Kampala, le 28 décembre 2015 (Net Press). Le dialogue inter burundais doit débuter ses activités ce lundi 28 décembre 2015 à Entebbe en Ouganda, dans le palais présidentiel. Toutes les catégories de la population burundaise sont représentées, à savoir les hommes politiques aussi bien de la mouvance que de l’opposition radicale, la société civile, les confessions religieuses, les jeunes et les femmes qui sont souvent oubliées dans ce genre d’activités.
L’on se rappellera que ces discussions avaient été suspendues en date du 19 juillet 2015, juste à la veille de l’élection présidentielle du 21 juillet et qui avait vu sans surprise la victoire de Pierre Nkurunziza pour un troisième mandat jusqu’à présent controversé. Depuis, des positions des uns et des autres se sont radicalisées, ce qui a pris au total 5 mois et demi à la communauté internationale pour réunir de nouveau toutes ces tendances autour d’une table de négociations.
Parmi les « difficultés » que les politiciens ont rencontrées, il y avait notamment le choix de l’appellation de ce genre de sessions. Pour les uns, c’est le dialogue au moment où pour d’autres, ce sont des négociations, des jeux de mots qui n’arrangent rien, l’essentiel étant que les protagonistes politiques se rencontrent pour parler des problèmes du pays. D’autres « difficultés » consistaient à connaître le lieu de négociations, - au Burundi ou ailleurs, Ndlr -, avec qui dialoguer, etc… alors que dans l’immédiat, le plus urgent était le calendrier et les points à l’ordre du jour sur lesquels dialoguer.
On l’a entendu d’ailleurs depuis hier, le ministre des affaires étrangères, Alain Aimé Nyamitwe, a indiqué qu’il ne va pas négocier, mais qu’il va dialoguer. Il a également précisé qu’il ne s’assiéra pas avec n’importe qui, allusion faite au Cnared qu’il a qualifié en substance de putschiste, au moment où l’Uprona dirigé par Charles Nditije pense que le gouvernement est une partie au conflit, qu’il ne peut pas donc désigner ceux qui vont négocier avec lui. Malgré ces positions des uns et des autres, il devient de plus en plus difficile de savoir ce que pensent actuellement les proches de Pierre Nkurunziza car, selon des informations dignes de foi, lors de la discussion avec l’Union européenne sur l’article 96 de l’accord de Cotonou, il y avait des membres de la délégation qui, sans le déclarer haut et fort, auraient regagné la fronde et qui avaient profité de l’occasion pour partager un verre avec Gervais Rufyikiri, un frondeur de première heure.
Une large opinion de Bujumbura pense que rien ne sortira de cette première rencontre au regard des points de vue des uns et des autres, ce qui n’est que normal. Il suffit de se rappeler de la première rencontre entre les protagonistes à Arusha en Tanzanie sous Pierre Buyoya. C’est à peine que les négociateurs ne se sont pas lancé des anathèmes sous le nez et la barbe de Julius Nyerere. L’on espère que les autres séances prévues à Arusha en Tanzanie dès le mois de janvier prochain vont accorder les violons entre les protagonistes dans un temps que l’on voudrait qu’il soit le plus bref possible. Selon les premières informations en provenance d’Entebbe, les deux parties, gouvernement et Cnared, campent chacune sur sa position.
Burundi – Politique – Justice
Report à la dernière minute de l’audience des présumés putschistes
Gitega, le 28 décembre 2015 (Net Press). Lors de la séance dernière qui s’est tenue à Gitega en date du 23 décembre 2015, les présumés putschistes avaient présenté des préoccupations liées à leur emprisonnement. C’est ainsi qu’ils avaient avancé des préalables dont notamment celui de leur retirer de l’isolement. Selon des sources en provenance de cette prison, cela a été corrigé, ce qu’ils applaudissent déjà des deux mains.
Ils avaient également manifesté leur incapacité de plaider car, pour certains, ils n’avaient pas d’avocats-conseils au moment où d’autres avaient un problème d’accès aux dossiers. Mais la cour avait décidé de poursuivre le procès malgré toutes ces réclamations. C’est ainsi que la prochaine séance avait été fixée au 28 décembre 2015.
Nous venons d’apprendre que cette séance n’a pas eu lieu. En effet, il y a dans cette province beaucoup d’activités présidentielles, dont une émission publique ce 29 décembre 2015 et une croisade de prières sous la direction du couple présidentiel. Théoriquement, ces activités pourraient prendre fin jeudi le 31 décembre 2015 par un discours à la Nation. Quant au procès des présumés putschistes, sa séance pourrait être fixée au lundi 4 janvier 2016.
