Bujumbura, le 12 août 2015 (Net Press). C’est ce qu’indique le porte-parole du gouvernement, Philippe Nzobonariba, qui a exprimé l’idée de médiation de Museveni, le récent médiateur qui avait entamé son travail mais vite abandonné à presque trois quart. Selon M. Nzobonariba, le gouvernement du Burundi attend que le président ougandais réitère encore son engagement de pouvoir mettre sur la table de dialogue les deux camps. Et il est mieux placé car il maîtrise les méandres des accords d’Arusha car il connaît l’histoire de notre pays plus que que n’importe qui. Il affirme que Bujumbura a toujours mis en avant le dialogue et ne veut pas s’enfermer sur lui-même alors qu’il y a à se dire.
Interrogé si le gouvernement pourra accepter de dialoguer ou de négocier avec un nouveau médiateur, ce qui est la position des Nations-Unies, Philippe Nzobonariba a encore expliqué que cela est possible si les procédures en matière de choisir ce médiateur sont repectées. A entendre l’ex patron de Rpb Nturenganywe, le Burundi a un ambassadeur au sein des Nations-Unies et il saura que les chemins empruntés par cette instance onusienne pour trouver cet arbitre dans le conflit burundais sont conformes aux normes internationales. Ce qui veut dire que les portes sont ouvertes du côté de Bujumbura pour entamer la médiation.
Cependant, une certaine opinion doute de la franchise du camp gouvernemental car, il serait tout simplement impensable que Pierre Nkurunziza renonce à sa candidature alors qu’il croit dur comme fer qu’il a été élu à plus ou moins 70% de suffrage exprimés en date du 21 juillet 2015.En outre, le président Museveni entend lui aussi briguer un autre mandat, d’où il ne peut pas prendre ses distances par rapport à Nkurunziza.
Quant au troisième mandat, Pierre Nkurunziza indique souvent qu’il a été élu deux fois par le peuple et une fois par le parlement burundais. Lui dire et le convaincre que son mandat est illégal, voilà ce qui pourrait être comme un rêve.
La seule voie qui reste est de penser à une transition qu’il partagerait avec l’opposition un timing convenu pour l’intérêt de la nation et dans le cas contraire, le pays continuera à descendre aux enfers, quitte à être rayé de la carte du monde, pourquoi pas ?
Burundi – Sécurité
Poursuite des fouilles-perquisitions en mairie de Bujumbura et à l’intérieur du pays
Bujumbura, le 12 août 2015 (Net Press). Ce matin, des fouilles-perquisitions se sont poursuivies dans trois communes urbaines, essentiellement contestataires du 3ème mandat de Pierre Nkurunziza à la tête du pays. Il s’agit des quartiers Mutakura en commune Cibitoke, Jabe en commune Bwiza et Kinanira en commune Musaga.
Selon des informations disponibles à la rédaction, il y aurait des armes, des cartouches, des tenues de combat et des bottines qui auraient été trouvées sur place à Mutakura, ce que dément la population de la place qui avance plutôt un montage de la police pour pouvoir « cueillir » les populations à emporter vers une destination inconnue, et ils n’excluent pas non plus la mort.
Des sources d’informations concordantes indiquent qu’une dépouille mortelle d’un jeune homme aurait été trouvée à Mutakura alors que le défunt était originaire du quartier de Jabe. C’était lors de la dernière fouille-perquisition dans ce quartier qui a duré toute une journée. On rappellera que la police y avait trouvé des machettes alors qu’elle se plaignait que les populations tirent sur les policiers durant la nuit, une trouvaille n’avait pas convaincu grand monde parmi les habitants de ce quartier.
L’on apprend par ailleurs que la police s’y est rendue de nouveau ce matin mais que l’opération a pris fin vers 10 heures. Cependant, à la mi-journée, personne n’était autorisé de sortir ni d’entrer dans ce quartier. Quant à Kinanira, la rédaction n’avait pas encore eu d’informations au moment où elle mettait sous presse.
Même à l’intérieur du pays, dans la province de Gitega, commune Rango, des fouilles-perquisitions ont été opérées par la police qui y aurait trouvé également des munitions de guerre dans certains ménages.
Burundi – Sécurité – Médias
Il faut enquêter sur les agressions contre les journalistes, dixit le Cpj
Bujumbura, le 12 août 2015 (Net Press). Le comité pour la protection des journalistes, associé à 18 autres organisations, demandent avec insistance aux autorités burundaises de mener des enquêtes sur les agressions contre les journalistes et les défenseurs des droits de l’homme.
