Bruxelles, le 1er juin 2016 (Net Press). C’est ce qu’a annoncé hier l’Union européenne à travers un communiqué de presse. Elle a décidé d’engager une aide humanitaire supplémentaire de 10 millions d’euros pour secourir les Burundais déplacés en nombre croissant. Selon toujours le communiqué, cette enveloppe s’ajoute à 12,2 millions d’euros déjà mobilisés depuis le début de l’année, ce qui porte à 22,2 millions d’euros d’aide humanitaire en 2016.
L’Union européenne estime que plus de 260.000 personnes, dont la moitié sont des enfants, ont quitté le pays depuis avril 2015. Elle se dit donc déterminée à soutenir le peuple burundais en situations difficiles. Elle est particulièrement préoccupée par le camp des réfugiés de Nyarugusu en Tanzanie (près de 140.000 réfugiés) qui est devenu l’un des camps les plus vastes et les plus surpeuplés au monde. Les risques d’infections et d’épidémies sont élevés et les conditions d’hébergement exposent les plus vulnérables.
Sinon, les Burundais se sont réfugiés dans les pays comme le Rwanda, la République démocratique du Congo, l’Ouganda et dans une moindre mesure le Kenya et la Zambie. L’Union européenne indique enfin qu’elle continuera à assister les Burundais de l’intérieur à travers des programmes de santé notamment, sans toutefois passer par le trésor public.
Rappelons enfin qu’à l’occasion de la journée de l’Europe, le 9 mai, célébrée le lendemain dans notre pays, le chef de mission de l’Union européenne au Burundi, l’ambassadeur Patrick Spirlet, avait indiqué qu’au mois de juillet de cette année, l’Union européenne et le gouvernement du Burundi vont procéder à l’évaluation de ces mesures.
Burundi – Rwanda – Sécurité
Le chauffeur de la compagnie de voyage « Volcano » relâché
Bujumbura, le 1er juin 2016 (Net Press). Il s’appelle Ramadhan Baranyanse alias Negro, originaire de la zone urbaine de Buyenzi et chauffeur des bus de transport Bujumbura – Kigali de la compagnie rwandaise « Volcano », a été relâché hier après 24 heures de détention dans la province de Kayanza.
En effet, au moment il se dirigeait vers Bujumbura, il a été intercepté par la police à l’antenne de cette compagnie à Kayanza. Cependant, les motifs de cette arrestation n’ont pas été portés à sa connaissance. Afin de sécuriser les voyageurs, cette compagnie avait dépêché un autre chauffeur de Ngozi pour les transporter jusqu’à destination.
Burundi - Economie
Un alibi « faux usage du budget » qui rappelle….
Bujumbura, le 1er juin 2016 (Net Press). Dans une correspondance adressée au chef de cabinet civil de la présidence de la république ce mardi le 31 mai 2016, le chef de cabinet de la présidence du sénat, Alphonse Baranyica, a indiqué qu’il est urgent que le gouvernement du Burundi puisse prendre des mesures pour suspendre temporairement l’octroi des 500.000.000 de Fbu de budget promis par Nkurunziza dans le but de financer les projets communaux.
Une large opinion contactée par la rédaction a été surprise et indignée par cette correspondance. En effet, elle indique que ce qui est étonnant, c’est la provenance de cette correspondance (présidence du sénat) qui apparaît comme un ordre qu’on donne à la présidence de la République de suspendre une promesse qu’elle n’est pas à mesure d’honorer.
Pour la même opinion, Bujumbura est en pleine crise économique suite à la suspension des aides par les principaux donateurs, mais celui qui a écrit la lettre a trouvé un bon alibi « de faux usage du budget ». La même source conclut que c’est du chaos administratif car les ordres ne viennent plus de la présidence mais des milieux plus « puissants » que la présidence.
Cependant, dans les milieux proches du gouvernement, l’on explique cette suspension par le fait que certaines communes ont présenté des projets somme toute douteux. Pour le ministère du développement communal qui confirme avoir vu la lettre, des experts de la présidence, du sénat, du ministère des finances et du développement communal se penchent sur ces projets pour voir dans quelle mesure ils sont éligibles.
