Cankuzo, le 1er novembre 2017 (Net Press) . Le chef du quartier dit "industriel" au centre ville de Cankuzo, Rose Ntakamurenga, affirme que des éléments de la police et les militaires de Cankuzo se sont lancés des pierres devant un bar situé sur la route Cankuzo–Muyinga avant que l’un des policiers ait dû tirer plusieurs coups de feu en l’air.
Cette source administrative affirme que quelques éléments militaires sont venus se venger contre des policiers en patrouille la veille qui avaient déversé leurs bouteilles de bière pour faire respecter le couvre feu.
Accusé de rébellion et d’attente à la sécurité intérieur de l’état, Germain Rukuki membre de l’action catholique pour la lutte contre la torture (Acat - Burundi), aujourd’hui sous le verrou à la prison de Ngozi, a été entendu ce mardi le 31 octobre 2017 par la cour d’appel de Bujumbura en itinérance à Ngozi et reste maintenu en détention.
Pour rappel, le tribunal de grande instance de Ntahangwa avait confirmé sa détention préventive au mois d’août dernier et sa défense avait interjeté appel. Il devrait se prononcer dans 48 heures pour sa libération provisoire ou le maintien de sa détention.
Burundi - Politique - Médiation
Michel Kafando encore une fois dans nos murs
Bujumbura, le 1er novembre 2017 (Net Press) . L’envoyé spécial de l’Onu au Burundi, l’ancien président burkinabé, Michel Kafando, a fait un bref passage ce 30 octobre 2017 où il s’est entretenu avec le ministre des relations extérieures et de la coopération internationale, Alain Aimé Nyamitwe.
Outre ce ministre, il a rencontré ses collègues d’ici et il a abordé la question du haut commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme au Burundi ainsi que la mission des experts. Selon Tatien Sibomana, porte-parole de l’Uprona reconnu par le ministère de l’intérieur, l’envoyé spécial de l’Onu a quitté hier 31 octobre 2017 Bujumbura à destination de Dar-es-Salam où il doit rencontrer le facilitateur dans le conflit burundais, Benjamin William Mkapa.
Il devra retourner de nouveau au Burundi vers la fin de cette semaine et il compte discuter avec les différents protagonistes et groupes de pression basés à Bujumbura. Il devrait donner également rapport de son entretien avec le facilitateur.
La mission de Michel Kafando devient de plus en plus compliqué d’autant plus que les données changent sur terrain alors qu’il n’y a aucune avancée dans le processus de dialogue inclusif. En effet, Bujumbura a entamé une procédure de révision de la constitution qui devrait permettre au président Pierre Nkurunziza de se faire réélire en 2020 en toute légalité. Dernièrement, le 27 octobre dernier, le pays s’est retiré définitivement de la cour pénale internationale, deux phénomènes qui risquent de reléguer le dialogue externe au second plan si pas au dernier des soucis du pouvoir de Bujumbura.
Burundi - Economie - Justice
Empêché de voler à son service, il se retrouve écroué
Makamba, le 1er novembre 2017 (Net Press) . Il s’appelle Jean Claude Nshimirimana, un agent de la coopérative d’épargne et de crédit, Coopec, dans la commune de Vugizo, en province de Makamba, a été arrêté et emprisonné au cachot du parquet de Makamba pour avoir tenté de voler plus de 6 millions de nos francs dans cette Coopec.
Selon des informations en provenance de cette commune, Jean Claude Nshimirimana était également l’adjoint du trésorier des Coopec dans le Sud du pays et s’est rendu à son poste à Vugizo où il a déclaré qu’il voulait un montant de plus de six millions pour des raisons de service. Il a fini par être arrêté dans un hôtel à Nyanza-Lac et avec son chef direct, ils sont tous deux aux arrêts pour des raisons d’enquêtes.
Burundi - Administration
Me Evrard Giswaswa revient à la "surface"
Bujumbura, le 1er novembre 2017 (Net Press) . Selon un décret présidentiel n° 100/201 du 18 octobre 2017, Me Evrard Giswaswa a été nommé directeur général du centre d’information et d’éducation en matière de population pour le développement, Ciep. Il vient de remplacer à ce poste un autre juriste comme lui du nom de Pontien Ndayishimiye, Uproniste proche du Cndd-Fdd.
