De notre envoyé spécial Norbert Rucabihari
Gitega, le 13 décembre 2017 (Net Press) . Au moment où les quartiers contestataires du 3eme mandant du président Pierre Nkurunziza pleurent le 2eme anniversaire des massacres à grande échelle, c’étaient les dates fatidiques du 11-12 décembre 2015 suite aux attaques des différents camps militaires, la journée du 12 décembre 2017 a changé de visage sur la colline Nkokora, commune Bugendana, province de Gitega.
En effet, le président de la République, Pierre Nkurunziza, procédant au lancement officiel des activités relatives au referendum de la constitution, a dit dans son discours que la journée du 12 décembre 2017 reste inoubliable dans les cœurs du peuple burundais car le peuple burundais, uni comme un seul homme, va dire oui ou non à la révision de la constitution.
En cette même date du 12 décembre 2017, au moment où les axes menant vers le centre-ville de Bujumbura étaient barrés suite à la compétition des courses à vélos, nous embarquions vers 6 heures du matin pour débarquer sur Gitega à 8 hoo. Là-bas, le centre-ville était encore ville morte et il était difficile de circuler librement, des dispositifs de sécurité étaient sur place pour laisser passer librement la circulation des hautes personnalités du pays venus prendre part à ces cérémonies.
De l’autre côté de Bugendana, la population afflue massivement sur la colline de Nkokora pour assister à ces cérémonies et des témoins contactés sur place indiquent : « Nous sommes venus voir de nos propres yeux le président de la République Pierre Nkurunziza". Et d’ajouter : « nous nous sommes pas familiers de la constitution en vigueur, nous ne sommes pas concernés par le fameux projet de la révision, c’est une affaire du plus haut sommet, quelques sujets apparemment curieux de voir une armada des véhicules luxueux flambant neuf n’échappent pas la curiosité de notre reporter.
Dans leurs murmures, : « nous croupissons dans l’océan de misère, on nous oblige de contribuer aux élections de 2020, pourquoi ne pas vendre ces véhicules pour financer ce rendez-vous ? ». D’autres, apparemment proches de la mouvance présidentielle, estiment que « c’est une affaire patriotique car du temps du président Buyoya, on contribuait énormément dans l’effort de guerre pour un montant gravitant de 2000 Fbu ».
Il est 11h 20 min lorsque le président Pierre Nkurunziza arrive sur la colline de Nkokora et qui a été longuement applaudi par la population, devant le parterre des membres du gouvernement, les 2 vices présidents, les présidents des chambres haute et basse du parlement, ainsi que le corps diplomatique et consulaire, en l’occurrence les ambassadeurs de France, des Etats Unis d’Amérique, de Chine, de la République démocratique du Congo et en l’absence remarquable de l’ambassadeur de la Russie au Burundi.
Dans ces cérémonies, ont pris part différentes formations politiques comme le parti au pouvoir le Cndd-Fdd, le parti Uprona reconnu par Bujumbura, le parti Adr (Alliances des démocrates pour le changement) représenté par l’ancienne 2ème vice-président de la République, Alice Nzomukunda, Jacques Bigirimana du Fnl sous les béni oui oui de Bujumbura et en l’absence du président du Fnl aile Agathon Rwasa qui, comme le Frodebu, ont indiqué qu’ils ne soutiennent pas du tout la référendum sur la constitution. Les gouverneurs et les administrateurs du pays étaient tous présents à Bugendana.
Sous la fine pluie, le président de la République a prononcé un discours où il a fait remarquer que « même le Bon Dieu a accepté la révision de la constitution, le ciel vient de montrer l’extrême nécessité de la révision de cet élément fondamental en disant oui . Il a, dans son discours, indiqué que « la commune de Bugendana reste le lieu du projet de la construction de l’aéroport international avant de poursuivre que « le premier avion qui va décoller dans cette entité est la constitution bien révisée ».
Le président Nkurunziza dit que la retouche de la constitution vise à « sécuriser les institutions et l’avenir du peuple burundais" et estime que le peuple burundais, à travers la commission de dialogue inter Burundais, a exprimé sa ferme volonté de la nécessité de changer la constitution. Le président de la République, Pierre Nkurunziza, a indiqué que la constitution, en son article 297, lui donne des prérogatives d’amender l’élément fondamental par voie référendaire, sans donner des détails sur des articles à amender.
Il a indiqué que la retouche de la constitution ne concerne pas les dispositifs qui visent la protection des personnes minoritaires, des questions liées à la souveraineté nationale, le respect des opposants politiques. Enfin, le président Nkurunziza a mis en garde ceux qui se constitueront en une entrave à la réussite de ce referendum et qu’une ligne rouge de démarcation a été tracée d’avance.
