Gitega, le 22 octobre 2015 (Net Press). Selon des informations en provenance du service de communication de la présidence de la République, la nouvelle équipe de la commission nationale de dialogue inter-burundais doit prêter serment demain à Gitega, de 8h30 à 11 heures. Il y aura la présence du chef de l’Etat, des autres personnalités comme les membres du gouvernement, du parlement et probablement ceux des missions diplomatiques.
Officiellement, cette commission organisera un dialogue pour tous les Burundais, ceux de l’intérieur comme ceux de l’extérieur, qui discuteront de tous les problèmes que le Burundi connaît actuellement. Nonobstant cela, le régime de Bujumbura indique que la justice poursuivra son travail à l’endroit des personnes qui doivent être jugées, pour des crimes qu’elles ont commis.
Cette démarche risque donc de ne pas aboutir car Bujumbura voudrait dans un premier temps que le dialogue soit organisé à Bujumbura et sans médiateur international, une idée que le Cnared a rejetée de prime abord. Celui-ci exigeait que de telles discussions se passent dans un pays étranger et sous la houlette d’un médiateur international. Selon des informations qui nous parviennent, le président ougandais Museveni serait sur le point de réorganiser le dialogue comme médiateur. Aussi, le gouvernement semble être d’accord avec le principe d’un dialogue inclusif et à l’extérieur du pays qui pourrait débuter vers la fin du mois de novembre 2015.
La question est alors de connaître l’importance ou la plus-value de cette commission qui prêtera serment demain au moment où la médiation serait sur le point de confectionner des listes des participants à ce dialogue. L’on espère que l’on ne va pas assister à des naissances d’autres quartiers « Kampala », « Addis Abeba » ou « Pretoria » comme nous l’avons vu de par le passé « Arusha » car ce dernier a tout au moins un mérite : la réconciliation des Barundi a été effective pendant une période certaine.
Burundi – Sécurité - Médias
Crise d’information fiable dans un pays sans médias
Bujumbura, le 22 octobre 2015 (Net Press). Il est actuellement difficile de connaître la véracité de l’information qui est diffusée dans notre pays car chacun raconte ce qu’il veut. C’est le cas des tirs à l’arme automatique qui ont été entendus dans la zone de Musaga dans la soirée d’hier.
Si toutes les sources d’informations s’accordent à confirmer que les tirs ont eu lieu dans cette circonscription administrative, ce sont les extrapolations qui en découlent qui sont farfelues les unes plus que les autres. Pour les uns, des tirs qui ont été entendus hier soir sur la 12ème avenue sont ceux des forces de l’ordre qui ont tiré en l’air lorsqu’un motard a cogné des fils de barrière. Pour ceux-ci, cela prouve que les forces de l’ordre ont également peur de la situation que nous visons car, chaque fois qu’elles soupçonnent quelque chose réelle ou supposée, elles lâchent les balles, surtout qu’ils sont victimes ces jours-ci des violences dans plusieurs coins de la capitale.
D’autres informations ont fait état d’enlèvement d’une dizaine de jeunes dans les zones de Musaga et de Kinindo, huit dans la première et deux dans la seconde. Il semblerait qu’une jeep de la police sans numéro d’immatriculation s’arrêtait à l’endroit où il y avait attroupement des gens, les menaçait avec leurs fusils pour enlever des jeunes qui se trouvent parmi eux. Mais cette information a été démentie par le porte-parole adjoint de la police.
Va-t-on nous faire croire qu’il s’agit des hommes armés non identifiés qui attaquent régulièrement les positions policières qui seraient à la base de cet enlèvement ? Mais où peuvent-ils trouver une jeep de la police ? Serait-il des policiers qui se déguisent et qui commettent des forfaits du genre ? Ce sont des questions qui, pour le moment, sont sans réponse mais dans tous les cas, l’Etat, via le gouvernement, a le devoir premier de protéger les populations, qu’elles soient attaquées par ses propres policiers ou par des rebelles.
Burundi - Justice
Le procureur général de la République demande que les opposants soient extradés.
Bujumbura, le 22 octobre 2015 (Net Press). A travers un communiqué de presse rendu public hier, le procureur général de la République, Valentin Bagorikunda, a établi une liste de 12 personnes qui doivent être extradées afin d’être poursuivies par la justice burundaise.
Signalons que cette liste a été conçue après la déclaration du conseil de paix et de sécurité de l’union africaine qui a indiqué que les Burundais qui ont pris part aux actes de violences devront subir des sanctions et qu’une enquête sur ces cas sera diligentée pendant 45 jours.
Toutefois, nombreuses personnes figurant sur cette liste se retrouvent au sein du Cnared, ce qui, aux yeux des uns et des autres, n’est pas une surprise que le gouvernement engage une telle procédure car toutes les personnes figurant sur la liste sont farouchement opposées au 3ème mandat de Pierre Nkurunziza. Celui-ci utilise donc « sa » justice pour traquer toute personne qui ne raisonne pas « correctement ».
Cette liste est composée en grande partie par les frondeurs du Cndd-Fdd, les responsables des organisations de la société civile, les ex-militaires ainsi que les responsables des partis politiques de l’opposition.
Burundi - Développement
« Le gouvernement va faire face a beaucoup de difficultés si les organisations internationales ne continuent pas à l’épauler », dixit Mme Nzeyimana
Bujumbura, le 22 octobre 2015 (Net Press). Au moment où un certain nombre de nos partenaires ont déjà décidé de suspendre leur assistance dans leurs domaines d’intervention, les conséquences n’en manquent pas. Différents programmes sont en souffrance ou ont purement suspendu leurs activités. Dans l’optique d’éveiller la conscience de tous les intervenants dans le secteur économique afin d’apporter chacun en ce qui le concerne sa contribution, une réunion sur l’efficacité de l’aide au développement du monde rural et la sécurité alimentaire au Burundi a été organisée ce matin par coalition on food sovereignty-Burundi (Pcfs-Burundi).
Selon Mme Odette Nzeyimana, représentante de Pcfs-Burundi, les premières victimes de cette situation se trouvent être les populations en général, les femmes et les enfants en particulier. Si cette situation ne s’améliore pas, beaucoup d’objectifs que le gouvernement s’était fixés ne seront pas atteints. Une enquête réalisée en 2012 a révélé que 60% de la population burundaise souffre de la faim. Aux yeux de Mme Nzeyimana, cette situation est extrêmement inquiétante et il sera difficile d’atteindre les objectifs africains liés à la lutte effective contre la faim d’ici 2025. Pour ce, elle lance un appel au gouvernement d’assurer la paix et la sécurité. Aux politiciens de s’assoir ensemble pour trouver des solutions durables à cette crise que connait actuellement notre pays. Elle demande afin aux organisations internationales de continuer à aider le Burundi pour sortir tête haute de cette crise.