Bujumbura, le 10 novembre 2015 (Net Press). C’est la question que se posent bon nombre de gens qui se sont entretenus avec la rédaction. Pour eux, cela est bon et idéale que la sécurité revienne car les Burundais en ont tant besoin au vu des pertes en vies humaines qui se remarquent au quotidien, expliquent-ils. Cependant, trouvent-ils, quand les gens sont avertis d’une telle activité de la police, la probabilité est que ces armes ne puissent pas être saisies facilement. En outre, poursuivent-ils, il n’est pas permis pour la police de fouiller sans en informer au préalable à la population car cela devient tout simplement une violation de domicile.
Pour ces interlocuteurs donc, la cause de cette insécurité qui n’a que trop duré n’est pas encore ciblée par les protagonistes de la crise burundaise. Pour guérir une maladie, disent-ils, il faut détruire son agent causal et ici ils pointent du doigt le troisième mandat qui est à l’origine de tous les dérapages politiques que les Burundais vivent actuellement.
La seule solution que ces interlocuteurs mettent en avant est de nature politique. Comme les nationaux et même les internationaux ne cessent de le demander, il faudra amorcer un dialogue inclusif et discuter de tout, un médicament amer certainement pour le régime de Pierre Nkurunziza, mais sans alternative malheureusement. A propos de la création des membres qui vont diligenter le dialogue inter-burundais, ils affirment sans ambages que les dites personnes ne pourront pas mener à bien le travail pouvant mettre à nue cette crise.
A part que ce sont des gens proches du pouvoir actuel, soulignent-ils, cette commission devrait avoir existé depuis bien longtemps pour résoudre de petites questions sectorielles. Car, à titre d’exemple, les grèves qui naissent et les différends dans les services publics doivent être résolus par de telles commissions, renchérissent-ils.
Signalons qu’à propos du désarmement, cette action s’est poursuivie dans différents quartiers de la capitale où le porte-parole de la police, indique que jusqu’à midi peu d’armes et un Motorola ont été trouvés.
Burundi – Sécurité – Onu
Le Burundi devant l’instance onusienne
New York, le 10 novembre 2015 (Net Press). C’est hier dans la soirée, heure de New York, à l’initiative de la France, que la question du Burundi a été analysée en urgence par le conseil de sécurité des Nations Unies. La France a fait circuler un projet de résolution qui condamne les violences et qui encourage les responsables burundais à reprendre un dialogue politique inclusif.
Certains experts de la région des grands lacs estiment que la France a encore dans sa mémoire le génocide rwandais de 1994 car son représentant permanent adjoint auprès des Nations Unies a indiqué que « Nous devons regarder la situation en face. Si nous laissons l’escalade des tensions sans rien faire, c’est tout le pays qui risque de s’embraser, en particulier quand entendons les plus hautes autorités de l’Etat appeler à la haine ».
Le texte prévoit des sanctions ciblées à l’endroit des fauteurs de trouble et demande au secrétaire général des Nations Unies de renforcer la présence de cette instance internationale dans le pays, dans cette période où le mandat de la Menub touche à sa fin. Selon des informations en provenance de New York, Jamel Benomar, un ancien envoyé spécial au Yémen, est pressenti d’être désigné pour organiser la reprise d’un dialogue politique pour faire prévaloir l’intérêt du peuple burundais.
Cependant, la bataille n’est pas d’avance gagnée par la France car plusieurs pays dont la Russie, la Chine et les membres africains du conseil s’opposent aux sanctions, évoquant une affaire interne au Burundi. Cependant, le projet de résolution de la France devrait être discuté au courant de la semaine.
L’on aura constaté que dans l’entre-temps, Bujumbura a tenté de rassurer la communauté internationale sur son intention de désarmer la population tout en respectant les droits de l’homme, mais cela s’annonce difficile au regard de l’intervention du journaliste et écrivain français, Jean-François Dupaquier, qui était hier soir l’invité de France 24. L’on a l’impression que du côté de l’Union européenne, les positions sont déjà tranchées et il ne reste que Bujumbura rectifie le tir, surtout au regard des discours des présidents de la République et du sénat. M. Dupaquier n’a pas hésité à condamner la communauté internationale pour sa « lâcheté » du fait qu’elle hésite à intervenir au Burundi alors qu’elle a le levier nécessaire pour contraindre le gouvernement de Bujumbura à aller dans le bon sens, notamment en arrêtant la participation du Burundi dans des missions de la paix comme en Somalie et dans d’autres pays africains.
Signalons enfin que même le haut commissaire des droits de l’homme de l’Onu basé à Genève en Suisse a indiqué que le Burundi est un tournant extrêmement dangereux et que des violences pourraient s’intensifier davantage si rien est fait. Comme ses collègues diplomates de l’Union européenne, il pense aux sanctions à l’endroit de ce pays.
Burundi – Sécurité.
La fouille des armes se poursuit dans la capitale
Bujumbura, le 10 novembre 2015 (Net Press). Depuis le 8 novembre 2015, juste au lendemain de l’expiration de l’ultimatum du chef de l’Etat, des fouilles – perquisition se poursuivent dans la capitale. C’est dans ce contexte que la route principale, Avenue de la Jeunesse, menant au quartier Jabe, était fermée ce matin.
