Bujumbura, le 20 mai 2017 (Net Press) . Dans l’après-midi de ce vendredi 19 mai 2017, des crépitements d’armes ont été entendus dans la zone de Kanyosha, au sud de la capitale Bujumbura. Selon des informations en provenance de cette contrée, à l’endroit appelé Gateramo, un véhicule d’un militaire haut gradé à cogné des produits vivriers que des commerçants vendaient.
C’est ainsi que les réactions de la population n’ont pas tardé à se faire remarquer, exigeant du militaire le paiement des pots cassés. Au fil du temps, la colère ne cessait de monter et les agents de transmission du militaire, qui ont estimé que la sécurité de leur patron pouvait basculer à tout moment, ont jugé bon de tirer en l’air pour disperser la foule.
Boniface Nibigira, un cadre de la société sucrière du Moso située en province de Rutana (sud-est du pays), a été arrêté ce vendredi le 19 mai 2017 sur le lieu du travail et conduit manu militari au cachot de la police de Rutana. Ce membre de l’Uprona non reconnu par le pouvoir est accusé d’atteinte à la sécurité intérieure de l’Etat.
Dans le même volet, les policiers et les militaires lourdement armés en patrouille dans les environs du quartier VI dans la zone de Ngagara en commune Ntahangwa ont ordonné dans la nuit de ce vendredi la fermeture de tous les bars sans fournir une moindre explication. Un habitant de ce quartier déplore que les forces de l’ordre dérangent ceux qui partagent un verre paisiblement alors que dans les quartiers voisins de la zone Kamenge, en l’occurrence les quartier de Kavumu et de Twinyoni, victimes d’insécurité grandissante depuis ces derniers jours, se la coulent douce jusqu’à organiser des soirées dansantes qui occasionnent des tapages nocturnes.
Burundi - Eac - Politique
Peu d’intérêt pour les pays membres, peu d’intérêt pour la crise burundaise
Dar-es-Salaam, le 20 mai 2017 (Net Press) . C’était prévisible, une large opinion avait indiqué qu’elle n’attend rien du sommet des chefs d’Etat de l’Afrique de l’Est. A son départ pour la Tanzanie, le premier vice-président de la République, Gaston Sindimwo, qui représente le Burundi, avait fait savoir par voie de presse que la question du Burundi n’est pas à l’ordre du jour des points à étudier. Les milieux crédules pensaient qu’il n’était pas possible que le sommet ne se penche pas sur la question du Burundi alors que cela avait été demandé avec insistance par le facilitateur Benjamain William Mkapa.
Nous avons appris que non seulement les chefs d’Etat ne s’y sont pas présentés, - deux seulement sur six ont fait le déplacement de la Tanzanie -, mais également les points à étudier concernaient le remplacement du président en exercice sortant de l’Eac, les échanges commerciaux entre l’Eac et l’Union européenne ainsi que l’accueil officiel du Soudan du Sud dans l’East african community.
Les présidents rwandais, kenyan, sud soudanais et burundais n’ont pas fait le déplacement pour des raisons qu’ils n’ont pas fait savoir les raisons de cette absence. Seuls les présidents Museveni de l’Ouganda et l’hôte, John Pombe Magafuli de la Tanzanie, ont pris part à ces travaux. La question est de savoir si les conclusions de Dar-es-Salaam, au cas où il y en ait, vont engager toute la région.
Peut-on conclure que l’ancien président Benjamin William Mkapa était au courant de ce fiasco de Dar-es-Salaam ? D’autant plus qu’il n’a pas hésité à programmer d’autres rencontres, notamment celles des 24 et 25 mai à Entebbe avec les membres de la société civile en exil. En effet, une certaine opinion s’attendait à ce que les orientations de ce sommet seront suivies à la lettre par le facilitateur, ce qui risque de décevoir les naïfs. Et avec un tel rythme, l’on sent que le rendez-vous de juin tel que souhaité par le même facilitateur Mkapa n’est plus qu’un lointain souvenir.
