Bujumbura, le 5 avril 2016 (Net Press). Des policiers ont fait irruption très tôt ce matin dans la zone de Musaga pour une fouille-perquisition. Les informations en provenance de cette entité indiquent que 10 personnes ont été appréhendées et que certaines parmi elles avaient des effets militaires. Cependant, un autre groupe de personnes ont été arrêtés car ils ne sont pas inscrits dans les registres que chaque ménage doit avoir pour cet effet.
Selon les mêmes informations, aux environs de 11 heures, seules trois personnes étaient encore dans les cachots de la zone, en attente d’être interrogées. Signalons enfin que ceux qui étaient reconnus par les administratifs à la base étaient directement inscrits et relâchés.
Burundi - Sécurité
La Cnidh en duel avec la main qui l’a béni
Bujumbura, le 5 avril 2016 (Net Press). Le président de la commission nationale indépendante pour les droits de l’homme, Jean Baptiste Baribonekeza, a présenté le rapport devant la chambre basse du parlement ce mercredi le 30 mars 2016 sur la situation des droits de l’homme depuis le 26/04/2016, où il fait état de plus de 381 victimes. Il fut tiraillé par deux députés, en l’occurrence le 2ème vice –président de l’assemblée nationale et ancien ministre de l’intérieur, Edouard Nduwimana et Daniel Gélase Ndabirabe, porte-parole du Cndd-Fdd, sur la terminologie des manifestations et la responsabilité des tueries qui ont émaillé le 3ème mandat de Nkurunziza.
Prenant la parole, ce membre zélé du parti de l’Aigle et numéro 3 de l’assemblée nationale, Edouard Nduwimana, indique que lors de la présentation du rapport, le président de la Cnidh a utilisé le mot manifestation alors qu’il fallait utiliser le terme insurrection car il y avait des insurgés qui ont brulé vif les gens innocents, qui ont incendié les maisons et les véhicules et qui visaient à renverser les institutions élues par le peuple.
Réagissant à ces propos, le président de la Cnidh n’y est pas allé par quatre chemins en signifiant à son interlocuteur que quel que soit la définition, la crise a emporté des vies humaines, que le pouvoir en place considéré comme le père de la nation, pouvait statuer sur de tels cas afin de saisir les tribunaux locaux ou internationaux. Ces avaient la prérogative de clarifier sur la responsabilité des assassinats qu’on a observé depuis le mois d’avril de l’année dernière. L’ancien ministre de l’intérieur s’en est pris violemment a la Cnidh qui n’a pas établi la responsabilité sur les fosses communes et le président de la Cnidh a indiqué à ce juriste de renom que la commission n’est pas une instance chargée de rendre la justice, mais que cette affaire relève de la justice.
Le porte-parole du parti présidentiel Daniel Gélase Ndabirabe a rétorqué que lors de la présentation du rapport le président de la Cnidh, il a accusé plus le pouvoir comme quoi il serait responsable de tous les maux que connait le Burundi au lieu d’accuser la société civile et les media avant d’étiqueter la radio Inzamba qui sème la haine et la zizanie au Burundi. Le patron de la commission a profité de cette occasion pour lancer un appel vibrant à toutes les hautes sphères politiques, de prendre en main la question de violation massive des droits de la personne humaine au Burundi observée depuis avril de l’année dernière afin de sauver le Burundi et l’empêcher de sombrer dans la guerre civile au lieu de se jeter des responsabilités sur le rôle de chacun dans cette crise.
Burundi - Nécrologie
Bujumbura vient de permettre le rapatriement du corps de Jacques Bihozagara au Rwanda
Bujumbura, le 5 avril 2016 (Net Press). L’ambassadeur du Rwanda au Burundi, Almandin Rugira, vient d’annoncer ce mardi le 05 avril 2016 que le gouvernement vient de permettre le rapatriement du diplomate et ancien homme d’état rwandais, Jacques Bihozagara, mort mystérieusement à la prison centrale de Mpimba où il était enfermé depuis décembre 2015, accusé d’espionnage pour son pays.
Cette mort inopinée de cette personnalité et ancien proche de Kagamé a fait couler beaucoup d’encre et de salive car presque toute l’opinion burundaise, voire internationale l’avait qualifiée d’assassinat et le pouvoir de Kigali, à travers la patronne de la diplomatie rwandaise Louise Mushikiwabo, avait exigé du gouvernement de Bujumbura de mettre la lumière sur cet assassinat.
Des sources proches de sa famille indiquent qu’il sera inhumé avec dignité à une date que l’on n’a pas précisée.
Burundi -Afrique du sud – Politique
Enfin une motion de destitution contre Zuma
Pretoria, le 5 avril 2016 (Net Press). Selon le journal londonien Reuters, la chambre haute et basse du parlement sud-africain ont été saisies par l’alliance démocratique pour débattre ce mardi le 05 avril 2016 sur une motion visant la destitution du président sud-africain Jacob Zuma, mis en cause pour avoir effectué des travaux avec des fonds publics dans une résidence privée.
