Bujumbura, le 17 mai 2016 (Net Press). C’est aujourd’hui qu’est prévue la mise en terre de l’ancien président de la République, Jean-Baptiste Bagaza, décédé dans la matinée du 4 mai dernier à Bruxelles en Belgique. Comme tout chrétien, une messe en sa mémoire a été célébrée par l’Archevêque de Bujumbura, Mgr. Evariste Ngoyagoye.
Dans son homélie, il est revenu sur les actes louables de l’ancien président pour son pays mais également, il a fait une brève allusion au conflit Eglise – Etat lors du règne de feu Jean Baptiste Bagaza. Mgr. Ngoyagoye a indiqué que personnellement, les deux hommes s’étaient entretenus et qu’il sait que l’ancien président s’était également entretenu avec d’autres responsables ecclésiastiques. Pour l’Eglise donc, les deux parties s’étaient réconciliées et Bagaza part dans l’au-delà comme un innocent, une déclaration qui a été applaudie par la foule immense qui prenait part à la messe.
Quand le conflit Eglise – Etat a éclaté, Mgr. Evariste Ngoyagoye était curé de la paroisse Cathédrale Regina Mundi. Il se rappelle donc très bien des restrictions que le pouvoir avait établies à l’endroit de l’Eglise. A la question de la presse de savoir ce qu’il pensait de l’avenir de l’Eglise, il avait répondu que l’avenir de l’Eglise se trouve entre les mains de Dieu.
Mais il avait eu la chance de ne pas fréquenter la geôle comme son homologue Gabriel Barakana. Nous avons également appris qu’avant la mort de ce dernier, les deux hommes s’étaient réconciliés, ce qui confirme l’assertion de l’Archevêque de Bujumbura lors de son homélie de ce 17 mai 2016.
Sinon, le tempérament de l’ancien président était d’atteindre son but, qu’il pleuve ou qu’il neige. Même dans ses décisions politiques, les contemporains de Jean Baptiste Bagaza lui reconnaissent le jusqu’auboutisme sans faille dans sa détermination. En effet, il avait construit le barrage de Rwegura et la société sucrière du Moso, Sosumo, contre le gré de ses bailleurs, notamment de l’Allemagne. Mais ce sont les deux entreprises qui sont aujourd’hui les plus prospères. Les mêmes contemporains se souviennent du combat de Titan mené par Jean Baptiste Bagaza pour obtenir le siège de la zone d’échanges préférentielle, Zep, à Bujumbura. Par ailleurs, il avait eu des félicitations de la part de la France de François Mitterrand car le sommet franco-africain organisé à Bujumbura en 1984 avait le plus réussi.
Burundi – Politique
Report de nouveau du dialogue inter-burundais de la Tanzanie
Arusha, le 17 mai 2016 (Net Press). Selon des sources d’information proches de la médiation, la date du 21 mai prochain pourrait ne pas abriter le dialogue inter-burundais comme cela était prévu quand celui du 2 mai 2016 a échoué. La médiation aurait cherché à rencontrer tout d’abord le camp présidentiel quitte à inviter quelques jours plus tard l’opposition dans toute sa globalité et dont l’essentiel est regroupé au sein du Cnared.
Du côté du Cnared, l’on sent cependant qu’il y a un malaise car l’on enregistre un retrait d’un gros poisson. C’est le cas d’Hussein Radjabu qui se considère toujours comme le président du Cndd-Fdd au pouvoir. A Bujumbura, le Dr. Minani, président jusqu’ici du Frodebu Nyakuri, a été dégommé et tout le monde soupçonne une main invisible du pouvoir en place. Mais sa place actuelle au Cnared semble le réconforter car il risque de négocier d’égal à égal avec Nkurunziza d’autant plus que la tendance qui se dessine est un dialogue entre le régime de Pierre Nkurunziza et le Cnared.
D’après ceux qui le côtoient, le Dr. Jean Minani sait réclamer ce qu’il veut, surtout quand ses intérêts sont en jeu. Quand les besoins se font sentir, il n’hésite pas à bousculer son adversaire quitte à lui faire changer d’avis. Et au cas où les choses se passeraient comme il l’entend, les deux jeunes qui l’ont remplacé pourraient avoir des difficultés avec cet absolutiste politique.
