Bujumbura, le 19 août 2015 (Net Press). C’est la première fois que le Cndd-Fdd, le parti au pouvoir, réagit à la décision des bailleurs de fonds à suspendre ses aides bilatérales et multilatérales après les conditions dans lesquelles se sont déroulées les dernières élections parlementaires et présidentielles.
Même Barack Obama, le chef d’Etat le plus puissant de la planète, avait cité nommément le Burundi, comme étant un pays où les scrutins qui venaient de s’y dérouler ne pouvaient avoir « aucune crédibilité ».
L’Union Européenne avait également joint sa voix à celle de Washington pour protester contre ce qui venait de se passer dans notre pays. Quand on sait que l’Ue est la première donneuse de fonds sur le plan multilatéral, on ne peut que s’inquiéter des conséquences négatives sur la rupture des financements, de certains dossiers-clés en matière de l’éducation et de la santé par exemple.
Si donc le Cndd-Fdd réagit alors que ce n’était pas dans ses habitudes qu’elle laisse généralement aux responsables gouvernementaux en charge des relations diplomatiques avec l’étranger , c’est pour exprimer une peur profondément ressentie à tous les secteurs de la vie nationale, à commencer par le niveau le plus élevé.
Burundi - Administration
Le gouverneur de province, a-t-il le droit de limoger un chef de Zone ?
Bujumbura, le 19 août 2015 (Net Press). Cette question taraude tous les esprits de la province de Bujumbura depuis hier lorsqu’Emmanuel Masumbuko, le numéro1 de cette province, a pris la décision de relever de ses fonctions le chef de la zone Maramvya.
Certes, il est accusé d’avoir commis des erreurs apparemment graves, mais la question qui se pose n’est pas de savoir quel est le degré des fautes qui pèsent sur ses épaules, mais de savoir s’il avait le droit de prendre une telle décision.
Du temps où les chefs de zone (et même les administrateurs communaux) étaient nommés par les gouverneurs, cela pouvait se comprendre. Mais à partir du moment où ils ont été mis en place au terme d’un processus électoral voulu par les citoyens, ce sont les comités qui les ont mis là où ils sont qui auraient dû être saisis par M. Masumbuko pour se prononcer sur le chef de zone. Sinon, ce que vient de faire ce Monsieur-là montre bien qu’il reste nostalgique des anciens régimes du parti unique.
Burundi – Sécurité
Les condamnations contre l’ancien chef d’Etat-major se poursuivent
Bujumbura, le 19 août 2015 (Net Press). Selon un communiqué rendu public par l’ambassade des Etats-Unis au Burundi ce 18 août 2015, ce pays condamne l’assassinat du colonel Jean Bikomagu, survenu samedi dernier à Bujumbura. Il continue de faire appel au calme et à la retenue de cette attaque la plus récente. Le pays d’Abraham Lincoln souhaite une enquête indépendante et crédible sur ces attaques et souligne son engagement à aider à tenir responsables les personnes de toutes parts qui commettent ou incitent à la violation des droits de l’homme au Burundi.
Ce pays demande également à toutes les parties de renoncer immédiatement à la violence comme un moyen d’acquérir des objectifs politiques et de redoubler leurs efforts pour s’engager rapidement dans un dialogue politique transparent, inclusif, global et de médiation externe conduisant à la paix. Il estime que la restauration du dialogue est urgente et que toutes les parties doivent travailler ensemble à la réalisation d’un consensus et d’une voie pacifique en avant pour la population du Burundi.
Pour le pays de Barack Obama, toutes les parties doivent maintenir les valeurs fondamentales de respect des droits de l’homme, la liberté de la presse et d’autres libertés fondamentales. Toutes les parties devraient également puiser de l’esprit et la lettre de l’Accord d’Arusha et de ses dispositions sur le partage du pouvoir comme une base pour aller de l’avant de manière pacifique. Il exhorte l’assemblée nationale et le gouvernement à s’engager à respecter l’accord d’Arusha et de ne pas reculer sur les dispositions importantes qui sont la base de la stabilité au Burundi.
Burundi – Belgique – Administration
Le Burundi rappelle sa diplomate basée en Belgique
Bujumbura, le 19 août 2015 (Net Press). La première conseillère de l’ambassade de Belgique au Burundi, Mme Triphine Nduwayo, vient d’être rappelée sans manière sur Bujumbura. En effet, selon une correspondance du 17 août 2015, on lui fait savoir qu’en référence du décret-loi n° 100/185 du 29/05/2012 portant sa nomination en qualité de première conseillère près l’ambassade du Burundi à Bruxelles au Royaume de Belgique et à la lettre n° 204.01/505/RE/2015 du 23 avril 2015 dont l’objet est sa réaffectation pour Moscou, elle est rappelée à l’administration centrale où d’autres fonctions lui sera confiées conformément à la loi.
L’on ne connaît pas les vrais mobiles de son rappel mais au regard qu’elle vient de rater l’occasion de se rendre à Moscou, l’on est en droit de penser qu’elle aurait commis des fautes relatives au troisième mandat de Pierre Nkurunziza car, ces jours-ci, les frondeurs sont des Burundais les plus antipathiques aux yeux du président sortant.
Burundi - Associations
L’Argebu soucieux des leurs.
Bujumbura, le 19 août 2015 (Net Press). Il s’agit de l’association des rescapés du génocide de Bugendana (Argebu) qui, dans moins de 3 jours, va célébrer la commémoration des massacres de cette commune de la province Gitega lors de la crise de 1993. Pour ce faire, cette association, avec le soutien de la Giz, a tenu hier dans la soirée une conférence-débat pour voir si la commémoration a des effets positifs pour les victimes. Ainsi, le Dr Désiré Manirakiza, sociologue, a été approché pour exposer sur « Les effets positifs de la commémoration sur les victimes ».
Selon lui, la commémoration des victimes est un devoir de l’Etat mais c’est un processus qui n’a pas encore abouti pour que les Etats, y compris le nôtre, soient conscient de cette nécessité. Même les pays développés ont commencé par ne pas reconnaître cela et ils ont résisté, à en croire l’orateur. C’est alors des devoirs des associations du genre de faire pression en mettant l’Etat devant ses responsabilités afin qu’il reconnaisse ce droit.
Mais plusieurs intervenants demandent à ce que les associations se coalisent afin que tous ceux qui sont emportés par des crises connues aient un même jour de commémoration et non de ne pas le faire isolement une à une. Mais de toutes les façons, cela est possible avec l’intervention de l’Etat qui, actuellement, fait semblant de ne plus le croire. Signalons qu’hier, l’Argebu a aussi célébré une messe à l’Eglise Saint Michel en la mémoire des disparus et le 21 de ce mois, elle va animer un autre débat à Bugendana en vue de cette commémoration de la mémoire des victimes.