Le président de l’assemblée nationale sud–africain, Baleka Mbete, indique que le jugement de la cour constitutionnelle est solide et équilibrée et que cette demande et le débat sur cette motion a été fixée cet après-midi.
Beaucoup d’observateurs indiquent que cette affaire va diviser le parti de Nelson Mandela, et que Jacob Zuma risque le pire. Clamant de sa bonne foi, Jacob Zuma affirmait ce vendredi le 1er avril 2016 qu’il rembourserait une partie de sommes engagées et a présenté des excuses pour le malaise et la confusion suscités par cette affaire.
Burundi – Anniversaire
22ème anniversaire de la mort de Cyprien Ntaryamira
Bujumbura, le 5 avril 2016 (Net Press). C’est dans 24 heures que le Burundi va commémorer le 22ème anniversaire de la mort de l’ancien président burundais Cyprien Ntaryamira. Cet homme a été récemment réhabilité car dans le temps, les autorités politiques de ce pays lui donnaient très peu d’importance si bien que la date du 6 avril était perçue comme un jour ordinaire, si elle ne tombe pas évidemment un weekend.
Du côté officiel, l’on ne connaît pas encore le calendrier des activités mais cela se fait de la même manière toutes les années. Les activités se résument dans une messe en sa mémoire, des dépôts des gerbes de fleur sur sa tombe située près de celle de l’autre illustre disparu, Melchior Ndadaye, sur le boulevard du 1er novembre. Les cérémonies se clôturent généralement par l’écoute de son discours rendu célèbre par la répétition à outrance du mot « discipline ».
Ce Bujumburais rural avait fréquenté ses études universitaires au Rwanda où il a fui, comme la plupart des Hutu, aux massacres de 1972. Il est rentré au milieu des années 80 avec ses collègues Melchior Ndadaye, Sylvestre Ntibantunganya et autres avant qu’ils ne créent un parti politique en toute clandestinité. Cette formation politique créée en 1986 fut baptisée « front pour la démocratie au Burundi » ou Frodebu en sigle et dirigée par Melchior Ndadaye qui sera toujours son président après son agrément au début des années 90.
A la victoire du Frodebu en 1993, Cyprien Ntaryamira occupera le poste de ministre de l’agriculture et de l’élevage sous l’éphémère règne de Melchior Ndadaye. Après l’assassinat de ce dernier trois mois plus tard, ce fut la débandade au sein de l’appareil gouvernemental pour des raisons que tout le monde a compris : l’intention du criminel – même s’il n’a pas encore été identifié – était de descendre le président et ses proches collaborateurs. C’est dans ce contexte que le président et le vice-président de l’assemblée nationale, le ministre de l’intérieur, le patron de la documentation nationale ainsi que l’épouse du ministre Ntibantungya ont trouvé la mort.
Deux ans plus tard, malgré le désordre qui régnait encore dans l’administration, les autorités restantes ont pu mettre en place un gouvernement en date du 5 février 1994 et qui sera dirigé par Cyprien Ntaryamira.
Devenu président de la République, il ne changea guerre de comportement si bien que le jour de son investiture, il aurait demandé à son cortège d’arrêter la voiture pour qu’il salue une connaissance qu’il venait de croiser. Il ne s’est pas gêné de raconter aux journalistes qu’il ingurgite trois bières par jour, ce qui avait poussé le journal Panafrika à compter le nombre de bière qu’il consomme par an.
Cyprien Ntaryamira sera plus éphémère que Ndadaye car son règne aura totalisé 61 jours contre 102 pour son prédécesseur. Il sera tué dans un accident d’avion dans le ciel de Kigali en compagnie de ses deux ministres Bernard Ciza et Cyriaque Simbizi, dans le même engin que son homologue rwandais Juvénal Habyalimana.
Certaines informations indiquent que l’ancien président rwandais était parfaitement conscient qu’il allait subir une attaque armée, raison pour laquelle il prenait des personnalités avec lui pour que ses adversaires éventuels n’abattent pas son avion. Il avait fait la même chose avec Melchior Ndadaye quand les deux hommes se sont rendus en Belgique pour l’enterrement du roi Baudouin. Et c’est ce qu’il craignait qui lui est arrivé. L’on notera que ce jour-là, ce fut une satisfaction générale dans l’opinion des Tutsi, et un sentiment d’amertume chez les Hutu, non pas à cause de la mort de Cyprien Ntaryamira, mais celle de Juvénal Habyalimana.
De son côté, Cyriaque Simbizi, aurait eu peur d’affronter les journalistes et aurait pris préféré accompagner son patron pour qu’il s’exprime à son arrivée à l’aéroport. C’est pour cette raison que les deux ministres ont accompagné le président, préférant laisser le Falcon 50 burundais rentrer avec à son bord le seul équipage.
Enfin, cette fête sera célébrée alors que tous ses successeurs, de Sylvestre Ntibantunganya à Pierre Nkurunziza en passant par Pierre Buyoya et Domitien Ndayizeye, personne n’a levé son petit doigt pour savoir exactement dans quelles circonstances cet ancien président du Burundi est mort.