New York, le 13 novembre 2015 (Net Press). La rédaction l’avait déjà annoncé dans ses parutions intérieures, le conseil de sécurité de l’Onu s’est réuni hier soir à New York, à l’aube dans les heures du Burundi, pour adopter une résolution sur la situation politico-sécuritaire dans notre pays. Elle envisage de renforcer la présence de l’Onu au Burundi, ce qui pourrait mener au déploiement des casques bleus pour atténuer les violences.
Cette résolution initiée par la France et adoptée à l’unanimité, appelle au dialogue entre pouvoir et opposition. Elle déclare que le conseil a l’intention d’envisager des mesures supplémentaires contre des fauteurs de trouble, sans parler de sanctions.
De sa part, l’Onu devrait déployer une équipe au Burundi pour coopérer avec le gouvernement et l’union africaine pour mettre au point des options susceptibles de traiter les problèmes politiques et de sécurité dans le pays. Le secrétaire général de l’Onu devra rendre compte de la situation au conseil dans les 15 jours et lui présenter des options sur une présence future de l’Onu au Burundi.
Selon un diplomate, l’Onu doit étudier la possibilité de faire venir des casques bleus depuis la Rdc si la situation devient incontrôlable et risque de mener à un génocide. Signalons que la mission de maintien de la paix en Rdc compte à elle seule plus de 20.000 hommes et une force de réaction rapide.
Une résolution qui vient de loin
Si la résolution a été signée à l’unanimité, cela ne veut pas dire que la situation était aisée. L’on se souviendra que le projet de résolution a été étudié pour la première fois le 9 novembre dernier et que toutes les parties ne s’étaient pas entendues sur le projet. La Russie, la Chine et les pays africains membres du conseil (Angola, Nigeria et Tchad) étaient réticents dans un premier temps et n’ont donné leur aval qu’après le retrait d’une référence explicite à des sanctions au texte initial.
La Russie, qui a le droit de veto, considère que la crise burundaise est un problème interne alors que les Européens de l’Occident redoutent qu’elle ne dérape en génocide avec des implications régionales. Le texte fait aussi référence à la décision récente de l’Union africaine d’imposer des sanctions ciblées (gel des avoirs et interdiction de voyager) aux protagonistes de la crise burundaise qui incitent à la violence.
Le Burundi satisfait…
Officiellement, le gouvernement burundais a réagi face à cette résolution. Tout d’abord, il prend acte des décisions sages prises dans cette résolution et a fait savoir qu’il a toujours mis en avant le dialogue. Il a profité de cette occasion pour remercier les pays amis tout en leur demandant de renouveler l’octroi de l’aide qui est source de la stabilité et de la paix dans le pays.
De son côté, le Cnared, malgré sa satisfaction, a indiqué qu’il regrette le fait que des sanctions immédiates à l’endroit du gouvernement de Bujumbura n’ont pas été prises.
Burundi – Politique – Sécurité
Vers un dialogue urgent entre gouvernement et opposition
Kampala, le 13 novembre 2015 (Net Press). Le trio onusien, africain et européen veulent d’urgence mettre le Burundi sur le lit de la maternité afin qu’il accouche, par césarienne s’il le faut, d’un dialogue entre le gouvernement et l’opposition. Par opposition, la communauté internationale n’entend pas l’Uprona de Concilie Nibigira, ni le Fnl de Jacques Bigirimana, encore moins la Copa de Jean-de-Dieu Mutabazi.
Elle entend plutôt les Burundais qui ont fui le pays et qui constituent une autre force qui servirait de contrepoids au gouvernement de Bujumbura, c’est-à-dire les partis politiques de l’opposition radicale, l’Uprona de Charles Nditije et d’Evariste Ngayimpenda, le Frodebu des deux tendances, le Msd, l’Upd, l’Adc-Ikibiri ainsi que les mouvements de la société civile qui se sont constitués en barricades contre le troisième mandat de Pierre Nkurunziza. Ceci dit, même les partis politiques, tout comme les membres de la société civile proches du Cndd-Fdd ne sont pas exclus dans ce dialogue tant souhaité par la communauté internationale.
