Bujumbura, le 24 juillet 2015 (Net Press). La patronne de la diplomatie européenne, Mme Federica Mogherini, a fait une déclaration ce 23 juillet 2015 qui n’exclut pas des sanctions envers ce pays et les responsables qui se rendront coupables des crimes divers. La rédaction livre ici l’intégralité du communiqué à son lectorat.
« En dépit des efforts de la communauté internationale, et en particulier de l’initiative récente du Président Museveni en vue de faciliter un dialogue inter-burundais, il apparait évident que les progrès dans la mise en œuvre des décisions de l’Union africaine du 13 juin et de la Communauté d’Afrique de l’est du 6 juillet sont insuffisants. Seule la mise en œuvre complète de ces décisions aurait ouvert la voie à la tenue d’élections crédibles et inclusives au Burundi dont le résultat serait représentatif. En maintenant les élections, le Gouvernement en a décidé autrement.
« En l’absence d’un dialogue national substantiel qui pourrait conduire à un consensus politique, le Burundi ne parviendra pas à retrouver le chemin de la stabilité, de la démocratie et du développement qui a commencé avec l’adoption de l’Accord d’Arusha. Dès lors, l’UE commencera les travaux préparatoires des consultations spécifiques comme prévu à l’Article 96 de l’Accord de Cotonou, afin de faire en sorte que le gouvernement burundais prenne les engagements qui s’imposent pour remédier à la crise. Le respect des droits de l’homme, des principes démocratiques et de l’Etat de droit sont les éléments fondateurs de la relation de coopération entre l’UE et le Burundi qui est régi par l’Accord de Cotonou.
« L’UE exhorte le gouvernement, ainsi que les partis d’opposition, à revenir au dialogue pour trouver une issue consensuelle en vue du rétablissement d’un système politique inclusif et démocratique. L’UE appuie pleinement les efforts déployés dans ce sens par la Communauté de l’Afrique de l’Est, par l’Union Africaine et par les Nations Unies.
« L’impact humanitaire, socio-économique et sécuritaire de la crise dans le pays et sur la région préoccupe grandement l’Union européenne. Dans ce contexte, nous saluons l’envoi par l’Union africaine d’observateurs de droits de l’homme, et d’experts militaires pour superviser le désarmement des groupes affiliés aux partis politiques. L’Union européenne salue la générosité des pays voisins dans l’accueil des réfugiés du Burundi et réaffirme sa solidarité avec le peuple burundais et les communautés d’accueil, entre autres à travers la mobilisation de l’aide humanitaire pour les milliers de réfugiés.
« L’UE rappelle que la violence ne peut être utilisée à des fins politiques et appelle une fois de plus toutes les parties prenantes et les leaders politiques à la condamner et à la décourager. Ceci comprend notamment les actions menées par les groupes armés, telles que les attaques qui ont eu lieu récemment dans la province de Kayanza. L’Union européenne se prépare, en ligne avec les conclusions du Conseil de juin 2015, à adopter, le cas échéant, des mesures restrictives ciblées contre ceux dont l’action aurait conduit ou conduirait à des actes de violence et de répression, à de graves violations des droits de l’Homme, et/ou entraverait la recherche d’une solution politique. »
Burundi – Etats-Unis – Elections
Après le Rwanda, les Etats-Unis..
Bujumbura, le 24 juillet 2015 (Net Press). Dans son édition d’hier, la rédaction indiquait que le gouvernement du Burundi ouvrait plusieurs fronts à la fois, qu’ils soient sécuritaires ou diplomatiques. Un autre vient d’être ouvert, quand le ministre des affaires étrangères accuse le pays d’Obama de s’ingérer dans les affaires intérieures du Burundi.
En effet, Alain Aimé Nyamitwe, ministre des relations extérieures, avait indiqué que « la position du gouvernement américain sur le Burundi ne peut pas occulter qu’elle cache mal l’ingérence de cet Etat dans les affaires intérieures d’un Etat souverain ». Pour lui, il s’agit d’une violation flagrante de la charte des Nations unies et de l’acte constitutif de l’union africaine. Il avait renchéri en indiquant que l’Union africaine avait exprimé son attachement au respect de la souveraineté et de l’indépendance du Burundi, conformément à la constitution burundaise, à l’acte constitutif de l’Ua et à la charte des Nations unies.
Rappelons que le département d’Etat américain avait déclaré que l’élection tenue dans les conditions actuelles au Burundi ne sera pas crédible et discréditera davantage le gouvernement burundais. Il s’était même réservé le droit de revoir tous les aspects de partenariat pas encore suspendu, y compris l’imposition de restrictions sur les visas pour les responsables qui favorisent l’instabilité au Burundi par la violence.
