Bujumbura, le 1er juillet 2016 (Net Press). C’est aujourd’hui que les festivités marquant le 54ème anniversaire de l’indépendance se sont déroulées au stade dit Prince Louis Rwagasore. Outre que le chef de l’Etat était lui-même présent, ce qui n’est pas toujours le cas, il y avait également des visiteurs venus de l’étranger, représentant l’Angola, la Guinée équatoriale, le vice-président de l’Ouganda, le premier ministre gabonais ainsi que l’ancien président tanzanien, Jakaya Mrisho Kikwete.
Les cérémonies ont débuté par un passage en revue des troupes par le président Nkurunziza, puis le parachute des militaires avant que les civils ne commencent leur défilé. Presque tous les secteurs de la vie nationale, publics comme privés, avaient répondu présents à ce rendez-vous. Il leur avait été demandé d’aligner 54 personnes par catégorie pour défiler, probablement en fonction des 54 ans d’indépendance, ce qui a été respecté en général.
C’est vers midi et quart que le défilé des civils a pris fin pour laisser la place aux militaires et policiers, un défilé qui attire l’attention de plusieurs curieux qui se présentent à de telles occasions. Et dès que les militaires terminent leur exhibition, des personnes ont tendance à quitter le stade, mais ils sont généralement enfermés pour qu’ils écoutent le discours du président de la République.
Des personnes qui étaient au stade ont indiqué que la plupart de ceux qui ont pris part au défilé, surtout les fonctionnaires de l’Etat, ont été impliqués de force même si l’on n’a pas pu vérifier cette information. Par contre, dans la province de Rumonge, des personnes ont boycotté le défilé si bien que des policiers ont tenté de les pousser de force dans le mouvement.
Interrogés par notre envoyé spécial, les hommes rencontrés sur place ont indiqué qu’ils ne comprennent pas le bien-fondé de cette fête au regard de la pauvreté qui règne dans le pays. Ils ont poursuivi en indiquant qu’il y a des problèmes politico-sécuritaires liés au 3ème mandat de Pierre Nkurunziza, que l’heure n’est pas à la fête. Enfin, ils ne comprennent pas comment l’on fête l’indépendance après avoir chassé ceux qui aidaient jusqu’à présent le Burundi, insinuant que le pays tend à se faire recoloniser, non pas par les partenaires traditionnels, mais par la Russie et la Chine. Il faudrait mentionner ici que notre envoyé spécial à Rumonge n’a pas eu accès à la place des cérémonies.
Signalons que dans son discours à la Nation de ce 30 juin 2016, le président de la République avait reconnu que le pays a des difficultés liées à la corruption, aux malversations économiques, au commerce et à l’enrichissement illicites, l’éducation qui se dégrade, la paresse ainsi que la réduction des aides.
Burundi – Administration
Des militaires promus à l’occasion de la fête nationale
Bujumbura, le 1er juillet 2016 (Net Press). A partir de ce vendredi, quelques militaires de la Fdn ont avancé en grades. Il s’agit du chef d’Etat-major de l’armée, général major Prime Niyongabo qui devient lieutenant général, une promotion qui n’a pas surpris beaucoup de gens car cet homme a déjoué un putsch contre le président Pierre Nkurunziza en date du 13 mai 2015.
D’autres militaires qui ont avancé de grades sont le patron du service national des renseignements, le général de brigade Etienne Ntakarutimana dit Steve, qui est désormais un général major. Les autres officiers supérieurs qui ont accédé à ce grade sont l’ex- général de brigade Joseph Ndayishimiye et l’ex- général de brigade Emmanuel Miburo.
D’autres officiers qui avaient été commissionnés généraux de brigade ont accédé au grade de général de brigade. Il s’agit de l’ex-général de brigade commissionné Agricole Ntirampeba, de l’ex-général de brigade commissionné Jean Paul Habimana et de l’ancien général de brigade commissionné Marius Ngendabanka.
Burundi – Politique
Des Burundais continuent à s’exprimer
Bujumbura, le 1er juillet 2016 (Net Press). Il s’agit du mouvement citoyen pour l’avenir du Burundi qui, en date du 30 juin 2016, a écrit au facilitateur dans la crise burundo-burundaise. Il a commencé par féliciter Benjamin Mkapa pour avoir été désigné médiateur dans la crise burundaise avant de se présenter et décrire ce qu’il fait, notamment ses objectifs, tout en détaillant son objectif global et les objectifs spécifiques.