Les analystes de la politique burundaise estiment qu’il s’agit d’un petit pas en avant. En effet, le gouvernement de Bujumbura avait juré sur tous les toits qu’il ne négociera jamais avec les criminels, putschistes et membres du Cnared, mais l’on sent qu’il revient petit à petit à la raison et qu’à la longue, il va s’asseoir avec ses protagonistes. Ce sera la même logique entre la rébellion du Cndd-Fdd et le régime de Pierre Buyoya. Ce dernier disait à qui veut l’écouter qu’il ne négociera jamais avec les criminels du Cndd-Fdd, ce qu’il a fait en cachette d’abord, puis au grand jour. L’histoire est un perpétuel recommencement, à la seule différence qu’elle est faite par d’autres hommes dans d’autres temps.
Burundi – Onu – Sécurité
L’Onu informe qu’elle suit de près les arrestations au Burundi
New York, le 17 mai 2016 (Net Press). L’organisation des Nations unies indique que la semaine dernière, beaucoup de gens ont été arrêtés par les services de police et de renseignement et qu’elle suit de près toutes ces arrestations. Elle demande par ailleurs avec insistance que les parties au conflit s’assoient pour un dialogue franc et inclusif le plus rapidement possible.
Selon des informations en provenance de cette organisation, elle a appris que plusieurs personnes ont été arrêtées la semaine dernière. L’Onu déplore le fait que cet effectif va crescendo, en donnant l’exemple de plus de 100 personnes qui ont été arrêtées à Musaga vendredi le 13 mai 2016. Elle donne un autre exemple d’une dizaine de personnes qui ont été arrêtées dans la commune de Mugamba de la province de Bururi, uniquement dans des communes qui ont manifesté contre le troisième mandat de Pierre Nkurunziza. Même si quelques-uns sont relâchés, d’autres sont encore détenus dans les différents cachots, conclue l’Onu.
Burundi – Politique
Un parti politique se construit dans la diaspora
Bruxelles, le 17 mai 2016 (Net Press). Il s’agit du parti des patriotes pour le développement Ppd-Girijambo qui regorge la quasi-totalité des frondeurs du Cndd-Fdd. Dirigé par l’ancien porte-parole du président de la République, Léonidas Hatungimana, il se structure et essaye de contacter des personnalités ici et là pour une meilleure visibilité. Ainsi, depuis le 23 avril dernier, le président de ce parti, en compagnie de ses proches collaborateurs, fait des tournées en Europe et il estime que les résultats sont tangibles.
Léonidas Hatungimana a commencé son périple en Belgique où il indique avoir participé à la réunion du Cnared-Giriteka. Par après, il s’est rendu en Allemagne où il a rencontré les autorités de la radio Deutsche Welle (DW). L’objectif était de leur demander de réserver, dans leurs rubriques, une émission sur la crise de notre pays. Le président du Ppd-Girijambo s’est rendu en outre en France où il a rencontré des autorités politiques de ce pays avec qui ils ont discuté des possibilités de solution à la crise qui secoue le Burundi.
En compagnie des membres de la société civile, Marguerite Barankitse dite Maggy, de Pierre-Claver Mbonimpa et de Sylvère Nimpagaritse (ancien vice-président de la cour constitutionnelle), il s’est rendu au parlement européen. Cette formation politique, quoi que non agréée, voudrait être invitée à Arusha en tant que membre du Cnared, ce qui gênerait davantage le camp présidentiel car le Ppd-Girijambo connaît tous les coins et les recoins du Cndd-Fdd.
Burundi – Réconciliation
Relance du dialogue vecteur de culture de la paix et de la réconciliation
Bujumbura, le 17 mai 2016 (Net Press). L’ambassade de France au Burundi, en collaboration avec la commission vérité et réconciliation, relancent la campagne « Amahoro Burundi » ou le dialogue vecteur de culture de la paix et de la réconciliation. La première conférence prévue ce mardi 17 mai 2016 porte sur le titre « De survivants à acteurs de notre destin, l’expérience du Guatemala en justice transitionnelle ».
Il sera animé par Mme Ruth Del Valle Cobar, présidente de la commission présidentielle de coordination de la politique du pouvoir exécutif en matière des droits de l’Homme au Guatemala. Cette dame est chargée aujourd’hui par les associations de victimes de la conception et de la négociation du programme national de réparations au Guatemala. La conférence sera animée de 16 h à 18 heures à l’institut français du Burundi, à la chaussée du Prince Louis Rwagasore, n°9. Selon l’invitation, il y aura une interprétation simultanée en français et en espagnol durant la conférence.
