Bujumbura, le 1er janvier 2018 (Net Press). C’est le constat que l’on a fait depuis hier soir car seules quelques voix dans les différentes cités se sont élevées pour crier à haute voix "Bonne Année". Dans plusieurs milieux, de telles déclarations plutôt sporadiques ont été entendues vers 23 heures, juste une heure avant l’arrivée de l’année 2018.
Ce matin, tout semblait calme dans pratiquement toute la ville mais les rues étaient tellement désertes que l’on pouvait penser à une fête beaucoup plus en familles qu’en des organisations des voisins ou des familles élargies. Plusieurs personnes contactées par la rédaction ont juste salué "Bonne Année" sans plus de commentaires. L’un d’entre eux a expliqué qu’il n’y a pas eu de fête de fin d’année en cette période. Il pense à deux causes essentielles, l’insécurité et le pouvoir d’achat limité des citadins.
Dans les bistrots hier, les fréquences étaient également de faible intensité sauf dans quelques grands restaurants situés au centre ville de Bujumbura. C’est dans ce contexte que le président de la République, s’est adressé à la Nation au soir de la Saint Sylvestre. Mais ce matin, plusieurs familles se sont rendues tout de même sur les différents plages.
Dans son discours, Pierre Nkurunziza a indiqué que nous transitons vers l’année 2018 dans la paix, la sécurité dans tous les coins du pays, d’où il a d’abord souhaité ses meilleurs vœux aux Burundais partout où ils se trouvent, une année pleine de bénédictions divines, une année de bonheur, une année de progrès et de prospérité. Ce discours a été suivi en direct à la radio et télévision nationales.
Burundi - Confessions Religieuses
Les chrétiens dans les églises pour implorer la bénédiction divine pour 2018
Bujumbura, le 1er janvier 2018 (Net Press) . L’église catholique romaine a organisé une série de prières pour remercier le bon Dieu d’avoir gardé en vie les chrétiens l’année écoulée et pour supplier sa bénédiction pour l’année 2018. A la paroisse Regina Pacis de Kinindo ; la messe a été célébrée par le curé, Agapit Nindorera, qui a fait un homélie extraordinaire.
Il a pensé d’abord à ceux qui ont été heureux l’année dernière, notamment ceux qui sont tombés malades mais qui sont aujourd’hui guéris, ceux qui ont eu des enfants issus de leurs unions, ceux qui ont voyagé et qui sont arrivés saints et saufs, ceux qui ont été embauchés, bref, des personnes qui ont vu l’année 2017 leur apporter beaucoup de succès dans leurs vies tant privées que professionnelles.
Il a également pensé à ceux qui ont connu des difficultés, qui ont perdu les leurs, qui sont malades, qui sont dans les différentes prisons, qui ne parviennent pas à trouver à manger, qui sont en exil suite à plusieurs raisons, dont la famine et la guerre. Concernant les réfugiés, il a rappelé que le Saint Père a demandé quatre choses pour les immigrés, l’accueil, la protection, la promotion et l’intégration de l’immigré.
Il a prié pour ceux qui gouvernent notre pays car le 1er janvier de chaque année, l’église pense à la journée dédiée à la Vierge Marie et à la paix, d’où il a demandé aux chrétiens de ne pas entraver la paix pour autrui, mais plutôt de faciliter l’accès à cette paix à son prochain. Les chrétiens ne cessaient d’applaudir chaque fois qu’il expliquait ses propos, qui, à leurs yeux, étaient très pertinents aujourd’hui. La messe qui a débuté à 10h30’ a pris fin à 13 heures, sans la moindre fatigue observée chez les fidèles qui y participaient.
Burundi - Droits de l’Homme
La campagne Sos-Torture produit son rapport hebdomadaire n° 107
Bujumbura, le 1er janvier 2018 (Net Press) . Il couvre la semaine du 23 au 30 janvier 2017 et concerne les cas de violations et atteintes des droits de l’homme au Burundi. Au moins trois personnes ont été assassinées au cours de la période par des individus non identifiés à ce jour. Parmi les victimes, figurent un agent d’une société de gardiennage et une jeune fille tués et pendus dans un simulacre de suicide à Rutana et à Mutimbuzi.
Deux autres personnes ont été torturées, l’une par des miliciens imbonerakure et la seconde par des agents de police. Dans les deux cas, les tortionnaires identifiés par des témoins n’ont pas été poursuivis pour leurs actes. Le rapport évoque aussi au moins huit arrestations dont des militants du parti Fnl des fidèles du député Agathon Rwasa.
Ils sont victimes de répression suite à une campagne de ces opposants visant à rejeter le projet de la nouvelle constitution. Dans cette répression, des miliciens imbonerakure tabassent des habitants pour les mettre en garde en cas de refus de voter en faveur de ce projet de révision.
