Kayanza, le 5 juillet 2016 (Net Press). Une personne a été tuée dans la soirée d’hier dans la province de Kayanza, fusillée par des personnes qui n’ont pas été identifiées. Les autorités de cette province confirment cette information mais n’arrivent pas à donner des motifs qui en seraient à l’origine.
A Mutimbuzi, dans Bujumbura rural, c’est pratiquement similaire car une personne a été retrouvée morte sans que l’on puisse déterminer la cause exacte de son décès. Par contre ce que l’on peut constater, c’est que cet homme était encore jeune car ceux qui l’ont vu situent son âge entre 20 et 25 ans.
Dans l’entre-temps, l’on continue à parler de trafic des êtres humains. Le porte-parole de la police nationale, Pierre Nkurikiye, sur son compte tweeter, a annoncé ce mardi le 5 juillet 2016 que la police congolaise a arrêté 14 femmes burundaises dans la localité de Goma, qui s’apprêtaient de s’envoler pour être vendues dans les monarchies pétrodollars.
Pierre Nkurikiye a indiqué que ces femmes ont été refoulées manu-militari ce samedi le 2 juillet 2016, vers la frontière Congolo-burundaise où la police nationale est en train de mener des investigations sur les organisations qui seraient derrière ce nouveau trafic des êtres humains.
Des sujets contactés par la rédaction ce mardi le 5 juillet 2016 se posent la question de savoir comment ce trafic a été opéré depuis longtemps en trompant la vigilance de la police et le pouvoir de Bujumbura, avant d’affirmer qu’une main invisible des hautes personnalités politiques et policières serait derrière ce commerce banni sous d’autres cieux.
Burundi – Tanzanie – Belgique – Dialogue
Facilitation : vers le statu quo
Bruxelles, le 5 juillet 2016 (Net Press). Selon un communiqué du Cnared-Giriteka de ce 4 juillet 2016, des négociations inter-burundaises reprendront du 9 au 12 juillet 2016 dans la ville nord tanzanienne d’Arusha. Mais cette plate-forme indique que jusqu’à présent, elle n’a pas encore reçu d’invitation en tant qu’entité alors que la facilitation a déjà envoyé des invitations individuelles à certains de ses membres.
Le Cnared est d’autant plus surpris qu’il avait rencontré le facilitateur en Belgique où il lui a parlé de vive voix et, selon des déclarations qui ont suivi cet entretien, Benjamin Mkapa avait bien compris les enjeux et avait accepté d’inviter cette plate-forme, une rencontre qui avait par ailleurs rougi Bujumbura.
Le Cnared-Giriteka rappelle encore une fois à la facilitation, à la communauté internationale et à l’opinion burundaise qu’il entend participer en tant qu’entité et non en tant que partis, organisations ou personnalités politiques prises isolément. En conséquence, il fait savoir que conformément à l’acte d’engagement qu’ils ont signé le 30 juin 2016, les partis, organisations ou personnalités politiques membres de son directoire ne participeront pas à ces négociations que s’ils sont invités dans le cadre du Cnared-Giriteka.
Alors, la question est de savoir si la position de la facilitation n’est pas à l’origine du « démantèlement » du Cnared-Giriteka, dont les membres quittent un à un, afin de se positionner par rapport aux négociations. De même, le fait que le gouvernement ait accepté de participer à ces négociations pourrait être à l’origine des mésententes au sein du Cndd-Fdd, chacun voulant se positionner par rapport à ces négociations.
Mais quoi qu’il en soit, il devient difficile de comprendre le comportement du facilitateur Mkapa qui accepte des choses pour ne pas les mettre en application. L’on rappellera qu’il avait mis de côté le Cnared lors des premières négociations, à la satisfaction du gouvernement de Bujumbura, pour annoncer à la fin des travaux qu’il va rencontrer le Cnared. Et pour la plate-forme, voilà que la facilitation vient d’envoyer des invitations comme au premier tour.
Mais, quoi qu’il en soit, l’opposition radicale devra changer de tactique car à chaque fois qu’elle s’absentera pour ne pas avoir été invitée comme entité, d’abord ce n’est pas dit que tout le monde boudera les travaux comme cela a été remarqué au mois de mai, allusion faite à Léonard Nyangoma et Frédéric Bamvuginyumvira, – même ceux qui n’avaient pas été invités ont participé -, mais ensuite, les négociations peuvent continuer car c’est le désir ardent du régime de Bujumbura, - il ne veut pas toujours s’asseoir avec le Cnared -, prouvant de fait que la plate-forme n’avait pas finalement de poids sur l’échiquier politique Burundais.
