Bujumbura, le 8 décembre 2016 (Net Press). C’est ce matin que le médiateur dans le conflit burundais, Benjamin William Mkapa, a débuté ses entrevues avec les éléments-clés dans la crise politico-sécuritaire de ce pays. L’on devrait d’abord signaler un tête-à-tête avec le président de la République, des consultations avec des corps diplomatiques et consulaires africains et de l’Union européenne ainsi qu’avec l’ambassadeur des Etats-Unis au Burundi.
L’ancien président tanzanien devrait également rencontrer le secrétaire général du Cndd-Fdd, Evariste Ndayishimiye, les confessions religieuses ainsi que les membres de la société civile. Au terme de leur entretien, l’ambassadeur de France au Burundi, qui s’est entretenu avec le médiateur dans le cadre des diplomates de l’Union européenne, a indiqué que la France, tout comme l’Union, sont disposées à aider pour que le pays retrouve sa stabilité. La France va financer le dialogue d’Arusha, a-t-il affirmé.
L’ancien président Benjamin Mkapa devrait également se rendre à l’intérieur du pays pour suivre le type de dialogue interne organisé par le pouvoir de Bujumbura. Il est prévu qu’il quitte le Burundi demain, après trois jours de visite officielle.
Des humoristes indiquent que William Mkapa aurait demandé une audience auprès du président actuel de son pays, John Pombe Magufuli, pour des conseils sur le dossier burundais. Ce dernier lui aurait répondu de s’occuper du pays de Mwezi Gisabo car lui, il a été mandaté par les Tanzaniens pour trouver des solutions à leurs problèmes, qu’il n’aurait rien donc à expliquer au parlement au cas où il se pencherait sur des questions d’un pays qui n’est pas le sien et dont il n’a aucun mandat.
Burundi – Pays-Bas – Justice
Le collectif des avocats des partis civils s’exprime…
La Haye, le 8 décembre 2016 (Net Press). Par un communiqué de presse du 6 décembre 2016, les avocats et leurs clients confirment leur volonté de collaborer avec la commission d’enquête des Nations Unies en vue de faciliter l’identification des auteurs, coauteurs et complices des crimes commis au Burundi, qui relèvent de la compétence de la cour pénale internationale.
Ce collectif indique avoir pris connaissance le 16 novembre 2016 de la nomination de trois experts en vue d’identifier les auteurs des crimes au Burundi. Par la même occasion, le même collectif a noté le refus persistant de Bujumbura à collaborer avec cette équipe de l’Onu, ce qui est une forme de complicité avec les criminels.
Le collectif indique clairement qu’il ne reculera pas. Il confirme sa volonté inébranlable de poursuivre les auteurs des crimes et leurs complices pour que justice soit rendue. C’est le mandat qui lui a été donné et c’est le mandat qu’il accomplira sans faiblir.
Selon toujours ce communiqué, le collectif poursuivra sans relâche sa collaboration avec le bureau du procureur et les experts des Nations unies. Il assure les deux parties qu’il est prêt à collaborer et que les témoins seront entendus dans des codifiions de sécurité qui pourront être assurées par ces hautes autorités.
Signalons que les signataires de la déclaration sont Mes Armel Niyongere, Bernard Maingain, Alain Detheux, Lambert Nigarura et Lef Forster.
Burundi – Incendie
Menace constante pour les bâtiments du centre-ville
Bujumbura, le 8 décembre 2016 (Net Press). Presque 24 heures après l’incendie qui a frappé quelques maisons de commerce tout près de l’ancien marché central, où une pharmacie et une autre maison ont pris feu, nous apprenons que très tôt ce matin, un incendie a failli se déclarer dans une autre maison, elle aussi située au centre-ville, à l’endroit communément appelé « Bata ».
Selon des informations des témoins oculaires, une fumée s’est dégagée dans l’un des appartements de cet immeuble mais il a vite été maîtrisé. Là non plus, l’on ne connaît pas encore la cause de cet incendie mais l’on soupçonne, comme hier, qu’il s’agit d’un court-circuit. Cependant, des gens s’inquiètent car le phénomène commence à afficher une tendance anormale, surtout qu’ils ont encore en mémoire l’incendie qui a ravagé le marché central de Bujumbura, voici bientôt 4 ans.
Burundi – Sécurité
Les domestiques de Kinindo se lamentent du comportement des policiers
Bujumbura, le 8 décembre 2016 (Net Press). Très tôt le matin, vers 5 heures, des éléments de la police de la zone de Kinindo ont investi certains ménages où ils ont raflé les domestiques. Dans un premier temps, ils leur ont demandé des cahiers de ménages pour voir s’ils figurent dedans et par après, ils ont demandé des cartes de service.
Ceux qui n’en avaient pas ont été acheminés vers un endroit où un personnel d’un collectif d’associations des domestiques les a enregistrés moyennant de l’argent. Les domestiques de cette zone ne comprennent pas pourquoi la police met tant d’énergie dans l’enregistrement des domestiques dans ce collectif alors que chaque personne est libre d’adhérer à une association de son choix.
Burundi – Droits de l’Homme
La ligue Iteka sort son bulletin n° 8
Bujumbura, le 8 décembre 2016 (Net Press). Ce bulletin mensuel de 63 pages couvre le mois de novembre 2016. Il revient sur les faits de violations des droits de l’homme parus dans les bulletins hebdomadaires du n° 31 au 35. Sur le plan de la situation des droits de l’homme, les tendances observées sont au moins 47 cas d’allégations de violations du droit à la vie, au moins 17 cas de tortures, traitements cruels, inhumains ou dégradants, au moins 39 cas de disparitions forcées, au moins 16 cas de personnes blessées au cours des attaques armées, au moins 4 cas de violences basées sur le genre et au moins 295 victimes d’arrestations arbitraires.
Le bulletin évoque également une découverte d’une fosse commune en commune de Mutimbuzi dans Bujumbura rural. Des militaires et policiers issus de l’ex-Fab sont toujours sous séquestration, arrestations arbitraires, tortures ou assassinats. Le bulletin parle d’un militaire tué, au moins 14 arrêtés, au moins 3 disparus et 2 torturés. Quant aux policiers, au moins 3 d’entre eux ont été tués, 1 arrêté et 1 autre torturé.
Ce bulletin mensuel dénonce les violations du droit à une justice équitable et fustige la dégradation de la sécurité alimentaire comme des conséquences directes de la crise politico-sécuritaire liée au troisième mandat de Pierre Nkurunziza. Il évoque aussi une situation sécuritaire instable et inquiétante qui règne dans certaines régions du pays suite à des attaques armées. Dans la province de Rumonge, des maisons (plus moins 60) appartenant à des opposants politiques ont été la cible des gens qui ont mis sur leurs portes des croix noires, symboles de la mort. Il y a enfin le phénomène de justice populaire et le phénomène de suicide qui reste non élucidé et qui fait craindre des assassinats déguisés.
Comme d’habitude, le bulletin termine par des recommandations à l’endroit de tous les partenaires, tant nationaux qu’étrangers, susceptibles de redresser la barre et de remettre le Burundi sur la voie du respect des droits de l’homme.