Evrard Giswaswa, un avocat du barreau de Bujumbura, avait très rapidement intégré le parti de l’Aigle et à ce titre, il avait été désigné maire de la ville de Bujumbura. Ces fonctions lui ont créé des ennuis car, pour des raisons de détournement des fonds, il a viré de la mairie à la prison centrale de Bujumbura. Après sa libération, Evrard Giswaswa est tombé dans les oubliettes de l’opinion de Bujumbura et ce n’est qu’aujourd’hui qu’il vient d’être repêché pour être placé à la tête du Ciep.
Burundi - Societé
Du désengorgement au gonflement des milieux carcéraux, selon une opinion
Bujumbura, le 1er novembre 2017 (Net Press) . Dans notre édition de ce 31 octobre 2017, nous indiquions que Bujumbura s’est penché sur l’amendement du code de procédure pénal où la ministre de la justice et garde des sceaux, Aimée Laurentine Kanyana, lors de la plénière à l’assemblée nationale, avait déclaré que l’amendement vise le désengorgement des milieux carcéraux. Une certaine opinion trouve que l’argument de la ministre est fort discutable.
Notre source dit que la répression de la mendicité dans un pays meurtri par toutes sortes de malheurs va gonfler les milieux carcéraux dans tous les coins du pays, en témoigne, selon elle, qu’ « à travers tout le pays, des enfants sont toujours à la quête de quoi mettre sous la dent en mendiant ». Et de s’interroger si la justice va procéder à la rafle de ces enfants pour "désengorger" les prisons.
De plus, selon une autre source, suite à la conjoncture économique actuelle qui n’est pas bonne, une large majorité des employés du secteur privé est un chômage et croupit dans un océan de belle misère. Ces derniers sont des demandeurs des sous tout le temps et vont rejoindre les enfants mendiants en prisons, estime notre source.
Selon cette dernière, Bujumbura prône que le viol d’une femme ou d’une fille sera puni d’une peine de 15 ans et non de 18 ans comme cela était auparavant et affirme que la justice burundaise n’aurait pas pensé que l’amendement aura pour conséquence « la recrudescence des violences sexuelles »
Et ce qui est bizarre, conclut cette opinion, ce projet de loi a été approuvé à l’unanimité par les 100 députés présents en plus de 7 procurations.
Burundi - Droits de l’Homme
La ligue Iteka produit un rapport mensuel du mois d’octobre
Bujumbura, le 1er novembre 2017 (Net Press) . Il couvre le mois d’octobre et évoque des allégations de violations et des violations des droits de l’Homme enregistrées. Au moins 39 personnes ont été tuées, dont 19 cadavres, 10 portées disparues dont 1 militaire, 13 torturées, 139 arrêtées arbitrairement dont 1 militaire, 4 victimes de violence basée sur le genre et 9 personnes blessées.
Le phénomène de cadavres continue à se manifester dans plusieurs endroits du pays et aucune enquête n’a été diligentée, ce qui est très inquiétant. Des jeunes Imbonerakure affiliés au parti Cndd-Fdd au pouvoir, des agents du Snr, des policiers, des militaires et des administratifs sont pointés du doigt comme étant les auteurs de la plupart de ces violations des droits humains.
Ce rapport relève des cas d’assassinats, d’enlèvements suivis de disparitions forcées, de tortures et d’arrestations arbitraires dont sont victimes des présumés opposants du 3ème mandat du président Pierre Nkurunziza en général et en particulier les membres des partis de l’opposition entre autres Fnl, aile d’Agathon Rwasa, Msd, Uprona, aile de Charles Nditije.
Des actes d’intimidations commis par les jeunes Imbonerakure et des administratifs, des rondes nocturnes, des marches manifestations ainsi que des contributions forcées ont été relevés dans ce rapport.
Le règlement de compte est aussi une conséquence de l’impunité, la population choisit de se faire justice au lieu de recourir aux juridictions compétentes. Le phénomène de viol est aussi signalé dans ce rapport.
Ce rapport émet des recommandations qui sont dirigées à l’endroit de toute personne susceptible d’influer pour le changement de la situation précaire des droits de l’Homme dans le pays.