Burundi - Sécurité
Un cadavre retrouvé hier matin dans Rubirizi
Bujumbura, le 28 décembre 2015 (Net Press). Il s’agit d’Ernest Kwemera alias Gatama, un habitant de la zone Cibitoke, 12ème avenue. Celui-ci s’était réfugié avec sa famille au Rwanda depuis quelque temps et ce n’est que la semaine dernière qu’il a tenté de se rendre sur Bujumbura pour une raison ou une autre. Ainsi, en date du 22 décembre 2015, il fut descendu du bus au bord duquel il se trouvait en provenance du Rwanda, à l’endroit dit gare du Nord par des policiers et Imbonerakure. Depuis, sa famille a entamé des recherches dans différents cachots mais en vain et ce n’est qu’hier qu’un corps sans vie a été retrouvé ce dimanche à Rubirizi, tout près du quartier Carama. C’était celui d’Ernest Kwemera.
Les proches du défunt n’en reviennent pas d’autant plus que feu Kwemera prenait ses distances par rapport aux partis politiques et qu’il n’avait même pas participé aux manifestations contre le troisième mandat de Pierre Nkurunziza. Pour eux, c’est dommage qu’un innocent meurt dans des conditions tragiques, tués par des gens sans raison apparentes connues. Il laisse une veuve et un tout petit enfant.
Signalons qu’à cet endroit dit Iwabo n-Abantu, les Imbonerakure en compagnie avec les forces de l’ordre font la loi, laissent passer qui ils veulent ou arrêtent des passagers, sur simples soupçons. Dans la plupart des cas, il s’agit d’un voyage sans retour car quelques jours après, l’on trouve des cadavres ici et là alors que les familles avaient tout fait pour rechercher les leurs sans succès. Pour les mêmes habitants, pour M. Gatama, c’est déjà cela que son corps soit retrouvé car il va être inhumé par les siens et en toute dignité.
Burundi – Politique – Droits de l’Homme
La société civile burundaise se retire du Cnared
Bruxelles, le 28 décembre 2015 (Net Press). C’est en substance ce qu’a dit Me Vital Nshimirimana, président de la coalition « Halte au Troisième mandat ». Selon lui, il apprécie positivement le pas déjà franchi par le Cnared et va encore le soutenir en étant en dehors dans les démarches visant à rétablir l’Etat de droit, les accords d’Arusha et la constitution du Burundi.
Concernant les dires qui se retirent puisque la coalition n’a pas été invitée au dialogue d’Entebbe, Me Nhimirimana dit que c’est regrettable qu’ils ne soient pas été conviés. Mais en même temps, il signale qu’il ne reproche rien ceux qui ont été à ce rendez-vous. Il supplie alors ceux qui sont à Entebbe qu’ils négocient toute autre chose mais que le maintien de Pierre Nkurunziza à la tête du pays ne peut pas être accepté.
Il faudrait dire qu’au sein même de cette société civile, tout le monde n’avait pas apprécié l’entrée de Pacifique Nininahazwe et de Vital Nshimirimana dans les structures du Cnared, un conseil à connotation politique, ce qui avait même causé des remouds au sein de cette dernière. Les membres de ladite société quittent donc le Cnared et entendent défendre désormais les positions et propositions de la société civile contenues dans le document intitulé : « Crise burundaise : diagnostic et ébauche de solutions par la société civile ».
Signalons que ce matin, des organisations de la société civile proches du pouvoir en place ont organisé une marche-manifestation pour protester contre le déploiement des troupes africaines au Burundi. Ils sont partis de l’office du thé du Burundi, se sont dirigés à l’ambassade du Rwanda au Burundi où elles ont observé un sit-in avant de demander à ce pays de ne pas s’immiscer dans les affaires du Burundi. Ils ont poursuivi le chemin jusqu’au boulevard de l’Uprona avant de se diriger au boulevard de la liberté, au siège de l’ambassade de Belgique. Enfin, ils se sont rendus au siège de l’Union européenne à Bujumbura et le message, tant à l’ambassade de Belgique qu’à l’Union européenne était le même, de ne pas utiliser l’Union africaine dans l’envoi des troupes africaines au Burundi.
Burundi – Politique - Médias
Alexis Sinduhije sanctionné par les Usa, primé par Afrique Magazine
Bruxelles, le 28 décembre 2015 (Net Press). Le président du Msd, Alexis Sinduhije, vient d‘être désigné par le magazine comme un politique de l’année qui a perdu beaucoup de membres pendant cette crise qui perdure. Ce magazine vient de marquer un soutien de réconfort dans ces moments de souffrance de cet ancien journaliste qui vit en exil actuellement. On se souvient par contre que les Etats-Unis l’ont sanctionné en gelant ses comptes en plus de trois hauts gradés de la police qui ne partagent pas surement les mêmes convictions politique.
Pour certains, Alexis Sinduhije aurait été primé dès l’année dernière car en date du 8 mars 2014, il avait vu ses militants tués à balles réelles et blessés par la police, alors que lui-même a failli être tiré à bout portant au siège de sa formation politique.