Bururi, le 3 novembre 2016 (Net Press). Un jeune homme appelé Emmanuel Ngingoyimana a été arrêté hier après-midi dans la zone Nyagasasa de la commune Mugamba, accusé de détenir illégalement des armes. Il a d’abord montré son arme à la police, un fusil de type Kalashnikov, dans une plantation de thé. Il a été conduit au cachot de la police de Mugamba hier même. Comme pour le premier, la police confectionne un dossier à envoyer au parquet de Bururi.
Signalons qu’une journée avant, un autre jeune du nom de Patrick Bigirimana avait été appréhendé dans la même commune et avait lui aussi montré à la police les armes qu’il détenait illégalement, ce qui est étrangement semblable avec le cas d’hier. D’aucuns se posent des questions de savoir si cela n’est pas un montage de la police pour arrêter davantage les jeunes qui seraient encore dans cette région.
Des habitants de cette localité soupçonnent un autre jeune arrêté dans la province de Gitega d’être à l’origine de ces arrestations. Selon les mêmes habitants, il aurait accepté de collaborer avec la police pour désigner les jeunes de cette localité qui sont armés. Rappelons que la commune de Mugamba est l’une des régions qui a ouvertement manifesté son hostilité au troisième mandat de Pierre Nkurunziza.
Burundi – Somalie – Sécurité
Le Burundi pourrait se retirer de la mission africaine et onusienne de maintien de la paix
Bujumbura, le 3 novembre 2016 (Net Press). Ce matin, la chambre basse du parlement burundais a invité deux membres du gouvernement, Emmanuel Ntahomvukiye, ministre de la défense et des anciens combattants et Alain Guillaume Bunyoni, en charge de la sécurité. Il était question de s’expliquer, au cours des questions orales des parlementaires, à propos des troupes burundaises (militaires et policiers) qui se trouvent en mission de maintien de la paix dans plusieurs pays étrangers, comme la Somalie, la Centrafrique, la Côte d’Ivoire, le Haïti, etc.
La tendance générale, même s’il n’y a pas encore eu vote pour adoption, est que le Burundi retire ses troupes de telles missions au cas où l’Union européenne maintiendrait sa position de payer directement les salaires des militaires et des policiers sans passer par des structures bancaires publiques.
Cependant, d’autres informations indépendantes indiquent que l’Union africaine serait sur le point de remercier les militaires burundais en mission de maintien de la paix en Somalie et de résilier le contrat avec le gouvernement burundais. Les mêmes informations précisent que même des discussions sur l’éventuel remplacement des troupes burundaises sont très avancées, que ces Burundais pourraient éventuellement être remplacés par des Ethiopiens.
Rappelons enfin que l’Union africaine a récemment pris la mesure de ne pas accueillir des troupes burundaises d’un effectif de 1400 personnes qui devaient partir pour la Somalie au mois de novembre. Les autres troupes des pays voisins qui ont la même mission partiront très bientôt car les premières troupes partent demain le 4 novembre 2016.
Burundi – Médias – Justice
Comparution bizarre de notre confrère à Karusi
Karusi, le 3 novembre 2016 (Net Press). Blaise Pascal Kararumiye est ce correspondant de la radio Isanganiro dans la province de Karusi qui vient de connaître une nuit cauchemardesque suite à une convocation nocturne de la part de la police dans cette province. Il a été interrogé sur une information traitée comme quoi dans cette province, les jeunes Imbonerakure ont supplanté les forces de l’ordre. Il a été relâché vers 23 heures de la nuit.
La police, à travers ses déclarations, semble vouloir insinuer trois messages. D’une part, Blaise Pascal Kararumiye a donné une information mensongère. D’autre part, il a été aperçu en compagnie d’autres personnes inconnues dans cette région, des journalistes de la voix de l’Amérique qui vérifiaient cette information. Enfin, la police semble vouloir indiquer au journaliste que les informations relatives aux Imbonerakure ne se diffusent pas n’importe comment.
Mais quoi qu’il en soit, Blaise Pascal Kararumiye, connu comme un sage aussi bien dans la région que dans sa rédaction, ne méritait pas d’être interpellé dans la nuit pour avoir traité une information avec professionnalisme. Tout le monde sait que ce n’est pas un malfaiteur, raison pour laquelle il n’avait pas besoin d’être intimidé et menacé. Rappelons qu’une émission de la même radio intitulée « Karadiridimba » a été suspendue pour un mois par le conseil national de la communication. Une chanson qui a passé sur les ondes de la radio au cours de l’émission est à l’origine de cette décision.
Burundi – Suisse – Justice
Le cadavre du roi Mwambutsa restera bel et bien en Suisse
Genève, le 3 novembre 2016 (Net Press). La justice suisse l’a décidé ainsi après quatre années de bras de fer entre la famille du roi Mwambutsa et le gouvernement du Burundi. En effet, ce dernier voulait, déjà en 2012, que pour des raisons du cinquantenaire et de réconciliation, la dépouille mortelle de l’ancien roi du Burundi, devrait être rapatriée pour être enterrée de nouveau avec dignité dans sa terre natale.
Mais sa famille ne l’entendait pas de cette oreille car pour elle, il fallait respecter scrupuleusement sa dernière volonté d’être enterré en Suisse, inscrite par ailleurs dans son testament. Après quatre ans, la justice suisse s’est prononcée en faveur de la volonté de l’ancien roi et de sa famille.
Mais au cas où le gouvernement du Burundi ne s’avouerait pas vaincu, il est loisible d’interjeter appel dans ce pays même, mais cette fois-ci avec peu de chances de gagner le procès car plusieurs parties dans ce dossier ont fini par comprendre l’affaire comme sa famille.