Bujumbura, le 20 avril 2016 (Net Press). Ce matin, les députés de la chambre basse se sont réunis au palais des congrès de Kigobe pour analyser le projet de loi sur la protection des témoins et des victimes des crimes qu’a connus le pays depuis son indépendance. Les travaux dont l’objectif était de doter des instruments de travail à la commission vérité et réconciliation n’ont pas continué car les députés, essentiellement de l’Uprona et du Cndd-Fdd, ont vite affiché des différences de vues quant à ce projet.
En effet, au moment où ceux du parti présidentiel voulaient que cette analyse se poursuive, ceux de l’Uprona, avec comme première intervention d’André Ndayizamba, ont indiqué que le moment n’est pas propice pour analyser ce projet de loi. En effet, au regard de la situation politico-sécuritaire dans laquelle le pays est plongé, vu qu’il y a des Burundais qui ont fui le pays, il est inopportun de passer à l’étude de ce projet de loi qui n’aura pas de bénéfice pour les populations. Il a préféré sortir de la salle plutôt pour que les travaux ne l’engagent pas.
Cependant, la ministre de la justice qui était là pour défendre son projet, a indiqué que cette loi pourrait plutôt aider les Burundais car même ceux qui ont fui le pays pourraient rentrer sous la protection de cette loi si elle venait à être votée. Rappelons que ce n’est pas la première fois que ces deux formations politiques regardent dans des directions différentes en matière de projets de lois. Il y a quelques années, une attitude similaire avait été observée entre les deux partis lors de la mise en place de la commission terres et autres biens.
Burundi – Justice
Le dossier « Putsch » se poursuit à Gitega
Gitega, le 20 avril 2016 (Net Press). Ce matin, la cour de Gitega a entendu encore et enfin le dernier présumé putschiste du 13 mai 2015, en la personne du colonel Sylvestre Mikokoro. Comme ses codétenus, il est accusé de vouloir destituer le régime en place, de vouloir tuer policiers et militaires et de destruction des meubles. Pour lui spécialement, il a rouvert la radio publique africaine qui était fermée depuis quelques jours, le 27 avril 2015 plus précisément.
Le colonel Sylvestre Mikokoro a tout rejeté, arguant qu’en date du 13 mai 2015, il était à son poste d’attache et ce n’est qu’à 9 heures qu’un ami l’a appelé pour lui dire que les manifestants étaient déjà dans le centre-ville. Il est allé voir ce qui se passe et à midi, il a récupéré son épouse pour qu’ils rentrent. Au moment du retour au service, il a informé son chef hiérarchique de l’endroit où il était, qu’il n’a pas donc participé, ni de près ni de loin, dans la tentative de renversement des institutions.
En toute logique, le procès devait être mis en délibéré et le siège a 60 jours pour trancher sur cette affaire. Le gros de l’opinion n’attend pas beaucoup de ce procès somme toute politique d’autant plus qu’on a toujours réclamé des acteurs-clés dans cette tentative du 13 mai de l’année dernière sans que le ministère public ne réponde favorablement à cette requête.
Burundi – Communication
Et si le premier vice-président assumait ses propos !
Bujumbura, le 20 avril 2016 (Net Press). Aurait-il constaté tardivement qu’il a exagéré ? C’est la question qui revient chez la plupart des personnes contactées par la rédaction et qui ont entendu les propos du premier vice-président de ce samedi 16 avril 2016 et ceux d’hier à la voix de l’Amérique.
En effet, sans du tout rire, il a indiqué – les propos étaient en kirundi – que les Blancs qui ont fermé leurs robinets dans ce pays devaient quitter le pays ou alors demander un visa de touristes. Gaston Sindimwo n’a jamais distingué les diplomates des autres citoyens de l’Union européenne lors de son discours après une marche qu’il a baptisée de « marche pour la paix ». Il avait par ailleurs précisé que ces ressortissants des pays donateurs ont fermé leurs bureaux et qu’actuellement, ils ne font que se promener dans les rues de la capitale.
Qu’il le nie quelques jours plus tard dans une autre station, elle internationale, soit il a compris que son langage n’était pas celui d’un haut dirigeant d’un pays ou alors il a senti que son impair politique pouvait lui coûter son poste qu’il adore par-dessus tout, surtout que certains politiciens ont demandé à ce que le premier vice-président soit remplacé par quelqu’un de plus intelligent.
Mais dans un cas comme dans un autre, outre qu’il a parlé en tant que premier vice-président, outre qu’il est majeur, il devrait assumer ses propos et en supporter les conséquences car en politique, l’on ne trébuche pas et si cela arrive, c’est que la personne en question est un homme qui n’est pas du tout à sa place.