Sos-Torture Burundi relève aussi des menaces à Kirundo visant des anciens militaires et des anciens membres de la rébellion qui n’ont pas appartenu au Cndd-Fdd. Les mêmes menaces ont visé des opposants du parti Uprona, il y a quelques semaines dans la même province.
Burundi - Médias
Revue annuelle de la presse, le mois de février 2017 (suite)
11 février 2017
Découverte d’un fusil à Rumonge. Selon le commissaire de police à Bururi, un fusil de type kalachnikov a été découvert dans une cachette sur la colline de Gisenyi à Burambi de la province de Rumonge, sud du pays. L’arme a été retrouvée dans un secteur où des attaques contre les habitants ont eu lieu régulièrement l’année dernière. Le commissaire affirme que la police a déjà récupéré plusieurs armes dans cette localité, sans en préciser le nombre.
La majorité présidentielle en manifestation dans tout le pays. Plusieurs centaines de personnes, des taxis vélos et des taxis moto sans oublier les motos tricycles ont investi les rues de Bujumbura pour s’inscrire en faux contre un récent rapport de l’Ong Fidh. La tension monte de plus en plus dans la sphère de décision de Bujumbura qui indique d’ailleurs ne pas être disposée à collaborer avec les experts des Nations unies en matière des droits de l’homme car leur rapport n’est qu’un pur mensonge. Signalons que ces manifestations ont eu lieu dans tout le pays. Dans la province de Rumonge au sud du pays, les organisateurs de la marche ont utilisé des enfants des écoles primaires et secondaires dans la manifestation. Les parents de ces enfants dénoncent la politisation des écoles dans cette province.
13 février 2017
Après la marche-manifestation de samedi dernier, le 11 février 2017, qui a été organisée dans tout le pays, le gouverneur de la province de Makamba, au sud du pays, Gad Niyukuri, a ordonné à la jeunesse du parti au pouvoir - les Imbonerakure – de traquer tout regroupement de personnes (plus de deux). "Je suis très fier de constater que la population de Makamba en général se bat pour sauvegarder la paix et la sécurité", a-t-il lancé avant de rendre hommage à la jeunesse Imbonerakure : "Vous avez toujours aidé à assurer la paix et la sécurité. Je vous en remercie".
Le gouverneur de la même province, Gad Niyukuri, interdit la vente des denrées alimentaires vers d’autres provinces. Samedi le 11 février dernier, dans un discours en marge d’une manifestation, le gouverneur Niyukuri a affirmé que sa province était auto-suffisante en terme de production agricole. Il a demandé aux habitants de ne pas faire de transactions avec des commerçants venant d’autres provinces "qui viendraient s’approvisionner sans rien apporter à la nôtre". Des provinces comme celle de Ruyigi ont déjà pris de telles mesures pour lutter contre la famine
14 février 2017
Un enseignant tabassé par un élève, 4 enfants tués à Gihanga. Un enseignant de l’école fondamentale de Gihanga a été tabassé par un élève. Par après, ce dernier a tenté de fuir à l’aide d’un vélo mais les élèves l’ont renversé, blessant ainsi celui qui roulait. L’enseignant et le cycliste ont été tous transportés à l’hôpital. Une voiture de type Probox qui roulait à tombeau ouvert en direction de Bubanza a dérapé au niveau de la commune Gihanga, percutant ainsi 4 enfants qui rentraient de l’école. Deux d’entre eux ont trouvé la mort sur place alors que les deux autres sont morts plus tard à l’hôpital. Une maison qui était dans les environs a également été détruite par cet accident.
Des réactions inattendues des politiciens burundais après la sortie de la liste des invités. Aussitôt la liste des invités des pourparlers d’Arusha sortie, des réactions des uns et des autres ont surpris plus d’un si bien que l’opinion s’est posée la question de savoir s’il faut en rire ou en pleurer. Ces attitudes bizarres se retrouvent aussi bien dans le camp gouvernemental que dans l’opposition, radicale et proche du pouvoir.
Dans le camp du gouvernement, ce dernier, via le parquet général de Bujumbura, exige que toutes les personnes poursuivies par la justice burundaise soient arrêtées et transférées à Bujumbura pour qu’elles soient traduites devant la justice. D’après le parquet général, ces personnes sont au nombre de 34 dont 12 anciens officiers de l’armée et de la police ainsi que d’autres, au nombre de 21, dont des politiciens, des journalistes et des défenseurs des droits de l’homme de différentes associations. La justice burundaise demande aux pays dans lesquels vivent ces personnes de les arrêter et de les extrader à ladite justice. Quant au premier vice-président, Gaston Sindimwo, il trouve inacceptable que la médiation invite des personnes sans formations politiques bien connues de Bujumbura.