Cependant, des informations officielles indiquent que des armes ont été saisies dans plusieurs quartiers de la capitale, dont notamment à Mutakura, à Jabe, dans Rohero, etc. l’on évoque des armés Kalachnikov, des grenades et des balles saisis ici et là. Cette information émane de l’unique source du ministère de la sécurité publique, ce qui fait qu’elle est difficile à confirmer ou à infirmer.
Burundi – UE – Sécurité - Anniversaire
Les cent et unième commémorations de l’Armistice au Burundi (11/nov1914- nov2015)
Berlin, le 10 novembre 2015 (Net Press). Dans 24 heures, le monde entier, surtout européen, va fêter son 101ème anniversaire de l’armistice. Il s’agit d’un événement qui s’est déroulé il y a tellement longtemps que des générations entières ne sont même pas informées de ce qui s’es passé à cette date pourtant historique de notre planète tout au début du 20ème siècle. Un lecteur assidu de Net Press, soucieux d’apporter une opinion sur cette date, a jugé bon de rédiger quelques lignes à travers les colonnes de Net Press que nous reprenons intégralement. Il s’agit de M. Simon Simbananiye, un septuagénaire en retraite, ancien diplomate, mais surtout très lucide.
« Le 11 novembre de chaque année, les pays vainqueurs de l’Empire allemand, pourtant tous envahisseurs de l’Afrique, célèbrent avec fracas, leur victoire, sans pour autant daigner y associer les pays africains.
« Le traité de Versailles auquel les Allemands apposèrent leur signature au bas de celui-ci comporte des clauses coloniales leur privant de leur domaine d’Outre-mer, mais une renonciation de celui-ci en faveur des principales puissances alliées et associées. Ce fut une simple condamnation morale, une dépossession et une redistribution envers les Blancs, car pour les Africains, la dépossession à laquelle ils s’attendaient ne signifiait pas la fin du système colonial qu’ils avaient pourtant combattu, ce fut la continuité du système. En effet, après la gifle allemande, le Burundi reçut une gifle belge, et on appela cela un changement.
« La guerre mondiale s’est déroulée, d’abord en Europe sous prétexte que l’empire allemand avait violé la neutralité européenne, puis le théâtre des opérations se prolongea en Afrique sous prétexte de déloger l’ennemi dans ses colonies.
« En principe, la poursuite de la guerre n’était qu’un règlement de compte entre colonisateurs blancs, les populations africaines et burundaises en particulier durent supporter le poids d’une guerre qui n’était pas au départ la leur. La guerre a des exigences et rien n’avait préparé à ces populations à y faire face. L’armée d’invasion avait un besoin urgent de porteurs de chariots à bœufs et de réquisitions des vivres pour la subsistance des combattants. Les voies de communications en dehors de simples sentiers étaient inexistantes et les moyens de transport autres que les hommes étaient à cette époque inconnus. On trouva assez solides, les bras et les têtes des Barundi pour répondre à ces impératives nécessités.
« Par contre, quand vint la fin de la guerre, ce furent les pays colonisateurs qui obtinrent des indemnisations ou réparations en guise de préjudices subis, mais les pays africains dont le poids de leur engagement fut non négligeable pour la victoire contre l’Allemagne n’en furent jamais associés. Pour illustrer notre assertion, aujourd’hui, la commémoration de ce centenaire débutera par les honneurs sur les tombes des envahisseurs allemands et belges dans les cimetières de Cibitoke et à Ruganza au moment où les nôtres tombés sur le champ de bataille en combattant ce double envahissement d’abord durant la période de la résistance de Mwezi, spécialement à Ndago, dont l’aboutissement fut d’abord le scélérat traité de Kiganda du 03/06/1906, puis les désastres commis dans le Nord-est du Burundi au nom de la pacification, spécialement dans le nord-est du Burundi pour amener les dissidents à la soumission de Mwezi, dont le prolongement fut la destitution de Rusengo, la décapitation de Kanugunu, la pendaison de Maconco, de Barigono et le génocide contre les Benengwe et les Bavubikiro devant l’indifférence des Allemands.
« Cependant chaque chose ayant son prix à chaque occasion de célébrer cette commémoration, les envoyés de ces pays vainqueurs de cette guerre se rendent dans le cimetière à Rugombo, en province de Cibitoke et à Ruganza en province Kayanza où furent enterrés leurs soldats morts au cours de ces batailles pendant que nos citoyens disparus dans une guerre qui au départ ne nous concernait nullement n’ont que « tombes et sépultures dignes seulement de l’oubli ».
« Alors à quand les réparations des crimes et autres violations des droits humanitaires commis par l’Allemagne et la Belgique, pendant ces campagnes de colonisation ? « Car un pays qui n’accorde pas de la mémoire à ses morts est un pays dont la civilisation régresse à moins que sa population lave leur conscience à l’eau de javel ».
« Et quelle leçon en a-t-elle retenue la classe politique burundaise devant l’énormité des crimes ? Rien, et encore rien. Tout a été gommé et occulté. Quand un sursaut d’intelligence jaillit soudainement dans leur tête, le seul nom que leur mémoire garde c’est le bien-être matériel et le recours intensif à la machette comme mode de gouvernement et de démocratie et de surcroit, s’autoproclamer« umurwanyi » (combattant)
« Au fait que voulez-vous attendre d’une classe politique déjà anonyme qui s’illustre par un goût particulièrement porté vers l’absurde et l’autodestruction.et que voudriez-vous encore attendre d’une société continuellement en état dépressif qui a accumulé depuis longtemps sans réagir, pertes de repères et deuils. »