Bujumbura, le 24 septembre 2016 (Net Press). Ce matin, des personnes ont défilé dans plusieurs rues de la capitale Bujumbura et l’objectif des manifestations était le rejet du rapport d’enquête indépendante de l’Onu qui a été rendu public en date du 20 septembre 2016. Ce rapport avait été dénoncé dans un premier temps par le conseiller principal à la présidence chargé de la communication, Willy Nyamitwe.
Le lendemain, c’était le tour du ministre ayant les droits de l’homme dans ses attributions, Martin Nivyabandi, qui avançait presque les mêmes arguments que le conseiller du président. Ensuite, ce fut le tour d’un Tutsi qui a manifesté seul devant le bureau du représentant spécial des Nations Unies au Burundi, suivi par après d’autres Tutsi accompagnés de Hutu, venus eux aussi confirmer que le génocide contre les Tutsi n’est pas possible au Burundi.
Et aujourd’hui, à l’échelle beaucoup plus grande, des populations ont défilé dans les rues, les uns à pieds et d’autres à vélo, une pratique qui devient de plus en plus monnaie courante quand le régime veut s’exprimer sur un point ou un sujet qui n’est pas de son goût.
Burundi - Politique
Changement de visage à la tête du Frolina
Bujumbura, le 24 septembre 2016 (Net Press). Le front pour la libération nationale (Frolina) vient de changer le visage de son leader, à travers son congrès extraordinaire organisé ce samedi le 24 septembre 2016 à Iwabon’abantu, où Cécile Nshimirimana a remplacé Adrien Ndayiragije à la tête de cette formation politique. Le bureau politique l’accuse d’absentéisme répété au sein des travaux du parti ainsi que l’utilisation obscur des finances du parti.
Le nouveau président du parti a organisé un point de presse à cet effet et elle s’inscrit en faux contre la récente déclaration des Nations Unies qui relate des exactions extrajudiciaires perpétrées par le pouvoir de Bujumbura ainsi qu’un génocide en cour de préparation. Pour elle, cette déclaration est beaucoup plus politicienne que technique, où le contenu de ce rapport a été transmis par l’opposition radicale qui veut ternir l’image du pays.
A la question de la rédaction de savoir si le Frolina soutient le troisième mandat du président Nkurunziza, Cécile Nshimirimana a répondu que le peuple s’est exprimé en sa faveur et la cour constitutionnelle a validé la volonté du peuple avant d’ajouter que l’envoi des forces onusiennes sur Bujumbura serait une violation flagrante de l’intégrité du territoire car au Burundi, règnent la paix et la tranquillité.
Signalons que l’ancien président Adrien Ndayiragije ainsi que le fondateur de ce parti, Joseph Karumba, aujourd’hui résidant aux Etats-Unis d’Amérique, ont été admis au conseil des sages.
Burundi – Funérailles
Mis en terre des militaires Didace Ndayizeye et Eddy Claude Nyongera
Bujumbura, le 24 septembre 2016 (Net Press). C’est dans l’avant-midi d’hier que les deux corps sans vie ont été enterrés. Il s’agit du sous-lieutenant Didace Ndayizeye, décédé le 20 septembre 2016 à l’hôpital militaire de Bujumbura ainsi que l’adjudant Eddy Claude Nyongera, décédé lui le 14 mars 2016. Les deux anciens soldats de l’armée burundaise ont cependant un dénominateur commun, ils ont trouvé la mort de façon inopinée.
Selon des informations recueillies sur place, le sous-lieutenant était parti pour une formation commando et au bout de deux jours, il ne pouvait plus parler avant d’être admis à l’hôpital régional de Gitega, le 14 septembre 2016. Ce n’est que 5 jours plus tard, le 19, qu’il a été transféré d’urgence à Bujumbura où il a trouvé la mort le lendemain.
Quand à l’adjudant Eddy Claude Nyongera, il a trouvé la mort dans l’après-midi du 14 septembre 2016 dans les enceintes du service national des renseignements. Mais cette mort fut accompagnée de déclarations officielles très contradictoires. Ainsi le même jour, le porte-parole de la police, Pierre Nkurikiye, a déclaré que l’adjudant s’est suicidé au moyen d’une grenade aussitôt après l’interrogatoire.
