Gitega, le 30 décembre 2015 (Net Press). Ce matin, de 7 heures à 10 heures, Pierre Nkurunziza, président du Burundi, a animé une émission où il répondait à la fois aux questions des journalistes et de la population. Des questions variées lui ont été posées et ce, dans tous les domaines, ce que le chef de l’Etat a tenté de répondre, étant à l’aise, laissant quelques fois des réponses pour le moins étonnantes s’il n’esquive pas la question tout simplement.
Quelques exemples qui pourraient illustrer cela est quand une question lui a été posée sur la réouverture des médias privés. S’il a indiqué que 15 radios sur 20 fonctionnent normalement, ce qui peut s’entendre, il a également répondu qu’il faudrait poser la question aux putschistes car en ce moment-là, ce sont eux qui avaient le commandement du pays. A la question de savoir si le blocage des voies publiques pendant des heures et des heures avant qu’il ne passe sur une route quelconque a un lien avec la date fatidique du 13 mai dernier, il s’est contenté de répondre que les services de sécurité ont leur façon de travailler.
Parallèlement à ces questions, les journalistes ont observé que le chef de l’Etat ne fait plus de sorties à l’étranger depuis un certain temps, ce qui pourrait avoir comme origine la tentative du putsch. Mais ils ont voulu savoir s’il ne participera pas au sommet des chefs d’Etat de l’Eac qui se tiendra le mois prochain. Il a préféré dire que les calendriers des chefs d’Etat ne sont pas à traiter dans les médias.
Mais à l’entendre parler, l’on a senti qu’outre ces réponses qui avaient l’air de blagues évasives, le chef d’Etat a un hoquet pour le Cnared à qui il jette toutes sortes de maux dont souffre ce pays. Et à entendre la position de la délégation du gouvernement du Burundi à Entebbe, notamment celle de mettre en cause la date du 6 janvier 2016 et de déplorer l’intervention du Cnared, l’on peut croire que ladite délégation était partie avec cette disposition bien tranchée du président de la République.
Sinon Pierre Nkurunziza ne croit pas que le nœud du problème burundais soit sa troisième candidature. Il estime que depuis déjà 2005, il y a eu des mouvements de subversion et qu’aux environs de 2013 et 2014, il y avait déjà des protestations contre les élections de 2015, une preuve pour lui que ce n’est pas la candidature qui pose problème.
Sinon, il a abordé tous les aspects de la vie nationale comme les relations avec le Rwanda, la Belgique ainsi que sur des questions sécuritaires et économiques. A propos de l’économie, le président de la République trouve qu’aucun pays ne se développe à partir des aides, ce qui est logique, mais quant à dire que le Burundi est un pays très riche, voilà ce qui est discutable, fort discutable son excellence !
Burundi – Union africaine – Dialogue
L’Union africaine décidée à suivre de près la question burundaise
Addis Abeba, le 30 décembre 2015 (Net Press). Malgré les propos des autorités de Bujumbura qui tentent de faire croire que le dialogue interne suffit et que la commission de dialogue inter-burundais, Cndi, devrait contacter les Burundais de la diaspora plus tard, ce n’est pas la vision de l’Union africaine.
Dans un communiqué rendu public ce matin, l’Union africaine envisage de prendre des sanctions à l’endroit des personnes qui tenteront de mettre les bâtons dans les roues du dialogue du 6 janvier 2016 en Tanzanie. Cela fait suite au communiqué du gouvernement du Burundi juste après les travaux en Ouganda, où l’on lit que l’on rejette le 11ème point du communiqué de la médiation, qui fixe un nouveau rendez-vous à cette date et à Arusha.
Plus tard, dans une déclaration, le ministre burundais des relations extérieures et de la coopération a indiqué qu’en date du 6 janvier 2016, le gouvernement ne sera ni en Ouganda ni à Arusha car il n’a pas été consulté et que par conséquent, il n’y avait pas eu consensus.
A travers ce communiqué, la présidente de la commission de l’Union africaine, Kosazana Dlamini Zuma, fait savoir que les sanctions seront prises à toute personne dont l’action est de saboter la date du 6 janvier 2016, y compris des personnes qui le tenteront par voie armée. Cependant, elle ne fait pas part de la nature des sanctions qu’elle va prendre. La patronne de cette commission en appelle donc à toutes les parties de travailler de concert avec la médiation dans le but d’arrêter les atrocités au Burundi.
Burundi – Corée du Sud – Rwanda – Humanitaire
Séoul assiste les réfugiés burundais de Mahama
Kigali, le 30 décembre 2015 (Net Press). Le gouvernement de la Corée du Sud, via son ambassadeur au Rwanda, a offert un don de 450.000 dollars américains servant à l’enseignement des réfugiés burundais en matière d’éducation sexuelle pour une santé reproductive. Cette enveloppe a été remise au système des Nations unies chargé de la démographie, le Fnuap Rwanda.
Le représentant du pays de Ban-ki Moon au Rwanda a indiqué, dans son point de presse, a que le gros de ce financement portera sur les femmes et les enfants. L’ambassadeur de ce pays a précisé que parmi les projets de développements prioritaires, la santé-reproduction a été la cible privilégiée car dans plusieurs situations, en cas de difficultés dans les ménages, les conséquences néfastes frappent tout d’abord les femmes. Cette tranche d’argent servira donc à l’enseignement des réfugiés burundais du camp de Mahama pour apprendre comment planifier leurs naissances et qu’il a confiance que le Finuap mettra en application cette convention.
De son côté, le patron du Fnuap dans ce pays a manifesté sa reconnaissance face à ce don émanant de Séoul. Il devrait aider à poursuivre un travail de grande envergure déjà commencé et que cela lui permettra de renforcer les activités d’assistance aux femmes et à la jeunesse. Il a assuré que même les hommes ne seront pas en reste surtout que quand ils rentreront chez eux, ils vont apprendre ces techniques à leurs compatriotes qui sont restés au pays. Signalons que le Fnuap a déjà disséminé ces techniques de planning familial à 652 femmes du camp de Mahama.