Bujumbura, le 24 octobre 2015 (Net Press). C’est une question qui est sur toutes les lèvres à Bujumbura depuis que, selon une source italienne très bien informée, la communauté de Sant’Egidio aurait décidé d’abandonner Pierre Nkurunziza en raison d’un nombre très élevé de massacres commis au Burundi ces derniers jours et d’un génocide en cours de préparation.
En effet, à la fin du mois de septembre dernier, deux hauts dirigeants de Sant’Egidio, Monseigneur Matteo Zuppie et Père Francesco Tedeschini, respectivement n°2 et n°3 avec beaucoup de pouvoir au Vatican, se sont rendus au Burundi pour distribuer de l’aide alimentaire aux pauvres, avaient-ils tenu à préciser.
Ils en ont profité pour rencontrer le chef de l’Etat afin de le convaincre d’accepter les négociations en vue d’un retour à la paix, en échange d’un compromis qui le maintiendrait au pouvoir. Cependant, les mêmes informations estiment que la proposition, au cas où elle serait avérée, serait venue trop tardivement car Pierre Nkurunziza n’aurait plus le dernier mot, le pays étant contrôlé par la milice Fdlr.
Longtemps active dans la facilitation des négociations au Burundi, Sant’Egidio soutient le Cndd-Fdd depuis 2000. Mais cette fois-ci, Sant’Egidio aurait indiqué à ces sources que jamais elle ne supporterait plus Nkurunziza et son Cndd-Fdd. La communauté ne voudrait plus continuer à soutenir ou être associée à un régime qui prépare un génocide de ses propres citoyens.
Sant’Egidio est un partenaire de plus qui vient de s’en aller après l’Union Européenne, l’Union Africaine, l’Onu, les Etats-Unis, la Belgique, la Hollande, l’Allemagne, etc, un isolement total qui ne fait qu’enfoncer le Burundi dans un gouffre très profond.
Burundi – Sécurité.
Les Nations-Unies sidérées par la situation de crise au Burundi.
New York, le 24 octobre 2015 (Net Press). Le haut commissariat des droits de l’homme de l’Onu s’est alarmé vendredi de la « rapide dégradation » de la situation au Burundi, rapportant qu’au moins 198 personnes ont été tuées depuis fin avril dans ce pays plongé dans une grave crise, dont 63 ces trois dernières semaines.
Cette instance onusienne se dit particulièrement choquée par ce qui s’est passé le 13 octobre 2015 dans le quartier de Ngagara à Bujumbura, a déclaré Rupert Colville, porte-parole du haut commissariat, lors d’une séance de communication de l’Onu.
Neuf civils ont été « sommairement exécutés » ce jour là par les forces de police appartenant aux services de protection de l’Etat (Api) lors d’une opération lancée après que trois policiers eurent été attaqués par des jeunes non identifiés dans le même quartier, a précisé le porte-parole.
Parmi les victimes civiles, figuraient un cameraman connu de la télévision d’état burundaise, Christophe Nkezabahizi, sa femme, leurs deux enfants, et un membre de l’équipe locale de l’Organisation internationale pour les Migrations (Oim), Evariste Mbonihankuye, à en croire les mêmes informations.
Le cameraman et sa famille ont été sommés de sortir de leur logement, ont été alignés et tués de sang froid, a ajouté M. Colville. Selon des témoignages, le membre de l’Oim portait une carte d’identification de l’Onu mais ses bourreaux n’ont pas hésité à l’exécuter, affirme ce fonctionnaire des Nations-Unies.
C’est apparemment la première fois qu’un travailleur humanitaire est tué par les forces de l’ordre burundaises depuis le début de la crise au printemps, a souligné le porte-parole. Quatre autres personnes, dont un mineur, ont été tués par la police lors d’un autre incident le même 13 octobre, au même endroit, selon la même source.
Le Burundi a sombré dans une grave crise politique caractérisée par des violences depuis l’annonce fin avril de la candidature du président Pierre Nkurunziza à un troisième mandat qui, à en croire l’opposition, la société civile et même une partie de son parti politique, ont constaté la violation de la constitution et l’accord d’Arusha ayant mis fin à la guerre civile (1993-2006). Depuis la réélection de M. Nkurunziza en juillet, les violences se sont intensifiées.
Burundi – Justice – Sécurité
Assignations : de 12 à une quarantaine
Bujumbura, le 24 octobre 2015 (Net Press). La semaine qui s’achève vient de nous réserver deux informations spectaculaires concernant la justice burundaise. il y a quelques trois jours, l’on avait annoncé 12 assignations contre certains Burundais vivant à l’étranger et le procureur général de la République réclamait leur extradition à Bujumbura pour jugement. Vingt quatre heures seulement après cette assignation, une trentaine d’autres Burundais ont été ciblés par la justice burundaise et ils sont une quarantaine à être recherchés par Bujumbura.
Mais ce qui étonne est que même sur la nouvelle liste, le général Godefroid Niyombare n’y figure pas, ce qui suscite beaucoup d’informations dans l’opinion. Pour certains, le général putschiste a été tout simplement tué, raison pour laquelle il n’est pas recherché. Pour d’autres par contre, il n’est pas sur la liste car il est à Bujumbura et aurait joué le jeu de Pierre Nkurunziza en procédant ainsi. Tout ce que l’on peut constater est qu’il n’intervient plus par le truchement des médias.
Burundi – Administration
La présidence de la République se cherche un nouveau porte-parole adjoint
Bujumbura, le 24 octobre 2015 (Net Press). Selon le service de la communication de la présidence de la République, le nouveau porte-parole adjoint du président Pierre Nkurunziza nommé par décret s’appelle Jean-Claude Karerwa. Il vient de remplacer à ce poste Louis Kamwenubusa