Bujumbura, le 4 novembre 2015 (Net Press). Ce matin, à la paroisse Saint Joseph de la zone de Ngagara, alors que des gens s’apprêtaient à accompagner un disparu à sa dernière demeure au cimetière de Mpanda, des informations sur place ont fait état d’une attaque contre un véhicule qui faisait partie du cortège funéraire. Selon toujours les mêmes informations, deux personnes auraient été enlevées alors qu’elles se trouvaient dans les environs.
Les habitants de Ngagara ne comprennent pas une telle attaque encore une fois en l’espace de moins de cinq jours. Ceci rappelle l’incident meurtrier qui s’est produit samedi de la semaine dernière dans Maramvya, quand une roquette a été lancée contre un bus Coaster qui déplaçait des gens qui rentraient d’un enterrement.
Heureusement pour aujourd’hui, l’on ne signale aucun dégât pour les occupants de la voiture mais la question est de savoir si désormais, les populations ne pourront plus enterrer les leurs en toute quiétude. Il est vrai que l’on ne connaît pas pour le moment les auteurs de cette attaque mais, quelle que soit leur identité, le minimum est d’avoir un respect pour les morts comme le veut la tradition car, qu’ils soient du Nord ou du Sud, de l’Ouest ou de l’Est, des Noirs ou des Blancs, des pro ou des anti-troisième mandat de Pierre Nkurunziza, après tout, le dénominateur commun de tout ce monde est qu’ils marchent les pieds en avant, inoffensifs.
Burundi – Politique – Sécurité
Des réactions continuent à tomber après le discours du chef de l’Etat
Bujumbura, le 4 novembre 2015 (Net Press). Après le discours du chef de l’Etat à la Nation ce 2 novembre 2015, des réactions d’indignation fusent de partout dans le monde. Pour certains, les autorités de Bujumbura, qui ont déjà reporté l’action à trois reprises, manifestent ainsi la peur qu’elles ont face à ce qu’elles veulent entreprendre, un véritable crime contre l’humanité.
Mais d’autres pensent que le régime en place est déterminé à le faire, quelles que soient les conséquences de cette décision car il n’a plus peur de défier le monde entier face au troisième mandat de Pierre Nkurunziza. En outre, poursuivent-ils, Pierre Nkurunziza n’est pas naïf et il voit que la communauté internationale durcit le ton, d’où il entend faire de même. Evidemment, ce bras de fer entre Pierre Nkurunziza et la communauté internationale entraînera des conséquences fâcheuses pour les simples populations, ce qui crée déjà une grande panique au sein de ces dernières.
D’autres encore estiment que les forces de défense et de sécurité ne devraient pas tomber dans ce piège car l’opération à laquelle elles seront appelées à faire sur terrain est imprescriptible devant les juridictions internationales, si bien que même 50 ans après, les auteurs qui seront toujours en vie, pourront être poursuivis par la justice internationale au cas où la nôtre n’aura pas changé de comportement. Il revient donc aux uns et aux autres de prendre leurs responsabilités car demain, l’avenir de ce pays leur posera des questions et il n’est pas évident qu’ils sauteront pieds joints face aux atrocités qu’ils auront commises.
Burundi – Elections
Réunion d’évaluation de la Ceni.
Bujumbura, le 4 novembre 2015 (Net Press). La commission électorale nationale indépendante (Ceni) a organisé hier une retraite pour évaluer le processus électoral écoulé afin de déterminer les forces et les faiblesses qui ont marqué ces activités.
En effet, le président de la Ceni, Pierre Claver Ndayicariye, a fait savoir que la population burundaise a répondu massivement aux élections beaucoup plus pour l’année 2015 qu’aux années 2005 et 2010. Il a également signifié que malgré les rumeurs qui circulaient, ces élections ont été organisées dans le calme et la sérénité, ce qui, pour Pierre-Claver Ndayicariye étaient des élections à la fois soutenues et combattues.
Toutefois, le président du Ceni, Ndayicariye, a fait savoir que le gouvernement devrait s’investir beaucoup aux échéances électorales futures afin de débloquer un financement pour qu’elles puissent mieux se dérouler. Il a terminé en lançant un appel à toute la population pour sauvegarder la paix et la sécurité afin qu’elle se prépare pour les élections de 2020.
Pierre-Claver Ndayicariye est présenté dans le monde des médias – il fut journaliste à la Rtnb pendant plusieurs années – comme quelqu’un qui sait jongler des situations qui tournent à son avantage, d’où son expression de prédilection « Jenga jenga ». En d’autres termes, il est déjà dans la logique de l’organisation des élections de 2020 et s’il ne tenait qu’à lui, il voudrait être reconduit dans l’organisation de celles-là, toujours comme président. De cette manière, lui et son mentor, Pierre Nkurunziza, seront toujours des présidents entrants et jamais sortants, jusqu’au retour de Jésus Christ sur terre.
Burundi – Justice – Terres et Autres Biens
Après une année de fonctionnement, quel bilan ?
Bujumbura, le 4 novembre 2015 (Net Press). Le secrétaire général de la cour spéciale des terres et autres biens, M. Désiré Manariyo, a animé ce matin une conférence de presse pour informer le public des réalisations de cette cour après une année de fonctionnement.
Selon M. Manariyo, après une année de fonctionnement de cette cour, 300 dossiers ont été enregistrés au niveau de la chambre de premier degré parmi lesquels 68 dossiers ont déjà été jugés et prononcés. Au niveau de la chambre d’appel, on dénombre 29 dossiers enregistrés parmi lesquels 3 arrêts ont déjà été prononcés, soit un total de 71 dossiers déjà jugés et prononcés dans les 2 chambres.
Il a fait savoir que sur les 68 dossiers prononcés au niveau de la chambre de premier degré, 25 dossiers ont été jugés dans le même sens que la décision de la commission nationale des terres et autres biens (Cntb) alors que dans 20 autres dossiers, la décision de la Cntb a été carrément réformée. Aussi, 13 dossiers ont été jugés irrecevables pour une raison ou une autre tandis que 10 ont été jugés avant dire droit. A côté des audiences ordinaires organisées au sein de la cour, cette dernière a pu siéger en itinérance pendant plus de 60 fois, particulièrement dans les provinces de Makamba, de Rumonge et de Bujumbura Mairie.
Toutefois, M. Manariyo a souligné que la cour spéciale des terres et autres bien se trouve confrontée à certains défis. Selon lui, la plupart des dossiers nécessitent des descentes sur terrain car beaucoup de justiciables sont indigents et n’arrivent pas à se procurer facilement des frais de déplacement pour arriver à la cour. La complexité de certaines affaires est aussi la raison qui pousse la cour à se déplacer sur les lieux litigieux. Le personnel est insuffisant, surtout les magistrats ainsi que le manque du matériel roulant propre à la cour. La production des procurations pour les rapatriés sinistrés cause énormément des problèmes aussi longtemps qu’une famille se trouve encore à l’étranger, a fait savoir M. Manariyo.
Malgré toutes ces difficultés, le justiciable burundais est satisfait de la prestation de cette cour spéciale comparativement à la période Bambonanire qui ne différait en rien à un tsunami très violent à l’endroit de ceux qui n’ont pas fui le pays en 1972.