Bujumbura, le 13 décembre 2016 (Net Press) . Une large opinion se pose la question à Bujumbura de connaître la mouche qui a piqué Benjamin William Mkapa qui ose, en moins de trois jours, insulter une partie au conflit inter burundais et lui envoyer ensuite une délégation pour consultation en Belgique.
La plate-forme de l’opposition radicale n’a pas tardé à réagir puisque son président, Dr. Jean Minani, a remis à la délégation "mkapienne" une lettre de récusation officielle du Cnared. En d’autres termes, ce dernier ne reconnaît plus Benjamin Mkapa comme facilitateur dans le conflit burundais.
Mais la question qui continue à se poser est de savoir comment le facilitateur a pu jouer comme un "Puant" de l’université du Burundi. Rappelons qu’à cette institution académique, est "puant" tout nouvel étudiant qui fréquente ce milieu pour la première fois. Lors du baptême, il lui est demandé de faire des choses, - par exemple faire une marche de canard -, qu’il le veuille ou pas. En cas de non exécution, il est plongé dans une flaque d’eau, ce qui s’appelle "enterrement" d’un "pant" dans le jargon de la place.
Et pour le cas de Mkapa, il avait juré la main sur le cœur que les membres du Cnared ne peuvent pas participer à un dialogue dont il est le facilitateur mais voilà, en moins de trois jours, il leur tend la main. Pour certains, Benjamin Mkapa aurait eu des pressions internes au sein de son équipe qui lui auraient reproché le manque de diplomatie dans ses déclarations. Pour les autres, il fallait d’abord rencontrer le Cnared et puis sortir une déclaration, fut-elle incendiaire.
Cette récusation officielle du Cnared risque d’entraîner la fermeture du robinet qui voulait financer le dialogue inclusif d’Arusha sous la houlette de l’ancien président tanzanien, ce qui lui vaudrait une cessation de ses fonctions de facilitateur dans le conflit de ce petit pays.
Burundi - Médias
Télévision nationale : année 32 d’existence, année 0 d’innovation
Bujumbura, le 13 décembre 2016 (Net Press) . La télévision nationale vient de fêter ses 32 ans d’existence en date du 1er décembre 2016. En effet, elle a vu le jour le 1er décembre 1984, offerte au Burundi par la France de François Mitterrand, qui organisait en ce moment un sommet France -Afrique à Bujumbura. Rappelons qu’à cette époque, les deux faux jumeaux burundo-rwandais ont eu également chacun un Falcon 50, un jet présidentiel qui servait de déplacement de ces présidents. Celui du Rwanda a été abattu en même temps que son président, Juvénal Habyalimana tandis que celui du Burundi a été vendu en 2005, dans des circonstances non encore élucidées.
C’était un grand événement à l’époque et tous les fonctionnaires qui se rendaient à leurs services se racontaient le matin ce qu’ils ont vu la veille à la télévision, ce qui créait chez ceux qui n’en avaient pas, l’envie de s’acheter un appareil téléviseur pour "être comme les autres". L’on se souvient qu’à cette époque, le président rwandais Juvénal Habyalimana avait demandé à la France de lui construire une belle villa, et le journal "Jeune Afrique" avait montré Jean Baptiste Bagaza dans une maisonnette couverte de paille en train de regarder la télévision et Juvénal Habyalimana dans une villa en train d’écouter une petite radio.
Petit à petit, la télévision burundaise sera l’outil des hommes au pouvoir qui étaient intéressés de regarder leurs images le soir, ce qui a fait de cette télévision un médium d’Etat ou du gouvernement au lieu d’être un outil public où tout le monde a accès, y compris le peuple qui est le contribuable, donc celui qui fait fonctionner cette télévision. Quelques années plus tard, des télévisions privées ont vu le jour, poussant les populations à se désintéresser de la télévision publique qui ne fait que des éloges des régimes au pouvoir.
Nous apprenons tout de même que 32 ans après, le gouvernement du Burundi va lancer, le 19 décembre 2016, la télévision numérique. Ce projet qui aboutit aujourd’hui avait été pensé il y a quelques années, au temps où Mme Concilie Nibigira était encore à la tête du ministère ayant en charge la communication.
