Bujumbura, le 17 juillet 2015 (Net Press). Les négociations entre le pouvoir et l’opposition ont commencé dès ce jeudi 16 juillet 2015 dans l’après-midi. Cette fois-ci, il n’y a pas de chaise vide comme on l’avait constaté par le passé. Les mêmes négociations – même si le pouvoir n’aime pas ce terme pourtant utilisé par la médiation – se sont poursuivies aujourd’hui à l’hôtel Royal Palace sous la médiation du ministre ougandais de la défense, Crispus Kiyonga et de Richard Sezibera, secrétaire général de la communauté est-africaine.
Cependant, l’on indique qu’il n’y a pas de question taboue même si le Cndd-Fdd et l’Uprona cndd-fddiste ont déjà appelé la population pour les élections de ce 21 juillet 2015. Selon des informations non encore confirmées, il semblerait que l’opposition ait demandé formellement que les élections du 21 juillet soient encore une fois reportées, l’on ne connaît pas encore l’attitude de la mouvance présidentielle.
Une certaine opinion déplore le fait que les Burundais ne parviennent jamais à s’entendre sans médiateur, ce qui lui a fait dire que les politiciens burundais ressemblent à d’éternels enfants qui ne peuvent rien par eux-mêmes. Cependant, la même opinion s’inquiète du fait que les négociateurs peuvent contourner les vraies questions pour trouver de fausses solutions.
Pour le moment, chaque partie au conflit, c’est-à-dire les partis politiques reconnus au Burundi (de l’opposition comme de la mouvance), les coalitions des partis politiques, la société civile et les représentantes des femmes, s’est choisie un porte-parole et jusqu’au début de l’après-midi, ils étaient dehors en attendant qu’on les appelle pour poursuivre les discussions, exactement comme des écoliers en fin de récréation. Les négociations, vont-elles durer ? C’est la question qui revient sur toutes les lèvres.
Burundi – Sécurité
Quand des policiers sont désarmés par la population
Bujumbura, le 17 juillet 2015 (Net Press). Dans la soirée d’hier, un policier chef de poste de Jabe a vu sa radio Motorolla confisquée par des habitants de ce quartier. En effet, il était nouveau dans ces fonctions et il avait été dépêché de l’intérieur du pays, certainement pour « corriger » les manifestants. il disait à qui voulait l’écouter qu’il ne donnera pas de cadeau à ces habitants « rebelles », ce qui aurait fâché les populations.
Il était donc à bord d’une moto quand les habitants l’ont arrêté et ils l’ont immédiatement confisqué son appareil de communication. Il aurait été battu, lui et son ami, selon des informations qui nous parviennent. Après la bastonnade, ils lui ont dit de rebrousser chemin sur cette même moto.
Les policiers, par solidarité, se seraient rendus sur les lieux pour tenter de récupérer l’appareil mais il y a eu un problème de commandement, les chefs voulant que les subalternes entrent dans le quartier, ce que les autres ont refusé, disant à leurs chefs d’entrer les premiers. Finalement, l’opération a raté et les habitants de Jabe ont toujours cet appareil.
Burundi – Sécurité
Acteurs politiques et militaires contre le président Nkurunziza
Bujumbura, le 17 juillet 2015 (Net Press). Qui a dit que l’histoire est un perpétuel recommencement ? Cette interrogation a cependant un fond de vérité à la seule différence que les faits se font à des époques différentes et par des acteurs différents.
Dans notre pays, les politiciens anti-troisième mandat du président Nkurunziza et les forces de défense et de sécurité, dans leur ensemble, viennent d’initier une structure qu’ils ont appelée « conseil national pour la restauration de l’accord d’Arusha et de l’Etat de droit au Burundi. L’objectif est d’empêcher, par quelques moyens que ce soient, Pierre Nkurunziza à diriger le pays pour une troisième législature.
