Bujumbura, le 28 octobre 2017 (Net Press) . Le ministère de l’intérieur et de la formation patriotique a organisé des manifestations à travers tout le pays pour exprimer la satisfaction du peuple burundais, - mais surtout des autorités de ce pays -, de voir le Burundi retiré du statut de Rome régissant la cour pénale internationale basée à La Haye en Hollande.
Dans la capitale Bujumbura, le rassemblement a eu lieu ce matin à 7h30 au rond point des Nations Unies dans la zone de Ngagara, non loin de la permanence nationale du parti au pouvoir Cndd-Fdd. La marche devait suivre ce rassemblement jusqu’au centre ville, à la place de l’indépendance où une tente avait été construite en pleine rue, entre deux effigies très importantes, celle du prince Louis Rwagasore et l’effigie du président Melchior Ndadaye. Ceci a rappelé aux personnes présentes de la récente déclaration du premier vice-président de la République, Gaston Sindimwo, qui disait que se retirer de la cour pénale internationale est synonyme d’une seconde indépendance du Burundi.
Plusieurs personnalités avaient pris part à ces cérémonies. L’on citerait notamment l’Ombudsman Edouard Nduwimana, le maire de la ville de Bujumbura, Freddy Mbonimpa, la ministre de la justice et garde des sceaux, Aimée Laurentine Kanyana, celui des relations extérieures et de la coopération internationale, Alain Aimé Nyamitwe, celui de l’agriculture et de l’élevage, Déo Guide Rurema, le ministre du commerce, des postes et télécommunications ainsi que l’assistant au ministère de l’intérieur, Thérence Ntahiraja.
Celui-ci a fait savoir à l’assistance que le gouvernement du Burundi continuera à renforcer la paix et la sécurité à travers tout le pays, sans oublier la promotion de la justice indépendante. Pour lui, le retrait du Burundi de la cour pénale internationale ne veut pas dire favoriser l’impunité, le gouvernement va plutôt promouvoir le respect des droits de l’homme. A ses yeux, ces valeurs étaient devenues comme un prétexte car ils (Union européenne et les ennemis du Burundi, Ndlr) ont perdu la guerre, d’où l’idée de faire des montages que les autorités foulent aux pieds les droits humains pour que la cour puisse s’en occuper. Enfin, il a annoncé que le gouvernement s’apprête à combattre toute personne qui tenterait de semer les troubles au Burundi.
Mais l’opposition et les associations de la société civile, surtout celles qui sont en exil, n’ont pas vu d’un bon œil cette décision du gouvernement qu’elles accusent de faire la politique de l’autruche croyant que les crimes commis par les autorités resteront impunies.
Burundi - Politique
Des déclarations sibyllines au sommet de l’Etat
Bujumbura, le 28 octobre 2017 (Net Press) . Le premier vice-président de la République, Gaston Sindimwo, fait savoir que personne ne contribuera par force aux élections de 2020, mais plutôt que ce sera par volonté. Il a fait savoir qu’il n’y a aucune loi qui pousse les populations à contribuer aux élections mais qu’elle prévoit la manière dont ceux qui veulent peuvent soutenir.
Personne n’a été jusqu’à présent inquiété mais il est souhaitable que les populations, par patriotisme, puissent participer, au regard du passé récent de ce pays. Même ceux de l’extérieur qui veulent contribuer, nous devrons d’abord les rassurer que nous sommes capables d’organiser nous-mêmes des élections.
La déclaration du premier vice-président semble être sans équivoque mais avant lui, d’autres déclarations tout aussi limpides sont allées dans le sens contraire. Le ministre de l’intérieur et de la formation patriotique, Pascal Barandagiye, a rencontré récemment tous les gouverneurs du pays pour leur entretenir sur ce sujet. Ces derniers avaient demandé qu’il y ait une loi qui fixe les modalités de contribution et un conseil des ministres vient de décider un projet de loi sur les élections de 2020. Ce projet devrait s’acheminer au parlement qui, sans surprise, devra caresser la bête dans le sens du poil.
