Bujumbura, le 22 septembre 2016 (Net Press). La police lourdement armée a fait irruption dans la zone Musaga, au quartier Gitaramuka, en procédant à des interpellations à des sujets qui ne figuraient pas dans les cahiers de ménage.
Un témoin rencontré sur place a indiqué que les traqués sont regroupés entre les 2ème et 3ème avenues de la zone Musaga. Mais au moment où nous mettions ce point sous presse, après la vérification minutieuse, un bon nombre d’entre eux a été relâché et une dizaine restante a été embarquée par la police vers une destination inconnue.
Parallèlement, un sous-lieutenant Didace Ndayikeza a succombé à ses blessures ce mardi le 20 septembre 2016 à l’hôpital militaire de Kamenge. Des sources concordantes indiquent qu’il a été sauvagement bastonné lors de l’exercice militaire commando à Gitega et la même source dit que le défunt était un proche du président du Focode, Pacifique Nininahazwe, aujourd’hui en exil au royaume de Belgique.
De son côté, le porte-parole de l’armée burundaise, le colonel Gaspard Baratuza, rejette en bloc les accusations faisant état de coups et blessures à la tête, à la bouche et dans le dos et affirme que cet officier de l’armée burundaise est victime d’une insuffisance rénale. Pour lui, cela faisait la deuxième semaine qu’il était parti pour la formation Commando dans la province de Gitega. Au deuxième jour, il a intégré l’hôpital de Gitega car il avait une maladie très avancée des reins. C’est ainsi qu’il a été transféré à l’hôpital militaire de Kamenge où il est mort quelques 8 heures après.
A la question de savoir s’il n’y a pas de bastonnades à la formation Commando, il a répondu par l’affirmative mais que les formateurs sont pour la plupart des anciens Fab qui maitrisent la formation. Par ailleurs, il y a des Hutu et Tutsi si bien qu’une bastonnade ne peut pas tuer un militaire en formation.
Pour rappel, l’on se souviendra que notre confrère, Jean Bigirimana, du groupe de presse Iwacu, disparu à Bugarama en commune Muramvya, était un neveu de l’ancien porte-parole du président Nkurunziza, frondeur de première heure. L’on rappelle également que deux mois jour pour jour s’écoulent que ce journaliste est porté disparu dans la commune de Muramvya, zone Bugarama, à 34 kilomètres de Bujumbura.
Il avait été appelé au téléphone par un homme qui serait du service national des renseignements et qui, quelques jours plus tard, a lui aussi disparu. Des cadavres avaient été trouvés dans la rivière Mubarazi, dans la même commune, et avaient été enterrés avant que l’on identifie le corps du journaliste.
Burundi – Onu – Droits de l’Homme
Le rapport de l’Onu fait des remous au sein du gouvernement de Bujumbura
Bujumbura, le 22 septembre 2016 (Net Press). Depuis la publication du dernier rapport sur la situation des droits de l’homme au Burundi par l’Onu, les langues se délient au sein du gouvernement et ne cessent de rejeter le contenu dudit rapport. En effet, hier, c’était le conseiller principal chargé de la communication à la présidence de la République, Willy Nyamitwe et aujourd’hui, c’est le tour du ministre Martin Nivyabandi, chargé des droits de l’homme qui a rencontré le monde de la presse.
Selon lui, le rapport des experts des droits de l’homme est beaucoup plus politique que technique au regard de sa confection. Selon le ministre Nivyabandi, les propos que l’on retrouve dans ce rapport sont ceux de la rue et en première ligne, l’on évoque la cour pénale internationale et vers la fin, le retrait du Burundi dans la commission des droits de l’homme de l’Onu, ce qui est tendancieux, selon le ministre.
Par ailleurs, les experts ont rencontré des témoins dans les camps des déplacés ainsi que des personnes à l’intérieur du pays, dont plusieurs instances de l’Etat, qui ont montré des changements positifs depuis l’éclatement de la crise. Mais, déplore le ministre chargé des droits de l’homme, le rapport ne fait aucune référence sur les avancées, ni des personnes nominatives rencontrées par les experts.
L’on se souviendra que la semaine dernière, un sous-lieutenant du nom d’Eddy Claude Nyongera a trouvé la mort dans les enceintes du service national des renseignements. Le ministre Martin Nivyabandi n’a pas donné de détails là-dessus, préférant déclarer que le porte-parole de la police, Pierre Nkurikiye, avait donné la lumière sur ce cas.