Burundi - Francophonie
Une délégation de l’Oif dans nos murs
Bujumbura, le 13 décembre 2017 (Net Press) . Une délégation de l’organisation internationale de la Francophonie se trouve dans nos murs depuis ce 12 décembre 2017. Les délégués de cette organisation ont la mission de se rendre compte de l’évolution politico-sécuritaire dans notre pays depuis la prise des sanctions par l’Oif. Ils sont sous la houlette de Pascal Couchepin, l’envoyé spécial de la secrétaire générale de l’Oif, Michaëlle Jean, dans la région des grands lacs.
Ces délégués sont composés essentiellement d’experts de l’organisation Oif et doivent rencontrer les responsables des différentes institutions, des hommes politiques, des membres de la société civile et des membres du corps diplomatique et consulaire accrédités au Burundi et qui ont en commun l’usage du français.
Pour rappel, lors de la 97ème session de cette organisation tenue le 7 juillet 2016 à Paris en France, la commission permanente de l’Oif avait pris une décision de suspendre provisoirement le Burundi, tout en arrêtant toute forme de relations entre les deux parties lors de cette session.
Lors de cette rencontre qui avait été dirigée par Michaëlle Jean en personne, malgré les sanctions prises, le Burundi n’avait pas été radié des pays membres de l’Oif. Pour aider ce pays politiquement en panne, l’on devait respecter uniquement l’aide directe à la population ainsi que le projet de rétablissement de la démocratie.
L’Oif avait jugé que le Burundi n’a pas manifesté de bonne foi de sortir de l’impasse politico-sécuritaire depuis avril 2015. L’organisation avait fait savoir que l’insécurité, les massacres et les violations des droits de l’homme continuent à se faire observer dans ce pays, au moment où le dialogue inclusif entre le gouvernement et son opposition ne font que piétiner.
Le porte-parole de l’Oif, Louis Hamann, avait informé que ces mesures ont été prises dans le but de trouver une solution durable aux problèmes politiques que connaissait le Burundi, pour qu’ensuite le gouvernement accepte un dialogue inclusif et sans discrimination. C’est donc pratiquement une mission d’évaluation qui amène cette délégation au cours de cette visite qui prendra fin le 16 décembre en cours.
Burundi - Education
Ceux qui doivent repasser l’Examen d’Etat devront désormais payer
Bujumbura, le 13 décembre 2017 (Net Press) . Le ministère ayant l’enseignement supérieur dans ses attributions fait savoir que désormais, tout élève qui devra repasser l’examen d’Etat permettant d’entrer à l’enseignement supérieur, s’acquittera d’un montant de 50.000 francs burundais pour avoir accès à ce droit.
Janvière Ndirahisha, ministre de tutelle, à travers son ordonnance ministérielle du 4 décembre 2017, fait savoir que cette mesure a été prise car plusieurs élèves se font inscrire pour ne pas se présenter, ce qui perturbe le fonctionnement de ce ministère d’autant plus que les frais relatifs à l’enseignement ne cessent de monter chaque année. La même décision informe que chaque élève devra verser ce montant à l’office burundais des recettes, Obr.
Burundi - Burkina Faso - Médias - Sécurité
Norber Zongo, 19 ans déjà !
Ouagadougou, le 13 décembre 2017 (Net Press) . Norbert Zongo était un journaliste burkinabé né en 1949 à Koudougou et mort assassiné le 13 décembre 1998 à Ouagadougou, la capitale de son pays. Fondateur et directeur de la publication de l’hebdomadaire L’Indépendant, il est également auteur du roman à clé "Le Parachutage".
Il a obtenu son baccalauréat en 1975. Il est enseignant depuis 1971. Il enseigne à Pô et à Ouagadougou. Comme journaliste, il commence sa carrière en 1986 au sein de l’organe officiel Sidwaya puis au Carrefour africain. Il fonde en 1993 L’Indépendant ; il dénonce alors la corruption qui gangrène l’État et s’oppose au régime de Blaise Compaoré. Il aime à dire : « Le pire n’est pas la méchanceté des gens mauvais mais le silence des gens bien. »
Après avoir commencé une enquête sur la mort mystérieuse de David Ouedraogo, le chauffeur de François Compaoré, le frère du président burkinabè Blaise Compaoré, Norbert Zongo est assassiné le 13 décembre 1998, avec les trois personnes qui l’accompagnaient (Blaise Ilboudo, Ablassé Nikiéma et Ernest Zongo), soulevant une très vive émotion à Ouagadougou, à travers tout le pays mais aussi dans les pays voisins. En réaction, de nombreuses manifestations ont eu lieu dans tout le pays, les plus violentes ont été enregistrées à Koudougou (à l’ouest de Ouagadougou), où était né Norbert Zongo. Les partisans du pouvoir organisés en milice et armés de gourdins se sont livrés à une chasse aux manifestants dans plusieurs villes du pays.
