Bujumbura, le 20 février 2017 (Net Press) . Dès 5 heures ce matin, les forces de l’ordre ont ceinturé le quartier de Gasekebuye (zone de Musaga, au sud de Bujumbura). Selon des sources locales, le blocus a été imposé depuis la 1ère avenue jusqu’au Camp Muha. "Personne ne peut sortir", indiquaient des témoins.
Parallèlement, des habitants de Nyanza-Lac (province de Makamba, sud du pays) tiennent à dénoncer les agissements de jeunes couramment appelés "Imbonerakure". Ils parlent "de comportements visant à installer la terreur". D’après leur récit, les jeunes en question mènent eux-mêmes des arrestations de personnes qu’ils considèrent comme des opposants politiques ou encore procèdent par dénonciation auprès des autorités.
Un membre du parti Sahwanya Frodebu, habitant de la colline Bukeye, en a fait les frais hier matin. Le militant a été appréhendé dans un restaurant puis conduit au poste de la police locale avant d’être libéré vers 17 heures. Les Imbonerakure lui ont reproché d’avoir tenu des propos hostiles au pouvoir de Pierre Nkurunziza. "On a pu chasser les autres régimes dictatoriaux mais celui-ci nous demandera beaucoup plus d’efforts", aurait-il déclaré.
Des habitants de Nyanza-Lac , demandent à la police de ne pas tenir compte des accusations portées par ces jeunes CNDD-FDD. La plupart étant "infondées", estiment-t-ils.
Burundi - Rwanda - Sécurité
Rwanda : une vielle rengaine sur les lèvres de la police burundaise
Bujumbura, le 20 février 2017 (Net Press) . Le porte-parole de la police nationale, Pierre Nkurikiye, a fait le point sur l’enquête concernant le vol de plus de 66 millions de FBU à la Coopec de Gitega (centre du pays). Les deux présumés voleurs ont été transférés hier de Bujumbura où ils avaient été arrêtés. Ils sont actuellement incarcérés à Gitega.
Selon Pierre Nkurikiye, l’un des hommes possédait plus de 3,5 millions de FBU et l’autre plus de 10 millions. Mais le porte-parole de la police a surtout attiré la curiosité des journalistes quand il a porté des accusations contre le Rwanda, coupable d’après lui, d’aider les criminels.
M. Nkurikiye a affirmé que "les voleurs travaillent avec les putschistes en exil au Rwanda". Il a ajouté qu’il "s’agit d’actes d’agression par l’ennemi, le Rwanda qui continuent".
M. Nkurikiye a indiqué que les produits utilisés par les voleurs pour tromper la vigilance des veilleurs et des policiers qui assuraient la garde de la Coopec proviennent du Rwanda. Il a également affirmé que les mêmes personnes ont opéré dans les Coopec de Makamba et de Gihanga. Pierre Nkurikiye a aussi indiqué qu’un agent de la société de microfinance Mutec ayant volé plus de 159 millions fbu a également été arrêté. Sur le même chapitre, des appartements de médecins chinois situés dans le quartier Regideso" à Gitega, ont été la cible de voleurs la nuit de vendredi à samedi.
Selon la police de Gitega, les bandits ont volé 5 000 $, 2 000 €, 5 millions de FBU et 4 millions de yuans chinois. Des téléphones portables et des ordinateurs ont été également dérobés.
Une certaine opinion indique que le porte-parole de la police devrait tourner sa langue pendant 36 fois avant de déclarer des choses car si la drogue donnée aux policiers et sentinelles à Gitega, si les voleurs collaborent avec ceux qui sont au Rwanda, c’est que les frontières du Burundi sont dangereusement poreuses et la responsabilité risque de se retourner contre la même police qui ne fait rien pour empêcher l’entrée de ces personnes et drogues sur le territoire du Burundi.
Burundi - Sécurité
Une femme retrouvée morte et ligotée
Bujumbura, le 20 février 2017 (Net Press) . Un cadavre a été découvert le weekend dernier dans le quartier de Kizingwe, dans la zone de Kanyosha (sud de la capitale). La victime a été identifiée. Il s’agit de Lydia Nibogora, mère de deux enfants et âgée d’une trentaine d’années.
Selon un proche, elle habitait dans le quartier 2 de Jabe, dans la zone de Bwiza, au centre de Bujumbura.
Le corps portait des traces de coups de poignards au niveau de la tête et ses bras étaient ligotés. La famille dit ignorer les raisons de cet assassinat. Selon les proches de la famille, Mme Nibogora travaillait à la Regideso (Société de distribution de l’eau et de l’électricité).
Elle était partie le matin à son poste. Le corps de la victime a été déposé à la morgue de l’hôpital Roi Khaled par des agents de la Croix Rouge.
Burundi - Politique - Sécurité
Rwasa en danger
Bujumbura, le 20 février 2017 (Net Press) . Le vice-président de la chambre basse du parlement, AgathonRwasa, dans un entretien avec le groupe de presse Iwacu, dit qu’il est en danger, que le pouvoir et de concert avec l’ancien secrétaire général du parti Fnl Pro Rwasa, Adolphe Banyikwa, qui a tourné le dos contre cette formation politique, tente de lui coller une rébellion pour qu’on procède à sa déchéance politique et lui enlever ainsi l’immunité afin de l’écarter de la course électorale au rendez –vous de 2020.
