Bujumbura, le 17 octobre 2016 (Net Press). Un escroc qui serait de nationalité congolaise a été appréhendé ce matin dans la zone de Kinindo. Il avait pour intention de voler de l’argent à une dame faisant partie des responsables de l’Eglise Vivante au Burundi. Le voleur en question, qui était au courant que de telles églises sont financées de l’extérieur, a contacté cette dame, lui a dit que pour qu’il y ait décaissement et transfert des fonds, l’église devait avancer 1700 dollars américains aux bailleurs.
La dame en question a douté de la véracité de cette requête et a pensé à contacter la police. Cet homme a dans un premier temps indiqué qu’il était l’envoyé des bailleurs et qu’il est de nationalité gabonaise mais les enquêtes auraient démontré qu’il est plutôt de nationalité congolaise.
Dans la province de Bubanza, l’on a constaté un assassinat qui dépasse l’entendement humain. En effet, une nommée Beatrice Barakamfitiye et sa fille de deux ans, Charlene Niyubahwe qui était dans le dos, ont été assassinées à la machette ce dimanche matin le 16 octobre 2016 sur la colline Rugazi commune et province Bubanza.
Selon des informations dignes de fois, deux suspects ont été arrêtés presqu’au même moment, dont le mari de la victime Martin Ryankaribona, appréhendé avec ses habits maculés de sang ainsi que son fils Régis Hakizimana pour des raisons d’enquête. Madame Barakamfitiye morte décapitée, s’opposait notamment à la location d’une propriété familiale, ce qui avait causé une très mauvaise cohabitation du couple.
Dans la province de Bururi, à Kajondi dans la commune de Rutovu, des crépitements d’armes ont été entendus dans la nuit de ce dimanche à lundi. La police parle des bandits armés qui tentaient de voler mais que son intervention rapide les en a empêché.
Burundi – Belgique - Sécurité
L’Union européenne veut revoir la façon de payer les militaires burundais de l’Amisom
Bruxelles, le 17 octobre 2016 (Net Press). La menace planait dans l’air depuis des mois, mais l’Union européenne semble avoir décidé de passer aux actes cette fois. L’organisation européenne, premier donateur du Burundi et dont l’aide représentait 20% du budget, a décidé des sanctions contre le Burundi, accusé de graves violations des droits de l’homme et d’avoir refusé jusqu’ici de négocier avec son opposition. Mais devant un pouvoir de plus en plus sur la sellette, et soupçonné des pires crimes contre l’humanité, l’Union européenne cherche à assécher une des principales et rares sources de devises d’une économie au bord de l’asphyxie aujourd’hui, l’argent européen qui sert à payer les salaires des soldats burundais engagés au sein de l’Amisom.
L’organisation européenne a transféré sur les comptes de l’Union africaine il y a maintenant trois semaines des fonds qui doivent servir à payer des salaires des soldats africains de l’Amisom. C’était en marge de l’Assemblée générale des Nations unies à New York. Mais Bruxelles n’a déboursé que les arriérés couvrant une période qui va jusqu’au 16 mars 2016, date à laquelle l’Union européenne a pris des sanctions contre le Burundi, conformément à l’article 96 de l’accord de Cotonou.
Depuis lors, cette organisation a stoppé son aide directe au gouvernement. Mais chaque mois, ce sont 5 millions d’euros destinés aux salaires des 5.500 soldats burundais engagés dans l’Amisom qui passent par les caisses de l’Etat burundais. Du pain béni pour un régime qui manque cruellement de devises.
Les gestes de défi du président
Ces sanctions qui frappent ce pays, classé le plus pauvre du monde, n’ont pas réussi à faire plier un pouvoir qui s’est radicalisé. Le président Pierre Nkurunziza a plutôt multiplié les gestes de défi. L’Union européenne a donc décidé de donner un tour de vis supplémentaire. « On a dit clairement à l’Union africaine que pour le cas du Burundi, on va revoir la façon de canaliser cet argent », selon une source de l’Union européenne.
L’objectif avoué est de trouver un moyen de payer directement les soldats burundais engagés dans l’Amisom, sans passer par leur gouvernement burundais. Bujumbura estime qu’il est trop tôt pour réagir, alors que les négociations sont déjà en cours entre les organisations européenne et africaine. Entre-temps, le contingent burundais n’a pas été payé depuis 9 mois.
Burundi – Onu – Justice
Le retrait du Burundi de la Cpi vu par l’opinion internationale
Paris, le 17 octobre 2016 (Net Press). Le gros de cette opinion a été entendu ce matin sur la radio du monde qui a contacté un juriste belge, professeur d’Anvers, Philip du Reytjens, qui répondait aux questions du journaliste français Christophe Boisbouvier. Il a indiqué que le Burundi veut se retirer de la cour pénale internationale, ce qui sera une première, que cela peut susciter des sympathies en Afrique qui ne voit pas la Cpi d’un bon œil.
Cependant, il a reconnu que la voie de l’isolement que tente le président Pierre Nkurunziza est très dangereuse pour le pays le plus pauvre, qui peut à peine se passer de l’aide internationale, qui ne saura pas payer les fonctionnaires et les soldes des militaires et des policiers. Concernant la violation massive des droits de l’homme, Philip Reytjens a indiqué que les faits sont clairs car même des organisations internationales comme Human rights watch et Amnesty international ont déjà documenté sur ces violations des droits de l’homme.