Burundi - Justice - Sécurité
Vingt cinq personnes jugés un dimanche
Makamba, le 13 décembre 2016 (Net Press) . Vingt cinq personnes accusées d’atteinte à la sûreté intérieure de l’Etat et de déstabilisation des institutions ont été entendues un dimanche, - ce qui ne se fait pas en temps normal -, car le tribunal de grande instance de Makamba, estimait que l’affaire constituait une flagrance.
Cependant, le procureur de la République à Makamba n’a pas pu établir un lien entre les objets saisis (pioches, pinces, essence) et les personnes arrêtées pour préparation d’un vol armé avec munitions au camp militaire de Kayogoro car les outils ont été trouvés dans une maison inhabitée alors que le gros des personnes arrêtées étaient dans des buvettes ou chez eux.
Par ailleurs, il y avait une liste de ces présumés rebelles que ces derniers ont dénoncée car les noms qui y figurent ne concordent pas avec ceux des accusés. Enfin, il y a également des médicaments saisis chez un infirmier considéré comme logistique médical des rebelles, ce qu’il rejette catégoriquement. Le parquet a parlé enfin de rebelles des mouvements Forebu, Red Tabara et Jeunesse patriotique démocrate du Cndd de Léonard Nyangoma.
Ce lundi 12 décembre 2016, le parquet a requis une peine de 20 ans pour deux d’entre eux, 15 d’entre eux, une peine de 15 ans, une personne pour une peine de 5 ans et enfin, sept parmi eux ont été acquittés.
Burundi - Droits de l’Homme
La ligue Iteka sort son bulletin hebdomadaire n° 36
Bujumbura, le 13 décembre 2016 (Net Press) . Ce bulletin hebdomadaire couvre la période du 5 au 11 décembre 2016 et évoque des allégations de violations et des violations des droits de l’homme enregistrées, au moins 3 personnes tuées, au moins un cas de torture, au moins 10 personnes portées disparues et au moins 165 personnes arrêtées arbitrairement par la police en collaboration avec des jeunes Imbonerakure.
Pour cette ligue, les droits de l’homme se caractérisent par des opérations répétitives de fouilles perquisitions et des actes de terrorisme organisés par des jeunes Imbonerakure contre des présumés opposants au pouvoir en place qui arrêtent, torturent, tuent des citoyens et violent la loi dans l’impunité totale. Le bulletin évoque également un état d’intolérance politique, des cas d’arrestations arbitraires à l’intention des opposants du Cndd, du Msd et du Fnl d’Agathon Rwasa, une vague d’arrestations à Makamba et dans la mairie de Bujumbura, dans la zone Musaga et certaines localités du pays qui passent pour des opposants au régime du Cndd-Fdd et qui continuent de subir des opérations policières de répression.
Vers la fin du bulletin, la ligue Iteka émet des recommandations qui sont dirigées à l’endroit de différents partenaires susceptibles d’influer le changement de la situation précaire des droits de l’homme dans le pays.
Burundi - Burkina Faso - Médias
Norbert Zongo, 18 ans déjà !
Ouagadougou, le 13 décembre 2016 (Net Press) . Norbert Zongo est ce journaliste burkinabé qui a été tué le 13 décembre 1998 alors qu’il menait une enquête sur les atrocités commises par le frère et conseiller du président du Faso, François Compaoré, à l’endroit de son chauffeur. Norbert Zongo, journaliste d’investigation, était sur le point de rendre public ce qu’il avait trouvé, d’où il a été lui-même la cible de répression meurtrière de cette autorité.
Ses confrères du pays tout comme du reste du continent ont alors pris l’habitude d’organiser des manifestations chaque 13 décembre pour rappeler à la justice de ce pays qu’il y a un dossier qui est toujours pendant et qui n’attend que le traitement. Mais un 13 décembre 2001, alors que les journalistes de l’Afrique entière étaient à la maison de la presse de Ouagadougou, y compris un confrère burundais, ils virent des voitures blindées de l’armée burkinabé défiler à cet endroit juste pour disperser les manifestants.
Ces derniers n’eurent d’autre choix que de se cacher dans des forêts pour attendre le départ de ces blindés et se rendre immédiatement à l’aéroport pour quitter d’urgence ce pays. Mais après le récent départ de Blaise Compaoré, l’on pensait que le dossier allait être rouvert, tout comme celui de Thomas Sankara, président de ce pays tué par le même Compaoré. Mais jusqu’à présent, l’on a l’impression que tout fait marche sur place, surtout que même l’accusé principal a déjà changé de nationalité.