Agathon Rwasa dit que le pouvoir, de concert avec Adolphe Banyikwa et avec quelques généraux de l’armée burundaise sont en train de fomenter la prétendue rébellion en envoyant des démobilisés chez le chef rebelle Nzabampema en Rdc et une trentaine est déjà de retour ,au moment où d’autres seraient en chemin. L’objectif est d’opérer quelques feintes d’attaque et de lui en attribuer le commandement et que le procureur général constate une rébellion dans le pays avant de demander à l’assemblée nationale de lui déchoir.
AgathonRwasa déplore que le président Nkurunziza, au cours de ses 12 ans de règne, n’a pas rencontré les leaders de formation politique pour discuter sur les questions qui hantent le pays. Pire encore, AgathonRwasa dit qu’en tant que membre du bureau de l’assemblée nationale, le pouvoir ne lui permet pas de rencontrer le peuple pour discuter sur les questions de la vie du pays.
Burundi - Tanzanie - Politique
La médiation parvient à imposer un black out sur la session du 16 au 19 février
Arusha, le 20 février 2017 (Net Press) . Le public burundais aura très peu de chances de connaître la vérité sur ce qui s’est dit à Arusha lors de la session du 16 au 19 février car, pratiquement tout le monde s’est tu devant les caméras et micros. Les quelques informations qui ont été portées à la connaissance du public ont été fournies, de manière distillée, par Evariste Ndayishimiye du Cndd-Fdd et par Jean Minani, président de la plateforme des partis d’opposition, Cnared. Les autres formations politiques, les anciens chefs d’Etat, les représentants de l’Union africaine, européenne, de l’Onu, etc ; se sont également tus.
Quoi qu’il arrive, le facilitateur n’a pas eu la tâche facile de réunir toutes ces personnes, la preuve est qu’il vient de demander que l’Eac lui prête main forte dans un sommet qui doit se tenir avant la fin de ce mois. Ce sommet devrait se pencher sur la crise politico-sécuritaire du Burundi ainsi que sur les obstacles qui empêchent que le dialogue continue dans de bonnes conditions ou alors tardent à prendre fin. Certains de ces obstacles sont le refus net du gouvernement de s’asseoir avec ceux qu’il qualifie de putschistes.
De son côté, le président du Cnared, Jean Minani a demandé plutôt un gouvernement de transition pour trois ans qui rassemble tout le monde, de la mouvance comme de l’opposition. Il va jusqu’à proposer que Pierre Nkrunziza reste à la tête de ce gouvernement pendant toute une année.
Le facilitateur Benjamin Mkapa a trouvé que la plupart des politiciens qui étaient à Arusha ont convergé sur quelques points dont le respect des accords d’Arusha et la constitution. Ils ont également convergé sur le renoncement à la violence et la poursuite du dialogue. Il souhaite un sommet des chefs d’Etat de la communauté est-africaine pour qu’il donne des directives sur la crise politique burundaise. Il souhaite enfin qu’au mois de juin prochain, il y ait un accord entre toutes les parties au conflit.
Signalons qu’à le veille de la clôture de ces travaux, le facilitateur avait donné sa position sur la modification de la constitution. Il avait indiqué qu’à l’état actuel des choses au Burundi, l’on ne devrait pas penser à modifier quoi que ce soit dans la constitution burundaise. Pour lui, il y a encore de la peur au Burundi, une insécurité et que la modification de la constitution pourrait davantage compliquer les choses.
Burundi - Politique
L’Olucome se prononce sur le dialogue d’Arusha
Bujumbura, le 20 février 2017 (Net Press) . D’entrée de jeu, l’Olucome demande à la médiation, à l’Onu, à la communauté est-africaine, à l’Union africaine et à l’Union européenne de recommander avec fermeté au gouvernement du Burundi d’arrêter l’amendement de la constitution en attendant les négociations d’Arusha.
Dans ce document de trois pages, l’Olucome revient sur la situation tant économique, politique que sociale que connaît le pays suite à cette crise politico-sécuritaire qui date d’avril 2015. L’Olucome que la stratégie des hommes au pouvoir est de préparer le terrain, en modifiant la constitution, la réglementation de la société civile et de la presse pour s’éterniser au pouvoir et s’accaparer de toute la richesse nationale.
Au regard de la situation qui prévaut au Burundi, l’Olucome émet des recommandations à l’endroit de la médiation, de l’Union africaine, de l’Eac, d’intervenir avant que la situation ne dégénère davantage. Il propose également un point 9 qui s’ajoutent sur les 8 que la médiation avait donnés aux politiciens qui concerne la mise en place de suivi des compromis pendant au moins 10 ans.
Burundi - Droits de l’Homme
La campagne Sos-Torture sort son rapport hebdomadaire n° 62
Bujumbura, le 20 février 2017 (Net Press) . Ce rapport couvre la période du 11 au 18 février et évoque des violations des droits de l’homme commis en toute impunité. Il fait état de l’état carcéral à la mi-février et trouve que le nombre de détenus reste élevé malgré l’annonce de libération des prisonniers par mesure de grâce présidentielle.
Par ailleurs, 53 personnes ont été arrêtées au cours de la même période, dont 50 dans la seule province de Makamba et ont été tabassés puis blessés par des miliciens Imbonerakure. 5 personnes ont été assassinées dans plusieurs localités, dont une militante du parti Fnl et un invité qui se trouvaient à leur domicile. Le mari de la défunte a été blessé lors de l’attaque.
Sos-Torture se félicite de l’admission de son directeur, Me Armel Niyongere, au barreau de Bruxelles comme avocat. Il trouve que cette admission est un pas de plus dans le combat de la lutte contre l’impunité et pour un Etat de droit au Burundi.