De son côté, l’Olucome ne cesse de dénoncer cette forme de rançonner les populations dont les économies sont déjà moribondes. Il parlait notamment des parkings payants, des attributions des marchés de manière opaque, sans oublier cette contribution des populations pour les élections de 2020. Il est à se demander donc comment le premier vice-président puisse ignorer un projet de loi alors qu’il a participé à un conseil des ministres qui l’a adopté.
On rappellera que même le président de la République avait abordé la question de la contribution aux élections de 2020 en invoquant qu’il faut les organiser sans attendre une quelconque aide de l’extérieur. Il faisait allusion aux élections de 2015 où les partenaires traditionnels du Burundi ont refusé de financer les élections suite à la troisième candidature controversée du président Nkurunziza.
Burundi - Espagne - Elections
La Catalogne autoproclamée indépendante, elle se réveille sous tutelle
Madrid, le 28 octobre 2017 (Net Press) . Selon le site de la radio France internationale, il s’agit d’un Jour historique en Espagne, ce vendredi 27 octobre : la Catalogne, région du nord-est de l’Espagne, a proclamé son indépendance ; au même moment, le Sénat espagnol validait la mise sous tutelle de la région rebelle, destituant son exécutif et convoquant des élections régionales pour le 21 décembre. Quarante ans après le retour de la démocratie, l’Espagne est plongée dans une crise politique sans précédent.
Mariano Rajoy ne pouvait accepter la déclaration unilatérale d’indépendance et l’application de l’article 155 était, à ses yeux, une obligation très ferme en disant que c’était là la seule manière de « restaurer la légalité constitutionnelle ». Légalité qui, aux yeux de Mariano Rajoy, a été gravement violée par les séparatistes catalans.
La mise sous tutelle par Madrid, qui n’a encore jamais été appliquée par l’Etat à une région, est donc l’issue fatale. Et même si pour le gouvernement, cela sera très compliqué et que cela constitue une mesure d’exception, il se sait appuyé et soutenu par les principaux Etats européens, ainsi que par le parti socialiste et par les centristes libéraux de Ciudadanos.
Des paroles aux actes
Même si le temps semble jouer en sa faveur, Mariano Rajoy a déjà officiellement destitué El Govern, l’exécutif de Catalogne : Carles Puigdemont, son vice-président Oriol Junqueras et près de 254 cadres catalans. Parmi eux, toutes les personnes de confiance qui travaillaient avec le gouvernement catalan, des conseillers, des consultants, mais également des chefs de cabinet. Les représentants de la Généralité à Madrid et à l’étranger ne pourront également plus exercer leur fonction.
Une autre tâche délicate a été mise en oeuvre dès ce début de semaine : la décapitation de la police catalane et de ses 17 000 Mossos d’Esquadra, eux-mêmes divisés. La direction de la police catalane a été démise de ses fonctions ce samedi matin, l’acte a été inscrit au journal officiel. Le gouvernement de Madrid devrait laisser les fonctionnaires accéder à leur bureau aujourd’hui, mais tous ne s’y risqueront pas de peur d’être accusés d’usurpation de pouvoir, et ce même si la police catalane a ordonné à ses agents de respecter la neutralité.
Au lendemain de la mise sous tutelle de la Catalogne et de la destitution de l’exécutif catalan, Carles Puigdemont appelle à résister. Le président destitué appelle « à s’opposer démocratiquement » à l’article 155. Une annonce faite lors d’une prise de parole ce samedi 28 octobre en début d’après-midi. Il a par ailleurs déclaré : « Nous continuerons à œuvrer pour construire un pays libre ». Dans le même temps, les partisans d’une Espagne unie ont manifesté à Madrid en soutien au gouvernement de Mariano Rajoy.
« Le message que je voulais vous adresser était de vous dire d’être patients, d’être persévérants et d’avoir de l’espoir. Et pour cela, nous savons que la meilleure façon de défendre les conquêtes que nous avons obtenues jusqu’aujourd’hui c’est de maintenir la démocratie », a déclaré Carles Puigdemont lors d’un discours télévisé.
Enfin, le risque d’une « contamination » en Europe de cette fièvre indépendantiste, est à considérer sérieusement, prévient Paul Dembiski. L’Ecosse et les régions italiennes de Lombardie et Vénétie, qui viennent de tester le poids de leurs convictions par référendum, sont là pour le rappeler.