Bujumbura, le 18 juin 2016 (Net Press). C’est le constat des trois experts de l’Onu qui viennent de terminer une deuxième mission de travail de 5 jours dans ce pays, du 13 au 17 juin 2016. Dans un point de presse, ils ont exprimé plus d’inquiétudes que de satisfactions. Ces premières étaient liées aux disparitions forcées, aux assassinats privés, à la restriction de l’espace pour les médias privés et la société civile, mais également à l’emprisonnement des élèves accusés d’avoir gribouillé la photo du président de la République.
Concernant cette infraction, les experts des Nations unies estiment que les sanctions sont de loin disproportionnées outre que certains élèves sont emprisonnés et d’autres non, ce qui laisse supposer une politique de deux poids deux mesures dans le chef du gouvernement. En ce qui concerne la liberté de la presse et la société civile, les trois experts indiquent que le Burundi n’a pas non plus avancé. D’après Mme Maya Sahli – Fadel, une dame qui fait partie de cette mission, lorsqu’ils étaient ici au mois de mars dernier, ils avaient demandé au gouvernement d’ouvrir de l’espace pour les médias et la société civile, mais rien n’a changé.
Cela fait suite à une recommandation de trois organisations de la société civile proches du Cndd-Fdd qui ont écrit au ministre de l’intérieur et de la formation patriotique, lui demandant de ramener à l’ordre le patron de la Parcem, Faustin Ndikumana. Rappelons que ces associations ont écrit que Faustin Ndikumana donne des positions incendiaires à travers les médias. Les trois experts ont signalé en outre une situation de méfiance entre les populations et l’autorité suite aux violations massives commises par les éléments des forces de défense et de sécurité.
Cependant, malgré tout cela, ils ont constaté d’une manière générale une accalmie dans le pays. Pour eux, les signes de conflits diminuent, il y a moins de personnes tuées par rapport à la dernière mission de mars mais cela ne signifie pas la paix. Le dialogue qui est déjà entamé doit se poursuivre pour trouver une solution à la crise actuelle, trouvent-ils, et le gouvernement doit mettre en place des mécanismes de protection de la population et la réduction de la violence ainsi que le rétablissement de la confiance entre l’autorité et la population. Enfin pour cette mission, le gouvernement devrait revoir ses rapports entre son peuple et initier un dialogue interne et à l’extérieur.
Burundi – Economie
La dernière hausse de prix de l’essence délie les langues
Bujumbura, le 18 juin 2016 (Net Press) . C’est le moins que l’on puisse dire car toutes les personnes qui utilisent directement ou indirectement de l’essence sont concernées par cette hausse. Déjà, l’association burundaise des consommateurs se dit très étonnée de la décision du ministère de l’énergie et des mines de revoir le prix à la hausse alors que sur le marché international, le prix du baril baisse.
C’est également le cas des usagers, surtout des populations qui se déplacent par voie de transport en commun rémunéré. Elles ont vu le ticket augmenter si bien que certaines commencent à réduire leurs mouvements de l’intérieur du pays vers la ville ou l’inverse. Même dans la ville de Bujumbura, les bus ont pratiqué une augmentation de 50 Fbu le ticket alors que la hausse annoncée par le gouvernement n’a été que de 20 Fbu, une logique qui ne peut pas être comprise par les populations.
Les mêmes populations estiment qu’il faut changer de comportement. En effet, comme la plupart des services de l’Etat, voire des privés, s’arrêtent entre 15 heures et 15 heures 30 minutes, il faut que les gens apprennent à rentrer à pied. Non seulement c’est une façon de se maintenir en bonne santé, mais c’est également une façon d’économiser dans cette période où l’économie est à plat avec un pouvoir d’achat proche de zéro.
Burundi – Rwanda – Rdc
Un homme en tenue militaire de la Rdc tué à l’Ouest du Rwanda
Rubavu, le 18 juin 2016 (Net Press). C’était dans la nuit de mercredi à jeudi qu’un militaire qui portait l’uniforme de l’armée congolaise a été tué dans le territoire du Rwanda, vers l’Ouest. En effet, cet homme se rendait vers une position militaire autour de 20 heures quand un caporal rwandais, Jean Marie Vianney Mukeshimana, qui était de garde, lui a demandé de mettre les mains en l’air.
Le militaire n’a pas voulu obtempérer et il a foncé vers le Rwandais. Mais dans l’entre-temps, ce dernier a alerté ses compagnons qui ont suivi ses mouvements de près. Le militaire rwandais lui a demandé pour la deuxième fois de mettre les mains en l’air mais en vain. Pour la troisième fois, il lui a été demandé la même chose mais l’autre a continué à foncer vers le militaire qui a jugé bon de charger son fusil d’une balle et a tiré sur l’assaillant qui est mort sur place.
Le capitaine Pascal Nzabarinda, chef de poste de cette région, a confirmé la nouvelle aux confrères du Rwanda. Il a indiqué que le caporal a exigé de l’assaillant qu’il mette les mains en l’air et qu’il a refusé, que le caporal, dans le cadre de la protection de son camp, n’avait pas d’autre choix.
Signalons que la personne tuée n’avait pas de documents sur lui qui pouvaient l’identifier et au moment de l’assassinat, des militaires de la Monusco se sont rendu sur place pour voir si c’était un militaire de l’armée congolaise, Fardc, ou si c’était un membre de la Fdlr. Leur intention était de donner rapport à l’Onu.
L’on signale de temps à autre des incidents du genre sur la frontière entre les deux pays car mêmes les Fdlr tentent souvent une entrée du genre et trouvent que l’armée rwandaise est tout yeux, ce qui met toujours dans l’embarras les autorités des deux pays qui sont obligés de cohabiter sans du tout se porter dans les cœurs.