Pour ce trio, le gouvernement et les opposants doivent se rencontrer d’urgence pour faire cesser les violences et trouver « une solution politique » à la crise. Ils se sont convenus, en marge du sommet de La Valette, mercredi et jeudi 11/12 novembre 2015, sur le mouvement migratoire africain, de l’urgence d’organiser une réunion entre le gouvernement et des représentants de l’opposition à Addis Abeba ou à Kampala, sous la présidence de l’Ougandais Museveni, avaient indiqué Jan Eliasson, secrétaire général adjoint de l’Onu, Nkosazana Dlamini Zuma et Federica Mogherini. Ils ont estimé qu’il ne faut épargner aucun effort pour arriver à stopper les violences et trouver une solution politique à la grave crise qui secoue le pays depuis l’annonce par le président Pierre Nkurunziza de la troisième candidature à la tête du pays.
Signalons que la Belgique a invité ses ressortissants à quitter le Burundi par peur de l’insécurité, une décision prise également par l’Union européenne qui invite le personnel non essentiel à quitter le Burundi.
Burundi – Rwanda – Sécurité
Le gouvernement rwandais sort de plus en plus de sa réserve
Kigali, le 13 novembre 2015 (Net Press). Depuis le mois d’avril 2015, le monde a fait un constat amer, celui qu’il y a un climat délétère entre les deux capitales les plus proches, Kigali et Bujumbura. Sans que l’on sache que les mauvaises relations entre les deux pays ont commencé à cette même période, l’on peut tout de même conclure que cette dernière a servi d’occasion pour mettre cette méfiance mutuelle au grand jour.
Depuis la récente crise politique de Bujumbura, ce dernier n’a cessé d’attaquer Kigali, l’accusant d’héberger des personnes qui déstabilisent le régime de Pierre Nkurunziza. Ces accusations avaient été portées à la connaissance de l’Onu et de l’Union africaine, mais l’impression est qu’elles n’avaient pas porté leurs fruits car Kigali n’a pas été du tout inquiété par les deux instances internationales. C’est la raison qui aurait poussé le Burundi à maintenir ses accusations contre le Rwanda qui avait pourtant gardé son silence sur la crise politique burundaise.
La ministre des affaires étrangères du Rwanda, Louise Mushikiwabo, lors de sa récente visite en Allemagne, a indiqué que les forces démocratiques de libération du Rwanda, Fdlr, sont une menace pour la région d’autant plus qu’ils véhiculent une idéologie génocidaire dévastatrice dans la région des grands lacs. Elle a indiqué que son pays a des preuves que les éléments du Fdlr ont migré vers le Burundi, venant de leurs bases de la province congolaise du Sud Kivu.
Cette affirmation qui n’est pas de nature à calmer Bujumbura – il a toujours nié la présence de ces éléments sur son sol – vient après la déclaration du président Paul Kagame sur l’évolution de la situation politico-sécuritaire qui prévaut au Burundi, un message qui avait secoué les milieux politiques de Bujumbura.
Burundi - Humanitaire
C’est tout simplement incompréhensible le gel des comptes de la Maison Shalom
Bujumbura, le 13 novembre 2015 (Net Press). C’est du moins l’avis d’un ancien humanitaire actuellement en retraite qui réagit après l’interdiction de fonctionnement des comptes de la Maison Shalom de Marguerite Barankitse. Pour lui, l’Etat, au lieu de faire cette action, devait au contraire aider de telles initiatives commencees par cette dame. Il y a beaucoup de vies qui sont sauvées à travers les activités de cette fondation mais actuellement tout semble ne pas fonctionner, a fait savoir l’intervenant.
Il note que ce centre n’a rien de politique sauf ses actions humanitaires qu’il met en avant et tous les hommes de n’importe quelle tendance ou catégories s’y rendent quand ils ont des problèmes de santé. La fondatrice là où elle est actuellement peut vivre comme une exilée mais bon nombre de Burundais en souffrent et l’Etat a le devoir de protéger sa population contre les malheurs, explique l’orateur.
