Bujumbura, le 31 juillet 2015 (Net Press). Le risque est réel, mais les conséquences sont minimes. En effet, l’écrasante majorité des Hutu du Burundi, qu’ils soient « d’en haut » ou « d’en bas », sont persuadés que leur lutte a pris fin, du moment que la minorité ethnique tutsi a perdu toute illusion de revenir seule au pouvoir.
Le parti Fnl peut donc continuer à s’agiter sous la présidence de Jacques Bigirimana, mais l’aile favorable (et orphelin) d’Agathon Rwasa, risque tout simplement de disparaître. Les plus réalistes parmi ses ex-collaborateurs peuvent choisir de le suivre et le Cndd-Fdd ne serait pas fâché de les accueillir dans ses rangs, afin de rassembler la majorité des Hutu dans son camp.
En définitive, la décision d’hier de M. Rwasa, c’est comme du « pain béni » pour le pouvoir, qui va certainement en tirer des bénéfices à court et moyen terme.
Burundi - Politique
Comment expliquer le virage d’Agathon Rwasa ?
Bujumbura, le 31 juillet 2015 (Net Press). Les hommes politiques sont ainsi faits qu’ils sont capables d’effectuer des virages politiques totalement insaisissables comme vient de le faire Agathon Rwasa. Alors qu’il était celui qui vilipendait le plus le pouvoir actuel du Cndd-Fdd, il vient de se jeter corps et âme entre ses mains, en acceptant d’être désigné premier vice-président de l’assemblée nationale.
Il s’agit d’un poste qui, par la force des choses, devrait être occupé par un haut cadre du parti présidentiel. Quand on voit M. Rwasa embrasser un système politique sur lequel ont craché des dirigeants cnddfddistes pur sucre de la stature de Pie Ntavyohanyuma et de Gervais Rufyikiri, l’ancien président de l’assemblée nationale et l’ancien deuxième président de la République, on se dit que, décidément, la gestion du pouvoir au Burundi possède des jouissances fortement attrayantes.
Cependant, une certaine opinion est convaincue que ce serait faire injustice à ce dirigeant politique que de faire croire qu’il a eu tort d’effectuer le virage politique qu’il vient de faire. Après tout, qu’est-ce qu’un homme politique, sinon celui qui change de veste, selon que les intérêts (y compris matériels) derrière lesquels il court, prennent telle ou telle direction ?
Agathon Rwasa a fait le maquis des années et des années, il a mené le combat politique dans la capitale burundaise sans rien voir venir. Est-il vraiment prématuré qu’il choisisse en 2015 de s’assoir à son tour à la table à manger ?
L’on signalera que deux Upronistes de la coalition Indépendants de l’Espoir ont rejoint Agathon Rwasa et les siens à l’assemblée nationale depuis ce 30 juillet 2015. Il reste 6 jours pour les neuf autres qui restent. Résisteront-ils toujours où ils risquent d’être tentés comme les autres, affaire à suivre !
Burundi - Politique
Remy Gahutu en train de se retourner dans sa tombe
Dar-Es-Salaam, le 31 juillet 2015 (Net Press). Rémy Gahutu est un ancien homme politique qui porte bien son nom, puisque ses parents le lui ont collé pour symboliser la lutte qu’il devait mener une fois devenu adulte, afin que la majorité ethnique burundaise – les Bahutu – accèdent un jour au pouvoir, en se « libérant » ainsi de l’empire de la minorité tutsi.
Il n’eut pas de chance d’observer de ses yeux ce « Grand Soir » hutu auquel il rêvait jusqu’à ce qu’il tombe dans le maquis tanzanien, lynché par les militaires tutsi burundais partis pour cela au pays du Mwalimu Julius Nyerere.
Aujourd’hui, les grandes transformations politiques en cours mettant en scène ses héritiers sont en train de se faire sans lui. Qu’elles soient bonnes ou mauvaises, le fait est qu’au moment où ils sont en train de manger à table, lui est en train de manger de la poussière dans le sous-sol d’un pays qui n’est pas le sien.
Burundi - Funérailles
Adieux émouvants hier à Epitace Bayaganakandi.
Mwaro, le 31 juillet 2015 (Net Press). Une foule innombrable était présente hier à Gisozi en province Mwaro pour rendre un dernier hommage au président du Mrc Ruranzangemero, l’honorable Epitace Bayaganakandi, disparu brusquement il y a une semaine.
Depuis sa création, ce parti « centriste » dans le sens européen du terme, ne se situait ni à droite, ni à gauche. Dans le contexte burundais, cela revenait à dire qu’il prenait des positions indépendantes par rapport à l’idéologie du Cndd-Fdd et celle des partis qui le combattent.
Recevant un jour un membre de la rédaction de l’agence Net Press, il lui expliqua qu’un bon homme politique « équilibré » est celui qui doit être capable » de condamner quand il faut condamner et d’approuver quand il faut approuver ».
Epitace Bayaganakandi était sans aucun doute « cet homme-là » et il faut ajouter que le Mrc avait la spécificité de mettre en avant et en pratique les projets de développement économique tel que la culture du stevia, qui, aujourd’hui, est répandue dans la majorité de nos provinces.
Burundi – Ue – Humanitaire
L’Ue augmente l’aide humanitaire en faveur des réfugiés burundais
Bujumbura, le 31 juillet 2015 (Net Press). C’est ce qu’on peut lire dans un communiqué rendu public ce 30 juillet 2015. Il s’git de mobilisation de 4,5 millions d’euros d’aide humanitaire pour assister les réfugiés burundais qui se trouvent dans les pays voisins. Cette population est estimée à 175.000 personnes, dont 80.000 en Tanzanie, 71.158 au Rwanda, 13368 en Rd Congo et 11.165 en Ouganda. Cette enveloppe porte à 56,5 millions d’euros le montant de l’aide humanitaire débloquée en 2015 en faveur de la région des grands lacs.