L’enquête officielle
Cédant au mécontentement populaire, le président Blaise Compaoré laisse une enquête judiciaire s’ouvrir. En sept ans d’instruction, un seul suspect, Marcel Kafando, un adjudant de la sécurité présidentielle, a été inculpé, mais le témoin l’accusant s’est rétracté au cours d’une confrontation judiciaire.
En août 2000, ce fut au tour de cinq membres de la garde présidentielle d’être inculpés du meurtre de Ouedraogo. Marcel Kafando, Edmond Koama et Ousseini Yaro, également suspectés dans l’affaire Zongo, furent reconnus coupables et condamnés à des peines de prison. Edmond Koama est décédé le 4 janvier 2001. Le procès Zongo s’est conclu par un non-lieu le 19 juillet 2006 qui a provoqué un tollé international.
En décembre 2012, la famille du journaliste, les avocats de la partie civile et le Mouvement burkinabè des Droits de l’Homme et des Peuples (MBDHP) saisissent la Cour africaine des Droits de l’Homme et des Peuples à Arusha. La cour se déclare compétente le 21 juin 2013 pour le dossier. Le 28 novembre 2013, les juges passent au jugement de l’affaire, qui est délibérée le 28 mars 2014. Dans son arrêt, la cour a condamné l’État burkinabè pour avoir « violé les droits des requérants à ce que leur cause soit entendue par la justice nationale ». Cette décision sonne comme une réouverture du dossier Norbert Zongo. François Compaoré a été interpellé le 29 octobre 2017 par la police française à son retour d’Abidjan à l’aéroport de Paris-Charles de Gaulle.
Les enquêtes indépendantes
Des journalistes étrangers et une commission d’enquête internationale ont mené vers d’autres membres de la garde présidentielle burkinabè. La commission indépendante a conclu que la mort de Norbert Zongo était due à des motifs purement politiques, en raison de ses investigations au sujet de la mort après torture de David Ouedraogo,
L’on saura que quelques années après ce meurtre, les journalistes du pays des hommes intègres ont commémoré un anniversaire de la mort du journaliste, le 13 décembre 2001. La Maison de la Presse du Burundi envoya un émissaire au Burkina Faso et lors des manifestations à la Maison de la Presse de Ouagadougou, le régime Compaoré, qui ne badinait pas avec la presse, vint disperser les manifestants au moyen des blindés de ce pays. Les journalistes étrangers, y compris notre confrère, se sont retrouvés dans l’obligation de se cacher dans la forêt qui entour la Maison de la Presse du Burkina Faso pendant plusieurs heures. Ils ont quitté cet endroit vers l’aéroport de ce pays pour regagner leurs pas sans autre forme de procès.
Burundi - Usa - Elections
Victoire démocrate en Alabama, défaite majeure pour Trump
Montgomery, le 13 décembre 2017 (Net Press) . Aux Etats-Unis, l’Alabama connait son nouveau sénateur. Le démocrate Doug Jones a remporté l’élection face au controversé Roy Moore avec 49,7% des voix contre 48,6% pour le candidat républicain. Ce dernier, un ancien juge ultraconservateur avait été accusé d’attouchements sexuels. Ce résultat est une surprise, mais c’est surtout un lourd revers politique pour le président Donald Trump.
C’était totalement inattendu, mais Doug Jones l’a fait, il a battu Roy Moore. « J’ai attendu ce moment toute ma vie et maintenant je ne sais pas quoi dire », a lancé le candidat démocrate, désormais sénateur, visiblement ému lors de sa première déclaration à son quartier général de campagne, avant d’ajouter : « nous venons de montrer que l’Amérique pouvait être unie ».
Dans son discours de victoire, Doug Jones a remercié les minorités afro-américaines et latinos qui semblent avoir largement voté pour lui. Cet ancien procureur, ardent défenseur des droits civiques, se présentait face à sa parfaite antithèse politique, l’ancien juge Roy Moore, qui va voter à cheval et n’hésite pas à brandir une arme en plein meeting. Il est le champion de la droite religieuse qui cite la bible en permanence, homophobe, anti-islam, accusé d’antisémitisme et qui, pour le moment, refuse de concéder sa défaite.