Aux dernières nouvelles et selon des informations concordantes, les négociations d’Arusha auraient été décalées du 12 au 14 juillet 2016, probablement parce que la facilitation aurait encore des retouches de dernière minute dans la préparation de ces assises.
Burundi - Justice
4 élèves détenus à Bubanza comparaissent
Bubanza, le 5 juillet 2016 (Net Press). Quatre élèves de l’école fondamentale de Bubanza, qui ont été arrêtés et emprisonnés pour gribouillage de la photo du président de la République, ont comparu ce matin, en chambre de conseil au tribunal de grande instance de Bubanza. Ils avaient été arrêtés au nombre de cinq mais l’un d’entre eux a été relâché, et il ne reste qu’un garçon et trois filles.
Leurs parents qui se trouvaient sur les lieux, tout comme le représentant de la Fenadeb, une fédération d’associations qui s’occupent du bien-être de l’enfance, demandent à ce que ces enfants soient tout simplement relaxés. Le tribunal doit se prononcer sur ces requêtes endéans 48 heures. Rappelons que le tribunal de Ruyigi a libéré 7 enfants qui étaient emprisonnés pour la même infraction.
Burundi – Confessions Religieuses
Les musulmans sur le point de clôturer leur jeûne coranique
Bujumbura, le 5 juillet 2016 (Net Press). C’est demain 6 juillet 2016 que les musulmans vont fêter la fin du Ramadan, une fête coranique qui fait partie des cinq piliers de l’Islam. Lors de cette période, les musulmans passent tout un mois sans manger pendant la journée à cause justement de ce jeûne. D’après les spécialistes de cette religion, c’est pendant ce mois sacré qu’il y a même une abstinence sexuelle.
La fête du Ramadan a beaucoup d’incidence sur la vie de notre pays car elle entraîne un congé chômé et payé alors que ce pays regorge déjà de beaucoup de congés pour un Etat aussi pauvre. Cela n’était pas comme cela auparavant, c’est une décision qui a vu le jour avec l’accession du Cndd-Fdd au pouvoir car la formation politique était dirigée par un musulman très influent du nom d’Hussein Radjabu.
En outre, cette fête a également une autre incidence sur l’économie du pays. En effet, à la veille de la fin du Ramadan, comme les Musulmans doivent bien manger et bien s’habiller, tous les denrées alimentaires tout comme les vêtements deviennent chers, un peu comme au temps des fêtes de Noël pour les Catholiques et du nouvel an.
Burundi – Rwanda - Anniversaire
Il y a 43 ans, Juvénal Habyalimana accédait au pouvoir
Kigali, le 5 juillet 2016 (Net Press). Il y a exactement 43 ans jour pour jour, le 5 juillet 1973, Juvénal Habyalimana, un officier supérieur de son pays et jusque-là ministre de la défense, a accédé à la direction des affaires du Rwanda, à la suite d’un coup d’Etat qui a renversé Grégoire Kayibanda, lui-même qui avait à son tour renversé l’éphémère Dominique Mbonyumutwa, en 1961.
Selon des informations des archives de ce pays, Grégoire Kayibanda, originaire du Sud du Rwanda, devenait de plus en plus contesté et par une partie des Rwandais, des Hutu originaires du Nord et d’autre part par les pays voisins, surtout après le massacre des élites hutu en 1972 au Burundi. « Pour de jeunes enfants que nous étions, sans connaître les véritables enjeux du pays, nous étions amusés d’entendre les deux présidents, Grégoire Kayibanda et Michel Micombero, s’insulter par voie de leurs radios nationales respectives », a raconté à Net Press un sexagénaire qui fut très étonné d’apprendre que Kayibanda a été renversé par un coup d’Etat, ne comprenant pas exactement ce que cela signifiait.
Son départ fut bien reçu à Bujumbura et dans les milieux tutsi du Rwanda qui estimaient que le régime déchu leur avait plus que maltraité. Un ancien dignitaire hutu sous Kayibanda a d’ailleurs nuancé en indiquant que les Tutsi avaient été moins maltraités par rapport aux Hutu qui n’étaient pas ressortissants de la même région que Kayibanda.