Mais Bujumbura se voit sent frustré du fait qu’il est cité alors qu’il y a d’autres crimes commis par d’autres personnes, comme des opposants mais qui ne sont pas dénoncés. La semaine dernière, un président africain a indiqué que le troisième mandat de Pierre Nkurunziza est légitime et légal et que tout le mal du pays vient de l’extérieur, donc de l’Europe et de l’Amérique. Sur les propos du président tchadien, le professeur belge et spécialiste de la région des grands lacs, Philip Reytjens, a indiqué que ce président est mal placé pour parler du cas du Burundi car la constitution tchadienne ne prévoit pas de limitation du nombre de mandats dans son pays. Quant au mal burundais, il ne vient pas de l’étranger car il a commencé avec la déclaration de Pierre Nkurunziza de briguer un troisième mandat, le 25 avril 2015.
A la question de savoir jusqu’où ira la stratégie du Burundi de s’isoler, le professeur belge a indiqué qu’il est difficile de le dire mais que ce durcissement peut créer des mésententes en interne et peut se retourner contre le président quand certaines personnes trouvent que le président est devenu beaucoup plus un blocage qu’un atout. Et de rappeler que les coups d’Etat contre Micombero et contre Bagaza ont toujours été préparés par des proches du régime.
Burundi – Tchad – Politique
Le Cnared s’exprime sur les propos du président Idris Deby
Bruxelles, le 17 octobre 2016 (Net Press). Cette plateforme des partis politiques d’opposition trouve que le président en exercice de l’Union africaine et président du Tchad, Idris Deby Itno, a pris une position étrange sur la crise burundaise, en affirmant que le 3ème mandat de Pierre Nkurunziza est légal et légitime.
Le Cnared s’inscrit en faux contre cette position qui est de nature à semer la confusion au sein de l’opinion. Il rappelle à l’opinion que lors du premier mandat de Pierre Nkurunziza, il n’a pas été désigné comme le prétend le président Deby, mais il a été bel et bien élu au suffrage indirect.
Par ailleurs, poursuit le Cnared, l’accord d’Arusha qui a donné naissance à la constitution burundaise précise dans son protocole II, article 7 alinéa 3 qu’il est élu pour un mandat de cinq ans renouvelable une fois. Nul ne peut exercer plus de deux mandats présidentiels. Il prie pour cela le président Idris Deby de ne pas confondre le mode électoral et le nombre de mandats avant de rappeler que le même président tchadien avait par le passé reconnu l’illégalité du troisième mandat de Pierre Nkurunziza.
Pour le Cnared, il serait regrettable que des intérêts bilatéraux entre les deux pays, dont l’élection du futur président de la commission de l’Union africaine, déforment la nature dramatique du conflit burundais. Il devrait plutôt faire siennes les décisions antérieures de l’Union africaine, dont le déploiement de la force africaine Maprobu au Burundi et conseiller son homologue burundais d’autoriser l’application de la résolution 2302 du conseil de sécurité des Nations unies ainsi que la résolution Hrc33 du conseil des droits de l’homme.
Burundi – Pauvreté
Le monde célèbre la journée internationale pour l’élimination de la pauvreté
Bujumbura, le 17 octobre 2016 (Net Press). Cette journée instituée par la résolution 47/196 du 22 décembre 1992 a désigné le 17 octobre comme étant la journée intrnationale pour l’élimination de la pauvreté. Pour cette année, le thème est « De l’humiliation et l’exclusion à la participation : Eliminer la pauvreté sous toutes ses formes ».
Pour Mme Natalie Boucly, directrice pays du Pnud Burundi, il ne faut pas voir la pauvreté uniquement comme l’absence de revenus ou d’accès matériel pour assurer le bien-être de chacun comme la nourriture, le logement, la terre, etc, mais de comprendre pleinement la pauvreté dans toutes ses dimensions. Ceci implique la prise en compte de l’humiliation et de l’exclusion que de nombreuses personnes qui vivent dans la pauvreté se voient contraintes d’endurer.
Burundi – Sécurité
Production du 44ème rapport de la campagne Sos-Torture
Bujumbura, le 17 octobre 2016 (Net Press). Ce rapport qui couvre la période du 8 au 15 octobre 2016 se focalise en premier lieu sur les irrégularités qui ont émaillé la procédure de détention de certains militaires depuis le jour de leur arrestation jusqu’au jour de leur comparution devant le magistrat civil. Il évoque en outre le maintien en détention illégale de dix personnes arrêtées dans une même maison par des agents de la police à Mutakura.
Selon Sos-Torture, les arrestations arbitraires concernent aussi trois membres du parti politique d’opposition Fnl. Ces militants ont été arrêtés dans la province de Ruyigi sans mandat. Le rapport évoque enfin les attaques armées que SOS-Torture/Burundi a pu répertorier dont une a fait trois victimes à Bugarama dans la province Rumonge et une autre qui a fait deux morts, faisant au total cinq personnes tuées et une grièvement blessée durant la semaine écoulée.