Bujumbura, le 13 mai 2016 (Net Press). C’est en date du 13 mai 2015 que le conflit entre les deux parties, qui était latent dans un premier temps, a éclaté au grand jour. En effet, si les antennes de quelques médias avaient été fermées à l’intérieur du pays depuis quelques jours, nul ne pouvait s’imaginer que des armes lourdes allaient intervenir dans quelques heures pour détruire les studios des radios privées.
A la suite des informations faisant état d’un coup d’Etat, des manifestants ont détruit la radio et télévision Rema qui a été la toute première victime parmi les médias privés. Dans la petite matinée du 14 mai 2015, quatre autres radios et télévision privés ont été à leur tour détruits par des forces de l’ordre. Ainsi, les radios et télévisions Renaissance et Rema, les radios Rpa, Bonesha Fm et Isanganiro venaient de se taire pour une longue période.
Le conflit ne s’est pas arrêté à ce niveau car plus tard, certains de nos confrères qui estimaient que leurs vies étaient en danger, ont pris le large et se trouvent toujours en exil. D’autres reporters et responsables des médias, qui étaient accusés de complicité ou de participation à ce putsch manqué ont vu le procureur général de la République, Valentin Bagorikunda, émettre des mandats d’arrêt pour qu’ils se présentent devant la justice burundaise. Deux de ces responsables ont comparu, à savoir Innocent Muhozi de la radio et télévision Renaissance et Antoine Kaburahe du groupe de presse Iwacu. Les deux responsables ont quitté Bujumbura après ces séances d’interrogatoire où ils étaient rentrés en toute liberté.
A la question de savoir quand ces radios allaient rouvrir leurs portes, les autorités de Bujumbura indiquaient qu’elles attendaient le travail de la justice qui mène ses investigations sur les rôles présumés de ces stations dans le putsch du 13 mai de cette année. Elles affirmaient en même temps que ce n’est qu’une question de laps de temps, que les radios allaient rouvrir.
Du côté du conseil national de la communication, l’on disait qu’il y a des radios qui fonctionnent toujours dans le pays. Il y en avait certes mais les stations fermées étaient les plus écoutées par la population dans son ensemble.
Neuf mois plus tard, deux radios et télévision privés ont été autorisés à émettre de nouveau, il s’agit de la radio et télévision Rema et de la radio Isanganiro après signature d’un acte d’engagement. Certains ont vu dans cette signature une autre forme d’intimidation, ce que les concernés nient. Signalons que la directrice de la radio Isanganiro, Anne Niyuhire, était toujours en exil au moment de l’ouverture de cette station.
Pour le moment, nul ne peut dire exactement quand les autres stations seront ouvertes et à analyser de près, la volonté politique n’y est pas encore. Même ces confrères en exil l’ont déjà compris, raison pour laquelle ils émettent à partir de l’étranger.
Burundi – Sécurité
L’insécurité gagne du terrain
Bujumbura, le 13 mai 2016 (Net Press). Une grenade a explosé dans la soirée d’hier vers 20 heures dans une buvette appartenant à un certain Jean Pierre Nimbona et située dans la zone de Bwiza de la commune Mukaza dans la mairie de Bujumbura. Cette grenade qui a éclaté à la 9ème avenue, n°32, a fait un mort et 21 blessés qui ont été évacués dans les différents hôpitaux.
D’autres crépitements d’armes ont été entendus au marché dit Chez Sion ainsi que dans la zone de Ngagara, quartier V où, d’après des informations, des populations de cette zone tiraient sur les policiers. Des voitures de la police et des militaires ont été vus dans ce quartier et les populations de la place se plaignent que les policiers qui sont entrés dans les différents ménages, soi-disant pour chercher des hommes armés, ont pillé des biens des ménages « visités ».
Dans la commune de Mugamba, un enseignant d’histoire qui dispensait sa matière a été arrêté hier par la police. Ce représentant du Conapes et membre du Msd aurait été maltraité devant ses élèves avant d’être embarqué dans une voiture pour une destination que les personnes contactées ce matin ne connaissent pas encore.
Pour revenir sur Bujumbura, l’on a appris que plus de trois cents personnes de tous âges ont été arrêtés ce matin par la police dans la zone de Musaga. Cet acte a bousculé même des activités scolaires d’une école fondamentale de la place dont les enfants voyaient les leurs appréhendés par la police. D’après les mêmes informations, toutes ces personnes ont été relâchées sauf un homme dit Kirenge qui était recherché semble-t-il par la police.
Burundi – Belgique - Nécrologie
Des polémiques persistent autour d’un deuil
Bruxelles, le 13 mai 2016 (Net Press). Le chef de fil de la coalition de la diaspora burundaise et ancien compagnon de l’ancien président, Jean Baptiste Bagaza, Isidore Nyaboya, persiste et signe. Pour lui, malgré l’opposition de la famille de l’illustre disparu, la diaspora burundaise va rendre hommage au colonel Jean Baptiste Bagaza ce samedi le 14 mai 2016, des cérémonies qui vont se terminer par le partage d’un verre.
En effet, explique Isidore Nyaboya, Jean Baptiste Bagaza n’appartenait pas seulement à sa famille proche, il était le père de la Nation et il a été utile à toutes les couches de la population burundaise, d’où l’extrême nécessité pour la diaspora de s’unir comme un seul homme pour rendre le dernier hommage à celui qui a été le vrai père de la Nation.
Soulignons que jusqu’à l’heure où nous sommes, la famille proche du défunt président a juré de ne pas participer à ces cérémonies de dernier hommage de Bagaza, arguant que selon la culture burundaise, on ne peut pas partager un verre en la mémoire d’un défunt avant sa mise en terre et qu’il faudrait que la diaspora emboîte le pas aux cérémonies de funérailles et de la levée de deuil définitive.