Ceci rappelle une autre époque, sous le régime de Pierre Buyoya, où des organisations de la société civile et des partis politiques ont initié une structure similaire pour lutter contre la dictature de ce président. Il s’agit de l’accord-cadre pour la restauration d’un Etat de droit au Burundi. Il était piloté par six organisations dont Ac-Génocide Cirimoso du Pr. Venant Bamboneyeho, Pa-Puissance d’autodéfense Amasekanya de Diomède Rutamucero, coalition contre la dictature de feu Dr. André Birabuza, l’Uprona de Charles Mukasi, la Jrr de Me Raphaël Horumpende ainsi que l’Ufb de Mme Concilie Nibigira. Des forces de l’ordre avaient des ramifications avec ces organisations signataires, mais contrairement à l’époque actuelle, la collaboration était très discrète.
Cette structure existe toujours même si les signataires ne sont plus là. le Pr. Venant Bamboneyeho serait à l’étranger pour des soins de santé mais son association Ac-Génocide est toujours-là.. Puissance d’autodéfense Amasekanya n’existe pratiquement plus sur le terrain et Concilie Nibigira, qui a viré à 360°, a préféré subtilisé un parti politique qu’elle a mis dans les aisselles du Cndd-Fdd.
Burundi – Confessions religieuses
Que serait devenu l’Islam au Burundi sans la disgrâce d’Hussein Radjabu ?
Bujumbura, le 17 juillet 2015 (Net Press). Lorsque le Cndd-Fdd a gagné les premières élections en 2005, la religion musulmane a gagné ses premiers galons au sein du nouveau pouvoir, en y faisant accéder des personnalités de grande importance. Elles étaient choisies, certes parce qu’elles possédaient des connaissances requises, mais aussi parce qu’elles étaient des adeptes connus de la religion d’Allah.
Tout cela parce qu’il y avait un homme qui voulait qu’il soit ainsi : le tout-puissant Hussein Radjabu, le président du Cndd-Fdd et véritable homme fort du pays. Jusqu’à son éviction puis son incarcération en avril 2007, c’est lui qui faisait tout, décidait de tout, plaçait tous les hommes et toutes les femmes de son choix à toutes les places qu’il voulait, qu’elles soient grandes ou petites.
C’est dans ce contexte que deux fêtes musulmanes ont été transformées en jours fériés et chômés, celle de la clôture du jeûne du Ramadhan qui tombe cette année ce vendredi 17 juillet 2015. Si l’on en croit des informations officieuses qui circulaient peu avant sa disgrâce, Hussein Radjabu avait l’intention de faire construire au moins une mosquée à chacune des 129 communes du pays à l’époque, grâce au financement de l’Arabie Saoudite et du Soudan.
Et comme la plupart de nos politiciens ont comme « idéologie » un certain opportuniste ou même un opportunisme certain, l’ancien président du Cndd-Fdd allait conditionner l’obtention des postes de responsabilités à la conversion à l’Islam, de telle manière que cette religion fasse concurrence au catholicisme. Aurait-il réussi son pari ? Ca c’est une autre question.
Burundi - Funérailles
Deux jeunes du quartier Mutakura inhumés ce matin.
Bujumbura, le 17 juillet 2015 (Net Press). Deux frères de Mutakura Emmanuel Harimenshi et Benjamin Niyondagara, tués le 13 juillet de cette année et retrouvés morts dans une rivière à Kinyankonge, ont été enterrés ce matin. La messe en leur mémoire a été célérée à la paroisse Saint Joseph de Ngagara, suivie des cérémonies d’inhumation au cimetière de Mpanda. Tous membres du parti Msd, les jeunes de Mutakura ont suivi les dépouilles mortelles jusqu’à la station séparant Ngagara et Mutakura et ils ont rebroussé chemin de peur de ne pas rentrer sains et saufs une fois rendus au cimetière.
Sur les pancartes, étaient écrits « non au troisième mandat » et de « ne plus tuer des innocents ». Leurs parents, dans leurs discours, ont demandé que malgré que la justice de ce pays, qui fait semblant de ne pas suivre de près de tels cas, poursuivent au moins ce dossier. Signalons que dans ce quartier, il y a eu beaucoup de morts suite à leur opposition formelle à un troisième mandat de Nkurunziza.