Burundi - Sécurité
Un général victime de son passé
Bujumbura, le 1er juin 2016 (Net Press). Selon des informations concordantes, le général Audace Nduwamungu, connu beaucoup plus sous le sobriquet de Goliath, que le président Nkurunziza avait récemment nommé pour succéder au vice-commandement des contingents de l’Amisom en somalie, aurait été empêché de voyager par les sources onusiennes qui l’accusent d’être derrière les massacres à grande échelle de décembre dernier.
Dès sa nomination, les activistes des droits de l’homme ont adressé une correspondance au patron de l’organisation des Nations unies, Ban Ki-Moon, ainsi qu’à l’Union Africaine, leur invitant de l’empêcher d’entrer dans ses nouvelles fonctions. Les organisations de la société civile l’accusent d’être derrière des cas de violations graves des droits de l’homme et son rôle dans la distribution des armes à feu aux milices imbonerakure.
Burundi – Kenya - Sécurité
Depuis l’exil, il continue à subir des menaces
Bujumbura, le 1er juin 2016 (Net Press). Le ministre burundais de la sécurité publique, Alain Guillaume Bunyoni, à travers un communiqué officiel, a accusé ce mardi le 31 mai 2016 le correspondant de la Rfi et de l’Afp au Burundi, Esdras Ndikumana , aujourd’hui en exil avec toute sa famille au Kenya. Le ministre Bunyoni l’accuse d’incitation à la haine, de servir ses intérêts politiques et de promouvoir les crimes et les violences.
La directrice de l’information de l’agence France presse Michèle Leridon s’inscrit en faux contre cette déclaration du ministre qu’elle juge inacceptable et que le correspondant assure une couverture médiatique irréprochable sur l’actualité burundaise et dans des conditions difficiles. Pour preuve, il a été récompensé pour sa couverture médiatique de la crise burundaise en recevant à Paris le prix 2015 de la presse diplomatique française.
Signalons qu’en août 2015, Esdras Ndikumana a été torturé par le service secret burundais après son enlèvement alors qu’il faisait son travail de reportage après l’assassinat du général Adolphe Nshimirimana dans sa Kamenge natale.
Burundi – Démocratie – Anniversaire
Le 1er juin 1993 : une date à oublier pour les Tutsi du Burundi
Bujumbura, le 1er juin 2016 (Net Press). Aux yeux du major Pierre Buyoya et de ses partisans, la date du 1er juin 1993 aurait dû être celle de la reconnaissance suprême pour un président tutsi dont la gouvernance venait de trancher nettement avec celle de ses deux prédécesseurs : Michel Micombero et Jean-Baptiste Bagaza.
Alors que le tombeur de la monarchie s’illustra par l’énorme boulet de 1972, alors que son successeur, malgré le développement socioéconomique remarquable que connut le Burundi sous sa présidence (1976 – 1987), se fit un malin plaisir de persécuter outrageusement l’église catholique burundaise, le major Buyoya lui, traita avec bienveillance les leaders hutu que la minorité tutsi accusait d’avoir conçu et déclenché les massacres des Tutsi en août 1988 au Nord du pays.
Bien plus, il fit voter par référendum la charte de l’unité nationale pour asseoir l’amitié et la fraternité dans les cœurs et les esprits des Burundaises et des Burundais. Pour lui donc, l’élection présidentielle d’il y a 23 ans devait être le sommet de son bonheur, de son art consommé de faire de la politique et de rester le numéro un burundais « jusqu’au retour de Jésus sur terre ».
Malheureusement pour les siens, c’est-à-dire pour les Tutsi – pour emprunter le langage cru de l’appartenance ethnique dont Buyoya ne voulait pas entendre parler – les résultats de la présidentielle furent un véritable coup de massue, une véritable catastrophe qu’il n’attendait pas.
Nombreux furent ses électeurs qui lui reprochèrent d’avoir accepté la défaite, car dans leur esprit, il fallait qu’il refuse d’avoir perdu. Mais lui craignit que le rejet de la victoire de Melchior Ndadaye, son concurrent hutu, pouvait soulever des réactions incontrôlables de la population hutu, qui croyait que le moment était enfin venu pour qu’un des siens accède à la magistrature suprême.
Le 1er juin 1993 fut donc un tournant de l’histoire politique de ce pays, un vrai tournant que ni les électeurs de Ndadaye, ni ceux de Buyoya n’attendaient, un tournant qui devait conduire au fond des abîmes que nous ressentons toujours.