Bujumbura, le 21 mai 2016 (Net Press). Ce matin, vers 9 heures, une foule immense des hommes et des femmes du parti présidentiel se sont mobilisés et se sont rencontrés à la place de l’indépendance. Sans que l’on ne puisse donner des détails sur l’organisation, l’on peut toutefois s’imaginer que la manifestation était en rapport avec le dialogue qui a commencé ce matin à Arusha en Tanzanie. En effet, devant cet attroupement des gens, il y avait le drapeau national à côté de celui de l’Eac.
Des motos triporteurs avaient été louées en masse ainsi qu’une centaine de vélo-taxi men qui venaient des zones du nord de la capitale. Après ce rassemblement, les militants du parti au pouvoir ont défilé vers un endroit que la rédaction n’a pas pu identifier.
Burundi – Dialogue
Début du dialogue à Arusha en Tanzanie
Arusha, le 21 mai 2016 (Net Press). Les quelques membres de la délégation burundaise qui ont pris part à ce dialogue sont Alain et Willy Nyamitwe, Agathon Rwasa, Jacques Bigirimana, Jean de Dieu Mutabazi, Concilie Nibigira, Domitien Ndayizeye et une équipe du Cndd-Fdd. Du côté de la diaspora, l’on aura remarqué la présence de Léonard Nyangoma et de Félix Ndayisenga représentant Hussein Radjabu.
Le Cnared est totalement absent ainsi que les partis d’opposition de Bujumbura, en l’occurrence l’Uprona non reconnu par le gouvernement et le Frodebu. Il faudrait également ajouter l’absence notable du Msd dont même la jeunesse a boudé l’invitation du médiateur. L’on devrait également noter une présence massive des membres de la société civile proches du Cndd-Fdd venus de Bujumbura et rien des membres de la société civile vivant en exil.
Selon notre confrère Esdras Ndikumana présent à Arusha, il n’y aura pas de dialogue comme tel, mais l’écoute de toutes les parties, des séances à huit clos ainsi que la conclusion de la médiation au cinquième jour des travaux. C’est elle qui va décider des points à négocier et en quelque sorte, arrêter la liste définitive des personnes à inviter.
Burundi – Sécurité
Une personne tuée dans la zone de Kamenge
Bujumbura, le 21 mai 2016 (Net Press). Dans la nuit d’hier vers minuit, une personne du nom de Benoit Nizigiyimana, un médecin prestant pour la Croix Rouge, a été assassiné par balles alors qu’il était tout près de sa maison. En effet, cette personne était gestionnaire d’une buvette dénommée « Le Manguier » et au moment où il venait de la fermer, il est rentré. C’est à ce moment qu’il a rencontré une personne qui l’a salué et quand il a poursuivi son chemin, l’autre a tourné et l’a tiré dans le dos, ne lui laissant aucune chance de survie.
Au même moment, une grenade a explosé et ses éclats ont atteint son épouse qui a été grièvement blessée. Ce couple vivait dans la zone de Kamenge, quartier Mirango. Les habitants du défunt affirment qu’il n’était même pas intéressé par la politique, d’où ils ne comprennent pas pourquoi il a été tué. Les mêmes habitants déplorent cependant qu’il y a des comités de sécurité qui opèrent dans cette contrée mais qui ont été totalement inefficaces hier.
Signalons enfin que dans ce quartier, tout près du domicile de la personne tuée, il y a des officiers militaires et policiers, qui ont des agents de transmission, mais qui n’ont fait aucune intervention. Sinon, cette personne qui a tiré pouvait être identifiée sans beaucoup de peines.
Burundi – Sécurité
International crisis group demande des sanctions contre le Burundi
Nairobi, le 21 mai 2016 (Net Press). International crisis group vient de sortir un rapport où il montre les conséquences négatives du 3ème mandat de Pierre Nlurunziza. D’emblée, il demande que les forces de l’ordre envoyées dans le cadre de maintien de la paix à l’étranger soient rapatriées.
Dans son rapport, International crisis group énumère à la limite les problèmes que connaît le pays, c’est notamment celui des gens qui ont fui le pays, une guerre pratiquement entre le gouvernement et des groupes non encore identifiés, l’économie qui se dégrade au jour le jour. Pour cette Ong, même si Arusha avait porté un remède contre l’ethnisme au Burundi, la situation s’est dégradée.