De son côté, Jean de Dieu Mutabazi, un opposant proche du Cndd-Fdd qui n’a pas été invité, a indiqué à la voix de l’Amérique qu’il n’attend rien des pourparlers d’Arusha car seuls les Bahima ont été invités. L’on savait que Bahima veut dire Batutsi, il est donc difficile de comprendre l’angle dans lequel ce politicien a pris pour qualifier ces personnes car elles sont majoritairement Hutu au regard de la liste des invités. Un autre document lui aussi bizarre qui donne l’air d’un tract et qui engage le Cnared indique qu’il y a un conflit entre le Cnared et la facilitation qui n’a pas encore été vidé. Par conséquent, cette plateforme entend envoyer une délégation de haut niveau à Arusha pour récuser ouvertement le médiateur Mkapa. Mais l’on sait que tous les dirigeants du Cnared sont invités à Arusha et l’on ne comprend pas cette réaction car mêmes les autres invités ont été qualifiés, selon l’entendement de la médiation. Cependant, une autre opinion est convaincue qu’il s’agit d’un tract qui aurait été rédigé par les détracteurs du Cnared pour créer de la confusion entre cette plateforme politique et ses membres et sympathisants.
15 février 2017
Des tueries qui dépassent l’entendement humain. Le cadavre d’un homme décapité a été retrouvé dans des plantations de cannes à sucre sur la commune de Gihanga en province de Bubanza (à l’ouest du pays). La victime serait un veilleur de la Tanganyika Business company. Elle était portée disparue depuis dimanche soir. Des sources locales indiquent que le corps a été retrouvé déchiqueté. Parallèlement, 3 grenades ont été découvertes dans la localité de Buramata, commune Gihanga, province de Bubanza. Des témoins indiquent que le détenteur se serait débarrassé de ses explosifs pour ne pas être inquiété par la justice.
Un discours qui a fait mal au dos. « Nous ne voulons pas que Bugendana soit toujours associé au site de déplacés. En collant le site sur cette commune, c’est comme si nous étions en guerre. Nous avons la paix et la sécurité. Notre souhait, c’est celui d’atteindre le développement. Les histoires des sites de déplacés, oubliez ! », a déclaré Gaston Sindimwo, premier vice-président de la République, ce lundi 13 février, en commune Bugendana de la province Gitega, lors de la pose de la première pierre pour la construction d’une école fondamentale. Jean Claude Ndikumana, représentant des rescapés du site de Bugendana, se dit choqué de ces propos du numéro deux du gouvernement. Selon lui, plus de 600 personnes ont été décimées en une nuit. Il soutient que ces victimes ont été ciblées en raison de leur appartenance à l’ethnie tutsi.
16 février 2017
« Vers une loi qui vise à saboter les activités des Ong’s », dixit Vital Nshimirimana. Après la promulgation, le 23 janvier dernier, de la nouvelle loi régissant l’implantation des organisations non gouvernementales étrangères, les organisations de la société civile en exil réagissent. Vital Nshimirimana, responsable du Forum pour le Renforcement de la Société Civile (Forsc), estime que les lois initiées et votées à l’endroit des Organisations Non Gouvernementales (Ong) "visent à saboter leur action de telle sorte qu’elles ne pourront plus avoir la liberté de fonctionnement".
L’association “Ayons pitié de lui” s’exprime sur les propos du ministre Nyamitwe. L’association qui s’occupe de la protection de l’enfance et son éducation civique et spirituelle n’est pas contente des déclarations du ministre des relations extérieures et de la coopération internationale, ce qui met en relief des divergences de certaines autorités à la tête du pays. On rappellera que le ministre s’était interrogé de savoir comment on peut asseoir la paix en s’asseyant avec des gens violents. Elle se fonde sur deux choses. D’une part, l’association « Ayons pitié de lui », dit qu’elle assiste à des croisades de prières où même le président de la République, son épouse et ses enfants participent et parfois si pas toujours, ils ont dans leurs mains le livre sacré : la Sainte Bible. Or, celle-ci prêche l’amour, d’abord envers l’Eternel et ensuite envers l’autrui, Jean 3 :16 « Dieu a tant aimé le monde jusqu’à donner son fils pour que celui qui croit en lui ne périsse mais vive éternellement ».
17 février 2017
Fouille - perquisition à la prison centrale de Mpimba. Très tôt ce matin, la police a procédé à une fouille-perquisition dans la prison centrale de Mpimba, dans la capitale Bujumbura. Plusieurs produits y ont été saisis comme la bière de la Brarudi (Amstel et Primus), des bouteilles vides de la même bière, 41 téléphones portables et leurs chargeurs, une balle d’un fusil de type Kalachnikov, de la bière prohibée, du chanvre, une machette, du sucre, de la farine et un couteau de cuisine. La police indique qu’elle ne comprend pas comment ces produits ont pu entrer dans une prison alors qu’ils sont interdits par la loi. Elle entend même mener des enquêtes pour connaître ceux qui font entrer de tels produits, une tâche qui ne va pas être facile pour cette police car tous ces produits ont toujours existé depuis que la prison existe.
