Durban, le 9 janvier 2016 (Net Press). Alors qu’il est en tournée en Afrique du Sud, le premier vice-président de l’assemblée nationale, Agathon Rwasa, a visité les Burundais qui vivent dans des villes comme Johannesburg et Pretoria. Dans son message, il s’agissait essentiellement de se moquer de l’opposition burundaise, avançant que le Cnared ne représente rien dans la vie politique du Burundi et qu’il n’ira pas loin.
Ces messages ont été mal accueillis par d’autres Burundais qui vivent à Durban. Ils auraient alors réagi en demandant qu’Agathon Rwasa n’y aille pas, ce qui fut fait. Cependant, dans le camp Rwasa, l’on dit qu’il n’a pas été dans cette province sud-africaine par manque de temps. D’après Aimé Magera, porte-parole d’Agathon Rwasa, les opposants au premier vice-président de l’assemblée nationale du Burundi se retrouvent dans le camp de Jacques Bigirimana. Or, d’après lui, il n’y en a pas en Afrique du Sud avant de conclure que ceux qui ont manifesté sont des membres du Cndd-Fdd.
Mais à ce niveau, il sera presqu’impossible pour Aimé Magera de convaincre car si son mentor se trouve là où il est maintenant, c’est grâce à deux choses. Tout d’abord, c’est sa volonté de trahir le camp d’origine – Amizero y’Abarundi, Ndlr - et en second lieu, c’est le Cndd-Fdd qui l’y a placé par la voie des élections à l’assemblée nationale. Il devient donc impensable qu’il soit combattu aujourd’hui par le Cndd-Fdd alors qu’ils marchent la main dans la main vers la mise en œuvre du programme de cette formation politique.
Burundi - Politique
Le gouvernement et le Cnared : aussi distincts que le jour et la nuit
Bujumbura, le 9 janvier 2016 (Net Press). C’est ce que l’on comprend quand on a suivi l’émission « Imvo n’imvano » de la radio BBC de ce matin où les invités étaient Jérémie Minani, porte-parole du Cnared et Willy Nyamitwe, conseiller principal à la présidence chargé de la communication.
Les deux invités ne se sont pas entendus durant toute l’émission de 60 minutes. D’emblée, le conseiller à la présidence a indiqué qu’en date du 6 janvier 2016, il n’était pas prévu de discussions entre Burundais, ce que les Burundais ne savaient pas. C’est pour cette raison que seuls trois ministres tanzanien, angolais et ougandais se sont réunis. Mais plus tard, Willy Nyamitwe a été obligé de dévoiler la véritable face du gouvernement quand il a déclaré que son côté ne peut pas s’asseoir avec le Cnared, un « truc » qui n’est pas connu du gouvernement et qui contient des personnes qui déstabilisent le pays.
Quant aux sujets de discussions, ils pourraient porter sur toutes les questions qui hantent le pays, la pauvreté, la démocratie car Arusha contient des erreurs. Par ailleurs, les discussions doivent se tenir au Burundi sous la houlette de la Cndi, doivent concerner tous les Barundi, y compris ceux qui sont à l’extérieur. Car pour Willy Nyamitwe, ce n’est pas normal qu’à Entebbe, la Cndi ne soit pas invitée.
De son côté, le porte-parole du Cnared a rejeté l’argument de Willy Nyamitwe qui veut qu’il n’y avait pas d’invitation pour le 6 janvier 2016 à Arusha. Pour Jérémie Minani, c’est un prétexte du régime de Bujumbura pour ne pas participer aux pourparlers.
Concernant les sujets de discussions, le Cnared indique que la première question serait liée à l’arrêt des violences pour que les populations ne continuent pas à mourir. Le deuxième sujet serait la libération de plus de six mille personnes détenues suite aux manifestations qui ont eu lieu contre le troisième mandat de Pierre Nkurunziza. La troisième question concernerait le déploiement des troupes africaines pour la protection des civils ainsi que la mise en place d’un gouvernement de transition. Enfin, une dernière question serait l’analyse des voies et moyens de « réhabiliter » les accords d’Arusha. La question est donc de savoir quand et où ces deux parties atteindront un point d’intersection.
Burundi – Union africaine – Négociations
Les efforts de l’Union africaine se poursuivent malgré tout
Addis Abeba, le 9 janvier 2016 (Net Press). Nonobstant l’opposition ferme du gouvernement de Bujumbura d’accueillir sur le sol burundais les troupes africaines de la mission africaine de protection du Burundi, la patronne de la commission de l’Union africaine, Nkosazana Dlamini Zuma et le ministre tanzanien des affaires étrangères, Augustine Mahiga, demandent au gouvernement de Pierre Nkurunziza de travailler de concert avec l’Union africaine pour qu’il y ait déploiement sans délais des troupes de la Maprobu.
