Bujumbura, le 26 août 2016 (Net Press). Lui au moins n’a pas subi le sort de son confrère puisqu’il vient de rentrer chez lui ce 25 août 2016 dans l’avant-midi. Il s’agit de Gisa Steve Irakoze qui a recouvré sa liberté après une semaine de détention dans les cachots du service national des renseignements.
Ayant été arrêté officiellement pour « atteinte à la sûreté de l’Etat », il a informé ses confrères qu’il était accusé d’être de nationalité rwandaise et que ses geôliers n’ont pas pu avoir de preuves de cette accusation.
Cependant, le journaliste du groupe de presse Iwacu, Jean Bigirimana, disparu le 22 juillet 2016 à Bugarama dans la province et commune de Muramvya, reste introuvable et tout le monde semble abandonner cette affaire parce que convaincu que le journaliste est mort même si personne ne veut le déclarer haut et fort.
Signalons enfin que notre consœur Alice Hakizimana, ancienne journaliste à la radio Bonesha aujourd’hui fermée et plus tard coordinatrice de l’émission « Ondes des Grands Lacs » à l’institut Panos Grands Lacs, a demandé un asile politique en France, selon la radio mondiale qui l’interrogeait ce matin.
Burundi – Politique – Opinion
Ces moments importants de l’histoire burundaise qui ne signifient plus rien
Bujumbura, le 26 août 2016 (Net Press). Le mois d’août est très riche en événements politiques de ce pays depuis la signature des accords d’Arusha en 2000. En effet, si les élections avaient eu lieu dans les conditions normales l’année dernière, la prestation de serment aurait eu lieu le 26 août 2015 et nous serions en train de fêter le premier anniversaire du nouveau régime. Comme les élections se sont déroulées de la manière que l’on sait, la prestation de serment a eu lieu en date du 20 août 2015, ce qui rend caduque la date du 26 août, pourtant mise en marche depuis les élections de 2005.
En date du 23 août 2016, le président de la commission nationale inter-dialogue au Burundi, Mgr. Justin Nzoyisaba, a fait part au sénat des préoccupations de la population après un dialogue organisé dans tout le pays. Il a indique qu’entre autres souhaits de changements, il y a la fin de la limitation des mandats présidentiels, des modifications de la constitution ainsi que sa suprématie par rapport à l’accord d’Arusha.
Or, chaque année, les Burundais fêtent l’anniversaire de l’accord d’Arusha intervenu le 28 août 2000, le 16ème anniversaire dans 48 heures. Au cas où le parlement et le gouvernement venaient à mettre à exécution les désidératas des populations telles que proposés, l’accord d’Arusha sera tout simplement supprimé et la date du 28 août n’aura plus son sens.
Burundi – Belgique – Justice
Le barreau de Bruxelles préoccupé par le sort de leurs confrères burundais
Bruxelles, le 26 août 2016 (Net Press). Le barreau de Bruxelles ainsi que son institut des droits de l’homme ont écrit à l’ambassadeur du Burundi en Belgique, Jérémie Bainigwaninzigo, en date du 23 août 2016 et lui ont fait part de leur vive préoccupation sur la situation de quatre avocats Armel Niyongere, Lambert Nigarura, Dieudonné Bashirahishize et Vital Nshimirimana. Ils espèrent des autorités burundaises une réaction de conformité au respect des droits fondamentaux avant de lui remettre une copie des courriers qu’ils ont réservées au premier ministre belge, au ministre des affaires étrangères, au président du conseil de l’Union européenne et au président de la commission européenne.
A travers cette correspondance, le barreau de Bruxelles et son institut des droits de l’homme indiquent qu’en date du 29 juillet 2016, le procureur général près la cour d’appel a demandé la radiation du barreau de Bujumbura les quatre avocats cités ci-haut. Ces derniers sont reprochés d’avoir contribué à la confection d’un rapport de la sécurité civile sur la situation au Burundi présenté au mois de juillet devant le conseil des Nations Unies contre la torture. Devant les accusations diverses, le gouvernement du Burundi avait refusé de répondre aux questions des experts.
Le comité des Nations unies contre la torture avait demandé qu’une réponse soit donnée au plus tard le 11 août 2016 mais que jusqu’à présent, aucune réaction de la part du gouvernement dans ce sens n’est enregistrée. Cependant, s’étonnent le barreau de Bruxelles et son institut des droits de l’homme, cela n’a pas empêché le même ministre de prendre des mesures de représailles à l’endroit de ces quatre avocats dont trois parmi eux se trouvaient à Genève.
