Bujumbura, le 15 août 2015(Net Press). Il s’agit du Colonel Jean Bikomagu qui fut un ancien officier très respecté au sein de l’armée pour avoir été chef d’état-major de l’armée dans des conditions plutôt difficiles. Il a été mitraillé aux environs de 12 heures 30 ce samedi à son domicile à Kabondo lorsqu’il rentrait à bord de son véhicule en provenance de la messe à la cathédrale Regina Mundi de Bujumbura. Il était en compagnie de sa fille qui a été grièvement blessée dans cette agression par un homme à moto. En effet, ce brillant officier qui a vu la mort du président Ndadaye fauché par sa propre armée le 21 octobre 1993, il sera également obligé de faire face à l’attaque des rebelles regroupés au sein de deux camps, celui du Palipehutu et du Cndd-Fdd qui menaient des attaques parfois conjointes contre le régime tutsi de Bujumbura..
Selon ses proches, il n’avait plus de souci relatif à sa sécurité car, depuis qu’il ait entamé sa retraite, les militaires chargés d’assurer sa sécurité n’étaient plus à son domicile. D’un calme olympien, ce militaire a toujours montré sa modestie devant toute personne, grande ou petite, de telle sorte qu’on ne pouvait pas deviner aisément qu’il fut longtemps influent dans les arènes du pouvoir. Il ne parlait même pas politique tel que le recommandait l’engament dans le service militaire.
Un ancien officier tutsi vient donc d’être assassiné dans ce contexte de crise qui vient de durer 3 mois alors qu’un proche du pouvoir du Cndd-Fdd, hutu, avait lui aussi trouvé la mort il y a 14 jours. Plus d’un alors pensent que c’est une opération de revanche avant que le général hutu soit enterré. La présidence de la République, à travers son porte-parole Gervais Abayeho, s’inscrit en faux contre cette mort et a adressé ses condoléances à la famille du défunt.
Cela étant, presque tout le monde croit à un assassinat politique ciblé pour l’équilibre de la terreur entre celui qui était populaire à l’opposition et celui qui l’était dans le camp du pouvoir. Malgré tout, ces assassinats ciblés sont des vies des Burundais qui s’en vont et le Burundi risque de plonger dans une absurde noire sans fin suite à des intérêts d’un seul homme, fustigent les opposants à un troisième mandat de Pierre Nkurunziza. Certains dans la ville de Bujumbura dénoncent un plan d’élimination des anciens hommes des forces armées burundaises, les Fab, ce qui peut compromettre et diviser davantage l’armée burundaise comme le disent les opposants à ce 3ème mandat.
Burundi – Confessions Religieuses
La fête dans la terreur
Bujumbura, le 15 août 2015 ‘Net Press). Il s’agit d’une fête des plus respectées par l’église catholique romaine, l’Assomption de la Vierge Marie, Mère de Dieu, vers le Ciel. Dans notre pays, toutes les églises, aussi bien catholiques que protestantes étaient remplies de fidèles, les uns pour remercier le Bon Dieu de leur avoir prêté la vie jusqu’à ce jour.
Mais juste après la messe, toute la capitale a été frappée de stupeur d’apprendre que le colonel Jean Bikomagu, venait d’être attaqué et tué devant son domicile par des hommes à moto. Il venait lui-même de la messe à la cathédrale Regina Mundi. Cette attaque a prouvé, une fois de plus, que personne n’est à l’abri de l’insécurité dans ce pays.
En outre, cela montre que d’un moment à l’autre, le Burundi peut basculer vers une guerre civile très difficile à maîtriser, que personne ne saurait résoudre, même les services militaires et au-delà, le commandant suprême, le président Nkurunziza. C’est enfin un signe qui montre que si rien n’est fait, le pays risque la « somalisation » des institutions du pays.
Burundi - Economie
La Brb au secours du secteur financier.
Bujumbura, le 15 août 2015(Net Press). Comme l’indique un communiqué de la Brb, une réunion avec les membres de l’association des banques et établissements financiers du Burundi (Abef) sur l’environnement bancaire au cours du deuxième trimestre 2015. Cette rencontre a révélé un impact réel de la crise actuelle sur les principaux indicateurs de l’activité des banques et établissements financiers. Cet impact se traduit selon la Brb par la détérioration des indicateurs relatifs à la liquidité des banques, à la collecte des ressources et à la qualité du portefeuille crédits et en conséquence, la BRB a pris plusieurs mesures pour soutenir le secteur bancaire.
Pour éviter aux banques le risque de manque de liquidité et les appuyer dans le financement de la campagne café, cette institution a amélioré les instruments d’apports de liquidité et a en effet pris la mesure d’en augmenter le volume et la fréquence et d’introduire la maturité de 14 et 28 jours en plus de celle de 7 jours pour les apports et offres de liquidité comme le signale le communiqué.
Il souligne également que la Brb continuera d’intervenir sur le marché interbancaire des devises pour faciliter le financement de l’importation des produits stratégiques, qui exercent une incidence directe sur le niveau des prix et qui sont d’intérêt général. Il s’agit du carburant, des engrais chimiques, des médicaments et des matières premières de grandes entreprises de production. Il a été aussi recommandé aux banques commerciales de privilégier le financement de ces importations en utilisant leurs propres ressources en devises. C’est ainsi qu’il a été décidé que toutes les recettes d’exportation soient rapatriés et cédées aux banques commerciales, poursuit cette communication.
La Brb a aussi comme il le dit accordé une dérogation aux critères de mobilisation des effets adossés aux créances sur le secteur hôtelier. Cette dérogation se justifie pour ce secteur, par son importance pour la contribution à la croissance et à la création d’emplois. Pour soutenir les banques, cette correspondance indique que dans le financement de l’économie, la Brb va continuer d’étudier les possibilités d’extension de cette mesure aux autres secteurs porteurs de croissance et de création d’emplois.
En vue de continuer à préserver la pérennité et la stabilité du système financier, la Brb a pris la mesure d’accompagner les établissements de crédit dans la sauvegarde de la solidité de leur assise financière. A Brb a ainsi accepté de décaler d’une année, soit jusqu’au 1er juillet 2016, la mise en application de la nouvelle réglementation relative à la politique de classification et de provisionnement des créances impayées. Enfin, la Brb e t l’Abef ont convenu que ce travail d’analyse va se poursuivre et un apport mensuel sur la situation du secteur bancaire va être produit afin que, le cas échéant, les redressements nécessaires puissent être effectués, sans délai, pour préserver la santé du secteur financier.