Burundi - Commerce
Faut-il croire aux propos du ministre de l’énergie ?
Bujumbura, le 20 mai 2017 (Net Press) . Lors de la conférence de presse animée ce 19 mai 2017, le ministre de l’énergie et des mines, qui s’occupe également de la vente du carburant, Côme Manirakiza, a tenté de rassurer l’opinion en déclarant que d’ici peu, la vente du carburant redeviendra normale.
Il a indiqué que l’on n’atteindra pas automatiquement le niveau sur lequel le pays était avant la pénurie mais que le problème sera moins senti qu’auparavant. Il a profité de cette occasion pour démentir plusieurs rumeurs qui circulent, notamment que la Tanzanie aurait bloqué tout le carburant acheminé sur Bujumbura. Ces deux pays ont de bonnes relations, devait souligner le ministre Côme Maniralkiza, qui, par ailleurs, a invoqué une éventuelle solution dans la disponibilité des devises. Il demande enfin aux populations qui ont besoin de ce produit de patienter car les véhicules qui l’importent se trouvent en cours de chemin.
La population citadine semble ne pas donner beaucoup de crédit à ces propos car la pénurie du carburant s’observe depuis un mois. La même opinion a rappelé un ancien membre du gouvernement qui a menti à l’assemblée nationale sur les frais à augmenter pour la Régideso pour qu’il y ait une disponibilité permanente du courant électrique. Mais après le vote à l’assemblée, l’électricité a fait défaut de plus belle et elle affirme qu’elle acceptera les propos du ministre suivant les faits en la matière.
Burundi - Economie
Le Lumitel lance un cri d’alarme et propose une solution
Bujumbura, le 20 mai 2017 (Net Press) . A travers une correspondance adressée au ministre de l’énergie et des mines, la société de téléphonie mobile dit que suite à la pénurie persistante du carburant, cette société ne parvient plus à avoir une quantité suffisante de carburant pour alimenter les groupes électrogènes qui servent au fonctionnement de plus de 600 sites répartis dans le pays. Il propose au gouvernement burundais de s’approvisionner urgemment en l’or noir dans les pays voisins.
Le directeur général de cette société prévient : "Dans 2 jours, si nous n’arrivons pas à avoir une quantité suffisante de carburant, nous serons forcés d’éteindre 30 à 50 % de nos sites". Une large partie des abonnés de cette société de téléphonie mobile déplorent que ce vendredi, ils ont connu des perturbations téléphoniques. Il faudrait souligner que le manque criant de cet or noir touche même le secteur argentier du gouvernement (Obr) ou le directeur des ressources humaines, dans un mémorandum adressé au personnel, précise que les contacts étaient menés avec les fournisseurs pour faciliter l’obtention du carburant.
Burundi - Media - Justice
Rsf demande la libération du journaliste Antideteste Niragira
Paris, le 20 mai 2017 (Net Press) . Reporters sans frontières a saisi ce vendredi l’agence nationale des renseignements de la République démocratique du Congo pour s’enquérir des informations concernant la détention du journaliste correspondant de la Deutsche Welle, Antideteste Niragira.
Le service secret congolais accuse le journaliste Antiditeste Niragira d’entrer sur le sol congolais sans visa de séjour, en se réservant de ne répondre à aucune question du directeur du bureau de Reporters sans frontières Afrique, Cléa Kahn-Sriber. Il a affirmé que si le Congo ne lui permet pas d’entrer sur son sol et qu’il le relâche pour qu’il retourne au Burundi
Burundi - Libye – Sécurité
141 morts dans une attaque contre une base militaire
Misrata, le 20 mai 2017 (Net Press) . Selon le journal "Jeune Afrique", au moins 141 personnes, dont la plupart des soldats loyaux à l’homme fort de l’Est libyen, le maréchal Khalifa Haftar, ont été tués dans une attaque menée par des groupes rivaux contre une base militaire dans le sud libyen.
