Bruxelles, le 8 décembre 2015 (Net Press). C’est ce 8 décembre 2015 que les consultations entre la partie burundaise et celle de l’Union européenne doivent commencer dans la capitale européenne, Bruxelles. La délégation burundaise est composée de plus de 20 personnes qui vont discuter face à face avec les bailleurs de notre pays et l’on s’imagine que toute forme de récréation sera écartée lors de cette session.
En effet, l’Union européenne a des exigences à l’endroit de la partie burundaise et en cas de non-compromis, le Burundi risque des sanctions conformément à l’article 96 de l’accord de Cotonou. C’est notamment le respect des libertés fondamentales comme l’expression, la réunion, l’association au moment où les radios privées n’émettent plus, à la fois détruites et interdites par la justice, au moment où des comptes bancaires des associations de la société civile sont fermés, les derniers en date étant ceux de la ligue Iteka et de la radio publique africaine, Rpa.
Ce sera également les questions de la bonne gouvernance et de la justice dans ces moments où l’on parle de plusieurs prisonniers politiques, en plus des dossiers fabriqués dans les différentes instances judiciaires à l’endroit des opposants au troisième mandat de Pierre Nkurunziza. Bref, toutes les questions seront au nombre de neuf et il sera en tout cas difficile pour la délégation burundaise de convaincre l’Union européenne qui est plus qu’informée sur l’évolution de la situation au Burundi et ce, dans tous les secteurs, sécurité, politique, économie, social, droits de l’homme, etc.
Pendant trois mois, des évaluations à mi-parcours seront organisées par les deux parties pour que le Burundi reprenne la voie de la démocratie, un des objectifs de ces consultations qui avaient été toujours demandées et que Bujumbura a acceptées à contrecœur.
Burundi – Médias – Justice
Le procureur général demande l’extradition de quatre journalistes
Bujumbura, le 8 décembre 2015 (Net Press). Le procureur général de la République, Valentin Bagorikunda, a saisi sa ministre de tutelle pour lui demander de solliciter par voie diplomatique au Rwanda l’extradition de quatre journalistes burundais pour être jugés au Burundi. Il s’agit d’ailleurs d’une correspondance qui date d’il y a un mois, le 9 novembre 2015 mais qui n’a été portée à la connaissance de l’opinion que dans la journée d’hier.
Ces journalistes recherchés sont Innocent Muhozi, directeur général de la radio et télévision Renaissance, Anne Niyuhire, directrice de la radio Isanganiro, Patrick Mitabaro, rédacteur en chef de la radio Isanganiro ainsi qu’Arcade Havyarimana, journaliste à la même radio Isanganiro.
Cela porte à huit les journalistes burundais qui sont recherchés par la justice burundaise. Les quatre autres sont Bob Rugurika, directeur de la radio publique africaine, Gilbert Niyonkuru, chef des programmes à la Rpa, Patrick Nduwimana, directeur de la radio Bonesha ainsi qu’Antoine Kaburahe, directeur du journal Iwacu. L’on signalera qu’Antoine Kaburahe et Innocent Muhozi avaient déjà été interpellés par la justice sur le dossier relatif au coup d’Etat manqué du 13 mai 2015. Ils étaient rentrés après interrogatoire.
Cette requête se fait remarquer au moment où le procureur général de la République se trouve à Bruxelles, faisant partie d’une délégation qui doit tenir des consultations avec l’Union européenne. Il devra certainement répondre à des questions des Occidentaux car la réouverture des radios est parmi les toutes premières conditions que l’Union européenne entend poser. Il serait donc inconcevable que les radios reprennent leur travail au moment où leurs patrons sont malmenés par la justice, surtout qu’ils sont tous accusés de putsch manqué de mai dernier.
Burundi – Sécurité
Des rumeurs d’assassinat existaient déjà, dixit les membres de sa famille
Bujumbura, le 8 décembre 2015 (Net Press). C’est une information qui vient de parvenir à notre rédaction, cinq mois après l’assassinat du colonel Jean Bikomagu. D’après nos sources d’information, l’une de ses parentés, Léonard Nshimirimana, qui avait eu l’écho d’une telle entreprise funeste, est entré en clandestinité en date du 11 août 2015, ne sachant pas que les jours de son oncle sont comptés.
Pour rappel, en date du 15 août 2015, alors qu’il rentrait de la messe, le colonel a été fauché par des hommes qui roulaient à moto devant sa maison avant de se sauver par la suite, ce qui fait qu’ils n’ont pas été identifiés. Par ailleurs, les mêmes sources d’information indiquent qu’il se pourrait qu’il ne soit pas le seul à être recherché dans sa famille car, presqu’une semaine après, le 21 août 2015, la maison inhabitée de Léonard Nshimirimana, située à Kibenga, dans la zone de Kinindo, a été fouillée dans la matinée.
