentiel aux Indépendants – Espoir des Burundais, leur demandant de respecter le vote populaire. L’on peut se douter si réellement cela n’est pas des desiderata du Cndd-Fdd et de Pierre-Claver Ndayicariye que l’on impute sciemment à la population.
Quant à l’Uprona « concilien », le pauvre, il vient de sortir par une petite porte avec seulement 2,49% des voix. En d’autres termes, sur les 100 élus, le Cndd-Fdd a obtenu 77 places et les Indépendants – Espoir des Burundais en ont eu 21 dans cette nouvelle assemblée nationale qui devrait compter 121 personnes après la cooptation.
Burundi – Elections
Quelques réactions des politiciens après l’annonce de la Ceni
Bujumbura, le 8 juillet 2015(Net Press). Après la publication des résultats provisoires, les différents partis politiques s’expriment. Dans le camp de la majorité, c’est la satisfaction, à part que les abstentions ont pris un pourcentage très élevé, ce qui pourrait être dû à l’usage pour la première fois d’une carte unique pour plusieurs élections. Pour ce qui est de l’Uprona, tout s’est bien déroulé même si le partage des postes n’a pas respecté les résultats du scrutin. Pour cette raison, les membres de cette formation politique entendent contacter les membres de la cour constitutionnelle pour qu’il y ait correction.
Du côté de l’opposition, les Indépendants – Espoir des Burundais indiquent qu’ils ne sont pas sûrs que les voix obtenues soient les leurs et ils n’entendent pas voler celles d’autrui. En effet, les membres de cette coalition ne se sont pas fait élire et n’ont pas fait de monitoring des élections, raison pour laquelle ils voudraient avoir plus d’assurance quant à ce score. Quand viendra le nouveau facilitateur, cela fera partie des discussions et quand ils seront convaincus que les voix leur appartiennent, ils sauront quoi en faire.
Mais d’après les informations dignes de foi, aucun membre de l’opposition radicale n’est preneur de ces postes miroités par la Ceni et par extension le pouvoir du Cndd-Fdd bien qu’il y aurait des demandes dans ce sens au président de cette coalition, Agathon Rwasa.
Burundi – Union africaine – Politique
Vers des sanctions aux acteurs politiques impliqués dans les violences
Addis Abeba, le 8 juillet 2015 (Net Press). Selon des informations en provenance du conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine, l’on envisagerait de prendre des mesures pour sanctionner les acteurs politiques burundais qui se rendent coupables ou attisent des violences et qui gênent les efforts pour une solution politique à la crise. Le conseil venait d’exprimer ses préoccupations au sujet de l’évolution de la situation au Burundi, particulièrement la décision prise par les autorités burundaises d’organiser des élections législatives et locales le 29 juin malgré l’appel de l’Union africaine et de la communauté est-africaine à reporter les élections
Burundi - Administration
Dans les services étatiques, les activités reprennent petit à petit….par force
Bujumbura, le 8 juillet 2015 (Net Press). Quand on passe dans différents ministères œuvrant dans la capitale Bujumbura, les cadres et personnels vaquent normalement à leurs activités quotidiennes, contrairement à la semaine passée où presque tous les bureaux étaient complètement fermés même après qu’on eut annoncé la suspension des manifestations contre la troisième candidature de Nkurunziza. Les ministères les plus concernés étaient ceux des finances, de la justice, de l’éducation et celui de la fonction publique.
Des informations à notre disposition indiquent que certaines absences sont remarquées dans différents services étatiques. Des fonctionnaires constitués en majorité de femmes auraient fui le Burundi vers les pays voisins suite à la crise qui vient de secouer notre patrie. Si on en croit les mêmes informations, le pouvoir en place serait en train d’explorer toutes les voies possibles pour les remplacer par des gens acquis à la cause du parti aux commandes. Mais les fonctionnaires fugitifs sujets au remplacement sont ceux qui ne sont pas répertoriés dans les annales du parti Cndd-Fdd.
Cependant, une certaine opinion indique qu’il est pratiquement difficile de savoir qui n’est pas du parti présidentiel ou non. Même ceux qui ont voté, l’encre indélébile ne peut pas constituer une preuve tangible d’autant plus passée 7 jours, ladite encre s’efface complètement tout comme celui qui n’a pas voté. Dans tous les cas, la rigueur, même pour les chefs de service, ne peut pas être au rendez-vous car, dans cette période de campagne/élections, tout le monde cherche à se positionner pour la future législature 2015 – 2020 et dans ces conditions, ces fonctionnaires se trouvent sur terrain et non dans les bureaux.
S’il faut donc remplacer une personne pour avoir fui pour sa sécurité alors que l’on sait très bien qu’il s’agit d’un droit de chaque personne, il faudrait aussi réfléchir à plusieurs reprises car celui qui fait sa campagne est lui aussi coupable « administrativement » de « désertion » au service.
Burundi - Commerce
Des commerçants se lamentent
Bujumbura, le 8 juillet 2015 (Net Press). Depuis que les manifestations contre le 3ème mandat de Pierre Nkurunziza ont commencé, certains commerçants disent qu’ils ne reçoivent plus de clients. Ils y a ceux qui disent qu’ils peuvent passer même toute la journée sans avoir un client qui vient, ne fut ce que pour s’informer des tarifs.
Lors d’une interview qu’elles ont accordée à un reporter de Net Press, les mamans commerçantes qui vendent du riz au marché dit chez Sion se lamentent par le fait que ces jours-ci, leurs produits ne s’écoulent plus, faute de clients. Selon elles, normalement au début du mois, beaucoup de ménages s’approvisionnent en denrées alimentaires pour une certaine période. Mais, selon elles, ces jours-ci, ce n’est pas le cas. Elles pensent que c’est parce que dans beaucoup de familles, les femmes et les enfants ont fui le pays et que ce sont eux qui mangent surtout le riz. Ces femmes s’imaginent comment elles vont vivre car maintenant elles nourrissent difficilement leurs familles.