Le ministre a fait savoir également qu’en date du 27 septembre 2016, une séance de discussions sur le rapport est prévue à Genève et ce sera une occasion pour le gouvernement du Burundi de rectifier ce qui n’est pas correct.
Et comme si tout cela ne suffisait pas, une équipe de personnes, à l’information d’un éventuel génocide contre les Tutsi au Burundi évoqué dans ce rapport, ont organisé hier et aujourd’hui des manifestations devant le bureau des Nations Unies au Burundi, avec des messages comme quoi le génocide contre les Tutsi au Burundi est impossible.
Burundi – Malversations Economiques
L’Olucome contre les collectes illégales des fonds au Burundi
Bujumbura, le 22 septembre 2016 (Net Press). Après que l’Olucome eût dénoncé la semaine dernière des frais de « sécurité » variant entre 500 et 1.000 Bu par ménage dans les zones du Nord de Bujumbura, il indique qu’il vient d’être informé d’une autre forme de collecte par force des frais par des membres du Cndd-Fdd aussi bien aux militants qu’aux non-militants, ce que les gens donnent par peur des représailles.
Selon des informations de l’Olucome, les citoyens doivent payer entre 500 et 1000 Fbu alors qu’un citoyen peut passer six mois sans avoir ce montant. Ceci est le fait d’une pauvreté extrême qui fait que certains ménages mangent actuellement une fois les deux jours. Par ailleurs, renchérit l’Olucome, les besoins fondamentaux des hommes (se nourrir, se faire soigner, s’habiller, se loger) ne sont plus garantis, ce qui pousse cet observatoire à s’inscrire en faux contre cette pratique illégale qui ne respecte plus le doit à une vie décente de la population.
En plus de ces fonds, l’Olucome dénonce également la collecte d’autres qui sont posés comme condition de gain de marché, d’obtention du travail, d’une mission de travail,… versés sur le compte communément appelé « Wamaze Iki ? ». Selon l’Olucome, ce montant varie selon la mission, entre 100 et 200 dollars américains pour une mission de travail à l’étranger, 5 à 10% du marché public gagné, un à deux mois de salaire pour un travail gagné grâce au parti, etc, au détriment de la qualité du service et de la compétence.
Pour cela, l’Olucome recommande au gouvernement d’arrêter cette collecte non réglementaire des frais auprès des adeptes du parti au pouvoir et d’autres citoyens, de fermer les deux comptes « Wamaze Iki ? » et « Appuis aux bonnes initiatives » d’autant plus que les pots-de-vin qui les alimentent devraient contribuer au développement par voie des impôts et taxes et de laisser le parti Cndd-Fdd collecter uniquement les cotisations réglementaires.
Burundi – Sécurité
Mais où se trouve le colonel Gaspard Baratuza ?
Bujumbura, le 22 septembre 2016 (Net Press). L’interrogation n’émane pas de la rédaction de Net Press mais de celle du site www.bwiza.com de ce 22 septembre 2016. Pour ce site, cette question vient juste après des informations qui font état de l’arrestation des militaires surtout la semaine passée, suivies de la mort d’un sous-lieutenant.
Les mêmes informations indiquent que du côté du colonel Baratuza, rien n’a filtré sur ces arrestations alors qu’il le faisait d’habitude dans les journaux ou sur son compte Twitter. Quand la mort de l’adjudant Eddy Claude Nyongera a été annoncée comme étant un suicide au moyen d’une grenade par le porte-parole de la police, Pierre Nkurikiye, le colonel Baratuza, comme connaisseur de tous les programmes de l’armée, n’a rien dit à ce propos.
Selon toujours ce site, quelqu’un aurait dit : « Mais où est passé Baratuza qui d’habitude parle pour le compte de l’armée ? Et sa langue » ? Des informations faisant état des arrestations intempestives des ex-Fab mais que jusqu’à présent, le porte-parole ne dit rien. Plus grave encore selon ce site, sur son compte Twitter, l’actualité brûlante ces derniers jours concerne le sport et d’autres informations sans liens avec les activités militaires au moment où le monde entier est fatigué par la question sécuritaire et la division ethnique au sein de l’armée burundaise.
La rédaction a appelé le colonel Gaspard Baratuza sur son portable et il a répondu en précisant qu’il était dans son bureau et que l’on pouvait même le joindre à son téléphone fixe au 22222503. Il a indiqué par ailleurs qu’il réagit souvent sur son compte Twitter sur des informations multiples qui ont trait aux activités de son corps.