Bujumbura, le 14 août 2015 (Net Press). C’était dans la nuit du 13 au 14 août 2015 que les Banyamulenge d’origine congolaise, qui avaient fui leur pays en guerre à l’époque, ont été sauvagement massacrés par un groupe de gens qui ont directement revendiqué le crime : c’était le Palipehutu d’Agathon Rwasa. Avant que l’opinion ne se pose de questions, Pasteur Habimana, qui était à l’époque le porte-parole de ce mouvement rebelle, a donné les mobiles de ce meurtre de plus de 160 personnes.
Réalisant plus tard que son argumentaire était tout simplement farfelu – c’était beaucoup plus des arguments d’ordre ethnique qu’il mettait en avant -, il avait tenté de retirer ce qu’il avait dit, laissant croire que la responsabilité de ce meurtre incombait à Agathon Rwasa, président du Palipehutu. Ce dernier rejettera également toute responsabilité et invitait les médias à poser la question à celui qui a déclaré ce forfait, d’autant plus qu’il n’était même pas au pays au moment des faits.
C’était une époque où Pierre Nkurunziza et Agathon Rwasa se vouaient une haine cordiale et le premier a mobilisé sa justice pour inculper son rival dans ce dossier. Il a même été convoqué une fois mais n’a pas comparu, empêché par le ministre de l’intérieur qui l’a informé qu’il n’y a pas d’audience. C’était le 15 décembre 2014 mais l’on a toutes les raisons de croire que le report sine die de la comparution a été dû à la présence de ses sympathisants venus de tous les coins du pays et qui avaient assailli le parquet.
D’un autre côté, il y avait une demande de plus en plus pressante de la communauté banyamulenge pour qu’Agathon Rwasa soit poursuivi par la justice burundaise. Dans ce cas, l’ancien rebelle n’avait la vie « sauve » que grâce à des coalitions qu’il formait avec des leaders de l’opposition qui ne cessaient de crier et d’évoquer la similarité de son cas avec celui du chef de l’Etat.
Devant donc une justice qui n’a rien fait pour cette communauté, elle est aujourd’hui résolue à se confier à une justice internationale, surtout qu’actuellement, cet homme jouit de l’immunité parlementaire et que probablement, contrairement à ce qui s’est passé il y a peu, ce n’est pas Nkurunziza qui peut le lâcher actuellement.
Burundi – Médias
Fermeture des médias, 90 jours après
Bujumbura, le 14 août 2015 (Net Press). Dans l’aube du 14 mai 2015, juste après la tentative manquée d’un coup de force contre Pierre Nkurunziza, des forces de l’ordre ont ciblé des radios privées qu’ils ont littéralement détruites. Elles avaient des moyens suffisants pour s’assurer que les mêmes radios n’allaient plus émettre sur le sol burundais. Une situation inédite en somme.
Mais si la date du 14 mai est considérée comme noire dans le paysage médiatique burundais, il faut également avoir à l’esprit que le climat entre la presse privée et le pouvoir était bien délétère avant cette décision de destruction méchante. S’en est suivi en outre la chasse aux journalistes qui ont dû fuir le pays. Aujourd’hui, l’on compte plus de 50 journalistes qui ont quitté le Burundi et qui vivent dans des pays limitrophes ou occidentaux.
Cependant, ceux qui ont pris cette décision disaient à celui qui veut les écouter que l’information est un droit, ce qui est même consigné dans la constitution burundaise. Mais ils ont été gênés par le fait que les médias privés évoquaient des dossiers qui embêtaient le pouvoir car ils savent très bien que la presse n’est pas là pour faire plaisir au pouvoir, mais pour informer objectivement de ce qui existe, de bon ou de mauvais.
En conséquence, le pays est géré par des rumeurs car il n’y a plus de sources d’information fiables et le minimum qu’on puisse demander aux autorités est la réouverture des radios privées pour, ne fût-ce que respecter le droit dévolu aux citoyens.
Burundi – Droits de l’homme - Sécurité.
Des vagues d’arrestations en cascade.
Bujumbura, le 14 août 2015(Net Press). Ces derniers temps, l’on observe, suite à la crise, à des types d’enlèvements tout à fait alarmants car il n’est pas rare de trouver des cadavres juste après l’enlèvement. Les policiers, ne connaissant pas ceux qu’ils cherchent, passent par des « commissionnaires » en civil qui indiquent les gens correspondant à des noms dont dispose la police, moyennant certainement de …
Ils les embarquent alors vers des endroits inconnus et les leurs le remarquent plus tard quand ils se rendent compte q’ils ne sont pas rentrés. La situation est d’autant plus compliqué qu’il n’a plus la presse écrite pour dénoncer de tels agissements. Même du côté de la société civile, ce n’est pas non plus le salut, connaissant le sort que vient de subir le président de l’Aprodh, Pierre-Claver Mbonimpa qui se trouve sous soins médicaux à l’étranger.