Il ne comprend pas alors pourquoi l’Etat peut mener une telle action au moment où les services de diverses infrastructures sanitaires ne peuvent pas servir tous les bénéficiaires. A en croire cet homme, c’est franchement une atteinte aux droits de l’homme qui est interdite dans les textes nationaux et internationaux que le Burundi a ratifiés, des fois les yeux fermés. Il demande aux autorités burundaises de revoir la décision pour que les populations qui étaient prises en charge par la Maison Shalom soient rétablies dans leurs droits.
Burundi - Sécurité
Des militaires enlevés dans Musaga
Bujumbura, le 13 novembre 2015 (Net Press). Des sources de cette localité urbaine indiquent que trois militaires ont été enlevés par des hommes armés non identifiés entre la 1ère et la 2ème avenue ce jeudi 12 novembre 2015. Deux d’entre eux ont été relâchés mais ils étaient grièvement blessés comme l’indiquent les mêmes sources. Elles continuent en annonçant que le troisième, qui parlait Kinyarwanda, a été tué car il a été étiqueté comme un Interahamwe par ces hommes. Visiblement, les populations rwandaises ne sont pas actullement des bienvenus dans notre pays. En effet, les Rwandais sont actuellement traqués par le régime en place tandis que ceux qui sont étiquetés d’Interahamwe sont tués régulièrement par des hommes au troisième mandat de Pierre Nkurunziza.
L’armée de son côté a confirmé qu’un militaire du camp Muha avait été kidnappé lors du désarmement de la population à Musaga. Mais le porte-parole de ce corps dit ne pas être au courant de sa mort mais le commandant du camp a certifié sa disparution.
Des militaires et des policiers ont été déployés dans ce quartier vers 15 heures pour ceinturer l’endroit mais ils ont quitté vers 18 heures du soir. Cinq personnes ont été arrêtées pour les enquêtes mais quatre ont été relâchés dans la soirée.
Burundi – Onu - Sécurité
Le Pnud attristé par la mort d’un des ses employés
Bujumbura, le 13 novembre 2015 (Net Press). L’équipe de la direction du Pnud au Burundi a présenté ce mardi 10 novembre ses sincères condoléances à la famille de M. Jean Marie Vianney Havyarimana, membre du personnel de l’institution onusienne.
Il a été tué ce samedi 7 novembre 2015 par des hommes armés dans le quartier de Kanyosha où il résidait. Au moins 8 autres citoyens ont également péri lors de cette attaque.
L’administrateur du Pnud, Mme Helen Clark, alertée par l’impact que les violences récentes ont sur les citoyens du Burundi et sur le personnel des Nations-Unies, a exprimé sa profonde tristesse suite à cette mort tragique. « Au nom du Pnud, je présente mes sincères condoléances à la famille », a-t-elle déclaré.
M. Havyarimana travaillait au Pnud depuis plus de 17 ans. Agé de 54 ans, il était bibliothécaire de formation et exerçait la fonction d’Associé au programme au sein de l’unité Croissance inclusive et Développement Durable du bureau de Pays. Il était marié et père de 3 enfants.
« Le disparu était un employé dévoué et très impliqué dans son travail. Nous gardons de lui le souvenir d’un collègue et ami dévoué, dont la discrétion, l’honnêteté et l’efficacité étaient appréciées de tous », a déclaré Mme Suzanne Mandong, coordinateur résident du système des Nations-Unies.
Le Secrétaire Général des Nations-Unies a condamné ce lundi 9 novembre ces assassinats. Il a réitéré son appel pour une fin immédiate de la violence et meurtres récurrents. Il a exhorté le gouvernement à mener une enquête approfondie et à assurer que les auteurs de cette attaque soient traduits en justice. Il a également rappelé au gouvernement qu’il est responsable de la protection des civils et de la sécurité du personnel des Nations Unies. Le Pnud regrette aussi que le 13 octobre 2015, un membre du personnel de l’Organisation Internationale pour les Migrations (Oim) au Burundi a été également tué par balles dans le quartier Ngagara.