Lors de leur visite à Durban en Afrique du Sud en date du 5 janvier 2016, les deux hommes politiques ont déclaré qu’ils sont inquiets de la situation politique, sécuritaire et des droits de l’homme dans laquelle se trouve le Burundi car elle pourrait affecter toute la région. Pour eux, il faut absolument un dialogue inclusif et que tout acte de violence doit arrêter pour qu’il y ait protection des institutions et des populations.
Ils ont fait montre de leur satisfaction pour la reprise des discussions à Entebbe tout en espérant qu’elles vont se poursuivre comme cela a été exigé par le médiateur dans le conflit burundais, Yoweri Museveni.
Quant à la Maprobu, ils ont indiqué que son seul objectif est d’aider les Burundais à trouver une solution durable aux problèmes qui les hantent. Ils ont demandé enfin à tous ceux qui voudraient aider les Burundais à se mettre ensemble pour que le Burundi retrouve la voie de la paix et de la sécurité.
A propos des négociations, le ministre ougandais de la défense et envoyé spécial du président Museveni indique que les pourparlers n’ont pas eu lieu le 6 janvier 2016 à Arusha comme prévu parce que l’on examinait encore ceux qui doivent être invités. Pour Crispus Kiyonga, vu que le gouvernement du Burundi a fait savoir qu’il y a des irrégularités dans l’émission des invitations à Entebbe, il a fallu que la médiation se penche davantage sur cette question pour les prochaines invitations d’Arusha, a-t-il confié hier à la radio Bbc.
Malgré cela, M. Kiyonga indique que quoi qu’il arrive, un dialogue inclusif et franc est le seul remède à la crise politico-sécuritaire du Burundi, afin de retrouver la paix et la sécurité qui avaient été difficilement acquises dans les années antérieures. Le ministre Kiyonga a été on ne peut plus clair, les discussions doivent rassembler le côté gouvernemental, ceux qui ont pris les armes et ceux qui ont tenté le putsch car ce sont les plus concernés par la crise politique grave qui sévit au Burundi depuis avril 2015.
Burundi – Sécurité
Enlèvement des gens dans le quartier de Jabe
Bujumbura, le 9 janvier 2016 (Net Press). En début d’après-midi, deux camionnettes Pickup ont fait irruption dans le quartier de Jabe et les policiers en tenue civile et policière ont commencé à embarquer de force des jeunes gens vers une destination inconnue. Cette information a été rapportée par une personne qui a échappé bel alors qu’il rentrait de son travail.
D’après son témoignage, les policiers entraient même dans les maisons pour chercher des personnes à embarquer. Notre informateur a eu la vie sauve parce qu’il allait entrer dans le quartier lorsqu’il a vu un mouvement anormal et des camionnettes qui roulaient à toute allure. Cependant, il ne sait pas encore pourquoi ces affrontements ont surgi.
Burundi – Somalie – Sécurité
Les militaires burundais basés en Somalie sur le point de se rentrer dedans
Mogadiscio, le 9 janvier 2016 (Net Press). Cela fait des jours que des informations en provenance de la Somalie indiquent que les militaires burundais en mission de maintien de la paix se méfient plus que jamais. L’on a parlé du poison à un groupe de militaires, des tensions et aujourd’hui, l’on en est à des arrestations des militaires par d’autres militaires.
Dans tout ce brouhaha, le patron du contingent burundais, le colonel Venant Bibonimana alias Gatovyi est pointé du doigt comme étant l’initiateur de ce climat délétère. Il semblerait d’ailleurs qu’il est au Burundi dans le cadre d’un congé alors que le torchon brûle entre ces « ambassadeurs » de la paix du Burundi.
Jusqu’à présent, l’armée burundaise avait su afficher une bonne image parmi les autres troupes de maintien de la paix dans ce pays et comme si le Burundi doit vivre l’omniprésence du mal, voilà que suite à ce comportement, le Burundi risque de se voir un jour rayé de la liste des pays à envoyer dans de telles missions.
Burundi – Eac
Vers un document de voyage unique de l’Eac
Bujumbura, le 9 janvier 2016 (Net Press). La communauté de l’Afrique de l’Est fait savoir qu’elle va bientôt délivrer des documents de voyages identiques pour tous les pays membres. Le secrétaire général de la Cae, Richard Sezibera, a indiqué qu’au début de l’année 2016, ces documents, E-passport, seront utilisables par les populations des cinq pays de l’Eac. Normalement, a-t-il poursuivi, ils devraient être fonctionnels vers la fin de l’année passée, mais l’on préféré attendre pour qu’il y ait une bonne gestion de ces documents.