On le voit donc, le monde entier a tort et seul le gouvernement Nkurunziza a raison. Malgré cette perception des choses, la communauté internationale a le droit de regard sur la gestion d’un Etat, raison pour laquelle chaque Etat pratique une intégration régionale ou internationale. Par ailleurs, ce n’est pas Pierre Nkurunziza qui ne le sait pas pour avoir appelé à maintes reprises la communauté internationale à intervenir chaque fois que Bujumbura prenait des mesures coercitives pour les maquisards. Quand les autres, ses prédécesseurs, étaient au pouvoir, la communauté avait le droit de regard, maintenant qu’il est au pouvoir, le Burundi devient un ilot où seuls Pierre Nkurunziza et Willy Nyamitwe ont un droit de regard.
Burundi – Nécrologie
Départ pour l’Eternité de deux grandes figures de la scène politico-économique du pays
Bujumbura, le 24 juillet 2015 (Net Press). Il s’agit du colonel Epitace Bayaganakandi et de Victor Ciza, deux hommes que rien ne reprochait au départ mais qui, dans leur vie sur terre, ont fait des parcours qui présentent quelques similarités notamment d’hommes politiques et d’opérateurs économiques.
Le colonel Epitace Bayaganakandi a embrassé dans sa jeunesse une carrière militaire à l’institut supérieur des cadres militaires, Iscam. Mais ceux qui connaissent l’homme le présentent déjà comme une personne qui a toujours eu le flair en matière de business. Il avança très rapidement en grades et il était déjà colonel quand il fut nommé ministre de l’intérieur sous le régime de Pierre Buyoya II, après le deuxième putsch de 1996.
Un peu avant, il avait été chef d’Etat-major de la gendarmerie et il quittera les fonctions étatiques pour une carrière à la fois politique et économique. Politique tout d’abord car il créera sa propre formation politique, le Mrc-Rurenzangemero, Mrc tenant lieu de Mouvement pour la réhabilitation du citoyen. C’est à ce titre qu’il avait discuté la première tranche de la transition à Pierre Buyoya en 2001. Il avait échoué mais le sénateur à vie avait eu chaud avec cette concurrence.
Economique ensuite car il monta une usine de thé qui a même concurrencé l’usine de thé de l’Etat, Otb. Plus tard, il introduisit, non sans difficultés, une autre culture, Stévia. L’on se rappelle que le gouvernement du Burundi a mis longtemps pour accepter que cette culture soit admise dans notre pays, les autorités administratives et policières ne se gênant pas de brûler cette culture dans pratiquement tout le pays. Il vient de quitter ce monde, suite à une hypertension artérielle, au moment où il venait de s’entendre avec le gouvernement sur la production de cette culture, une petite consolation tout de même pour les siens.
De son côté, Victor Ciza était un homme discret, qui n’était pas très connu du public jusqu’à sa nomination comme ministre de l’énergie et des mines par l’ancien président Jean-Baptiste Bagaza. Ayant quitté le gouvernement, il s’est lui aussi lancé dans les affaires et en compagnie d’autres intellectuels, il a créé lui aussi une entreprise de gestion internet, Cbinet initialement Cni, centre national d’informatique.
C’est la toute première entreprise qui a introduit le service internet autour des années 1996/97 et jusqu’à présent, elle produits des services de qualité comme effectivement pionnier dans le domaine. Que la terre de leurs ancêtres leur soit légère !
Burundi – Sécurité
L’administratrice de Bwiza échappe à une tentative d’assassinat
Bujumbura, le 24 juillet 2015 (Net Press). C’est une Espérance Ngerageze qui se trouvait hier chez elle autour de 19 heures quand une grenade a explosé à son domicile, faisant quatre blessés, dont une domestique, une visiteuse et deux de ses enfants. Elle les a directement acheminés à l’hôpital.
Selon des informations recueillies sur place, une personne qui roulait à moto aurait lancé cette grenade et elle n’a pas été identifiée. Cependant, il semble que cette dame n’avait plus la confiance du système Cndd-Fdd pour des raisons que la rédaction n’a pas connues. Mais par contre, l’on a appris que la journée, elle avait réuni des populations de cette circonscription administrative pour leur demander de l’élire comme sénatrice.
Sur un tout autre chapitre relatif toujours à la sécurité, un membre des Fnl d’Agathon Rwasa a été tué hier. Ses bourreaux l’ont trouvé sur le lieu de travail, Metalusa, ont fait coucher tout le monde avant de tirer à bout portant sur leur cible. Ils ont pu se retirer de l’endroit sans beaucoup de peine.
A l’intérieur du pays, sur la colline Nyamiyaga de la commune Rusaka dans la province Mwaro, des coups de fusil ont retenti la dernière nuit et ce matin, la polie a fait irruption à cet endroit et arrêté 4 personnes dont un ancien militaire de l’armée burundaise, du prénom de Denis.