Comme l’objet de la lettre était le dialogue d’Arusha, le mouvement citoyen pour l’avenir du Burundi a adressé plusieurs recommandations au gouvernement du Burundi, aux forces de défense et de sécurité ainsi qu’à la communauté internationale.
Malgré cette appréciation du mouvement citoyen pour l’avenir du Burundi au facilitateur, d’autres personnes trouvent que Benjamin Mkapa ne sera pas à la hauteur de cette tâche car il a un côté penchant. Pour elles donc, l’ancien président de la Tanzanie a tout fait pour que le Cndd-Fdd arrive là où il est aujourd’hui, raison pour laquelle il ne peut pas prendre des mesures qui choquent cette formation politique.
Malgré cette conviction de certains, il n’y a pas encore, dans l’opposition radicale, de tentative de récusation du facilitateur, une tendance qui s’observe plutôt dans les rangs du Cndd-Fdd comme l’avaient demandé les trois organisations de la société civile qui lui sont proches.
Une autre organisation qui s’est exprimée à l’occasion de ce 1er juillet est l’Olucome, observatoire de lutte contre la corruption et les malversations économiques. Dans l’ensemble, cet observatoire indique qu’il est difficile de confirmer que le Burundi est un pays indépendant. Pour l’Olucome, le Burundi n’a jamais eu de dirigeants qui mettent en application leurs promesses aux populations. Même ceux qui avaient des projets concrets n’ont pas eu le temps de les mettre en application. L’Olucome cite le prince Louis Rwagasore et le président Melchior Ndadaye.
Burundi – Commerce
Le prix du sucre revu à la hausse
Bujumbura, le 1er juillet 2016 (Net Press). C’est désormais officiel, le prix du sucre a augmenté et le kilo est passé de 1750 à 1900 Fbu. La décision est du ministère ayant le commerce dans ses attributions, une mesure qui était longtemps attendue car les populations ne trouvaient plus de sucre sur place dans le pays. Selon certaines rumeurs d’ailleurs qui ont circulé, faute de communication à ce sujet, ont indiqué que le sucre se vend actuellement en Tanzanie pour que le pays trouve un peu de devises.
Le ministère du commerce a indiqué que ce prix a augmenté car le prix des matières premières dont la Sosumo se sert pour fabriquer le sucre a été lui aussi majoré. Il a également promis que désormais, le sucre sera disponible et qu’à l’intérieur du pays, la distribution de ce produit se fera très prochainement.
Mais la communication autour du manque de sucre avait été difficile jusque chez les différents porte-paroles qui, d’une part ont indiqué qu’ils ont constaté qu’il y a pénurie du sucre avant d’affirmer par après que le sucre est disponible mais qu’il est caché par des commerçants, sans que le même pouvoir ne les dénonce ni les punisse pour cet acte qui avait une allure d’infraction au regard de l’effectif des consommateurs du sucre dans le pays.
Malgré que plusieurs voix aient titubé autour de ce produit, la réalité est que le pays n’avait plus d’argent pour fabriquer le sucre, d’où l’information que le sucre est disponible mais caché était tout simplement une échappatoire de la part du gouvernement.
Burundi – Education – Cambriolage
Et ces drôles d’éducateurs
Bujumbura, le 1er juillet 2016 (Net Press). Il s’agit d’un acte qui a l’air d’être un fait divers alors que c’est un scandale, surtout qu’il s’est opéré dans une école primaire, un milieu éducatif par excellence.
Il s’agit de deux cas à en pleurer qui se sont passés dans une école primaire de Maramvya, dans la commune de Mutimbuza, Bujumbura rural. En effet, un enseignant a perdu un stylo à bille dont le prix est 300 Fbu. Comme il était convaincu que c’est un écolier qui l’a volé, il a fait payer le stylo à toute la classe de 60 écoliers. En d’autres termes, chaque enfant a été obligé de payer 300 Fbu et le stylo est revenu à 18.000 Fbu
Un autre cas est celui d’un directeur, probablement de la même école, qui a fait payer un montant de 500 Fbu à des écoliers en guise de remplacement de son téléphone mobile volé. Comme la classe contenait 50 enfants, son téléphone est revenu à 25.000 Fbu.
Mais ce qui est surprenant est que des parents ont proposé que le stylo ou le téléphone soient restitués mais ce corps enseignant a indiqué qu’il veut uniquement de l’argent, rien que l’argent.