L’on se souviendra qu’un cas similaire s’était produit peu avant cet assassinat. En effet, en date du 2 août 2015, juste après l’assassinat du général Adolphe Nshimirimana, des rumeurs faisaient déjà état de l’assassinat du célèbre défenseur des droits de l’homme, Pierre-Claver Mbonimpa, président d’une association de promotion des droits de l’homme et des prisonniers, Aprodh. Mais il y aura une tentative de l’assassiner 24 heures plus tard, dans la soirée du 3 août 2015, ce qui avait fait dire à beaucoup de gens qu’au Burundi, la rumeur vaut actuellement une information.
Burundi – Sécurité
Détonation des armes à feu dans plusieurs coins de la capitale
Bujumbura, le 8 décembre 2015 (Net Press). Dans la soirée d’hier, des explosions de grenade et des crépitements d’armes automatiques ont été entendus dans la zone de Bwiza, plus précisément à Jabe. Les mêmes bruits d’armes ont également retenti dans la zone de Musaga. Il semble qu’à Jabe, des hommes armés non identifiés ont attaqué une position policière qui s’est défendue. A Musaga, l’on signale un cadavre qui a été trouvé aujourd’hui, probablement fauché par les balles d’hier. Il est à préciser que les crépitements d’armes dans cette zone ont été entendus autour de 21 heures passées de quelques minutes.
Par ailleurs, un cadavre a été retrouvé également ce matin en plein centre-ville, tout près de l’alimentation dite Dimitri. Selon des témoins oculaires, cette personne aurait été tuée avant d’être transportée à cet endroit.
Burundi - Sécurité
Les fouilles érigées en mode de rançonnement
Bujumbura, le 8 décembre 2015 (Net Press). Depuis l’éclatement de la crise, des jeunes gens sont emportés par les éléments de la police qi les tuaient dans un premier temps après des tortures innommables. Dans un second temps, les gens étaient surpris de voir que le leur est rentré saint et sauf, sans rien révéler des conditions dans lesquelles il a vécu. L’On saura plus tard que certains policiers, détenteurs des clés des cachots, exigeaient de l’argent pour que e jeune appréhendé soit libéré. Tels sont des témoignages des familles qui vivent dans les quartiers contestataires de Mutakura et de Ngagara.
Actuellement, ils viennent fouiller, mais quand bien même ils ne trouvent rien, ils n’hésitent pas à embarquer des gens qui s’y trouvent ou alors ils prennent des objets de valeur qui sont dans les ménages, témoignent les mêmes habitants. Selon toujours les mêmes informations, certains policiers le font au grand jour sans rien craindre et si par hasard il y a des contestations parmi eux, ceux qui dénoncent cette pratique sont à leur tour pris pour ennemis et emprisonnés.
Ces citoyens malheureux précisent que dans la plupart, ils ne trouvent pas là facilement où les leurs sont enfermés et si par hasard ils localisent leur emplacement, on leur demande des sommes colossales comme rançon.
Dans le but de sauver cette personne, des réunions de familles se tiennent pour pouvoir rassembler des moyens à donner afin de sauver l’individu en question. Ces membres des familles expriment le souhait, du moins pour ceux qui le peuvent, de surveiller le surpeuplement des différentes maisons de détention afin de limiter les dégâts, même sien réalité, il est déjà trop tard.
Burundi - Société
Dans ces moments de 16 jours d’activisme, une vie s’en est allée !
Bujumbura, le 8 décembre 2015 (Net Press). L’association pour une jeunesse africaine progressiste (Ajap) regrette la mort d’une certaine Jacqueline Hakizimana, tuée après avoir été violée à Musaga, ce que cette association considère comme un acte de barbarie.
Cela se commet alors que cette association estime qu’elle est dans les 16 jours d’activisme contre les violences faites aux femmes et filles initiés par l’Etat burundais, en collaboration avec les agences des Nations-Unies comme Unfpa et l’Institut français.
Ce matin, ils ont organisé une conférence-débat sous le thème « Changement des comportements : la redevabilité des institutions et l’implication des communautés ». L’Ajap indique donc que les actes de ce genre ne résoudront rien et invite à punir ce genre de crime. Elle est enfin outrée par des attaques faites contre les forces de l’ordre, tout cela pour perturber la sécurité publique et semer la zizanie entre les Burundais qui, normalement, cohabitent bien dans la sérénité.