Quelques trois années après, ce fut également un coup d’Etat au Burundi qui a renversé Michel Micombero. Son tombeur, un homme aussi lucide, fonceur, intelligent et travailleur que Jean-Baptiste Bagaza, afficha un mépris indescriptible à son homologue rwandais, lui demandant à chaque fois de retourner à l’université pour faire sa deuxième session. Il se montra également intransigeant à l’égard de Mobutu quand ce dernier voulait s’emparer du delta de Gatumba. Il avait concentré ses militaires à cet endroit, menaçant Mobutu de le trouver à Kinshasa s’il continue à manifester son intention d’annexer Gatumba.
Les trois présidents ont si mal cohabité que les deux, du Rwanda et du Zaïre, se sont embrassés à Québec en 1987 quand ils ont appris le coup d’Etat militaire qui venait de renverser Jean Baptiste Bagaza.
Mais dans l’entre-temps, Juvénal Habyalimana avait commencé à mettre en place des quotas ethniques dans les écoles et dans l’administration, voire dans les églises, selon certaines informations. Il avait refusé que des Tutsi, qui voulaient rentrer nombreux, ne partent car, pour lui, il n’y avait plus de place car il y en avait seulement pour les singes, ce qui avait irrité l’opposition armée du Fpr. La communauté internationale lui a demandé de négocier avec ces rebelles qu’il qualifiait de « cancrelats » et avait pris l’habitude de dire une chose en français et son contraire en kinyarwanda.
Comme son prédécesseur, il est devenu impopulaire aussi bien chez les Hutu qui n’étaient pas de sa région, sans parler des Tutsi en exil et surtout de la communauté internationale. La guerre de libération du Fpr interviendra le 1er octobre 1990 quand Habyalimana est déjà très affaibli, abandonné par une partie des siens et de sa force de défense.
Juvénal Habyalimana, dans un contexte qui lui est de plus en plus difficile, a dirigé malgré tout le pays jusqu’à son décès survenu dans un accident d’avion dans le ciel de Kigali le 6 avril 1994, en compagnie de son homologue burundais, Cyprien Ntaryamira. Du 5 juillet 1973 au 6 avril 1994, Juvénal Habyalimana aura dirigé le pays pendant une période de 20 ans 9 mois et 1 jour.
Burundi- Cameroun - Justice
« La justice du plus fort est toujours la meilleure », dixit Alpha Blondy
Yaoundé, le 5 juillet 2016 (Net Press). L’avocate Lydienne Yen-Eyoum, Française d’origine camerounaise, a recouvré la liberté ce lundi soir le 4 juillet 2016, arrêtée au Cameroun en janvier 2010 et accusée de détournement des deniers publics gravitant autour d’un milliard de francs Cfa. Elle avait été condamnée en 2014 à 25 ans de prison par le tribunal criminel spécial dans le cadre de l’opération Epervier, un programme de lutte contre la corruption et qui a broyé de nombreuses personnalités camerounaises par des arrestations.
Des opinions qui affirment que nulle part au monde la justice est aussi manipulée et que le célèbre musicien ivoirien, non loin du Cameroun, dans son album, a chanté que la justice du plus fort est toujours la meilleure et c’est comme ça. Les conseils de l’avocate ont été reçus plusieurs fois par le président français François Hollande a l’Elysée et que l’hexagone aurait donné des injonctions au président Paul Biya de libérer cette avocate.
Burundi – Ouganda – Israël – Sécurité
Si l’histoire des relations entre Israel et l’Ouganda vous était contée
Kampala, le 5 juillet 2016 (Net Press). L’Ouganda sera certainement l’une des plus émouvantes étapes de la première tournée officielle en Afrique sub-saharienne de Benyamin Netanyahu. Le Premier ministre israélien devrait se recueillir ce 4 juillet 2016 sur les lieux mêmes de la mort de son frère, tué lors de l’assaut contre les preneurs d’otage de l’avion d’Air France, il y a quarante ans, à l’aéroport d’Entebbe. Mais l’histoire des relations entre Israël et l’Ouganda remonte à bien plus loin.