Quelques jours plus tard, le président de la commission nationale indépendante des droits de l’homme, Cnidh, Jean Baptiste Baribonekeza, déclarera par voie de presse que sa commission entend mener des enquêtes sur les circonstances de la mort du militaire avant que le ministère de la santé publique ne confirme que l’adjudant a trouvé la mort à son domicile.
Burundi – Enseignement
Le ministère chargé de l’enseignement revoie sa copie
Bujumbura, le 24 septembre 2016 (Net Press). Les élèves de 9ème et de 10ème qui n’avaient pas réussi au dernier test s’étaient vu condamner à passer une année blanche et se présenter lors de la prochaine année scolaire pour passer de nouveau un test afin de tenter encore une fois leurs chances.
Cette décision avait été mal accueillie dans les milieux des parents et bien sûr des élèves qui ne voyaient pas du tout le bout du tunnel. Pour les parents, il était difficile de gérer 80.000 adolescents qui se trouvent dans la rue, au regard des conditions dans lesquelles le Burundais moyen vit actuellement. Pour les élèves ensuite, c’était presque sûr d’échouer au test l’année prochaine après neuf mois d’absence en classe.
Nous apprenons que le ministère de l’éducation aurait changé d’avis et accepté un redoublement des élèves sous quelques conditions. En effet, selon cette nouvelle mesure, les élèves de 9ème qui n’ont pas réussi au concours mais qui ont pu avoir 90 sur 200 et ceux de 10ème qui ont eu la même note sur 345 pourront redoubler l’année s’ils parviennent à trouver une place quelque part dans les écoles.
Pour ceux qui n’ont pas eu cette note, ils sont invités à se présenter lors du concours de l’année prochaine comme des indépendants, avec assurance qu’une fois ils réussissent, ils seront orientés comme les autres élèves.
Sur ce même chapitre, l’on n notera que l’agence belge de développement ou la coopération technique belge, vient de mettre en œuvre le projet « Formation Initiale des Enseignants » (FIE) sur financement du Royaume de Belgique. Ainsi, ce 23 septembre 2016, il a remis 18.976 manuels aux enseignants de la première année post-fondamentale de l’enseignement général et pédagogique. Selon l’agence belge de développement, cette activité est réalisée dans le cadre du soutien de la Belgique à la population burundaise dans le secteur de l’éducation.
Burundi – Politique
Deux Uprona, deux visions
Bujumbura, le 24 septembre 2016 (Net Press). Plus cnddfddiste qu’Abel Gashatsi, tu meurs ! Tels sont les commentaires des populations qui ont entendu la sortie médiatique, sur la voix d’Amérique, ce vendredi le 23 septembre 2016, du président actuel du parti Uprona reconnu par le gouvernement.
Dans un communiqué de presse de cette formation politique, l’on retrace l’origine de la crise politico-sécuritaire que connaît actuellement le pays, l’on évoque les manifestations qui se sont vite transformées en groupes armés qui avaient suivi l’appel de certains politiciens et membres de la société civile opposés au troisième mandat du président Nkurunziza, atteignant le point culminant le 13 mai 2015, le jour de la tentative de coup d’Etat.
Cette formation politique avoue que cette situation a occasionné beaucoup de pertes en vies humaines, des fuites du pays, des emprisonnements et des disparitions forcées. Mais ce parti est pour le moment satisfait de l’état sécuritaire, comparativement à la fin de 2015, raison pour laquelle il ne partage pas ce constat avec les experts de l’Onu.
Pour l’Uprona Cnddfddiste, ce n’est pas le moment de conclure que la situation sécuritaire au Burundi est explosive au risque de dégénérer au génocide. Pour lui, les enquêteurs de l’Onu n’ont pas approfondi leurs enquêtes pour mettre au clair le rôle des groupes armés et de l’opposition radicale. Il demande enfin à l’Onu de soutenir le gouvernement de Bujumbura dans ses efforts de stabilisation du pays.
De son côté, le porte-parole du parti Uprona de l’opposition, Tatien Sibomana, d’abord en tant que juriste, affirme haut et fort que les experts ont respecté la loi dans les enquêtes et dans la confection de ce rapport. Pour lui, tout ce qui est évoqué dans ce rapport se trouve être une triste réalité dans ce pays, d’où ce rapport est venu au moment opportun.