Ces avocats burundais sont donc sous une menace directe de radiation, raison pour laquelle ils demandent aux autorités belges et européennes d’exercer des pressions sur Bujumbura afin de mettre fin aux mesures gravement attentatoires aux droits fondamentaux des avocats et à la collaboration des enquêtes actuellement mises en place au sein du comité des Nations Unies contre la Torture.
Burundi – Culture
Pas d’arrestation de femmes ou de filles pour mauvais accoutrement
Bujumbura, le 26 août 2016 (Net Press). Il y a quelques jours, des informations avaient fait état d’une décision du gouvernement d’arrêter toute fille ou toute femme qui porterait une jupe courte qui ne cache pas les genoux ainsi que des collants qui montrent la forme du corps de la femme ou de la fille.
L’information avait alors déstabilisé les femmes et les filles dont le gros de leur garde robe est fait de telles jupes, en plus des pantalons, si bien que certaines d’entre elles avaient pensé à acheter de nouvelles jupes afin de contourner la décision gouvernementale. Mais malgré cette panique, nul ne pouvait dire ni quand ni celui qui a signé cette décision d’autant plus que tout le monde se contenait de dire « Les temps sont actuellement durs ».
Ce matin, le porte-parole de la police, Pierre Nkurikiye, a démenti l’information en indiquant qu’il n’y a pas de loi qui interdit un tel accoutrement. Cependant, il y a des habits qui portent atteinte à la pudeur publique et la police peut se permettre d’arrêter la porteuse de ces habits pour correction. Signalons que mêmes les hommes n’avaient pas été épargnés par cette rumeur d’autant plus que les porteurs de culottes figuraient parmi les cibles de la police.
Burundi – Suisse – Sport
Francine Niyonsaba gagne une médaille d’or à Lausanne
Lausanne, le 26 août 2016 (Net Press). Selon des informations en provenance de la Suisse, la Burundaise Francine Niyonsaba, qui venait de gagner la médaille d’argent à Rio, a remporté cette fois la médaille d’or à Lausanne en Suisse, toujours sur 800 mètres.
Burundi – Nécrologie
Les bibliothèques brûlent presqu’en même temps
Bujumbura, le 26 août 2016 (Net Press). Dans nos colonnes d’hier, nous avions évoqué le décès d’un grand intellectuel, Jean-Baptiste Manwangari. Juste au moment où nous mettions sous presse, nous avons appris un autre départ pour l’Eternité, le colonel Léonidas Maregarerege, survenu au Canada auprès des siens.
Celui-ci, comme le premier, a également été ministre de la défense du premier gouvernement de Pierre Buyoya, de 1988 à 1993. Il avait également occupé d’autres hautes fonctions qu’il est impossible de citer de mémoire. Les deux hommes allaient sur leurs 70 ans au moment où ils se sont éteints.
Mais la bibliothèque la plus importante qui vient de brûler également est sans conteste le Mushingantahe Joseph Nindorera, qui vient de s’éteindre à un âge respectable de plus de 80 ans. Ayant fréquenté l’école du groupe scolaire d’Astrida à Butare au sud du Rwanda, il a poursuivi des études de médecine si bien qu’il a été ministre de la santé publique. Il a également occupé le poste d’ambassadeur.
L’on se rappellera qu’en 2004, en août précisément, le groupe scolaire de Butare a fêté son jubilé de diamant. La délégation burundaise qui devait être conduite par le vice-président Alphonse-Marie Kadege ne s’est pas présentée pour des raisons que l’on n’a pas expliquées. Seule la délégation des Burundais anciens d’Astrida conduite par M. Joseph Nindorera a pris part à ces cérémonies.
Très disciplinée, il avait inculqué une notion de rigueur à ses enfants qui deviennent eux-mêmes des parents d’enfants. C’était également un grand sportif et très apprécié dans son club « Les amis de la Montagne ». La génération des anciens « Astridiens » est menacée de disparition car pour le moment, il ne doit pas y en avoir 10 qui, sont encore en vie et au niveau de la rédaction, l’on connaît seulement deux qui ont l’air d’être encore en forme, à savoir Dr. Pie Masumbuko et Marc Manirakiza.