Alors face à cette situation, même des règlements de compte peuvent être appliqués ou quelqu’un qui n’est pas en bons termes avec un autre peut envisager de lui faire du mal sans que le concerné soit du tout coupable d’aucune infraction. Ceux qui sont emportés sont soit accusés de participation aux bandes armées ou de distributeur d’armes dans les quartiers contestataires comme nos informations le confirment.
On sait encore que des fouilles-perquisition opérées par la police n’ont pas pu découvrir des caches d’armes dans ces quartiers dits anti-troisième mandat. Alors est-ce que ces enlèvements visent vraiment à enquêter sur ces armes qu’on entend dans la nuit sans leur faire du mal ? Comment on le saura ? En tout cas c’est l’ambigüité qui se cache derrière tout ça.
De toutes les façons, il est nécessaire que les organismes qui se chargent de la protection des droits de l’homme, que ça soit nationaux et internationaux, fassent des efforts considérables pour se pencher sur le cas du Burundi, étant donné que des gens sont enlevés et parfois, ils sont torturés ou trouvés morts. Les condamnations verbales oui mais, les actions concrètes sont invisibles sur ces cas.
Burundi – Droits de l’homme
La Folucon.f est contre aux actes contraire au respect de la vie d’autrui
Bujumbura, le 14 août 2015(Net Press). Le président de l’association Force de lutte contre le népotisme et le favoritisme au Burundi « Folucon.f », M. Jérémie Ndayisenga, a animé ce matin une conférence de presse pour informer le public leur position sur cette crise que connait notre pays.
Au cours de cette conférence de presse, M. Ndayisenga a indiqué que le Burundi est un pays qui n’est pas en sécurité. Et de renchérir que cela date de longtemps, surtout depuis la proclamation de la 3ème candidature de Nkurunziza. Selon lui, les crimes en rapport avec la tuerie et le non-respect de la vie d’autrui sont devenus comme une coutume au Burundi.
Il a souligné que la Folucon.f a ciblé 4 causes de ces crimes au Burundi à savoir le 3ème mandat présidentiel. L’impunité. Certains politiciens qui s’occupent de leurs propres intérêts en mettant en avant une politique basée sur la tuerie et le non-respect de la vie d’autrui. Et enfin, la distribution des armes à feu aux Imbonerakure, une démarche qui a été imitée plus tard par d’autres malfaiteurs.
Concernant le 3ème mandat présidentiel, le président de la Folucon.f, a bien précisé que ce mandat est parmi les grandes causes de l’insécurité au Burundi. C’est ce mandat même qui est à l’origine de la fuite de leur pays natal d’un grand nombre de peuples Burundais, suite à ce mandat, beaucoup ont été tués et d’autre emprisonnés. Une pratique qui se remarque aujourd’hui.
Du côté de l’Etat, cette association ne comprend pas pourquoi en briguant le 3ème mandat, pas mal de moyens et stratégies ont été élaborés, arrivés aux campagnes électorales et aux élections proprement dites, ils multiplient les efforts mais à propos de cette situation en rapport avec les tueries, ils sont totalement calmes. Il en est de même pour les politiciens en opposition qui se présentent lorsqu’il s’agit d’une question dont ils profitent. Pour ce, cette association condamne vivement tous ces crimes en rapport avec la tuerie des peuples burundais dont la cause principale est le jeu politique.
Elle demande à tous les politiciens burundais d’arrêter cette politique basée sur les crimes de tuerie et le non-respect de la vie d’autrui. A la jeunesse, de rester unie et de combattre pour le développement de la nation et de la vie future. A l’Etat et à l’opposition, de reprendre le dialogue le plus tôt possible jusqu’à arriver à la meilleure solution et cela pour l’intérêt de toute la nation.
Il a laissé entendre que si rien ne change, dans deux semaines, la Folucon.f envisage faire une manifestation pacifique pour contester contre ces massacres au Burundi qui sont devenus tellement catastrophiques où il sera aussi question de demander à tous les politiciens burundais de mettre en avant une politique basée sur le respect de la vie d’autrui et dont l’objectif est d’intéresser toute la nation.