Burundi –Usa –sécurité
Une décision qui déçoit
New York, le 20 avril 2016 (Net Press). L’ambassadeur du Burundi auprès des Nations-Unies, Albert Shingiro, vient de déclarer ce mardi le 19 avril 2016 que le Burundi va accepter le déploiement de 20 à 50 policiers des Nations-unies, non armés, qui accompagneront les forces de la défense et de sécurité dans des opérations de routine. Cela se dit quelques jours après des propositions de Ban Ki-Moon, secrétaire général de l’Onu, au conseil de sécurité, sur la requête de maintien de la paix et de la stabilité au Burundi. Le même secrétaire général avait cependant dénoncé les nouvelles flambées de violences dans ce pays et avait par conséquent proposé l’envoi de 3000 forces de police pour protéger la population.
Le secrétaire général du mouvement pour la solidarité et le développement, Msd, François Nyamoya, à travers un communiqué sorti ce lundi le 18 avril 2016, jette la responsabilité de cette hécatombe au conseil de sécurité des nations unies et l’invite à reconnaitre et assumer son incapacité à protéger la population burundaise car l’organe en question ne sait pas arrêter à temps cette tragédie que vit le Burundi.
Une large opinion est déçue de cette décision et implore au conseil de sécurité à répondre favorablement en envoyant une force onusienne consistante qui sera chargée d’arrêter cette escalade de violences qui frappe douloureusement le peuple burundais.
Burundi – Sécurité - Politique
Un gouvernement qui n’honore pas ses engagements, dixit Washington
Bujumbura, le 20 avril 2016 (Net Press). Lors de sa énième visite au Burundi, le représentant spécial du président Barack Obama dans la région des grands lacs, Thomas Perriero, a animé ce mardi le 19 avril 2016 une conférence de presse. Il a indiqué que le gouvernement du Burundi n’a pas honoré ses engagements pour résoudre pacifiquement la situation socio- politique que traverse le Burundi depuis l’accession de Nkurunziza à la 3ème mandat législature toujours controversée.
Thomas Perriero a affirmé que lors de la récente visite du secrétaire général des Nations unies au Burundi, Ban Ki-Moon et Pierre Nkurunziza s’étaient convenus de libérer des prisonniers politiques, l’envoi de 200 experts de l’Union africaine pour enquêter sur les cas de violation massive des droits de la personnes humaine, mais que le gouvernement de Bujumbura n’a pas honoré ses engagements.
L’envoyé spécial de Barack Obama s’insurge contre la violation massive des droits de la personne humaine par le gouvernement burundais et contre la politique de deux langages qui ne contribuent guère à l’amélioration de la paix et la tranquillité du Burundi. Il a lancé un appel vibrant au gouvernement du burundais d’honorer ses engagements en libérant les prisonniers politiques et en arrêtant des violences et en organisant des assises inclusives.
Signalons qu’après cet entretien, Thomas Perriero s’est envolé pour Dar es Salam en Tanzanie où il va rencontrer le Co-facitateur dans la crise burundaise et ancien président tanzanien William Mkapa
Burundi – Tchad - Sécurité
Sous d’autres cieux, des militaires sont manipulés et inquiétés par les politiques
Ndjamena, le 20 avril 2016 (Net Press). Un événement qui s’est passé très loin de chez nous, en Afrique centrale, dans le pays d’Idriss Deby Itno, mais qui ne s’est jamais produit chez nous, où le chef de file de l’opposition tchadienne, Saleh Kebzabo, a affirmé dans une conférence de presse qu’il a animée en présence de nos confrères de Jeune Afrique ce lundi le 18 avril 2016 qu’il y a des militaires qui ont été arrêtés pour ne pas avoir voté en faveur d’Idriss Deby Itno et une soixantaine étaient portés disparus depuis le premier tour de la présidentielle.
Une large opinion contactée par la rédaction s’étonne, s’indigne et ne comprend pas qu’il y ait un pays dans le concert des nations qui manipule politiquement ses militaires et arriver même à les arrêter et tuer pour n’avoir pas voté en faveur du commandant suprême. Ceux qui ont avancé ces propos ont procédé à une comparaison avec le cas du Burundi où nos contingents font la loyauté du Burundi dans les opérations de maintien de la paix en Somalie, en République Centrafricaine, en Haïti et en Côte d’Ivoire et qui n’étaient pas manipulés il y a peu politiquement par le pouvoir en place, mais les choses risquent de changer si l’on n’y prend pas garde, ont conclu nos interlocuteurs.