Arusha, le 30 avril 2016 (Net Press). Selon des informations en provenance de la médiation tanzanienne, le dialogue inter burundais qui devait avoir lieu à Arusha en Tanzanie au début de la semaine prochaine a été reporté à une date que l’on n’a pas encore précisée mais qui pourrait coïncider avec la troisième semaine du mois de mai.
La raison officielle est que le médiateur Benjamin William Mkapa poursuit encore des consultations de toutes les parties qui doivent prendre part aux négociations entre Burundais afin de résoudre la crise politico-sécuritaire qui secoue le pays depuis le mois d’avril de l’année écoulée, avec l’annonce du président Pierre Nkurunziza de sa troisième candidature controversée.
Mais au-delà de ce rendez-vous qui vient d’échouer, il y a lieu de voir qu’actuellement, tout devient statu quo dans ce pays. Que ce soit dans des réunions au siège des Nations Unies sur la question d’envoi des troupes au Burundi, l’on constate que les cinq pays permanents ne parviennent pas à s’entendre sur une décision à prendre.
Du côté des négociations, c’est encore une fois le statu quo car Bujumbura a toujours refusé de se présenter à de tels rendez-vous. Par ailleurs, la rédaction de Net Press avait pressenti que ces discussions pouvaient ne pas avoir lieu. D’une part, le pouvoir de Bujumbura indiquait qu’il n’entendait pas s’asseoir avec les membres du Cnared ou alors les putschistes de mai 2015. Le président du Cndd-Fdd avait laissé entendre qu’en date du 2 mai 2016, le Burundi sera en train de célébrer la journée internationale du travail.
Une autre donne est qu’aujourd’hui, le Cnared indique qu’il n’a pas été invité en tant que coalition alors que c’est plutôt cela sa volonté d’autant plus que l’autre médiateur, l’Ougandais Museveni lui avait envoyé une invitation au mois de décembre de l’année dernière, à Entebbe en Ouganda. La médiation avait invité les différents partis politiques de l’opposition comme le Frodebu Nyakuri de Jean Minani et le Cndd de Léonard Nyangoma. Le fait qu’ils aient refusé de se présenter aux négociations en débandade, tout comme les exigences de Bujumbura, pourraient être quelques-unes des raisons de ce report. Curieusement, la plupart des parties au conflit sont satisfaites de ce report alors qu’elles ont toujours déclaré qu’il faut négocier le plus rapidement possible.
Burundi – Funérailles
Mise en terre du général de brigade Athanase Kararuza
Bujumbura, le 30 avril 2016 (Net Press). Dans nos dépêches antérieures, nous annoncions la mise en terre du général de brigade Athanase Kararuza, fauché avec son épouse et sa fille au début de cette semaine. Dans l’avant-midi, les trois corps sans vie ont été enlevés dans la morgue de l’hôpital militaire de Kamenge afin de les transporter vers la chapelle du lycée du Saint Esprit pour une messe en leur mémoire.
Il y avait une foule immense, certainement touchée par la catastrophe qui s’est abattue sur cette famille cette semaine qui est sur le point de se terminer. Sur place, il y avait l’aumônier militaire, Adelin Gacukuzi et l’archevêque de Bujumbura, Mgr. Evariste Ngoyagoye qui ont concélébré cette messe. Les deux prélats ont prodigué des conseils qui devraient laisser chacun méditer sur l’acte d’assassiner son prochain. Il y avait également le premier vice-président de la République qui représentait le gouvernement.
Ce n’est que vers midi passé de quelques minutes que les femmes et hommes se sont dirigés vers le cimetière de Mpanda où sera érigée leur dernière demeure. Ce cimetière devient de plus en plus un endroit de l’enterrement des familles entières comme ce fut le cas de notre ancien confrère Christophe Nkezabahizi.
Signalons qu’il y a eu un incident entre la police qui assurait la sécurité du cortège funèbre et des populations qui faisaient du sport sur le boulevard du 28 novembre. En effet, ces derniers venaient du campus Kiriri et chantaient pour se donner un peu de morale. Quand ils ont rencontré le cortège funèbre qui quittait la morgue vers l’église, les policiers leur ont donné la consigne de dégager la route pour qu’il y ait passage, ce qui fut fait. Après le passage des hautes autorités, les sportifs ont été encerclés par les policiers et ils ont été battus à tabac, d’autres emmenés vers une destination inconnue. Ils ont été accusés de n’avoir pas manifesté de respect envers un cadavre.
Signalons enfin que dans nos dépêches d’hier, une erreur malencontreuse s’était glissée dans l’une de nos dépêches relative justement à cette information. La rédaction avait écrit que Mr et Mme Kararuza avaient été tués en date du 25 décembre 2016 alors que la vraie date était le 25 avril 2016. La rédaction remercie beaucoup notre lecteur qui nous a fait part de cette erreur.
Burundi – Sécurité – Anniversaire
Les massacres du petit séminaire de Buta : 19 ans après
Bururi, le 30 avril 2016 (Net Press). Il y a exactement 19 ans jour pour jour que les rebelles du Cndd-Fdd ont attaqué le petit séminaire de Buta, tuant indistinctement 40 séminaristes qui avaient refusé de se séparer suivant leurs ethnies et qui ont préféré mourir la main dans la main. Cela n’avait pas empêché le porte-parole de cette rébellion, Jérôme Ndiho, de dire qu’il y avait à l’intérieur du séminaire des militaires qui s’y sont retranchés et qu’il y avait également une cache d’armes. L’évêque de Bururi à l’époque, Mgr. Bernard Bududira, avait tenté un droit de réponse de la part de ces rebelles mais ce fut vain.
Le Père Zacharie Bukuru, qui était recteur du petit séminaire au moment des faits, témoigne qu’il a vu ses enfants mourir le jour des massacres. Et d’ailleurs, il fera le déplacement jusqu’en France où l’on voulait qu’il refoule ce qu’il a vu mais, au contraire, il préféra prendre son temps et écrire un livre sur les massacres de ces élèves qu’il qualifie de martyrs de Buta.
Dix-neuf ans après, le Burundi court encore une fois le risque de se retrouver dans des violences ethniques s’il n’y est pas déjà au regard des massacres qui sont enregistrés au quotidien et qui ciblent une ethnie. D’aucuns pensent que ces élèves pouvaient plutôt servir de modèles à plusieurs de nos compatriotes, surtout les politiciens qui vivent beaucoup plus de spéculations que de la politique.
Burundi – Commerce
Pourtant, le carburant existe bel et bien dans les stocks de la Sep
Bujumbura, le 30 avril 2016 (Net Press). C’est une révélation que la rédaction a pu avoir de la part d’une source proche de la société d’entreposage des produits pétroliers, Sep. Ce qui devient difficile à comprendre est que dans la plupart des stations d’essence de la capitale, le carburant se fait de plus en plus rare.
La même source a indiqué qu’elle ne comprend pas ce phénomène d’autant plus qu’il n’est pas encore temps de procéder au rationnement de la distribution du carburant. Elle pense qu’il pourrait y avoir quelque chose qui se cache derrière ce pseudo-manque de carburant dans la capitale.
Rappelons qu’à l’intérieur du pays, il n’y a pas de carburant dans la plupart des stations d’essence. C’est le cas notamment de la province de Bubanza où le carburant se vend par bidons et d’après des informations en provenance de cette région, un litre d’essence coûte actuellement 3.000 Fbu. Cela aura nécessairement des conséquences sur le tarif du ticket dans les bus de transport en commun privés.