Ruyigi, le 12 avril 2016 (Net Press). Dans la soirée d’hier, vers 19 heures dans la province orientale de Ruyigi, plus précisément dans la commune de Gisuru, un groupe d’une dizaine de personnes armées a fait irruption et attaqué tout près du marché de Munyinya, faisant six personnes tuées sur place et six personnes blessées.
Certaines informations indiquent que les assaillants sont venus de la Tanzanie alors que d’autres, par contre, précisent que ce groupe s’est replié sur ce même pays. Cette dernière version va jusqu’à préciser que ces assaillants, jusqu’ici non identifiés, cherchaient des Imbonerakure attroupés dans une buvette de la place, mais ne précisent pas si ceux qui sont morts ou blessés étaient parmi les jeunes milices du Cndd-Fdd ou d’autres personnes.
De plus en plus, cette commune frontalière avec la Tanzanie connaît des problèmes de sécurité suite aux forts mouvements migratoires entre les deux pays. Rappelons que même des Burundais qui ont fui la crise politico-sécuritaire en place depuis avril 2015 se plaignent de la présence des jeunes Imbonerakure qui déstabilisent des camps de réfugiés à partir de la province de Ruyigi.
Burundi – Sécurité
Un policier enlevé dans la zone de Kinama
Bujumbura, le 12 avril 2016 (Net Press). Selon des sources d’informations policières, un policier du nom de Thierry Nkunzimana, du grade d’Apc, a été enlevé hier soir dans la zone de Kinama. Cette information est confirmée par des services de communication de la police. L’on ne connaît pas encore les mobiles de cet enlèvement mais il y a à croire qu’il s’agit des histoires de rivalités que l’on observe ces derniers jours dans les corps de défense et de sécurité.
Dans la zone de Musaga, des tirs d’armes et des détonations de grenades ont été entendus dans l’après-midi d’hier. Selon des informations concordantes, huit jeunes ont été appréhendés par la police qui cherchait des gens qui seraient en détention illégales d’armes à feu. Cependant, des crépitements d’armes dans cette zone ont été entendus jusque dans la soirée, vers 19 heures.
Burundi – Justice
Poursuite du dossier putsch
Gitega, le 12 avril 2016 (Net Press). C’est un dossier qui a repris en cassation du tribunal de grande instance dans un désordre total ce lundi 11 avril 2016. Tout d’abord, le général Cyrille Ndayirukiye qui demande que le ministère public lui restitue ses avocats-conseils, ce que ce dernier refuse catégoriquement. Ces avocats sont eux aussi, selon l’argumentaire du ministère public, poursuivis par la justice burundaise dans le même dossier. Il s’agit de Mes Onésime Kabayabaya, de Lambert Nsabimana et du Belge Bernard Maingain.
Le ministère public ne veut pas entendre parler de ces avocats et accuse le présumé putschiste de lui faire perdre du temps. L’on se rappellera que le ministère public avait mis à sa disposition des avocats qu’il a aussitôt récusés. Hier donc, il a préféré se défendre sans assistance judiciaire.
Le général Cyrille Ndayirukiye a exigé en outre la comparution des généraux Pontien Gaciyubwenge, Godefroid Niyombare et Prime Niyongabo, qui est toujours chef d’Etat-major de l’armée. Mais dès le début du procès, la rédaction de Net Press avait déjà pressenti que ce vœu ne sera jamais exaucé au regard de la nature de ce procès.
Cependant, il a indiqué qu’il n’a aucune responsabilité personnelle dans l’infraction d’assassinat des gens, dans la destruction de la radio Rema Fm car il n’a jamais donné l’ordre dans ce sens. Le siège a indiqué qu’il a suffisamment été écouté et qu’il va le faire pour ses co-détenus avant qu’il ne mette le dossier en délibéré. L’audience suivante était prévue pour ce mardi 12 avril 2016.
Selon nos informations, le procès s’est poursuivi et aujourd’hui, c’était le tour du général de police Zénon Ndabaneze. La première des choses que l’on devrait constater est que lui aussi n’avait pas d’assistance judiciaire. Comme le premier, il a expliqué pourquoi il a décidé de regagner le mouvement de coup de force contre le régime en place. Selon lui, il voulait protéger les accords d’Arusha et préparer des élections apaisées. Une autre raison est qu’il avait vu qu’il y avait des policiers qui avait perdu le sens de l’éthique et ainsi tuer des populations civiles paisibles.
Burundi – Sécurité
Production du 17ème rapport de la campagne Sos-Torture
Bujumbura, le 12 avril 2016 (Net Press). Ce nouveau rapport couvre la période du 2 au 9 avril 2016. Il observe des cas d’arrestations arbitraires qui se poursuivent dans la ville de Bujumbura et à l’intérieur du pays. Ce rapport axe son attention sur des arrestations, enlèvements et même des assassinats des militaires et policiers issus des anciennes forces armées burundaises (Fab) qui ont pris une ampleur inquiétante, laissant craindre une implosion de violences au sein de la nouvelle armée issues de la réintégration.
Pour ce rapport donc, des arrestations, enlèvements et disparitions forcées se poursuivent. Il revient sur des cas fouillés d’un officier de la police, Simon Masumbuko, Opp2, chef adjoint de la police de l’air, des frontières et des étrangers à Muyinga, disparu depuis le 27 mars 2016. Selon Sos-Torture, Simon Masumbuko a été enlevé par les membres du service national des renseignements. Ce rapport parle également d’un enlèvement d’un caporal-chef Serge Nkurikiye, a un arrêt de bus.
De même, un militant du Cndd-Fdd a été arrêté le 2 avril 2016 dans la zone de Kamenge par des policiers de la brigade anti-émeute sur ordre de son commandant, Désiré Uwamahoro qui, selon Sos-Torture, est cité à plusieurs reprises dans des exactions contre des civils vivant dans les quartiers qui ont été actifs dans la contestation de la candidature illégale du président Nkurunziza.
Dans un deuxième temps, le rapport donne le bilan des assassinats, exécutions sommaires et attaques armées répertoriés. Il parle d’une attaque à la grenade au matin du 2 avril 2016 dans la zone de Musaga. Selon ces informations, l’attaque visait le lieu où allait se dérouler une réunion de sécurité dirigée par le chef de zone et d’autres autorités administratives. C’est le cas également de cette attaque armée dans la soirée du 3 avril 2016 sur la colline Murago, commune Burambi, province de Rumonge.
Des cas des blessés, il y en a également dans ce rapport qui fait état de 5 membres d’une même famille et victimes d’une attaque à la grenade ainsi qu’un officier de l’armée, capitaine Elie Mugabonuwundi, médecin radiologue, qui a été abattu près de son domicile à Kamenge.