Bujumbura, le 23 juillet 2015 (Net Press). Pierre Nkurunziza vient de briguer de force un autre mandat supplémentaire que ne lui autorisent pas les accords d’Arusha et la constitution burundaise. Il a décidé d’avancer en solitaire malgré une grande opposition intérieure, une fronde dans son propre camp et des pressions multiformes de la communauté internationale.
Mais alors, qu’est ce qui reste à faire ? Car, au regard de cette expérience qui peut inspirer d’autres chefs d’Etat africains, il ne peut pas lâcher son pouvoir, mais plutôt aura tendance à renforcer sa sécurité, surtout qu’il a échappé à un coup d’Etat et après une tentative d’attaque du 10 juillet 2015 dans la province septentrionale de Kayanza.
La communauté internationale, on le voit déjà, n’est pas unanime sur la lecture de la situation politique au Burundi. D’où la prise des sanctions contre son régime peut s’avérer difficile, surtout que si ceux-ci quittent le pays, ceux-là l’occupent. Dans ces conditions, les pays comme les Etats-Unis et la Belgique seront les tout premiers dindons de farce devant un Pierre Nkurunziza bien installé dans son fauteuil présidentiel même s’il est au courant qu’une guerre civile est une éventualité dans ce pays.
Dans l’entre-temps, nous l’avions déjà mentionné dans nos éditions antérieures, les présidents tentés par un mandat supplémentaire prennent le Burundi comme un cobaye servant de test de la fermeté de la communauté internationale. Si rien n’est fait, il y aura plusieurs troisièmes mandats en Afrique au grand dam des donneurs de leçon d’hier en matière de démocratie.
Burundi – Sécurité
La police burundaise indexée par Amnesty International
Bujumbura, le 23 juillet 2015 (Net Press). Cette organisation non gouvernementale basée à Londres et qui s’occupe des droits de l’homme a sorti son rapport sur les récentes manifestations au Burundi. Elle indique que la police a fait usage d’une force excessive et disproportionnée pour réprimer les manifestations contre la candidature de Pierre Nkurunziza à un troisième mandat.
Cette Ong a indiqué avoir mené des enquêtes sur terrain, dans la capitale Bujumbura en mai et en juin derniers. Elle évoque, à travers ce rapport d’importantes « violations du droit à la vie, du droit à la liberté d’association et du rassemblement pacifique » imputables aux forces de l’ordre.
Pour l’Amnesty International, traiter les manifestants d’insurgés a été contre-productif et a eu pour effet d’attiser beaucoup plus les protestations plutôt que de les diminuer, martèle le rapport.
Burundi – Rwanda – Sécurité
Le Burundi accuse le Rwanda d’héberger les généraux putschistes
Bujumbura, le 23 juillet 2015 (Net Press). Selon le ministre burundais des affaires étrangères, Alain Aimé Nyamitwe, Bujumbura a fait part hier de son « sentiment » négatif envers Kigali suite aux allégations faisant état d’entraînements de Burundais sur le sol rwandais. Le ministre a rappelé que son pays avait été victime d’une attaque rebelle le 10 juillet à la frontière avec le Rwanda et qu’il disposait d’informations indiquant la présence de trois généraux putschistes sur le sol rwandais.
Il avait également fait part des informations faisant état d’entrainements militaires de citoyens burundais sur le sol rwandais pour venir attaquer le Burundi. Kigali n’a pas encore réagi même si Bujumbura affirme que les canaux de communications restent ouverts. L’on sent déjà que Bujumbura multiplie les fronts aussi bien physiques que diplomatiques. En effet, au moment où des observateurs craignent une éventualité de guerre civile au Burundi, les autorités de Bujumbura n’hésitent pas à narguer la communauté internationale, pour des raisons de « souveraineté » du pays. Voilà que Kigali s’invite dans un conflit initialement burundo-burundais.
Rappelons que les rapports tendus entre Bujumbura et Kigali ne datent pas d’hier. L’on se souviendra qu’en 1972, la tension était vive entre les deux capitales et les deux présidents, Michel Micombero et Grégoire Kayibanda, pour exprimer leur ras-le-bol, s’étaient permis de s’insulter publiquement par radios interposées.
Burundi – Politique
Le président Nkurunziza convoque la première session du parlement
Bujumbura, le 23 juillet 2015 (Net Press). Hier, le président de la République a signé un décret 100/210 pour convoquer une première séance de l’assemblée nationale du 27 au 31 juillet 2015 chaque fois à partir de 9 heures. Elle aura pour tâche la mise en place du règlement d’ordre intérieur ainsi que la constitution du bureau de l’assemblée.
Burundi - Politique
Le principal opposant de Nkurunziza se rabat à la médiation ougandaise.
Bujumbura, le 23 juillet 2015 (Net Press). Malgré l’organisation de la présidentielle boycottée par Agathon Rwasa et malgré le score obtenu, le principal opposant appelle le président ougandais à poursuivre son travail de médiation. Selon lui, au cas où le président ougandais abandonnerait cette facilitation, ce serait un échec personnel de sa part d’autant plus qu’il est le mieux indiqué pour interpréter les accords d’Arusha en tant qu’ancien président de l’initiative régionale sur le Burundi. La médiation est toujours nécessaire car elle avait déjà connu un début et il est plus que nécessaire qu’elle aille jusqu’au bout.
Le silence de la communauté est-africaine est sensible comme le dit Rwasa puisque depuis la dernière présidentielle, aucune communication de la part du médiateur n’est enregistrée. On est curieux de savoir si la médiation va recommencer car, les informations à l’époque indiquaient que deux jours après la présidentielle, les pourparlers allaient reprendre..
Du côté du pouvoir qui a tenu ce scrutin contre vents et marées, l’on dit que si la coopération avec l’ancienne tutelle et bien d’autres pays s’interrompt, les autres coopérations vont naître, et dans les coulisses on chuchote la Chine et la Russie.
Burundi – Union africaine - Sécurité
Des experts militaires et des droits de l’homme dans nos murs.
Bujumbura, le 23 juillet 2015 (Net Press). C’est un fait qui est là après que l’Union africaine eut recommandé l’envoi de ces experts militaires et en droits de l’homme lors de sa tenue en Afrique du Sud en date du 13 juin 2015. Elle avait souhaité que ces derniers se rendent à Bujumbura avant la date des scrutins, mais Bujumbura a tout fait pour retarder le déploiement de ces envoyés spéciaux. Il entendait les recevoir juste après l’élection présidentielle initialement fixée au 15 juillet et ils ne sont venus qu’hier, avec un mois de retard. Ils sont alors en train de se déployer sur terrain et vont d’abord commencer leur travail de désarmement des milices et la représentante de l’Ua invite tous les acteurs de la République à coopérer favorablement avec ces gens.
Ces experts des droits de l’homme viennent alors au moment opportun quand ces derniers jours, on dit que différents cachots sont pleins des gens qui sont détenus de manière inhumaine et il reste à voir si la coopération va être facile pour les montrer ou si ces experts ont dans leurs mandats la visite de ces cachots. Un dossier à suivre.