Selon des sources militaires, la 3e Force, un puissant groupe armé de la ville de Misrata (nord), officieusement loyal au gouvernement d’union nationale (Gna), a mené jeudi une attaque contre la base aérienne de Brak al-Shati, contrôlée par l’armée nationale libyenne (Anl) autoproclamée par le maréchal Haftar.
Ahmad al-Mesmari, porte-parole de l’armée nationale libyenne (Anl, autoproclamée par Haftar), a fait état vendredi soir de 141 morts et plusieurs blessés et disparus dans cette attaque.
Parmi les victimes, figurent aussi des civils qui travaillaient sur la base ou qui se trouvaient aux alentours, a-t-il précisé au cours d’une conférence de presse. Selon lui, « les soldats tués revenaient d’un défilé militaire dans l’Est de la Libye. La plupart d’entre eux n’étaient pas armés. Ils ont été exécutés ».
L’ONU avait évoqué plus tôt un nombre important de morts et « des informations sur des exécutions » sans donner de détails. « Je suis indigné par des informations sur un nombre important de morts, y compris des civils, et des rapports selon lesquels des exécutions sommaires auraient pu avoir lieu », a réagi l’émissaire de l’ONU en Libye, Martin Kobler.
Commission d’enquête
Le Gna a mis en place une commission d’enquête et décidé de « suspendre le ministre de la Défense, Al-Mahdi al-Barghathi, et le commandant de la 3ème Force jusqu’à ce que soient identifiés les responsables » de l’attaque, selon une décision parue vendredi soir. Le Gna et le ministère de la Défense avaient tous deux condamné l’attaque de jeudi, affirmant ne pas avoir donné d’ordre en ce sens.
La base de Brak al-Shati est située à 650 km au sud de Tripoli, dans une région désertique et marginalisée, où l’Etat est quasiment absent depuis que la Libye est plongée dans le chaos à la suite de la chute du dictateur Mouammar Kadhafi en 2011. Des affrontements réguliers y opposent des milices et des tribus pour le contrôle de toute sorte de trafics très lucratifs avec le Tchad, le Niger et le Soudan voisins.
Contrôlant une grande partie de l’est et du sud libyens, le maréchal Haftar est appuyé par le parlement élu basé à Tobrouk (est), hostile comme lui au Gna qui est issu d’un accord interlibyen signé fin 2015 au Maroc sous l’égide de l’Onu. Une rencontre début mai à Abou Dhabi entre le chef du Gna, Fayez al-Sarraj, et le maréchal Haftar, a permis un timide rapprochement entre les deux hommes qui avaient convenu d’arrêter une escalade militaire dans le sud.
Depuis le début du mois d’avril, les forces loyales à Haftar avaient en effet mené plusieurs attaques contre la base aérienne de Tamenhant contrôlée par la 3e Force, et distante d’une cinquantaine de km de celle de Brak al-Shati. La base de Tamenhant, située près de la ville de Sebha, à plus de 600 km au sud de Tripoli, est convoitée pour sa position stratégique. Après sa rencontre avec M. Sarraj, M. Haftar avait effectivement suspendu son offensive dans le sud.
« Hors-la-loi »
Aguila Saleh, le président du parlement élu, a condamné « l’attaque terroriste perpétrée par les milices de la 3ème Force et par ses alliés », y voyant « une violation grave de l ?accord de trêve conclu à Abou Dhabi ». Il a indiqué avoir donné des directives aux forces armées afin qu’elles prennent les mesures nécessaires pour riposter à cette offensive, défendre le Sud et le nettoyer de toutes les milices hors-la-loi ».
Le Gna a appelé de son côté à un cessez-le-feu « immédiat » dans le sud : « nous avons toujours l’espoir que la raison l’emporte et que s’arrêtent l’escalade et la provocation ». Outre la contestation dans l’Est, le Gna, qui s’est installé en mars 2016 à Tripoli, peine également à contrôler des dizaines de milices dans l’ouest du pays qui affirment leur appartenance aux forces du GNA mais demeurent hors de tout contrôle.