Cette fouille - perquisition intervient deux jours après le transfert de quelques prisonniers vers d’autres maisons de détention. C’est le cas du colonel Dieudonné Dushimagize alias Gangi qui a été muté vers Bubanza, accusé dans un premier temps de collaborer avec des fauteurs de troubles basés au Rwanda, puis de tentative d’assassinat de Willy Nyamitwe, conseiller principal à la présidence de la République en matière de communication.
Quand Jacques Bigirimana demande au gouvernement de se ressaisir. La session de dialogue s’est ouverte ce jeudi à Arusha en Tanzanie. Le gouvernement burundais reste le grand absent. Une politique de la chaise vide mal perçue par certaines des personnalités politiques invitées, notamment le président du parti FNL, Jacques Bigirimana : "La paix n’a pas de prix", a-t-il fait remarquer avant de souhaiter que "le gouvernement puisse se ressaisir et rejoindre Arusha”. M. Bigirimana se dit préoccupé d’un éventuel échec des pourparlers du fait de l’absence du gouvernement, "une partie clef dans ce dialogue", a-t-il ajouté.
18 février 2017
Vers le rapatriement des femmes et filles vendues dans les monarchies petro – dollars. A l’occasion de la célébration d’une journée internationale des migrants et la célébration du 65eme anniversaire de l’organisation internationale des migrants, la rédaction s’est entretenue avec le ministre des relations extérieures et de la coopération internationale, Alain Aimé Nyamitwe, sur la question de savoir si le ministère est au courant du trafic des personnes à destination dans les monarchies pétrodollars. Alain Aimé Nyamitwe indique que le ministère est au courant de ce trafic qu’il qualifie de honteux et que le ministère est en train de négocier avec les diplomaties de ces pays pour le rapatriement volontaire des personnes vendues dans ces pays.
Un Burundais intègre le barreau de Bruxelles. Il s’agit de Me Armel Niyongere qui vient d’intégrer le barreau de Bruxelles, une information qui a plu d’abord au concerné, puis à ses supporters, surtout ceux qui ont des dossiers - plus ou moins 110 - avec le gouvernement burundais que Me Armel Niyonggere entend soumettre, en compagnie d’autres avocats burundais, français et belges, au cabinet du procureur de la cour pénale internationale.
Pour le gouvernement du Burundi, c’est une mauvaise nouvelle car il était sur le point de radier définitivement trois avocats du barreau de Bujumbura, dont Armel Niyongere, mais il se rend compte qu’il poursuivra son œuvre commencée depuis l’éclatement de la crise politico-sécuritaire en avril 2015 en tant qu’avocat membre d’un barreau qui échappe au contrôle des autorités judiciaires burundaises.
20 février 2017
Une fouille-perquisition dans Musaga. Dès 5 heures ce matin, les forces de l’ordre ont ceinturé le quartier de Gasekebuye (zone de Musaga, au sud de Bujumbura). Selon des sources locales, le blocus a été imposé depuis la 1ère avenue jusqu’au Camp Muha. "Personne ne peut sortir", indiquaient des témoins.
Parallèlement, des habitants de Nyanza-Lac (province de Makamba, sud du pays) tiennent à dénoncer les agissements de jeunes couramment appelés "Imbonerakure". Ils parlent "de comportements visant à installer la terreur". D’après leur récit, les jeunes en question mènent eux-mêmes des arrestations de personnes qu’ils considèrent comme des opposants politiques ou encore procèdent par dénonciation auprès des autorités.
Rwanda : une vielle rengaine sur les lèvres de la police burundaise. Le porte-parole de la police nationale, Pierre Nkurikiye, a fait le point sur l’enquête concernant le vol de plus de 66 millions de Fbu à la Coopec de Gitega (centre du pays). Les deux présumés voleurs ont été transférés hier de Bujumbura où ils avaient été arrêtés. Ils sont actuellement incarcérés à Gitega. Selon Pierre Nkurikiye, l’un des hommes possédait plus de 3,5 millions de FBU et l’autre plus de 10 millions. Mais le porte-parole de la police a surtout attiré la curiosité des journalistes quand il a porté des accusations contre le Rwanda, coupable d’après lui, d’aider les criminels. M. Nkurikiye a affirmé que "les voleurs travaillent avec les putschistes en exil au Rwanda". Il a ajouté qu’il "s’agit d’actes d’agression par l’ennemi, le Rwanda qui continuent".