Elle recommande au gouvernement d’accepter un dialogue inclusif et franc, de laisser les médias indépendants travailler ainsi que les associations de la société civile et de ne plus intimider ou torturer les opposants. Elle conseille également aux partis politiques d’opposition de ne pas recourir à la force et de dialoguer avec le gouvernement.
Dans ce rapport, Itnternational crisis group recommande également que l’Onu, l’Union africaine, les pays de la communauté de l’Afrique de l’Est et l’Union européenne accordent leurs violons et tiennent un même discours après avoir désigné un groupe chargé de superviser le dialogue. Quant à la modification de l’accord d’Arusha, elle propose qu’il y ait une équipe composée de membres du Cnared, du Fnl et du Cndd-Fdd pour ce travail.
Enfin, elle demande à l’Union européenne de suspendre tout virement dans les caisses de l’Etat des salaires des militaires en mission de paix en Somalie et au mieux, contacter d’autres pays afin de remplacer les militaires burundais.
Burundi – Médiation
L’Aoma s’exprime après la 10ème réunion de son comité exécutif
Lusaka, le 21 mai 2016 (Net Press). Le comité exécutif de L’association des Ombudsman et médiateurs africains, Aoma, s’est réuni ce 19 mai 2016 à Lusaka en Zambie. D’après un communiqué qu’il a sorti, il affirme suivre de près l’évolution de la situation socio-politique du Burundi qui affecte à la fois le pays et sa population.
Considérant le rôle important des institutions d’Ombudsman et médiateurs africains, il réitère tous ses encouragements à ses membres et à la réalisation des mandats prescrits. Le comité exécutif note la longue absence du Dr. Mohamed Rukara du pays pour cause de maladie et son retour prévu en juin 2016. Il relève l’apport du Dr. Mohamed Rukara à la paix sociale et l’encourage à poursuivre ses efforts pour atteindre cet objectif.
Ledit comité présente ses compliments au gouvernement du Burundi et lui demande de continuer à assurer protection et sécurité à l’Ombudsman du Burundi, Dr. Mohamed Rukara pour qu’il accomplisse convenablement les missions qui lui sont dévolues. Le comité exécutif de l’Aoma exprime son soutien à l’Ombudsman du Burundi pour l’organisation du forum d’Afrique centrale sur « Le rôle des Ombudsman dans la prévention des conflits identitaires et religieux en Afrique » prévu en septembre 2016 à Bujumbura et plaide pour un soutien total à la bonne réalisation de cet atelier.
Burundi – Ua – Sécurité
Le service national des renseignements et la police dans le collimateur de l’Ua
Addis Abeba, le 21 mai 2016 (Net Press). Des experts de la commission africaine des droits de l’homme et des peuples viennent de publier un rapport de leur mission au Burundi effectuée du 7 au 13 décembre 2015. Ce rapport pointe du doigt les forces de l’ordre dans une large mesure, mais aussi note la part des manifestants.
Pour ce rapport sorti le 19 mai 2016, le déclencheur de la crise actuelle est l’annonce faite par le parti présidentiel d’une candidature du chef de l’Etat en l’absence de consensus politique sur la constitutionnalité de sa candidature. Pour ce rapport, outre le passé de violence et d’impunité, les facteurs majeurs de la crise sont le chômage des jeunes, la domination réelle ou perçue du parti au pouvoir sur les institutions de l’Etat et le sentiment qui en découle de marginalisation d’autres acteurs politiques, la montée de la corruption et le manque de services sociaux ou leur médiocrité.
Cependant, le rapport note que les deux côtés du conflit sont responsables de différentes violations des droits de l’homme et autres exactions. Mais, ce sont les forces de sécurité du gouvernement qui portent la responsabilité de la plus grande partie des violations. D’après toujours ce rapport, le fait que les manifestants et les jeunes hommes, partisans réels ou perçus de l’opposition, soient parmi les principales victimes des violations des droits de l’homme n’est pas totalement surprenant. En effet, ce groupe de la population est en première ligne de manifestations contre la candidature du président à un troisième mandat. Il pointe du doigt le service national des renseignements, la police nationale et dans une moindre mesure l’armée nationale.