Aussi curieux que cela puisse paraître, les premiers liens entre Israël et l’Ouganda sont nés avant même l’existence de ces deux Etats. Nous sommes en 1903. Theodor Herzl, journaliste et écrivain juif, père du mouvement sioniste créé au Congrès de Bâle de 1897, s’active depuis des années pour obtenir au Proche-Orient une terre susceptible d’accueillir les populations juives. Une obsession qui tourne à l’urgence, au vu du climat antisémite qui pèse en Europe, et particulièrement la multiplication des pogroms en Russie.
Mais les échecs successifs de Theodor Herzl auprès des différentes puissances le poussent à réfléchir favorablement à une offre de la Couronne britannique qui lui propose d’établir un Foyer national juif sur une partie de son protectorat d’Ouganda, qui couvre alors l’ensemble de l’Ouganda et une partie du Kenya actuel. Le plateau de Mau (actuellement en territoire kényan) est alors une sérieuse hypothèse de travail.
Mais cette notion territorialiste en dehors de la Palestine, si elle a connu un début de réalisation en Argentine dans les années 1890, est alors très critiquée au sein du mouvement sioniste. Et même s’il qualifiait le « Projet Ouganda » de « temporaire », Herzl ne réussit pas à convaincre les membres de son organisation. Le sixième congrès sioniste décide de l’envoi d’un comité pour en étudier la faisabilité, mais le projet sera définitivement abandonné en 1905, un an après la mort de Herzl.
Les Abayudaya, nouvelle « tribu » d’Israël
Ironie de l’histoire, c’est à peu près à la même période qu’un chef de guerre de la région de Mbale (Est de l’Ouganda), allié aux Britanniques, commence à prendre ses distances avec l’empire qui ne lui a pas accordé le royaume qu’il convoitait. Semei Kakungulu crée son propre mouvement religieux, qui suit en grande partie le rituel juif. A partir de 1919, il déclare que son mouvement - les Abayudaya - est « juif », et adopte le calendrier hébraïque. Aidé par un certain Yosef, d’origine européenne, il crée une école sur le modèle de la yeshiva (école juive), et fonde également plusieurs synagogues dans la région de Mbale.
Le mouvement survivra au décès de son fondateur en 1928 et continuera de s’épanouir dans l’isolement pendant des années. Ce n’est qu’en 1962 que la première rencontre avec un Israélien aura lieu. Arye Obed, alors étudiant à l’université de Makerere de Kampala, se rend dans la communauté de Mbale. Ses écrits contribueront certainement à un rapprochement des Abayudaya avec différents mouvements juifs, comme l’organisation américaine Kulanu, qui aide les groupes isolés pratiquant le judaïsme. En 2002, a eu lieu une conversion officielle au judaïsme de quelque 400 Abayudaya par des rabbins conservateurs américains. Depuis, d’autres conversions ont eu lieu, et la communauté compterait aujourd’hui entre 1 100 et 2 500 personnes. Déclarés comme entité « reconnue » par l’Alliance juive, ils sont autorisés à faire leur Aliya (droit au retour) en Israël depuis avril 2016.
Idi Amin Dada et la répression des juifs
Un nombre en expansion, mais la répression subie par les Abayudaya et l’ensemble de la communauté juive ougandaise sous la période d’Idi Amin Dada a laissé des traces. Tout comme d’autres populations présentes en Ouganda - indienne et pakistanaise particulièrement -, les Juifs ont eu à subir la folie du dictateur. Dès 1972, un an seulement après son arrivée au pouvoir, et alors qu’il entretenait de bonnes relations avec l’Etat hébreu, Idi Amin Dada se rend en Libye et signe une déclaration condamnant Israël. Il décide dans la foulée l’expulsion des Israéliens présents en Ouganda, et offre les locaux de l’ambassade d’Israël aux représentants de l’OLP.
Dans les villages de la petite communauté Abayudaya, beaucoup ont décidé de se convertir à l’islam ou au christianisme pour échapper à la terreur. D’autres sont purement et simplement exécutés. De 3 000 membres avant la répression, la population aurait été divisée par dix à la fin du régime d’Idi Amin Dada.
En 1976, le jeu trouble du dictateur dans le détournement de l’avion d’Air France à Entebbe même si des archives semblent montrer que son rôle n’a pas été celui qu’on a pu lui prêter – se terminera par la libération par un commando israélien d’une centaine d’otages. Membre des forces spéciales, le frère de Benyamin Netanyahu sera tué durant l’assaut.