Bujumbura, le 27 avril 2016 (Net Press). On l’évoquait dans la dépêche d’hier que le gouvernement du Burundi reste réticent quant aux négociations inclusives et sincères avec l’opposition radicale en exil regroupée au sein du Cnared. Nous apprenons qu’hier soir, l’invitation officielle de la facilitation est parvenue à destination, c’est-à-dire au gouvernement. Les mêmes informations précisent que le Cnared de son côté attend toujours la sienne.
Mais le gouvernement resté campé sur sa position car il vient de réaffirmer son intention de ne dialoguer qu’avec des partenaires pacifiques et que parmi ceux-là, le Cnared n’y figure pas du tout. Une autre pomme de discorde est que le même conseil aujourd’hui piloté par Jean Minani se dit prêt à dialoguer sur tous les points, y compris le troisième mandat de Pierre Nkurunziza au moment où au niveau du camp présidentiel, l’on précise qu’il n’en est pas question.
Rappelons que ledit conseil vient de changer de dirigeants et qu’aujourd’hui, il présidé par le Dr. Jean Minani, originaire de la province de Ngozi comme le président de la République avec son adjoint, Bernard Busokoza, originaire de Bururi comme Léonard Nyangoma.
Burundi – France – Sécurité
La France condamne l’assassinat du général de brigade Kararuza
Paris, le 27 avril 2016 (Net Press). Ce pays s’est joint aux autres membres de la communauté internationale pour condamner les massacres de ce lundi 25 avril 2016 dirigés contre le général de brigade Athanase Kararuza, faisait trois morts, dont lui, son épouse et son agent de transmission. Ainsi, la République de la France exhorte tous les protagonistes burundais à s’asseoir autour d’une table de négociation pour tenter de trouver une solution durable à la grave crise politico-sécuritaire de ce pays.
Même si ce pays l’a toujours nié, des opposants au régime de Pierre Nkurunziza ont toujours pointé du doigt la France comme étant un soutien inconditionnel au régime de Bujumbura aux côtés de la Chine et de la Russie. Cela d’ailleurs a été encore une fois évoqué par Mme Marguerite Barankitse dite Maggy, lors de son discours à l’assistance juste après la remise de son prix « Aurora for Awaking Humanity » à Leuven en Belgique ce dimanche 24 avril 2016.
Les mêmes personnes de l’opposition s’étonnent par ailleurs du fait que la France se dit pays de l’égalité, de la fraternité et qu’au-delà des frontières de l’Hexagone, elle se permet de faire rentrer dedans des populations entières pour des intérêts non évidents.
Burundi – Sécurité
Un véhicule de l’Otb tombe dans une embuscade
Bururi, le 27 avril 2016 (Net Press). Selon des informations en provenance de Mugamba, un camion de l’entreprise publique « office du thé du Burundi », Otb, est tombé dans une embuscade dans la soirée d’hier. Seul le chauffeur a été blessé et l’on n’a pas pu identifier les auteurs de ce forfait.
Cette partie de la province de Bururi est de plus en plus le théâtre des violences entre des éléments non identifiés et des forces de police et de sécurité. Cela fait que la commune de Mugamba enregistre ces derniers jours le nombre le plus élevé des jeunes qui sont arrêtés par les forces de l’ordre, à tort ou à raison. Mais c’est également une région où même les membres du parti au pouvoir ont des difficultés de cohabitation avec les populations de la place.
Burundi – Malversations Economiques
Qu’est-ce qui a changé à la brigade spéciale anti-corruption ?
Bujumbura, le 27 avril 2016 (Net Press). C’est la question que se posent tous ceux qui ont suivi de près le fameux dossier brigade spéciale anti-corruption (Bsac) et la banque Ecobank. D’emblée, des rumeurs indiquaient que l’ancien commissaire général de la brigade anti-corruption, Liévin Macumi, tout comme son ancien adjoint, Dismas Bakevyumusaya, a pris le large. La rédaction a tenté de le contacter au téléphone et s’est rendue compte qu’il est toujours au pays.
Il a révélé que les décrets les dégommant de leurs postes ont été signés le même jour et que les postes étaient convoités car, disait-il, beaucoup de gens pensent qu’ils sont très juteux. A la rumeur qu’il a fui le pays, Liévin Macumi a répondu qu’il l’a lui aussi appris de la part de ses amis mais que c’est son adjoint qui a fui le pays car il a eu peur de la justice. Il avait comparu une fois et il avait été intimé l’ordre de se présenter de nouveau le lendemain à 13 heures. Il n’a pas répondu à cette convocation car dans l’entre-temps, il a pris fuite.
Du côté de la famille Dismas Bakevyumusaya, l’on confirme cette information car il a craint pour sa sécurité. Selon toujours des sources de sa famille, il estime qu’il est aujourd’hui dans un lieu plus ou moins sûr même si les conditions vitales ne sont pas parfaites, un lieu qui n’a pas été évidemment dévoilé.
Pour rappel, les faits remontent au 16 mars 2016 quand la brigade spéciale anti-corruption a adressé une correspondance de demande de sponsor à la banque Ecobank pour couvrir certaines obligations essentielles pour son fonctionnement dans cette période où « la conjoncture économique du moment est très difficile ». Ce bout de phrase qui sert de justification a provoqué le courroux qui va culminer vers la chasse à l’homme.
Cette correspondance portera la signature du commissaire général adjoint car l’autre était en mission officielle en République démocratique du Congo. Mais ce qui avait intrigué l’opinion, c’est qu’aussitôt la lettre réceptionnée par ladite banque, elle s’est vite retrouvée sur les réseaux sociaux sans que l’on ne sache celui qui l’a posté ni de son intention. Les pouvoirs publics irrités verront dans cette correspondance un scandale et il fallait à tout prix laver cette honte.
Selon des sources proches de sa famille, Dismas Bakevyumusaya était convaincu que cette chasse était orchestrée principalement par le numéro un de la Bsac, en la personne de Liévin Macumi et épaulé par le commissaire régional, Christophe Ndayizeye. Il sera interpellé au parquet près la cour anti-corruption dans ce dossier à odeur politique. L’ancien commissaire général adjoint avait pourtant reconnu avoir posé un acte (signature) le plus régulièrement du monde comme il le faisait dans d’autres circonstances similaires.
Selon toujours cette famille, l’on n’attendra pas la fin de l’instruction pré-juridictionnelle pour déployer une armada de policiers à son domicile un après-midi d’un mercredi où il était prévu une séance de confrontation avec tous les précités dans ce dossier. Ce qui a le plus étonné l’ancien commissaire général adjoint, c’est que cette opération était commandée par le commissaire général et le commissaire régional, respectivement Liévin Macumi et Christophe Ndayizeye alors qu’ils sont des parties au procès, une irrégularité notoire en somme. Tout compte fait, il s’agissait d’un dossier civil, estime-t-il, encore en instruction et ne revêtant aucun aspect de flagrance, d’où il ne comprend pas pourquoi ses subalternes ont été dépêchés alors qu’il était encore en fonctions.
Mais alors, qu’est-ce qui a changé ? Liévin est aujourd’hui limogé, est-ce que la vérité a été trouvée ? Les enquêtes sont-elles closes ? Le poste est aujourd’hui occupé par un général full, d’après Liévin Macumi. Mais est-ce que cela suffit pour qu’il y ait bonne gouvernance ? Autant de questions qui montrent que l’on a remplacé Pierre par Paul pour calmer l’opinion qui avait suivi avec intérêt un cas aussi désolant.