Pour Tom Rhodes, représentant du Cpj en Afrique de l’Est, depuis l’annonce, en avril, que le président Nkurunziza a l’intention de briguer un troisième mandat, les journalistes sont systématiquement visés. Il revient sur les cinq stations de radios qui ont été attaquées au lendemain de la tentative de putsch et leurs personnels qui ont été menacés, provoquant un exode massif de journalistes cherchant à fuir le pays et laissant un vide informationnel à un moment critique.
Par un communiqué donc, Tom Rhodes fait appel aux autorités burundaises afin qu’elles mènent des enquêtes sur ces agressions contre la presse. Rappelons que les dernières agressions en date est celle de notre confrère et correspondant de Rfi et Afp, Esdras Ndikumana, dans la matinée du 2 août 2015 quand il faisait son travail de journaliste après l’attentat meurtrier contre le général Adolphe Nshimirimana. Il a été roué de coups pendant deux heures au service national des renseignements avant d’être admis à l’hôpital Cmck de Kinindo. Plus tard, il a été évacué pour des soins en France. C’est également celle du célèbre défenseur des droits de l’homme, Pierre Claver Mbonimpa, qui a été blessé dans la soirée de ce 3 août 2015 dans la commune de Kinama, alors qu’il rentrait chez lui à Carama. Comme Esdras Ndikumana, lui aussi a été évacué en Belgique pour des soins.
Burundi - Administration
La seule inconnue dans la formation du futur gouvernement burundais
Bujumbura, le 12 août 2015 (Net Press). Le chargé de la communication à la présidence de la République a fait savoir que le parti Cndd-fdd attend « avec impatience » la prestation de serment du président de la République réélu le 21 juillet 2015 et que les membres du nouveau gouvernement seront connus aussitôt après.
Cependant, il y a une inconnue qui reste de taille, celle de savoir si Pierre Nkurunziza aura été réceptif aux appels des amis du Burundi qui, ici et là, l’invitent à former un gouvernement d’ouverture, un gouvernement d’union nationale, pour renforcer et cimenter l’esprit de réconciliation entre les Burundais de toutes les diversités politiques et ethniques.
Certains observateurs estiment qu’Agathon Rwasa lui a ouvert la voie, en acceptant le poste de premier vice-président de l’assemblée nationale. Car, en acceptant de « boire à la sauce » du Cndd-fdd, il a permis au pouvoir actuel d’associer d’autres opposants inattendus de son parti ou venus d’ailleurs, même si cela peut faire grincer des dents à l’opposition, qu’elle soit hutu ou tutsi.
Burundi – Rwanda - Elections
Seuls 10 Rwandais sur 6 millions sont opposés à ce que Paul Kagame sollicite un 3ème mandat
Kigali, le 12 août 2015 (Net Press). « Un chiffre totalement imaginaire, irréel et ridicule », telle a été la réaction d’une des formations politiques de l’opposition en république rwandaise, une formation dirigée par Boniface Twagirimana.
Cette réaction est tombée, après que le gouvernement eût fait connaître le résultat d’une consultation effectuée auprès de la population rwandaise en âge de voter. Cette consultation inédite a été initiée par le parlement rwandais, dont les élus ont sillonné tout le pays, chacun dans la circonscription où il a été élu.
Mais les leaders de l’opposition, dont M. Twagirimana, ont affirmé ce mercredi que l’écrasante majorité des voix positives à la question posée ont été arrachées à la population interrogée et que par conséquent, la crédibilité de ladite consultation n’est pas du tout à l’ordre du jour.
Signalons que le mandat présidentiel chez notre voisin du Nord est de sept ans, et que si Paul Kagame obtient un 3ème mandat – et rien n’empêcherait qu’il l’obtienne – il ferait exactement 21 ans à la tête de son pays, exactement le même nombre d’année que Juvénal Habyalimana passa à diriger le même pays.
Mais contrairement à l’ex-président génocidaire, les Rwandais (une majorité d’entre eux en tout cas) souhaitent que Paul Kagame ait une fin de vie différente, et qu’ayant obtenu un 3ème mandat, il en obtienne un 4ème, puis un 5ème etc ---- etc ---- Mais il n’est pas sûr que ceux qui sont attachés au respect de la constitution voient les choses de cette manière.