Bujumbura, le 3 août 2015(Net Press). Ces réactions font suite à l’assassinat du général Adolphe Nshimirimana, chef de la sécurité intérieure burundaise, tué ce dimanche à Bujumbura dans une attaque à la roquette.
A travers un communiqué sorti conjointement hier, l’Ua et l’Ue s’inquiètent d’une escalade de la violence et appellent les parties burundaises à la reprise du dialogue politique. La présidente de la Commission de l’Ua Nkosazana Dlamini Zuma a condamné un acte barbare et susceptible de déstabiliser davantage le Burundi.
L’Ua appelle tous les Burundais à la retenue et à « renoncer à tout acte de représailles qui ne ferait que compliquer et aggraver la situation ». Quant à l’Ue, elle s’inquiète de cette « dangereuse escalade de la violence au Burundi », appelant à la « retenue » et à une reprise du « dialogue ».
Burundi - Sécurité
L’Assassinat d’Adolphe Nshimirimana analysé par la presse africaine de ce lundi
Bujumbura, le 3 août 2015 (Net Press). Le meurtre de l’ancien chef du service national des renseignements, le général-major Adolphe Nshimirimana, intervenu hier à la mi-journée, est pratiquement le seul sujet traité par les journaux africains parus ce lundi 3 août 2015.
Pour le site « Guinée Conakry Infos », c’est une perte immense pour Pierre Nkurunziza, car c’était l’homme qui avait maté la tentative du coup d’état d’il y a 3 mois. Cependant, le journal « Congo Times » n’exclut pas qu’il aurait pu se retourner contre le régime actuel comme l’avaient fait quelques officiers avant lui. De même, notre confrère de la République Démocratique du Congo affirme ni plus ni moins qu’il s’agit d’ « un crime d’état. »
Le journal rwandais « New Times » est convaincu qu’Adolphe Nshimirimana était une personnalité très importante du régime du Cndd-fdd, et que sa mort intervient au moment où de nombreux réfugiés burundais installés au Rwanda s’apprêtaient à rentrer dans leur pays.
Burundi – Administration - Sécurité
Depuis Micombero en 1966 à Nkurunziza en 2015, tous les patrons des renseignements ont été les numéros 2 non constitutionnels des régimes
Bujumbura, le 3 août 2015 (Net Press). Le plus ancien et qui est toujours en vie s’appelle Bernard Bizindavyi. Il est natif de Rutovu, le fief des trois premiers présidents de la République, Michel Micombero, Jean-Baptiste Bagaza et Pierre Buyoya. Ceux qui le connaissent affirment qu’il aurait des relations de parenté avec le tombeur de la monarchie, mais le fait est qu’il cumulait des fonctions importantes du pays, car, en plus de la « sûreté » (ancienne appellation de la documentation) dont il était en charge, il était également le numéro deux de l’Uprona après Micombero (le secrétaire général) en sa qualité de secrétaire exécutif et supervisait la police de l’air, des frontières et des étangers, Pafe, qui ne portait pas encore ce sigle.
Tous ceux qui lui succédèrent jusqu’à ce jour furent des officiers proches du pouvoir alors que M. Bizindavyi aura été le seul civil à avoir été nommé à ce poste. Le dernier à avoir perdu la vie hier dans les circonstances que l’on sait, était le véritable patron du système actuel du Cndd-Fdd. Les milieux politiques de la capitale lui prêtent une phrase qu’il aurait prononcée en 2009 et qui démontre la véracité de cette affirmation : « Dans ce pays, en dehors du Dieu tout-puissant qui vit au ciel, il n’y a personne de plus important que moi ! »
Burundi – Médias - Sécurité
Rfi condamne fermement l’agression de son correspondant au Burundi Esdras Ndikumana
Paris, le 3 août 2015 (Net Press). Par un communiqué de presse rendu public hier, Marie-Christine Saragosse, Présidente-directrice générale du groupe France Médias Monde, et Cécile Mégie, Directrice de Rfi, font part de leur plus vive protestation après les violences dont a été victime Esdras Ndikumana, le correspondant de Rfi à Bujumbura.
Selon ce communiqué, ce journaliste a été arrêté hier sur les lieux de l’assassinat du général Adolphe Nshimirimana par les forces de sécurité gouvernementales alors qu’il faisait son travail de journaliste. Esdras Ndikumana a été retenu deux heures, durant lesquelles il a été roué de coups. Le journaliste, qui collabore également avec l’Afp, a dû être hospitalisé. Ses jours ne sont pas en danger, mais il est en état de choc et présente de sérieuses contusions.
Le groupe France Médias Monde (Rfi, France 24, Monte Carlo Doualiya), dont les correspondants et envoyés spéciaux ont déjà été mis en difficulté d’exercer leur métier au Burundi au cours des dernières semaines, condamne fermement cette agression intolérable contre un de ses journalistes dans le cadre de ses fonctions, et lui apporte tout son soutien.
Rfi a officiellement protesté contre cette agression auprès des autorités burundaises, et va leur adresser une lettre, conjointement avec l’Afp, pour demander des explications et exiger qu’elles garantissent la sécurité de ses collaborateurs au Burundi afin qu’ils puissent continuer d’exercer librement leur mission d’information.