Gitega, le 14 septembre (Net Press). L’association des rescapés du génocide de Bugendana s’est rendue dans cette commune comme prévu afin de commémorer le 19ème anniversaire des massacres qui ont fait plus de 400 morts (voir Net Press du 10 septembre 2015).
Arrivés sur place, les membres de cette association ainsi que leurs sympathisants, notamment de l’association Ac Génocide - Cirimoso, ont constaté que tout d’abord, le prêtre n’était pas disponible pour officier la messe et il a fallu un simple catéchiste pour présider la prière. La messe terminée, les participants ont appris qu’il y a des plaintes sur le site de Bugendana. Des jeunes de moins de 16 ans ont indiqué qu’aucune cérémonie n’est possible.
Deux arguments qui ont été avancés ressemblent fortement à une manipulation. D’une part, il n’y a pas moyen de se réconcilier avec ceux qui ont tué les leurs. A la question de savoir si ce ne serait pas intéressant que des populations qui ont caché des Tutsi témoignent, ils ont rétorqué que lors du génocide, ceux-là n’ont pas eu le courage de leur avertir pour qu’ils s’organisent en conséquence. Le deuxième argument avancé est que lors des cérémonies, il y aura la présence de Gaston Sindimwo et de Concilie Nibigira et ils ne voient pas pourquoi ces deux personnes doivent apparaître. Vers la fin, ces jeunes ont autorisé que les gerbes de fleur soient déposés sans aucune autre activité.
Ce qui est clair est que la commission vérité et réconciliation a encore du pain sur planche car la réconciliation n’est pas pour demain la veille et que les gens de la capitale n’ont aucune idée de ce qui se passe sur terrain.
Burundi – Justice.
Quand est-ce que les assassins du Colonel Bikomagu seront connus ?
Bujumbura, le 14 septembre 2015(Net Press). C’est une question que les proches du colonel Bikomagu se posent. Ils se plaignent déjà que les présumés auteurs et les commanditaires de l’assassinat de l’ancien chef d’état major des forces armées ne sont pas jusqu’ici connus. C’est au moment où le 15 août 2015, quelques heures après cette mort tragique bien préméditée, le chef d’Etat burundais, à travers son porte-parole, M. Gervais Abayeho, avait donné au ministère public un délai d’une semaine pour avoir terminé les enquêtes sur cet assassinat comme il l’avait fait pour feu Général Adolphe Nshimirimana. Pour ce dernier, les enquêtes ont clarifié les circonstances de son meurtre en identifiant les présumés coupables même si l’on doute toujours des conclusions de cette enquête et de la participation ou non de ceux qui ont été présentés pour avoir pris part à cet acte inouï.
D’après nos sources, la famille Bikomagu craint pour sa sécurité, étant donné que les planificateurs et les exécutants de cet ignoble assassinat n’ont jamais été identifiés et privés de liberté, d’où la peur des membres de la famille d’être physiquement éliminés à leur tour pour effacer toutes les traces.
Par ailleurs, poursuivent nos sources, la famille est aussi préoccupée par la santé mentale de la jeune fille, Live Ingabire, qui a été grièvement blessée par balles qui ont emporté son père puisqu’ils étaient à bord du même véhicule lors de l’assassinat du colonel Bikomagu. La famille s’est retrouvée dans l’obligation de la dépêcher à l’extérieur du Burundi pour y bénéficier des soins afin d’éviter que les bourreaux de son père ne viennent l’achever sur le lit d’hôpital à Bujumbura, Bumerec, où elle avait été admise.
Certains observateurs interrogés estiment que le ministère public devrait faire de son mieux pour que la vérité sur cet assassinat éclate au grand jour.
Burundi - Economie
Est-ce que le pays doit continuer à vivre des bons du trésor de la Brb ?
Bujumbura, le 14 septembre 2015(Net Press). C’est la question que se pose Léonce Sinzinkayo qui a mené une étude sur la loi des finances de 2015 commanditée par l’Oag. Selon lui, tous les indicateurs sont au rouge puisque l’Etat jusqu’ici n’a pas fait entrer les recettes qu’il avait prévues alors que les dépenses doivent augmenter. Le recours aux dettes de la Brb et aux bons du trésor est le seul moyen de recours de l’Etat jusqu’à maintenant, comme l’indique le consultant. Et de préciser que cette dette était de 194 milliards de nos francs au mois de juin 2015.
Il y a alors un problème de trésorerie qui s’annonce et qui est difficile à parier du moment que la dette interne dépasse même celle externe, renchérit-il. Normalement, comme la Brb est le premier receveur des dons extérieurs, elle devait se rembourser à la fin de l’année quand les aides sont décaissées, ce qui ne semble pas être le cas actuellement. Il avance que la Brb peut refuser de continuer à encaisser des dettes continuellement car dans les textes qui la régissent, c’est prévu, mais cette pratique n’est pas de mise.